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Les différents canaux de transmission
Pour pouvoir effectuer les opérations, l’utilisateur doit avant tout posséder un téléphone avec un écran. Les opérateurs offrent à leurs usagers un menu sur leur carte SIM lorsqu’ils activent un code USSD. A partir de ce menu, l’utilisateur peut effectuer plusieurs types de transaction en effectuant des commandes sur le téléphone. Les téléphones n’utilisent pas tous les mêmes interfaces pour communiquer ces commandes au serveur.
Ces canaux de transmission comprennent :
Le SMS : l’ordre de paiement s’effectue par l’envoi d’un SMS à l’opérateur
Le protocole USSD (Unstructured Supplementary Service Data ou service supplémentaire pour données non structurées) : ouvre une session entre le téléphone et le service que l’utilisateur est guidé à travers une série d’étapes pour effectuer la transaction, le code d’accès dépend de l’opérateur mobile.
La boite à outil inclus dans la carte SIM : la carte SIM aide à gérer les étapes de la transaction et à créer un SMS qui est ensuite envoyé au serveur. Les SMS sont liés aux transactions et les données sont gardées en mémoire dans le téléphone. Les systèmes utilisent les numéros d’identification personnelle (NIP) pour l’authentification des transactions.
Catégorisation du m-banking
Nous pouvons classer les modèles de mobile Banking en deux catégories : les « bank-led models » et les « non-bank/telco-led models » (Fox et droogenbroeck, 2018) :
Le modèle bancaire ou bank-led model : est un modèle selon lequel la banque garde le contrôle du service de mobile Banking en termes de marketing, de commercialisation et de gestion de sa clientèle. Ce modèle peut être perçu comme une évolution du « credit-card model ». Les clients de la banque bénéficient des mêmes services traditionnels mais d’une manière plus commode par l’usage de leurs téléphones portables. Dans ce cas, les paiements sont effectués via l’opérateur mobile du client de banque. Dans ce modèle, en plus de l’aspect motivation de ses clients particuliers et/ou entreprises à utiliser ces systèmes, les banques vont devoir négocier avec les opérateurs le système de partage des revenus du service.
Le modèle non bancaire ou non bank-led model (ou Telco-led model) est un modèle qui reflète une certaine indépendance de l’acteur. Ce dernier est un acteur non bancaire et se charge de donner les services m-banking, c’est un opérateur téléphonique. Dans ce modèle, ce qui reste à la banque ce sont les fonds, les autres services sont sous la tutelle de l’opérateur télécom. Les fonds, quant à eux, sont crédités sur les comptes des utilisateurs, ils ne sont pas sous le contrôle et ne font partie des actifs de l’opérateur télécom. Ces fonds sont gérés par un groupement bancaire indépendant de l’opérateur. Ce groupement répartit les fonds entre plusieurs banques de la place. Au cas où l’opérateur serait mis en liquidation par exemple, ces fonds seraient toujours propriété des utilisateurs et inaccessibles aux créanciers de l’opérateur. Ainsi, toute la masse monétaire qui transite à travers l’opérateur et qui est associée aux utilisateurs a une contrepartie bancaire ; l’opérateur utilise le système bancaire habituel.
Le fonctionnement technique du m-banking
Compte tenu du fort développement que connait le marché de la téléphonie mobile ainsi que du développement des solutions de Mobile Banking par de nombreuses organisations, le fonctionnement technique d’une offre mobile banking dans les IMF s’étale sur les quatre processus15 à savoir :
Processus de décision,
Processus d’octroi,
Processus de remboursement,
Processus de rapatriement de fonds.
Processus de décision :
Pour les processus de décision, d’octroi et de remboursement, l’IMF instruit la demande de crédit selon ses règles et procédures et selon ses conditions d’éligibilité ; mais avant d’octroyer le crédit, les conditions suivantes devront être remplies :
Le client doit avoir un compte électronique ou ouvrir un compte pour permettre de réaliser tous les mouvements via compte électronique et compte IMF
Le compte « Monnaie électronique » sera alimenté pour disposer du fonds de crédit nécessaire aux octrois
L’agent de crédit instruit la demande de crédit
Le comité de crédit décide de l’octroi ou non du crédit
Le bénéficiaire signe le contrat de prêt
L’IMF et/ou l’opérateur dispense une formation Mobile Banking au bénéficiaire
Processus d’octroi
Il est donc nécessaire pour l’IMF d’ouvrir un compte monnaie électronique (gratuit) et de l’alimenter régulièrement afin de disposer du fonds de crédit ou des ressources nécessaires à l’activité Mobile Banking.
Processus de remboursement de crédit
Les paiements d’échéances des bénéficiaires approvisionneront le compte « Monnaie électronique » de l’IMF. Aucun frais n’est perçu par l’opérateur pour le processus de remboursement.
Processus de rapatriement des fonds
Une fois les échéances collectées sur le « compte remboursement » de l’IMF (en monnaie électronique), cette dernière pourra gérer à sa guise le rapatriement des fonds sur son compte bancaire classique.
Notion d’inclusion financière
L’inclusion financière est définie par Global Findex comme la détention d’un compte permettant aux adultes de déposer de l’argent et d’envoyer ou de recevoir des paiements électroniques, c’est aussi un facteur essentiel pour mettre fin à la pauvreté dans le monde.
Des études montrent qu’un meilleur accès et une participation accrue au système financier peuvent favoriser à la création d’emplois, renforcer les investissements dans l’éducation et aider directement les pauvres à gérer les risques et à absorber les chocs financiers.
A Madagascar, les indicateurs suivent une tendance négative, d’après les résultats d’enquête de FinScope, évoqués par le Ministre des Finances et du Budget Gervais Rakotoarimanana. « Bien que 59% de la population aient accès aux services financiers dont 12% ont intégré le système bancaire et 19% ont rejoint les institutions de micro finance et les assurances, il reste encore 41% de la population à sensibiliser. En effet, seulement 2% d’adultes font des emprunts bancaires contre 6% qui contractent de crédits auprès des usuriers informels. Ainsi, l’inclusion financière à Madagascar reste un grand défi à relever, raison pour laquelle nous nous engageons fortement sur la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière ».
L’inclusion financière est la possibilité pour un individu d’accéder à moindre coûts à tous les services financiers adaptés à leurs besoins et à leurs revenus. Les banques jouent un rôle central dans ce processus de finance inclusive, avec pour rôle d’éduquer les clients. En effet, l’inclusion financière ne se limite pas à l’accès à un compte, mais aussi à une maîtrise globale des outils bancaires.
Les aspects de l’inclusion financière
L’inclusion financière est un concept aux multiples facettes, constitué de plusieurs composantes qui peuvent être en totalité ou en partie pour le programme..
Nous avons rappelé que l’inclusion financière présente de multiples facettes. L’utilisation des produits et/ou services financiers formels ou informels font partie de l’inclusion financière. Cependant, le service formel présente deux facettes (contrairement au service informel qui ne présente qu’une seule : les services informels sont non réglementés et ne se basent que sur une simple relation de confiance). Le service formel se divise en deux : soit il est offert par une banque, soit il est offert par d’autres institutions formelles non bancaires.
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : Concept et revue de la littérature
Section 1 : Cadre théorique et revue de la littérature
Concept sur le Mobile Banking
1.1.1. Définition
1.1.2. Historique
1.1.3. Les différents canaux de transmission
1.1.4. Catégorisation du m-banking
1.1.5. Le fonctionnement technique du m-banking
1.1.5.1.Processus de décision
1.1.5.2. Processus d’octroi
1.1.5.3. Processus de remboursement de crédit
1.1.5.4. Processus de rapatriement des fonds
Concept sur l’inclusion financière
1.2.1. Notion d’inclusion financière
1.2.2. Les aspects de l’inclusion financière
1.2.3. Inclusion financière et développement
Concept sur l’épargne
1.3.1. Définition de l’épargne
1.3.2. Les types d’épargne
1.3.3. Les déterminants de l`épargne :
1.3.4. Le comportement d’épargne
Section 2 : Les situations du mobile banking, de l’inclusion financière et de l’épargne à Madagascar
2.1. Le Mobile Banking : un service à l’ordre du jour
2.1.1. L’utilisation du m-banking à Madagascar
2.1.2. Les offreurs du m-banking à Madagascar
2.1.2.1. MVola de Telma SA
2.1.2.2. Orange Money de Orange Madagascar
2.1.2.3. Airtel Money de Airtel Madagascar
2.2. Un marché en situation oligopolistique
2.3. L’inclusion financière : un marché à perspective
2.4. L’épargne : encore d’énormes efforts à faire
Partie 2 : Enjeux du Mobile Banking sur l’épargne et étude empirique
Section 1 : La contribution du Mobile Banking
Section 2 : … Le m-banking et l’épargne, une relation de comportement : cas de l’Afrique Sub-saharienne
2.1. L’utilisation du m-banking en Afrique Sub-Saharienne
2.2. Une approche comportementale
Section 3 : Etude empirique
3.1. Concernant l’enquête
3.2. Présentation des données de la FinScope Madagascar 2015
3.3. Présentation du modèle de Ruh
3.4. Spécification du modèle
3.5. Résultat
Section 4. Limites de l’utilisation du mobile money pour la mobilisation de l’épargne
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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