Les sources de la pensee platonicienne du sacre

LES SOURCES DE LA PENSEE PLATONICIENNE DU SACRE 

CADRE REFERENTIEL ET CONTEXTUEL 

L’ORIGINE PRESOCRATIQUE DE LA CONCEPTION PLATONICIENNE DE L’AME

L’étude de la notion de sacré chez Platon ne peut pas être menée d’une manière immédiate. Nous avons déjà souligné dans notre introduction que ce thème n’a pas fait l’objet d’une réflexion particulière chez notre auteur. C’est par le biais de sa théorie de la réminiscence de l’âme que transparaît cette thématique. Cela suppose donc un retour au référentiel religieux de l’époque de Platon, de la connaissance des influences qui l’ont marqué, mais également des considérations générales de ce qu’est le sacré pour mieux apprécier d’une manière comparative la profondeur des intuitions platoniciennes de la sacralité. Aussi proposons-nous, pour cette première partie de la présentation de notre projet, deux temps de démarche réflexive.

Il s’agit d’un premier chapitre qui a pour objectif de déterminer les sources lointaines ou immédiates de la pensée religieuse de Platon, et un second chapitre qui est une réflexion générale sur le sacré, ceci sera fait pour éprouver la validité des intuitions platoniciennes dans leur portée religieuse moyennant des capacités à répondre à la nature, à l’essence, aux fonctions de la sacralité ou du sacré tel qu’il a été conçu dans l’histoire des religions. Il est évident que le second chapitre recèlera dans son contenu une clarification de l’actualité de la pensée platonicienne du sacré par le biais de sa théorie de la réminiscence de l’âme.

Depuis l’Antiquité grecque, les hommes se sont déjà posé la question du sens de l’existence de l’univers et de l’homme. Durant des siècles, la pensée de l’humanité cherche à connaître les premiers principes de l’univers. Déjà dans l’Antiquité, certains philosophes comme Pythagore, Anaxagore, Héraclite, Parménide et Socrate, concevaient chacun un élément premier qui gouverne le monde.

LA METEMPSYCHOSE PYTHAGORICIENNE

Le mot « métempsychose » signifie déplacement de l’âme. La métempsychose est une des premières formes de la pensée mythique liée au dogme de l’immortalité de l’âme.

Dans le mythe d’Orphée qui est un mythe fondateur de la religion orphique, répandue en Egypte, il est dit que l’âme humaine a une essence divine. Par là, elle possède en elle-même son immortalité grâce à son origine divine. Mais au cours de son déplacement à travers l’espace supra céleste, elle a subi un châtiment. C’est ainsi qu’elle est rentrée dans le corps où elle se trouve ensevelie et prisonnière. Cette chute de l’âme n’a pourtant pas aboli son aspiration de retour à son origine. L’âme aspire toujours à sa vie antérieure durant son incarnation. Dans ce cas, la mort est la manifestation d’un sacrifice expiatoire par lequel l’âme peut se détacher du lien du corps pour atteindre une vie divine. Seulement, pour y revenir, elle doit se réincarner dans les différents corps qu’elle choisit elle-même à son gré. Ces réincarnations successives sont assimilables au cycle de la génération des êtres . Jacques Chevalier résume en ces quelques mots la doctrine de la métempsychose pythagoricienne :

« Ce qui est pratiquement orphique, c’est la doctrine de la chute de l’âme par l’effet du péché et la nécessité de l’expiation et de la purification pour permettre à l’âme d’échapper à la prison du corps et remonter à sa partie divine. » .

Pythagore semble donc être le premier à développer cette théorie de l’âme inspirée des croyances orphiques. Il atteste que l’homme a une nature double à cause de l’unité existentielle du corps mortel et de l’âme immortelle. Cette dualité du corps et de l’âme a influencé Platon : le corps, en tant qu’élément éphémère et mortel est une apparence qui n’a aucune consistance, tandis que l’âme, en tant qu’élément immatériel, est d’essence divine et immortelle. C’est pourquoi l’homme est à la fois homme de passion et de pensée. La passion ou désir représente la partie corporelle, tandis que la pensée représente la partie immortelle de l’âme. Cette dernière a la possibilité de se libérer de sa prison, à savoir le corps, pour pouvoir contempler la vérité éternelle.

A partir de la théorie de la métempsychose pythagoricienne, Platon essaie de dégager le sens spirituel des symboles que livrent les mythes empruntés à Pythagore et à la tradition orphique. Il nous montre que l’Hadès représente l’imagination, voire la vérité de notre condition présente qui est le chemin de la mort, le chemin et de la finitude. La mort, en effet, bien qu’elle apparaisse comme l’échec absolu de l’humaine condition, n’en demeure pas moins le chemin de la libération vers la véritable vie qui n’est autre que celle de l’âme, partageant l’essence divine. D’où la célèbre maxime platonicienne : « Philosopher, c’est apprendre à mourir » . Déjà s’esquisse ici une constante du sacré platonicien : la vie se couvre de sacralité ; l’âme en est le noyau. Affranchie de la corporéité, elle s’achemine vers un Audelà d’éternité contemplative où elle jouit de son éternelle essence, à savoir la vie divine. Cette essence éternelle de l’âme est ce qui, déjà ici-bas, rend possible la recherche, le savoir, qui n’est au total que réminiscence de l’Eternelle Vérité immuable dont a joui l’âme dans le temps primordial. C’est ainsi que Platon, dans Le Ménon, affirme dans ce passage qui éclaire l’inassouvie passion de la vérité animant l’âme humaine :

« Ainsi l’âme immortelle (…) ayant contemplé toutes choses et sur la terre et dans l’Hadès, ne peut manquer d’avoir tout appris. Il n’est donc pas surprenant qu’elle ait, sur la vertu et sur le reste, des souvenirs de ce qu’elle en a su précédemment. La nature entière étant homogène et l’âme ayant tout appris, rien n’empêche qu’un seul ressouvenir (c’est ce que les hommes appellent ‘‘savoir’’ lui fasse retrouver les autres ; si l’on est courageux, tenace dans la recherche ; car la recherche et le savoir ne sont au total que réminiscence. » .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES SOURCES DE LA PENSEE PLATONICIENNE DU SACRE
PREMIERE CHAPITRE : CADRE REFERENTIEL ET CONTEXTUEL
I-L’ORIGINE PRESOCRATIQUE DE LA CONCEPTION PLATONICIENNE DE L’AME
I.1-LA METEMPSYCHOSE PYTHAGORICIENNE
I.2-LE NOUS D’ANAXAGORE
1.3-l’âme logos chez Héraclite
1.4-L’ETRE ET LA VOIE DE LA VERITE CHEZ PARMENIDE
1.5-SOCRATE, SOURCEIMMEDIAT DE PLATON
DEUXIEME CHAPITRE LE SACRE DANS SA GENERALITE
I-A L’ORIGINE DE LA PENSEE DU SACRE
II-LES PHILOSOPHIES FACE AU SACRE
III-LA SACRALITE CHRETIENNE EN CONTINUITE ET EN RUPTURE AVEC CELLE DES PHILOSOPHIES
IV-LA MODERNITE ET LES THEMES DU SACRE
IV.1-LES PARTISANS DE L’HETERONOMIE
IV.2-LES PARTISANS DE L’AUTONOMIE DU SACRE
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA PENSE DE SACRE DE PLATON
PREMIERE CHAPITRE : ANALYSE DES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA THEORIE DU SACRE DE PLATON
I-LA NATURE DE L’AME DANS LE TIMEE
I.1-PRINCIPE DE VIE
I.2-PRINCIPE ORGANISATEUR DE LA PENSEE
II-LA REALITE DU CORPS ET DE L’AME DANS LE PHEDON
II.1-LE CORPS EN TANT QUE RECEPTACLE DES FORMES
II.2-LE CORPS COMME PRISON DE L’AME
III.3-THEORIE DE REMINISCENCE
DEUXIEME CHAPITRE ESSAI D’INTERPRETATION DE LA PENSEE DU SACRE DE PLATON
I-PREUVE DE L’IMMORTALITE DE L’AME
II-THEORIE PLATONICIENNE DE LA REMINISCENCE UNE THEORIE A LA FOIS EPISTEMOLOGIQUE ET RELIGIEUSE
III-LA SPECIFICITE DE LA NATURE DE L’AME
TROISIEME PARTIE :PLAN PROVISOIRE DE LA FUTURE THESE,CONCEPTCLES,BIBLIOGRAPHIE EN PARTIE COMMENTEE
CONCEPTS-CLES
PLAN DETAILLE PROVISOIRE DE LA FUTURTHESE DE DOCTORAT
I.BIBLIOGRAPHE EN PARTIE COMMENTEE
I.1OUVRAGE DE PLATON COMMENTEE
II.11OUVRAGE DE COMMENTATEURS
I-BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
1-OURAGES CONSULTES : OUVRAGE DE L’AUTEUR
II. OURAGES CONSULTES DE L’AUTEUR : COMMENTATEUR DE PLATON
III.DICTIONNAIRESET ENCYCLOPEDIE
IV.WEBOGRAPHIE
V.BIBLIOGRAPHIE DE LIVRE ENCORE A RECHERCHER
CONCLUSION GENERALE

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