Les similitudes et les différences entre la réforme et l’approche orientant
L’approche orientant est une approche relativement récente qui peut s’appliquer de la maternelle jusqu’à l’université. Malheureusement, elle semble peu connue, surtout au niveau primaire. Deux hypothèses sur la méconnaissance de cette approche dans le milieu scolaire préoccupe cette recherche. Tout d’abord, l’approche orientante a vu le jour au Québec, un peu avant la présente réforme et à la suite du retrait des cours d’éducation choix carrière. Les écrits sur ce sujet ne sont pas très nombreux, vu son aspect novateur. Le groupe de soutien pour une approche orientante à l’école (GPSAO) propose des outils intéressants et quelques livres documentent cette approche, mais les auteurs sont régulièrement les mêmes. Par conséquent, les définitions et les principes de l’approche orientante sont semblables, ce qui n’est pas mauvais en soi. Toutefois, cela peut paraître redondant, mais en ayant l’avantage de ne pas être contradictoire. La deuxième hypothèse est que depuis l’avènement de la réforme et de son Programme de formation de l’école québécoise, la présence d’un domaine général de formation y figure sous le nom d’orientation et entrepreneuriat. Effectivement, ce domaine semble grandement inspiré de l’approche orientante, les axes de développement présentés sont semblables aux objectifs de l’approche orientante. Donc, s’il n’est pas nécessaire d’appliquer les deux , les enseignants pencheront sûrement pour l’application du Programme, étant donné que le ministère attend cela d’eux, en laissant de côté les autres approches non suggérées par la réforme.
Le Programme de formation ne va pas aussi loin que l’approche orientante en ce qui concerne le choix de carrière, il s’agit davantage de faire connaître la diversité du monde du travail, des responsabilités et des compétences à acquérir pour en faire partie. Cette différence rappelle que ce Programme s’adresse à des jeunes du primaire et plus particulièrement à ceux du troisième cycle, car dès l’entrée au secondaire, ces choix vont s’offrir à eux.
Dans sa visée d’instruire, de socialiser et de qualifier, le nouveau Programme de formation de l’ école québécoise rejoint bien l’approche orientante. Effectivement, il s’avère un moyen efficace pour répondre à cette triple mission. Tout d’abord, l’occasion de faire référence aux métiers et aux professions se présente à plusieurs reprises dans le cadre des diverses disciplines. Cela permet de donner du sens aux apprentissages, d’ accroître les connaissances sur divers sujets et de faciliter l’établissement de liens pour l’élève, ce qui répond au volet instruire. Pour ce qui est de la deuxième mission, socialiser, l’élève côtoie dans divers projets des personnes avec lesquelles il a sans doute besoin de coopérer et d’établir des liens pour découvrir le monde du travail, que ce soit par de la recherche d’informations ou par l’expérimentation. Finalement, le premier objectif de l’approche orientante, qui est de fournir des activités pédagogiques pour que l’élève apprenne à se connaître et à développer son estime de soi, aide ce dernier à devenir plus apte à faire des choix, ce qUI rejoint bien la mISSIOn de qualifier du Programme de formation (MEQ, 2002).
À sa façon, l’école fait naître au monde par la connaissance; mais elle est aussi elle-même un monde où naissent des citoyennes et des citoyens. C’est pourquoi elle doit devenir un lieu d’éducation civique et avoir pour projet collectif de rassembler tous les élèves, au-delà de leurs différences, mais dans le respect de celles-ci. En s’organisant elle-même comme une société, elle établira des structures qui favorisent la participation et l’exercice de la démocratie, tout en offrant aux élèves de véritables occasions d’engagement (MELS, 2007) .
Les jeunes du troisième cycle du primaire et l’approche orientante
Les écrits concernant l’approche orientante traitent davantage du mveau secondaire. De plus, les projets mis en œuvre sont surtout réalisés à ce mveau. Toutefois, comme expliqué antérieurement, les auteurs mentionnent qu ‘il ne faut pas négliger le niveau primaire (MEQ, 2002). Effectivement, les deux premiers objectifs de cette approche, soit le développement de soi et la découverte des différents cheminements scolaires et professionnels, peuvent être abordés au primaire.
Le concept d’approche orientante se fait de plus en plus connaître, toutefois, il y a peu d’études sur l’approche orientante au primaire. Cependant, avant l’utilisation du thème « approche orientante », on utilisait « éducation à la carrière ».
En janvier 1997, l’école secondaire Notre-Dame-du-Sourire de Verdun et l’école primaire Des Roseraies à Anjou participent à un projet pilote afin d’adopter deux suggestions émises lors de la Table de concertation secondaire/collégial de l’île de Montréal, soit l’école orientante et le PIF (Plan Individualisé de Formation). Ce texte démontre qu’il ne semble pas possible pour le moment de s’avancer sur le fait qu’il y aurait un effet direct entre l’application de l’approche orientante et la motivation aux études, la détermination d’un choix de carrière ou le développement de l’identité. Toutefois, la mise sur pied d’ une école orientante s’est démontrée très stimulante pour l’ensemble du personnel de plusieurs établissements scolaires, mais aussi pour certains parents. (Desforges, 2001) .
Cette étude rejoint bien le sujet de recherche de ce travail en plusieurs points tels que l’application de l’approche orientante au primaire, les moyens pour y arriver, comme le PIF et les objectifs visés tels que la motivation et le développement de l’identité.
Une étude sur l’élaboration d’un modèle d’éducation à la carrière pour l’école primaire et secondaire, a été réalisée en collaboration avec des enseignants du primaire de la région de l’Estrie au Québec (Dupont et Bédard, 1991). En 1986, aux États généraux sur la qualité de l’éducation, une inquiétude face à l’avenir des jeunes a été soulevée. D’après Dupont et Bédard, (1991), les jeunes devraient être beaucoup plus sensibilisés aux diverses perspectives de carrière ainsi qu ‘à la réalité du marché du travail et par le fait même, combattre les stéréotypes sexistes. Les résultats montrent une prise de conscience du lien école-travail qui vise la motivation aux apprentissages, une connaissance du monde du travail, le développement des habiletés de prise de décision, une connaissance de soi orientée vers la diversification des intérêts et des habiletés, une lutte contre les préjugés sexistes, le développement des qualités du travailleur ainsi que le développement de l’ autonomie et du sens des responsabilités.
L’orientation scolaire est un sujet d’intérêt depuis un certain temps, elle n’a pas toujours été présentée sous la forme de l’approche orientante, mais ne demeurait pas moins un sujet de discussion important en éducation. En 1984, le défi proposé aux conseillers des écoles élémentaires sélectionnées à Winnipeg, dans six écoles élémentaires, était de concevoir et d’intégrer des programmes de préparation à la carrière qui reflètent les besoins des populations scolaires des quartiers défavorisés de la ville. Leur préoccupation est que la qualité des aspirations professionnelles de la compétence et la perception de soi à l’âge adulte prennent possiblement leur source dans les expériences vécues pendant l’enfance. Selon leur hypothèse, les valeurs et les attitudes utiles se développent pendant le primaire. Plusieurs besoins et attentes découlent de cette recherche. À la suite du succès de ce programme pilote, certaines répercussions importantes en résultent dont la formation des conseillers sur l’enseignement et sur les programmes d’orientation qui ont été modifiés dans la province. (Henjum, Preyma, Stargardter, 1987).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1
PROBLÉMATIQUE
1.1. Historique
1.2. La réforme de l’ éducation
1.3. L’ approche orientante
1.4. Les similitudes et les différences entre la réforme et
l’ approche orientante
1.5. Les jeunes du troisième cycle du primaire et l’approche orientante
1.6. Les enseignants et les enseignantes et l’approche orientante
1.7. Question de recherche
CHAPITRE 2
CADRE DE RÉFÉRENCE
2.1. Quelques bases à l’ origine de la réforme
2.1.1. L’ écolecognitive
2.1.2. Le constructivisme
2.1.3. Le socioconstructivisme
2.1.4. L’ approche par compétences
2.2. Les bases de l’approche orientante
2.2.1. Périodes et stades dans le processus du choix professionnel
2.2.2. Information et orientation scolaire et professionnelle
2.2.3. Connaissance de soi
2.2.4. L’infusion
2.3. Pédagogie ouverte
2.4. Quelques outils proposés en lien avec la réforme et l’approche orientante
2.4.1. Théorie de Holland, les six types de personnalité
2.4.2. Théorie de Gardner, les intelligences multiples
2.4.3. Le PIF /portfolio
2.4.4. L’ approche par projet
2.4.5. L’ apprentissage coopératif
CHAPITRE 3
MÉTHODOLOGIE
3.1. Les pat1icipantes
3.2. Technique de collecte des données
3.2.1. L’ entrevue semi-dirigée
3.2.2. Guide d’ entrevue
3.3. L’ analyse thématique
3.4. Les limites
3.5. L’éthique
CHAPITRE 4
ANALYSE DES DONNÉES
4.1. Présentation des candidates
4.2. L’approche orientante
4.2.1. Information et orientation scolaire et professionnelle
4.2.2. Le principe d’infusion
4.2.3. Connaissance de soi
4.3. Les méthodes et approches d’enseignement et apprentissage
4.3. 1. L’approche par projet
4.3.2. L’apprentissage coopératif
4.3.3. Portfolio
4.3.4. Les intelligences multiples
4.3.5. Les responsabilités
CHAPITRE 5
DISCUSSION
5.1 Quelques rappels
5.2. Les finalités de l’éducation en lien avec quelques éléments
du cadre de référence
5.3. Retour sur l’analyse
CONCLUSION
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