Les Rôles des Organisation Paysannes de Base

Les Rôles des Organisation Paysannes de Base

Contexte de l’étude et problématique(Madagascar, le lac Alaotra)

Le lac Alaotra se trouve dans la partie Nord-est de l’île, dans la région d’Alaotra-Mangoro à 250 km au nord d’Antananarivo (la Capitale). La sous-division Alaotra comprend les communes d’Ambatondrazaka, Amparafaravola et Andilamena pour une superficie totale de 18 965 km² (Durand and Nave, 2007) (Figure 1). La démographie de la région a été caractérisée par une forte immigration depuis les années 70 de familles paysannes attirées par la richesse relative de la cuvette du lac Alaotra (Penot, 2009). Ce phénomène conjugué à un fort taux de natalité explique le taux de croissance démographique de l’ordre de 4,2 % par an depuis une vingtaine d’années, supérieur à la moyenne nationale (autour de 2,7 %) (Durand and Nave, 2007). La population de la cuvette est estimée en 2005 à 670 000 habitants, dont près de 130.000 urbains. Elle aurai doublé entre 1987 et 2006 (DEVEZE, 2007). La région de l’Alaotra, une plaine cernée de collines, se trouve enclavée dans une impasse, seule une piste (doublée depuis le 18 juin 2011 d’un chemin de fer) permet d’y accéder. Malgré son isolement, la région se trouve depuis plusieurs décennies au cœur d’enjeux majeurs concernant la production rizicole : le potentiel rizicole de la région Alaotra-Mangoro avait été mis en valeur grâce aux périmètres hydro-agricoles aménagés par la Société Malgache d’Aménagement du Lac Alaotra (SOMALAC) dans les années 60 et 70 (DEVEZE, 2007). Aujourd’hui la région du lac Alaotra est l’une des principales zones rizicoles de Madagascar avec plus de 100 000 hectares de rizières (Chabaud and Ravanomanana, 2009). Ce véritable grenier à riz malgache est excédentaire en riz et joue un rôle important dans les échanges interrégionaux, 80 000 Tonnes de riz ont étés ‘exportées’ du lac en 2004 (Durand and Nave, 2007) en particulier pour l’approvisionnement des deux grandes villes d’Antananarivo et Tamatave (Chabierski et al., 2009). Grâce à l’augmentation des surfaces cultivées et à la maîtrise de l’eau, la production de riz de la zone a doublé. La forte croissance démographique a conduit à une saturation foncière et à une pression grandissante sur les ressources naturelles (Durand and Nave, 2007) : la valorisation des tanety, terres pauvres, est devenu un enjeu stratégique.

Les organisations faitières

Ces OP mentionnées précédemment sont regroupées dans trois fédérations (FITAMITO, FVRVM, MIRAY) crées entre 2004 et 2006 à l’initiative de l’opérateur BEST. Une confédération, la VIFAM a été crée en 2008 du regroupement de ces trois fédérations d’OP et d’une coopérative (la coopérative AVOTRA). La FITAMITO est la fédération opérant à l’ouest. Elle a pour activité principale la distribution à ses adhérents de jeunes plans issus des pépinières de ses membres. Elle sert aussi d’intermédiaire à toutes les OP membres dans leurs démarches de crédit à caution solidaire. Elle ponctionne un pourcentage de 0,5% sur les sommes empruntées, ce qui lui permet de réaliser ses activités de distributions de jeunes plans sans appui financier extérieur. La FITAMITO déclare avoir distribué à ses membres quelques 93.000 arbres forestiers et environ 4.000 arbres fruitiers4 entre 2004 et 2008 (fiche de présentation de la FITAMITO, Avril 2011). Le SCV et les principes d’agriculture de conservation sont connus mais les différents entretiens menés à l’ouest tendent à montrer un intérêt limité pour ces pratiques. MIRAY est la fédération des Op du Nord-est. Elle a eu une activité relativement faible jusqu’aujourd’hui :des dysfonctionnements internes (Communication personnelle, chef de mission BEST) ont fait que jusqu’aujourd’hui ses activités sont limitées à une représentation au niveau de la confédération. Des activités de commercialisations collectives ont étés lancées en 2011. La FVRVM est la fédération des OP du Sud-est. Ses frontières ne correspondent pas cependant au lot dessiné par le projet BVLac (voir Figure 3). C’est la fédération la plus active (communication personnelle, chef de mission BEST ; Assistant technique SCV). Elle a principalement des activités de commercialisation de riz (150 Tonnes en 2011) et de légumes. . Elle intervient assez peu sur les autres thèmes. La confédération VIFAM, regroupe aujourd’hui près de 80 OP et représente ainsi un millier de paysans. Elle adhère à la fédération nationale paysanne FIFATA, et dans ce cadre, elle reçoit un appui financier de l’AFD (projet FISONG). Cette confédération possède aujourd’hui suffisamment de moyens, pour financer différents postes : un technicien et une secrétaire sont employés par l’organisation paysanne faîtière. Elle est l’interlocuteur privilégié du projet BVLac, et ses attributions concernent principalement l’approvisionnement et la commercialisation.

L’innovation technique dans les systèmes de culture, un processus

Pour plusieurs raisons, le terme d’innovation est ambigu, car il couvre un champ allant de la découverte scientifique et de ses applications, à l’invention technologique ou conceptuelle, aux transferts et diffusions, et à  l’adoption de technologies dans le temps et l’espace et les changements dans les pratiques sociales et les stratégies (Serpantié, 1991). Il est nécessaire de définir l’innovation comme concept tout en restant à distance des usages idéologiques du terme : innover ce n’est pas inventer, ni imiter, c’est introduire quelque chose de nouveau dans une chose établie. Dans un sens le plus large, c’est “l’adoption d’une nouveauté” (Chauveau 1999 in (Penot, 2001)). Le processus d’innovation technique résulte dans l‘introduction d’une technique nouvelle dans le milieu ciblé ou l’exécution de nouvelles combinaisons productives. Elle revient à résoudre des problèmes de production ou à l’introduction de nouvelles fonctions de productions (Éric Penot, communication personnelle). Une innovation est validée quand elle devient une pratique culturale. L’innovation dans le développement rural L’innovation est dans le contexte de développement rural, le processus d’appropriation d’une invention (nouveauté de nature technique imaginée par des chercheurs en laboratoire) par les paysans. Cette appropriation se fait à travers une adaptation de l’invention par le paysan. Cela revient à utiliser une invention ou à modifier une invention pour la rendre opérationnelle dans un contexte donné (Penot, 2001). L’innovation suggère un changement positif sur une échelle de valeur, il ne peut donc s’agir seulement de « nouvelles idées » mises en application dans l’agriculture (Serpantié, 1991). Elle doit apporter une valeur ajoutée en termes économiques, en termes de temps de travail ou encore en termes de bien être. L’innovation est donc un changement de nature technique, organisationnelle ou institutionnelle, mis en œuvre par un individu ou un groupe social. Elle peut être incrémentale (changement mineur) ou radicale (changement majeur) (Faure et al., 2010). Le processus d’innovation On a souvent réduit l’innovation au concept réducteur de “innovation-vulgarisation” dans les approches de type diffusionniste par exemple. Le processus d’appropriation implique une réappropriation et une probable transformation du système technique initial (Penot, 2001). Selon la théorie de l’acteur-réseau (Law, 1992, in Villemaine 2010), l’innovation est appréhendée comme le fruit de l’association négociée d’acteurs hétérogènes au sein d’un réseau sociotechnique évolutif. Elle est spécifique à un lieu et moment donnés, ici le lac Alaotra entre 2003 et 2013. On présuppose dans ce modèle que les dimensions sociales et techniques de l’innovation sont liées et indissociables. Elles s’auto-influencent réciproquement et donnent sa forme spécifique à l’innovation qui se présente comme un compromis sociotechnique. Selon Joseph Schumpeter (Alter, 2000), le développement de l’innovation se fait en trois temps : C’est au départ le fait de quelques personnes qui prennent un risque par rapport aux routines en usage en élaborant de  » nouvelles combinaisons  » de ressources. C’est ensuite, une fois l’intérêt de ces nouvelles combinaisons démontré, l’apparition d’imitateurs  » par grappe  » qui viennent bouleverser l’ordre établi en les généralisant et en développant des innovations secondaires. Le troisième temps est caractérisé par un retour à l’ordre et par la définition progressive de nouvelles règles du jeu qui entérinent le nouvel ordre social issu de ces bouleversements.

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Table des matières

Résumév
Remerciements 
Table des abréviations 
Traduction des termes utilisés en langue malgache / malagasy 
Table des figures 
INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 : Contexte de l’étude et problématique 
1. Madagascar, le lac Alaotra 
2. Le projet BVLac 
3. Les Organisations Paysannes du lac Alaotra 
4. L’agriculture de conservation au lac Alaotra 
5. Le projet PEPITES 
6. L’innovation technique dans les systèmes de culture, un processus 
7. La notion d’outil 
CHAPITRE 2 : Matériels et Méthodes
1. Problématique- 
2. Méthode d’identification et prise de contact avec les acteurs du territoire - 
3. La collecte d’information - 
CHAPITRE 3 : Résultats 
PARTIE A- Les Rôles des Organisation Paysannes de Base 
1. Définitions : rôles et activités de ces OP - 
2. Quels rôles les OPB se donnent-elles ? - 
PARTIE B- Les outils développés par BVLac
1. Les outils existants - 
2. Une maîtrise inégale des outils - 
PARTIE C- Quels outils pour quels acteurs dans l’après-projet ? 
1. Les acteurs en interaction avec les organisations paysannes aujourd’hui et les outils mobilisés - 
2. Le CoAgro, un acteur relai 
3. Quels outils dans l’après-projet 
4. Quels acteurs dans l’après-projet ? - 
CHAPITRE 4 : Discussions 
1. Limites de l’étude
2. Propositions et recommandations 
3. Perspectives - 
Conclusion Générale

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