Les synchrotrons
Les diffรฉrentes gรฉnรฉrations de synchrotronsย
Issus des anneaux de collisions de particules, les synchrotrons sont des sources de rayonnement รฉlectromagnรฉtique allant de lโinfrarouge aux rayons X. Lโรฉmission synchrotron est produite lorsque des รฉlectrons qui se dรฉplacent ร une vitesse proche de celle de la lumiรจre sont dรฉviรฉs par un champ magnรฉtique. Elle est mise en oeuvre dans de grands accรฉlรฉrateurs de particules linรฉaires ou circulaires. Les sources synchrotrons de la premiรจre gรฉnรฉration datent des annรฉes 1960 et 1970, et servaient ร la physique des particules. La deuxiรจme gรฉnรฉration regroupe dans les annรฉes 1980 des installations construites spรฉcifiquement pour la production de rayonnement synchrotron. En 1992, un synchrotron de troisiรจme gรฉnรฉration est construit ร Grenoble, lโESRF (โEuropean Synchrotron Radiation Facilityโ), capable de produire un rayonnement cohรฉrent. Les autres sources de ce type sont actuellement le โSpring-8โ au Japon, le synchrotron APS (โAdvanced Photon Sourceโ) aux Etats Unis et SOLEIL qui est en cours de construction sur le plateau de Saclay. Ces sources peuvent couvrir un large domaine en longueur dโonde. Cependant la puissance crรชte est de lโordre de 10โด – 10โต Watts et la durรฉe de lโimpulsion reste relativement longue (de 50 ร 100 ps).
Laser ร รฉlectrons libres X (LEL)ย
Les Laser ร รฉlectrons libres X (LEL X) reprรฉsentent la quatriรจme gรฉnรฉration de synchrotrons. Ils devraient produire des intensitรฉs supรฉrieures de plusieurs ordres de grandeur ร celle des sources actuelles. Le principe consiste ร combiner le rayonnement synchrotron aux caractรฉristiques dโune source de laser ยซ optique ยป. Lโidรฉe est de remplacer le milieu amplificateur par un faisceau dโรฉlectrons relativistes produit par un accรฉlรฉrateur de particules. Les paquets dโรฉlectrons, circulants dans un accรฉlรฉrateur linรฉaire ou circulaire traverse un champ magnรฉtique fourni par un aimant ยซonduleurยป, dont les polaritรฉs sont alternรฉes pรฉriodiquement ร des intervalles de distance rรฉguliers. A lโintรฉrieur de cet onduleur, les รฉlectrons vont acquรฉrir une vitesse transversale sinusoรฏdale permettant, par le couplage avec lโonde ยดรฉlectromagnรฉtique, dโรฉmettre spontanรฉment un rayonnement dit synchrotron. Lโรฉmission peut alors amplifiรฉe de deux faรงons :
– le rayonnement est stockรฉ dans une cavitรฉ optique, dรฉlimitรฉe par deux miroirs aux extrรฉmitรฉs de lโonduleur (comme dans les lasers optiques), les photons รฉmis peuvent interagir avec des paquets successifs dโรฉlectrons, ce qui, dans certaines conditions, provoque une forte amplification dโintensitรฉ du faisceau lumineux.
– Le faisceau est amplifiรฉ par un simple passage dans le milieu par SASE (โ SelfAmplification of Spontaneous Emissionโ). Ceci permet de surmonter la difficultรฉ de trouver des miroirs de bonne rรฉflectivitรฉ dans la gamme de lโ XUV en incidence normale. les รฉlectrons ayant une vitesse moins รฉlevรฉe absorbent les photons รฉmis et sont accรฉlรฉrรฉs, avant dโรฉmettre ร leur tour des photons ร plus courtes longueurs dโonde.
Contrairement aux lasers optiques oรน la longueur dโonde est fixรฉe par les niveaux atomiques du milieu amplificateur, la longueur dโonde dโun LEL varie de faรงon continue avec le champ magnรฉtique de lโonduleur et lยดรฉnergie des รฉlectrons.
Lโรฉclairement du faisceau obtenu dรฉpend fortement du courant crรชte du faisceau dโรฉlectrons. La durรฉe de lโimpulsion du laser LEL qui dรฉpend de la durรฉe de lโimpulsion du paquet de particules sera alors trรจs courte (de lโordre de 100 fs). De plus, on sโattend ร dโexcellentes qualitรฉs optiques : faible divergence, polarisation, cohรฉrence spatiale. Un certain nombre de dispositifs autour du monde sont actuellement prรฉvus ou en cours de construction et devraient fonctionner ร des longueurs d’onde de lโordre de 5 nm et ร des puissances crรชtes de lโordre du gigawatt et au-delร . Citons le โLinac Coherent Light Sourceโ (LCLS) ร Stanford qui sera opรฉrationnel en 2009, le LEL du โMassachusetts Institute of Technologyโ (MIT) ร Cambridge, le TESLA, LEL au โDeutsches ElektronenSynchrotron Laboratoryโ (DESY) ร Hambourg, ou encore le projet โBerlin Electron Storage Ring for Synchrotron Radiation (BESSY). Le laser LEL a รฉtรฉ dรฉjร observรฉe (enย 2000) dans la gamme dโUV ร 109 nm au DESY, avec une durรฉe dโimpulsion variant de 0,4 ร 1 ps [1.1.1]. En 2002, lโionisation dโatomes de xรฉnon a รฉtรฉ รฉtudiรฉe avec un champ laser crรฉรฉ par un LEL dโune longueur dโonde de lโordre de la centaine de nanomรจtres, dโune durรฉe de 100 fs et dโune intensitรฉ de 7. 10ยนยณ W/cmยฒ [1.1.2]. Les performances exceptionnelles du laser LEL font de lui une source idรฉale pour les applications. Nรฉanmoins, le coรปt trรจs รฉlevรฉ et lโaccรจs limitรฉ restent des limitations rรฉelles pour son utilisation.
Gรฉnรฉration dโharmoniques dโordres รฉlevรฉes (HHG)ย
Dans les gazย
La gรฉnรฉration dโharmoniques dโordre รฉlevรฉ est rรฉalisรฉe en utilisant une configuration expรฉrimentale qui est trรจs semblable ร celle utilisรฉe dans nos expรฉriences de laser XUV par OFI, et que nous dรฉcrirons par la suite. Lโintensitรฉ laser utilisรฉe est nรฉanmoins moins รฉlevรฉe (< 10ยนโต W.cm-2). Une impulsion laser femtoseconde, polarisรฉ linรฉairement, est focalisรฉe dans le milieu gazeux (jet, cellule ou tube). Pendant son ionisation, lโรฉlectron peut se recombiner vers son ion parent, sous lโeffet du champ รฉlectrique associรฉ au laser. Au cours de cette recombinaison des harmoniques de la frรฉquence du laser sont รฉmises dans lโaxe du laser infrarouge et peuvent atteindre des ordres trรจs รฉlevรฉs. Pour des raisons de symรฉtrie, seuls les ordres harmoniques impairs sont produits [1.1.3]. Le spectre est caractรฉrisรฉ par une dรฉcroissance rapide, un large plateau sur lequel intensitรฉ des harmoniques est presque constante et une coupure franche. Les annรฉes 1990 ont connu une forte activitรฉ sur ces sources en utilisant les lasers CPA. En utilisant un laser Ti : Sapphire ร 780 nm, on a observรฉ le 131รจme harmoniques (5,99 nm) dans le nรฉon et le 91รจme dans lโargon (9,7 nm) [1.1.4]. La plus courte longueur dโonde a รฉtรฉ observรฉ ร 6,7 nm en utilisant un laser de KrF ร 248 nm [1.1.5]. Ces sources dรฉlivrent un train dโimpulsions de quelques centaines dโattosecondes qui ne sont produites par aucune autre source. Ceci constitue un atout pour les applications qui nรฉcessitent une rรฉsolution temporelle รฉlevรฉe pour sonder des phรฉnomรจnes trรจs brefs tel que le mouvement des รฉlectrons sur les couches internes des atomes. De plus, le faisceau dโharmoniques possรจde de bonnes qualitรฉs optiques : cohรฉrent spatialement, polarisรฉ et un bon front dโonde.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1.1. LES SOURCES COHERENTES DU RAYONNEMENT XUV
1.1.1. Les synchrotrons
1.1.1.1. Les diffรฉrentes gรฉnรฉrations de synchrotrons
1.1.1.2. Laser ร รฉlectrons libres X (LEL)
1.1.2. Gรฉnรฉration dโharmoniques dโordres รฉlevรฉes (HHG)
1.1.2.1. Dans les gaz
1.1.2.2. Sur les solides
1.1.3. Les Lasers XUV
1.2. PRINCIPE ET ETAT DE lโART DES LASERS XUV
1.2.1. Schรฉmas de pompage
1.2.1.1 Pompage par recombinaison
1.2.1.3.Pompage par excitations collisionnelles
1.2.2 Amplification du rayonnement XUV
1.2.3. Etat de lโart des lasers XUV collisionnels
1.2.3.1. Lasers XUV collisionnels pompรฉs par laser de 1 ร 600 ps
1.2.2.2. Laser XUV collisionnels par dรฉcharge รฉlectrique
1.2.4 Particularitรฉs des lasers XUV pompรฉs laser femtoseconde
1.2.4.1 Lasers XUV collisionnels par ionisation OFI
1.2.4.2. Pompage par photo-ionisation en couche interne
1.2.5 Positionnement des sources lasers X
REFERENCES DU CHAPITRE I
INTRODUCTION
2.1. POMPAGE COLLISIONNEL DANS LE XE IX ET LE KR IX
2.1.1. Cas du xรฉnon palladiumoรฏde
2.1.2. Cas du krypton nickeloรฏde
2.2. CREATION DU PLASMA AMPLIFICATEUR PAR OFI
2.2.1. Ionisation multiphotonique
2.2. 2. Ionisation par effet tunnel
2.2. 3. Ionisation par suppression de barriรจre
2.2.4. Paramรจtre de Keldysh
2.3. ETAT DU MILEU IONISE PAR EFFET TUNNEL
2.3.1. Taux dโionisation tunnel
2.3.2. Ionisation au-dessus du seuil ATI
2.3.3. Distribution รฉnergรฉtique des รฉlectrons
2.4. PROPAGATION ET REFRACTION
2.4.1. Propagation du faisceau gaussien dans le vide
2.4.2. Refraction
2.4.2.1. Indice de rรฉfraction
2.4.2.2. Effet de la rรฉfraction sur la propagation
2.5. AMPLIFICATION DU RAYONNEMENT XUV EN REGIME ASE
2.5.1. Coefficient de gain et รฉmissivitรฉ
2.5.2. Taux de collisions
2.5.3. Equation de transfert dans le rรฉgime ร faible signal
2.5.4. Rรฉgime de saturation
2.5.5. Dispersion de vitesse de groupe
2.5.6. Largeur spectrale
2.6. DESCRIPTION DES CODES NUMERIQUES
2.6.1. Code 1 : code de physique atomique
2.6.1.1. Distribution รฉnergรฉtique des รฉlectrons
2.6.1.2. Calcul du coefficient de gain, รฉmissivitรฉ, intensitรฉ de saturation et largeur de raie
2.6.2. Code 2 : Modรฉlisation de la propagation du laser de pompe
2.6.2.1. Rรฉpartition de lโintensitรฉ maximale dans le plasma
2.6.2.2. Profil spatial de lโimpulsion de pompe
2.6.2.3. Cartes dโionisation
2.6.2.4. Cartes de gain
2.6.3. Code 3 : Modรฉlisation de lโamplification du laser X
2.6.3.1. Energie du laser X ร 41,8 nm
2.6.3.2. Largeur de raie du laser X ร 41,8 nm
2.6.3.3. Durรฉe dโimpulsion du laser X ร 41,8 nm
CONCLUSION
REFERENCES DU CHAPITRE II
INTRODUCTION
3.1. DISPOSITIFS EXRERIMENTAUX
3.3.1. Laser de pompe
3.1.2. Dispositif expรฉrimental du laser X
3.1.2.1. Contrรดle et focalisation du faisceau de pompe
3.3.2.2. La cible : cellule de gaz de longueur variable
3.2.2.3. Diagnostics
3.2. CARACTERISATION ET OPTIMISATION DES LASER A 41,8 ET 32,8 NM
3.2.1. Conditions expรฉrimentales
3.2.2. Spectres du laser X et calibration de lโรฉnergie
3.2.3. Gain effectif du plasma amplificateur
3.2.3.1. Mesure du coefficient du gain
3.2.3.2. Calcul du coefficient de gain
3.2.4. Dรฉpendance en pression
3.2.4.1. Rรฉsultat expรฉrimental
3.2.4.2. Calcul du gain local
3.2.4.3. Calcul de la propagation du faisceau de pompe
3.2.4.4. Calcul complet de lโintensitรฉ du laser ร 41,8 nm en fonction de la pression
3.2.5. Influence de lโintensitรฉ du laser de pompe
3.2.6. Dรฉpendance de la polarisation
3.2.7. Dรฉpendance du point de focalisation
3. 2.8. Empreintes du faisceau laser X ร 41,8 nm
3.2.9. Mesure d e la durรฉe dโimpulsion du laser X ร 41,8 nm
3.2.9.1. Mรฉthode de corrรฉlation croisรฉe
3.2.9.2. Conditions expรฉrimentales
3.2.9.3. Rรฉsultats et discussion
3.2.10. Conclusion
3.3. EFFET DE LโUTILISATION DโUNE LONGUE FOCALE SUR LE LASER X
3.3.1. Conditions expรฉrimentales
3.3.2. Effet sur lโamplification du laser ร 41,8 nm
3.3.3. Gain effectif
3.3.3.1. Mesure expรฉrimentale
3.3.3.2. Calcul du gain
3.3.4. Dรฉpendance en fonction de la pression
3.3.5. Etude expรฉrimentale de la propagation du laser de pompe
3.3.6. Empreinte du faisceau
CONCLUSION
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