Un phénomène emblèmatique du monde du XXI ème siècle, art de renouveau et prometteur de toute innovation, le système éducatif actuel, précisément dans le cadre de la mondialisation, place les élèves au centre de tout intérêt éducatif voire didactique. L’éducation consiste à satisfaire aux besoins actuels de l’enfant, elle est un processus naturel de développement, qu’elle est non réception, mais action, qu’elle se base sur la liberté créatrice de l’enfant en s’attachant à des problèmes réels empruntés à la vie dont la résolution exige la coopération des élèves.(Hagnauer, 1994) .
La situation de précarité à laquelle fait face Madagascar requiert la participation active des jeunes, y participant les jeunes apprenants. Centres d’impulsion du développement durable et maillons indispensables de tout progrès, l’éducation et l’enseignement demeurent des fléaux énigmatiques empêchant l’essor et le décollage économique de notre pays. Le système éducatif actuel se trouve dispropotionnel aux besoins de la population et aux réalités vécues du pays. A l’heure actuelle, la pédagogie par objectif est l’approche exigée par le Ministère. Certes, dans cette approche, toute démarche est centrée sur l’élève ; cependant, le contexte de réalisation des apprentissages est trop souvent ignoré. Même lorsque l’élève réussit ses examens, cela n’offre aucune garantie de compétence sur le terrain, d’où l’appel à la pédagogie participative.
Pour le cas d’Antananarivo ville, moins nombreux sont les enseignants qui adoptent le modèle constructiviste et socio-constructiviste comme théories d’apprentissage. Participer en classe semble chimérique pour certains élèves de la capitale. Le passage de l’école à la vie active est devenu hautement problèmatique pour de nombreux élèves.(Du Bois Reymond, 2011) Malgré tout, compétence, habilité et créativité ne peuvent pas se passer de l’approche participative. Concernant la discipline histoire et géographie, elle constitue l’une des matières fondamentales pouvant contribuer à la résolution du fléau dans lequel nous nous situons actuellement. Toute fois, la situation qui se présente dans l’enseignement et l’apprentissage de cette discipline à l’école parait paradoxale aux principes préalablement définis. De nombreux problèmes font reculer et marginaliser la valeur que dispose la matière aux lycées. Face au modèle souvent behavioriste de l’enseignement et apprentissage de la discipline histoire-géographie, nous voulons ainsi remettre en question l’intérêt de la participation des élèves en classe. Serait elle efficace et efficiente pour l’enseignement et l’apprentissage de la matière ? C’est précisement sur ce point que s’est penchée notre recherche en optant le sujet « Apports de l’approche participative dans l’enseignement et apprentissage de l’histoire-géographie au lycée Jean Joseph RABEARIVELO ».
Les spécificités de l’approche participative
L’approche participative est un modèle causal d’une société libre et active. Son champ d’application ne se limite pas seulement au niveau social de la vie quotidienne mais également à l’école. Garante d’une démocratie scolaire, elle englobe dans son sens plusieurs aspects idéologiques et conceptuels. Avant d’aborder ses particularités, il s’avère judicieux de mettre un accent primordialement sur l’établissement scolaire auquel les investigations ont été menées.
PRÉSENTATION DE L’ÉTABLISSEMENT
Le lycée J.J.R fait partie des lycées publics les plus reconnus de la ville d’Antananarivo. Le nom attribué au lycée lui-même nous fait déjà mention de son prestige et de sa valeur : « Jean Joseph RABEARIVELO », le Prince des poètes malgaches.
Emplacement de l’établissement
Le lycée J.J.R se situe tout au centre de la ville d’Antananarivo, au bord de la « rue Andrianampoinimerina. » Il s’étend entre 18°81’- 18°90’ de latitude Sud et 47°52’-47°54’ de longitude Est. Au point de vue administratif, la localité fait partie de la région Analamanga, Commune urbaine d’Antananarivo et enfin du quartier d’Analakely-Est. Le lycée appartient au premier arrondissement. Au point de vue pédagogique, l’établissement est un lycée public d’enseignement général de la DREN Analamanga et de la CISCO Tanà Ville.
Historique
Cet établissement scolaire a été créé en 1936, quand Madagascar était encore une colonie française. A l’époque, on l’appelait « E.P.S » ou École Primaire Supérieure. C’est seulement à partir de 1959 que l’école fut appelée comme tout le monde l’appelle actuellement : « Lycée Jean Joseph RABEARIVELO ». En 1960, il y avait eu les classes de 6ème jusqu’en Terminale. En 1976, on assiste à la suppression progressive des classes du premier cycle de l’Enseignement secondaire. Dès lors, seules les classes de Seconde, Première et Terminale fonctionnent. Comme particularité, le lycée continue de s’investir davantage dans la TICE en ayant été pilote dans le domaine parmi les lycées publics du pays. Pour l’année scolaire 2017 2018, le nombre d’élèves s’élève à 2398.
Structure et fonctionnement de l’établissement
Structure
Au point de vue générale, l’établissement a un plan damier. Deux principaux portails permettent d’entrer dans l’enceinte du lycée. L’étendue de la cour permet la réalisation effective des divers sports. L’école possède des laboratoires de langues, des laboratoires scientifiques, trois salles de médiathèque, une salle T.I.C et deux Centres de Documentation et d’Information (CDI 1 et CDI 2).
Fonctionnement de l’établissement
Organisation administrative
Le lycée est dirigé par un proviseur qui est actuellement Madame RABARISON Holiarisoa Voninahitriniaina, une capénienne, suivi du proviseur adjoint qui est aussi une sortante de l’ENS. Ces derniers sont assistés par des Secrétaires et des Surveillants généraux accompagnés des personnels enseignants. Le lycée compte au total 128 personnels enseignants dont seize (16) enseignent l’histoire-géographie.
Fonctionnement pédagogique au sein de l’établissement
Tous les mois, il y a la réunion de l’EPE (Équipe pédagogique d’Établissement) par matière. Pour tous les niveaux, l’évaluation se fait par trimestre dont le devoir journalier, les devoirs surveillés et un (1) DS commun. Toutes les activités au sein de l’établissement sont mises en œuvre suivant les organisations et les évènements des partenaires (BIANCO, MEN).Chaque enseignant dispose sa propre méthode d’enseignement. Plusieurs démarches sont nécessaires et louables pour atteindre les objectifs de l’enseignement/apprentissage. Parmi ces démarches, l’approche participative tient un rôle important.
FONDEMENTS ET PRINCIPES DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE
Les modèles conceptuels de l’approche participative
Une approche
Une approche est avant tout l’état d’esprit avec lequel l’enseignant aborde la leçon qu’il veut dispenser : où veut-il en venir, sur quels points essentiels va-t-il insister, que souhaite-t-il que soit retenu par les élèves ? Elle est propédeutique, c’est-à-dire préparatoire au cours. Selon Paul MAUSSON, le concept « approche » est synonyme de démarche et modèle. En pédagogie, elle est une manière détaillée de mettre en œuvre une démarche d’enseignement en mettant l’accent sur un concept à prioriser (objectifs,compétence).Une approche didactique est la pratique de l’enseignant cherchant à contourner les obstacles, les freins à l’apprentissage, qui permet de produire un savoir que l’élève peut s’approprier dans une pratique conceptualisée. (Dictionnaire en ligne par Laurent Bertel).
La participation
Etymologiquement, le concept « participation » vient du latin participare. C’est le fait de participer, prendre part à quelque chose, avoir sa part dans un fait ou un évènement. Elle fait entrer le sens du partage (Toupictionnaire: le dictionnaire de politique).Selon Tilman,« Participer, c’est disposer d’un droit de parole pour donner librement son avis. » (Tilman, 2007). Collin et Mollet ajoutent que participer, c’est accepter d’assumer consciemment une part de responsabilité active dans les problèmes de développement qui vous concernent.(Collin et Mollet, 1965) .
Acceptions sur l’approche participative
L’apprentissage participatif est une méthode créative de résolution des problèmes qui fait participer activement chacun des membres du groupe. Cette démarche fait intervenir des attitudes, des compétences et des connaissances particulières. Selon Paul MAUSSON, une démarche est participative si elle permet aux acteurs concernés d’influer sur le cours des évènements. Ainsi, dans le cadre de l’enseignement/apprentissage, l’approche participative est une démarche dans laquelle les élèves prennent part dans leur processus de formation et où leur activité mentale est mise à l’épreuve. Métonymie de la méthode active, l’approche participative est une dérivée de plusieurs approches pédagogiques. Ses modèles précurseurs sont : l’approche montessorienne (1910), l’approche décrolyenne (1920), la théorie de John Dewey (1920), l’approche freinienne (1925), la pédagogie des groupes libres de Cousinet (1950).
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Table des matières
Introduction générale
Première partie: LES SPECIFICITES DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE,VECTEUR DE CONNAISSANCES ET ZELATRICE DE MOTIVATION
Chapitre I : Les spécificités de l’approche participative
I- PRÉSENTATION DE L’ÉTABLISSEMENT
II- FONDEMENTS ET PRINCIPES DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE
III- LES EXIGENCES PÉDAGOGIQUES ET DIDACTIQUES DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE
IV- LES FORMES DE PARTICIPATION EN CLASSE ET LES MODELES PARTICIPATIFS ADOPTES PAR LES ENSEIGNANTS INTERVIEWES
Chapitre II :Les intérêts du modèle participatif dans l’enseignement/apprentissage de l’histoire-géographie au sein du lycée
I-L’APPROCHE PARTICIPATIVE : VECTEUR DE CONNAISSANCES ET DE SAVOIRS
II-LA MÉTHODE PARTICIPATIVE : ZÉLATRICE DE MOTIVATION DES ÉLÈVES
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Deuxième partie: L’APPROCHE PARTICIPATIVE DANS L’ENSEIGNEMENT ET APPRENTISSAGE, UN MODELE DEFAILLANT AU LYCEE
Chapitre III : La méthode participative et les questions d’ordre matériel et infrastructurel
I-PROBLÈMES LIÉS AUX ÉQUIPEMENTS D’ENSEIGNEMENT ET D’APPRENTISSAGE
II-LES PROBLÈMES AU NIVEAU DES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES
Chapitre IV : La méthode participative et les questions d’ordre pédagogique
I- LES PRATIQUES ET FORMATION ENSEIGNANTES
II- LE MODÈLE PARTICIPATIF ET L’APPRENTISSAGE DE L’HISTOIREGÉOGRAPHIE PAR L’ÉLÈVE
III- LA LANGUE D’ENSEIGNEMENT ET L’APPROCHE PARTICIPATIVE
Chapitre V :L’insuffisance du volume horaire face à la lourdeur du programme scolaire
I-LA LOURDEUR DU PROGRAMME SCOLAIRE
II- L’INSUFFISANCE DU VOLUME HORAIRE
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Troisième partie : SUGGESTIONS POUR UNE MEILLEURE APPLICATION DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE DANS L’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DE LA MATIERE AU LYCEE
ChapitreVI : Suggestions face aux problèmes matériels et infrastructurels
I-SUGGESTIONS FACE AUX PROBLÈMES D’ÉQUIPEMENTS
II-RÉHABILITATION DES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES
Chapitre VII : Recommandations dans le cadre pédagogique
I-RECOMMANDATIONS SUR LES PRATIQUES ENSEIGNANTES
II- SUGGESTIONS SUR LES STRATÉGIES APPRENANTES
Chapitre VIII : Recommandations dans le cadre institutionnel
I-ORIENTER LA FORMATION ENSEIGNANTE VERS UNE CONCEPTION MODERNE DE L’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE
II-AVOIR UNE ATTITUDE DE RÉSILIENCE FACE À LA LOURDEUR DU PROGRAMME SCOLAIRE
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
Conclusion générale