Classification de la prématurité
Selon le degré de prématurité on distingue :
– la petite prématurité ou prématurité moyenne : elle est définie par un AG compris entre 32 et 36 SA + 6 jours ;
– la grande prématurité pour un AG compris entre 28 et 31 SA + 6 jours ;
– la très grande prématurité pour un AG compris entre 25 et 27 SA + 6 jours ;
– prématurissime ou la prématurité extrême pour un AG entre 22 et 25 SA.
En fonction de la trophicité, on distingue :
– la prématurité hypotrophique (avec RCIU) : poids petit pour l’âge gestationnel ;
– la prématurité eutrophique : poids normal pour l âge gestationnel.
La détresse respiratoire idiopathique ou maladie des membranes hyalines (MMH)
Elle touche essentiellement le prématuré. Son incidence est inversement proportionnelle à l’âge gestationnel. Elle est de 30-50% avant 32 semaines d’aménorrhée et 5-10% après 35 semaines d’aménorrhée. Cliniquement elle réalise une détresse respiratoire d’installation précoce (dès les premières minutes de vie) associant une tachypnée > 60 cycles/minute, une cyanose et des signes de lutte respiratoire quantifiés par le score de Silverman. Le geignement expiratoire est particulièrement marqué traduisant un effort de fermeture de la glotte. Les signes radiologiques sont de trois ordres, témoignant du collapsus alvéolaire :
– un microgranite bilatéral et symétrique avec au maximum une « hépatisation » rendant indiscernables les bords du cœur,
– un broncho gramme aérien périphérique,
– une diminution bilatérale du volume pulmonaire radiologique.
A la biologie, les gaz du sang peuvent révéler une hypoxémie, une hypercapnie et une acidose métabolique. L’évolution naturelle se fait vers une aggravation du tableau pendant 24 à 48 heures, puis stabilisation jusqu’aux environs des 72 heures, suivie d’une amélioration rapide parfois brutale entre le 3ème et le 6ème jour, accompagnée d’une crise polyurique. L’introduction du surfactant exogène par instillation endotrachéale a radicalement changé cette évolution. Le traitement curatif le plus efficace consiste en l’administration intra trachéale de surfactant exogène, soit naturel extrait de poumons de porcs (curosurf) ou de bovins (alvéolofact, surventa), soit du surfactant synthétique (exosurf). Le Curosurf est administré en dose unique de 100 à 200mg/kg, puis une dose supplémentaire de 100mg/kg peut être administrée, si nécessaire, 6 à 12 heures après. Les autres traitements symptomatiques sont :
– la CPAP ou PPC nasale (Pression positive continue dans les voies respiratoires) qui permet d’obtenir une PEEP (pression positive en fin d’expiration) et de maintenir l’ouverture des alvéoles. Les lunettes à oxygène donnent un effet PEEP assez efficace ;
– la ventilation artificielle conventionnelle ou la ventilation par oscillation à haute fréquence (HFO).
Le traitement préventif :
– la corticothérapie anténatale administrée à la mère en cas de menace d’accouchement prématuré entre 24 et 34 SA. Deux produits sont utilisés : la dexaméthasone et la bétaméthasone. Les doses optimales définies sont de 12 mg en intra-musculaire répétée une fois au bout de 24 heures pour la bétaméthasone et de 6mg en intra-musculaire toutes les 12 heures durant 48 heures pour la dexaméthasone ;
– la corticothérapie anténatale réduit de façon sensible l’incidence de la maladie des membranes hyalines ;
– l’installation précoce de la CPAP nasale d’emblée dès la salle de naissance évite le collapsus alvéolaire et permet d’éviter parfois l’intubation et la ventilation artificielle.
Leuco malacies péri ventriculaires (LPV)
Les LPV sont des lésions focales de nécrose et/ou de gliose de la substance blanche péri ventriculaire, acquises in utéro ou en postnatal. Elles surviennent surtout chez les prématurés de moins de 33 semaines d’âge gestationnel et sont en général asymptomatiques. Leur diagnostic peut être suspecté dès les premiers jours de vie sur l’échographie transfontanellaire (présence d’une hyperéchogénicité péri ventriculaire) avec des lésions qui peuvent devenir kystiques au cours de l’évolution [22, 59]. L’électroencéphalogramme peut montrer des signes caractéristiques : les pointes positives rolandiques qui sont un très bon indice prédictif de séquelles motrices graves [12, 59]. L’IRM n’est pas indispensable au diagnostic des leuco malacies péri ventriculaires, cavitaires classiques, elle peut être utile pour apprécier l’extension et la topographie des lésions et préciser le pronostic [59].
Réanimation au chaud
Il peut arriver qu’après la naissance, le nouveau-né ne respire pas spontanément. Dans ce cas il faudra le réanimer en prenant garde à ce qu’il ne se refroidisse pas. Pour cela, il sera enveloppé d’’une couverture chaude placée sous une source supplémentaire de chaleur comme un appareil de chauffage radiant ou des lampes à infra rouge. Le nouveau-né asphyxique ne peut pas produire de chaleur efficacement; il faut donc qu’il soit suffisamment au chaud pendant la réanimation.
Pour les mamans
Elle accroit l’attachement et le lien des mères à leur bébé (meilleur relation mère-enfant). La maman s’habitue et se sent plus confiante, compétente et impliquée dans les soins que son bébé reçoit d’elle. Elle favorise la diminution du stress chez la mère et augmente ainsi la production lactée. Cette méthode permet à la mère de donner à son bébé le meilleur d’elle-même et surtout sa chaleur. Elle permet également un séjour hospitalier raccourci économique.
L’Unité Kangourou du CHNEAR
Elle a démarré ses activités en juillet 2011. Avec une capacité limitée de 3 lits, l’unité affiche toujours pleine. Dans la salle, existe un lavabo avec du savon et une solution hydro-alcoolique disponibles. Les toilettes et la douche sont situées à côté. Dans le service, les matériels suivants sont disponibles : balance électronique, appareil de glycémie capillaire, thermomètre, table d’examen, ballon de ventilation, aspirateur, nécessaire pour l’alimentation (sonde, tasse, seringue, tire-lait, réfrigérateur).
Critère de jugement de l’efficacité de la méthode
Les nouveau-nés inclus dans la cohorte on été revus en consultation régulièrement jusqu’à ce qu’ils atteignent un poids moyen de 3 kg. Une moyenne de 5 visites au minimum était programmée. Les éléments évalués étaient essentiellement des données anthropométriques, la température et l’alimentation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. GENERALITES SUR LES NOUVEAU-NES DE FPN
1.1. Définition
1.2. Classification des faibles poids de naissance
1.2.1. Classification de la prématurité
1.2.2. Classification du RCIU
1.3. Epidémiologie des FPN
1.3.1. Dans le monde
1.3.2. En Afrique
1.3.3. Au Sénégal
1.4. Facteurs étiologiques
1.4.1. Facteurs Associés à la Prématurité
1.4.1.1. Prématurité spontanée
1.4.1.2. Prématurité induite
1.4.2. Facteurs associées au retard de croissance intra-utérine
1.5. Caractéristiques physiques
1.5.1. La prématurité
1.5.2 Le RCIU
1.6. Facteurs de risque et complications
1.6.1. Complications respiratoires
1.6.1.1. La détresse respiratoire idiopathique ou maladie des membranes hyalines (MMH)
1.6.1.2. Les apnées centrales du prématuré
1.6.1.3. La dysplasie broncho-pulmonaire (DBP)
1.6.2. Complications cardio-vasculaires
1.6.3. Complications neurologiques
1.6.3.1. Hémorragies intra ventriculaires (HIV)
1.6.3.2. Leuco malacies péri ventriculaires (LPV)
1.6.3.3. Séquelles neurologiques
1.6.4. Complications digestives
1.6.4.1. Entérocolite ulcéro-nécrosante (ECUN)
1.6.4.2. Le reflux gastro-oesophagien (RGO)
1.6.5. Les complications infectieuses
1.6.6. Complications hématologiques
1.6.6.1. L’anémie
1.6.6.2. Maladie hémorragique
1.6.7. Complications oculaires : la rétinopathie du prématuré
1.6.8. Complications métaboliques
1.6.8.1. Hypoglycémie
1.6.8.2. Hypocalcémie
1.6.8.3. Hyper bilirubinémie libre
1.6.8.4. Hypothermie
2. L’HYPOTHERMIE
2.1. Définition et classification
2.2. Physiologie et facteurs favorisants
2.3. Mécanisme de perte de chaleur
2.4. Les manifestations cliniques
2.5. Prise en charge de l’hypothermie
2.5.1. Mesures préventives
2.5.2. Traitement curatif
3. METHODE KANGOUROU
3.1 Définition
3.2 Historique
3.3 Rappel sur le bébé kangourou
3.4 Raisons justifiant le choix de la méthode kangourou
3.4.1. Comparaison SK et soins conventionnels
3.4.2. Avantages des soins kangourou
3.4.2.1. Pour les mamans
3.4.2.2. Pour le nouveau-né
3.4.2.3. Pour la famille
3.4.3. Raisons justifiant le choix de la méthode kangourou
3.5 Inclusion d’un nouveau-né de FPN en unité kangourou
3.5.1. Critères d’éligibilité
3.5.2. Counseling en matière de soins kangourou
3.5.3. Positionnement
3.6 Les étapes du programme
3.6.1. La phase intra hospitalière
3.6.1.1. Maintien de la température
3.6.1.2. Alimentation
3.6.1.3. Suivi de la croissance
3.6.1.4. Les soins médicaux
3.6.1.5. Critères de sortie à domicile
3.6.2. Phase Ambulatoire
3.6.2.1. Rythme de suivi
3.6.2.2. Eléments de suivi
3.6.2.3. Réadmission en unité kangourou
3.6.2.4. Arrêt des soins kangourou
3.7 Principes de l’unité kangourou
3.7. 1. Les locaux
3.7.2. Le matériel
3.7.3. Les ressources humaines
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. MATERIEL ET METHODES
1.1 . Cadre de l’étude
1.2 Méthodologie
1.2.1 Type d’étude
1.2.2 Population et durée de l’étude
1.2.3 Recueil des données.
1.2.4 Critère de jugement de l’efficacité de la méthode
1.2.5 Analyse des données
2. RESULTATS
2.1 Données sociodémographiques maternelles
2.2 Antécédents maternels
2.2.1. Gestité et parité
2.2.2. Antécédents gynéco-obstétricaux
2.2.3. Antécédents médicaux et chirurgicaux maternels
2.3 Surveillance de la grossesse
2.3.1. Répartition selon le nombre de CPN
2.3.2. Données anthropométrique moyennes des parturientes
2.4 Les données de l’accouchement
2.5 Données néonatales
2.5.1. Répartition selon le sexe
2.5.2. Données anthropométriques moyennes des nouveau-nés à la naissance
2.5.3. Age gestationnel des nouveau-nés
2.5.4. Catégories de faible poids de naissance
2.5.5. Classification des FPN
2.6 Soins conventionnels
2.7 Soins kangourou
2.7.1. Age post-conceptionnel et poids à l’inclusion
2.7.2. Mensurations et moyennes
2.7.3. Complications en SK
2.7.4. Alimentation
2.7.4.1. Type d’alimentation
2.7.4.2. Mode d’alimentation
2.7.5. Prise pondérale quotidienne
2.7.6. Durée SK en intra hospitalière
2.7.7. Données anthropométriques à la sortie
2.7.8. Evolution de la température au cours du suivi
2.7.9. Evolution pondérale
2.7.10. Décès
3. DISCUSSION
3.1. Les limites de l’étude
3.2. Données socio-démographiques
3.3. Antécédents maternels
3.4. Suivi de la grossesse
3.5. Accouchement
3.6. Données néonatales
3.7. Soins conventionnels
3.8. Données en soins kangourou
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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