Les roles des megachiropteres

Les grandes chauves-souris recensées à Madagascar jusqu’à maintenant sont au nombre de trois. Elles sont toutes endémiques (Peterson et al. 1995). Il s’agit de Pteropus rufus; Eidolon dupreanum et Rousettus madagascariensis. Elles n’ont pas été beaucoup étudiées à Madagascar et leur taxinomie est perplexe. Des chercheurs comme Peterson et al. (1995) ont effectué des études approfondies de Pteropus rufus. Schlegel en 1867, quant à lui, a étudié Eidolon dupreanum, ces études sont fondées uniquement sur des critères morphologiques.

D’autres travaux de recherches sur les Megachiroptères malgaches ont été menés. Ces travaux mettent en évidence l’importance des différentes espèces sur le maintien de l’équilibre de leurs populations dans l’écosystème. A titre d’exemples, Raheriarisena (2000) a étudié la biologie, l’écologie et le rôle de la colonie de Pteropus rufus dans le maintien et la régénération forestière dans la réserve privée de Berenty ; Ratrimomanarivo (2003) a effectué une étude sur le régime alimentaire de Eidolon dupreanum sur les Hautes-Terres centrales malgaches et son rôle potentiel sur la régénération de l’écosystème. Ratrimomanarivo a trouvé que 20 familles des plantes des taxons polliniques sont rencontrées dans les échantillons de crottes de Eidolon dupreanum. Cependant, une grande partie de ces études reste à approfondir, notamment en ce qui concerne la taxinomie des Megachiroptères malgaches et leur importance sur l’écosystème.

SITUATION GEOGRAPHIQUE 

La présente étude a été effectuée dans la région de Morondava, Commune de Beroboka, villages de Beroboka Nord, Beroboka Sud, Beroboka Centre et Morafeno, encadrée par les coordonnéesgéographiques suivantes 19° 76,300′ Sud; 19°95,670′ Sud et 044° 33,250′ Est ; 044°36,160′ Est. L’altitude varie de 25 à 40 mètres (Figure 1). Beroboka se trouve sur la route RN 8 reliant Morondava et Belo-sur-Tsiribihina. Il est situé à 55 km vers le Nord-Est et à 17km au NordOuest du Centre de Formation Professionnelle Forestière de Kirindy (CFPF). Le gîte le plus proche de Pteropus rufus de cette Commune se situe à Andranomainty Betamboro Commune de Tsoratana (19° 44′ 26 » Sud, 44° 50′ 44 » Est) soit à 36,1km de Morafeno et à 36,5 km de Beroboka Sud (sites d’étude) à vol d’oiseau.

SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

Les paysans de Beroboka ont commencé à cultiver le kapokier à l’époque coloniale. Le kapokier est une plante introduite et originaire d’Amérique du sud (Marche et Marchad, 1965). Les bourres ou kapoks de ces plantes servent à rembourrer le matelas et constituent une source de revenue saisonnière importante à l’époque. Le kapokier en floraison constitue en outre un moyen efficace pour la chasse au Pteropus rufus visiteur de fleurs. Actuellement, la chasse au Pteropus rufus reste traditionnelle. Les chasseurs utilisent un filet et quelquefois le fruit de «farehitsy » (Ucarina stellulifera F : PEDALIACEAE). Ils utilisent comme piège la grappe de ces fruits épineux. Une grappe est constituée de 3 ou 4 fruits. A l’aide d’un long perche, on l’installe parmi les inflorescences du kapokier pendant le jour. Cette grappe se fixe alors solidement sur les patagiums de Pteropus rufus ou de Eidolon dupreanum (F. Pteropodidae,SS. O. Megachiroptera) et l’animal tombe facilement par terre pour être recueilli par le chasseur. Les paysans pratiquent la riziculture traditionnelle, la culture d’arachide, de canne à sucre et quelquefois de manioc. Quelques familles résidantes à Beroboka vivent exclusivement de la chasse au Tenrec ecaudatus (Tenrecidae, Insectivores), au Pteropus rufus et au Potamocherus larvatus (F. Suidae, O. Artiodactyles). Les kapokiers poussent près du village et dans les terrains de culture. On a recensé au moins 30 pieds de kapokiers à Beroboka (Cf figure 2). La densité moyenne des kapokiers dans tout le village est à peu près 15 par km2 . La plupart des paysans témoignent l’importance du kapokier sur la chasse au Pteropus rufus. Quelques chasseurs de Beroboka ont expliqué que les individus de Pteropus rufus capturés sur un pied fournissent de bénéfices beaucoup plus importants que les kapoks cueillis sur la même plante. Durant la floraison d’un pied, le chasseur capture en moyen 80 individus de Pteropus. Ces individus valent 400 000fmg (5 000fmg par individu en 2000, observation personnelle). Un pied de kapokier donne en moyenne 12 sacs de bourre de kapok par saison dont un sac est 8 000fmg, c’est-à-dire le pied en entier fournit un revenu annuel de 90000fmg. De ce fait, les individus de P. rufus capturés sur le pied sont 4 à 5 fois plus bénéfique que les fruits cueillis sur ce même pied.

FORMATION VEGETALE 

La composition floristique d’une forêt dense sèche dans la région de Morondava recèle plus de 200 espèces ligneuses. Malgré cette richesse en espèce, le volume exploitable par hectare n’est pas très important en raison du faible nombre de troncs atteignant un diamètre suffisant à maturité (Rakotonirina, 1996).

Forêt dense sèche 

Elle présente de nombreuses variantes en fonction des conditions édaphiques, en effet, il y a donc trois types de forêts selon la nature du sol (Faramalala, 1988):
▶Forêt sur sols arénacés
▶Forêts sur sols argileux
▶Forêts sur sols alluvionnaires .

Ce sont toutes des forêts caducifoliées, stratifiées avec 3 strates (Rakotonirina, 1996, Faramalala, 1988), à savoir :
✦la strate supérieure de hauteur variable, constituée surtout par des Légumineuses (Dalbergia spp, Tamarindus sp, Fabaceae), des Anacardiaceae (Protorhus), des Burseraceae (Commiphora, Canarium madagascariensis) ;
✦la strate arbustive formée par les espèces sempervirentes et caducifoliées de nombreuses familles : Euphorbiaceae (Croton), Tiliaceae (Grevia), Sterculiaceae ;
✦la strate herbacée qui est discontinue et saisonnière. La forêt est riche en lianes, les formes d’adaptation à la sécheresse sont nombreuses. Il y a l’aphylie, la crassulescence des tiges ou des feuilles, la pachycaulie chez certaines espèces arborescentes (Adansonia, Commiphora) ou lianescentes (Adenia, Passifloraceae), (Faramalala, 1988).

Forêts rupicoles

Elles couvrent les sols les plus frais de l’Ouest, dans les plaines alluviales, ou au bord des cours d’eau. Elles sont parfois réduites à un mince rideau d’arbres de largeur variable. Les sols sont périodiquement inondés, parfois marécageux. Ce sont les formations les plus sempervirentes de l’Ouest (vers la limite ouest de Beroboka). Elles sont marquées par la présence constante d’un certain nombre d’espèces comme, Adina microcephala (Rubiaceae), Fucus coccifolia (Moraceae), ou Eugenia sakalavarum (Myrtaceae). Actuellement, de nombreuses plantes introduites s’ajoutent à cette liste, comme Manguifera indica (Anacardiaceae) et Albizya lebbeck (Fabaceae, SSF. Leguminosae). On y trouve également, malgré l’humidité du milieu, des espèces à feuilles caduques comme Terminalia sp. (Combretaceae), Tamarindus indica (Légumineuses) (Faramalala, 1988).

Formations secondaires variées

Elles sont formées par :
➤des lambeaux forestiers climaciques éparpillés (Faramalala, 1988) ;
➤savanes boisées ayant l’apparence de forêts dégradées ou de fourrés : Savanes à Ziziphus spinochristi, savane à Ziziphus mauritiana (Fabaceae) et à Cryptocarya (Lauraceae) (Faramalala, 1988).

Ceiba pentandra (F. Malvaceae) se trouve surtout dans la formation dégradée, dans les villages abandonnés ou peuplés.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDES
I.1.SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
I.3. CLIMAT
I.4. FORMATION VEGETALE
I.4.1. Forêt dense sèche
I.4.2. Forêts rupicoles
I.4.3. Formations secondaires variées
I.5. FAUNES DES VERTEBRES A MORONDAVA
I.5.1. Primates
I.5.2. Mammifères autres que les primates
I.5.3. Oiseaux
I.5.4. Reptiles
I.5.5. Amphibiens
I.5.6. Poissons d’eau douce
1.6. FAUNES DES INVERTEBRES
II. MATERIELS ETUDIES
II.1. CEIBA PENTANDRA
II.1.1. Systématique
II.1.2. Origine, distribution et utilisation
II.1.3. Fleurs et inflorescences
a. Floraison
b. Fleurs et Inflorescences
II.2. PTEROPUS RUFUS
II.2.1. Systématique et description
II.2.2. Distribution et statut
II.2.3. Mode de vie
II.3. EIDOLON DUPREANUM
II.3.1. Systématique et description
II.3.2. Distribution et statut
II.3.3. Mode de vie
III. METHODOLOGIE
III.1. CALENDRIER DE TRAVAIL
III.2. REPERAGE DES GITES ET COMPTAGE DE MEGACHIROPTERES A MORONDAVA
III.3. ETUDE DE Ceiba pentandra
III.3.1. Etude de l’apparition de fleurs
a. Apparition des fleurs sur l’arbre
b. Mode d’apparition des fleurs sur l’inflorescence
c. Moment d’ouverture des fleurs
III.3.2.Etude de la production de nectar
a. Etude quantitative: variation de quantité
b. Etude qualitative: variation de concentration
III.4. METHODES D’OBSERVATIONS DIRECTE DES VISITEURS
III.4.1. Observation des visiteurs nocturnes
a. Observations et comptages
b. Capture des Megachiroptères
III.4.2. Observations des visiteurs diurnes
a. Observations et comptages
b. Captures
III.5. METHODE D’EXCLUSION DES VISITEURS
III.5.1. Objectif et principe de la méthode
a. Sacs d’exclusion
b. Témoins
III.5.2. Types de sacs
a. Sac d’exclusion totale
b. Sac d’exclusion des Vertébrés
c. Sac d’exclusion de tous les visiteurs diurnes
III.6. METHODE STATISTIQUE UTILISEE
III.6.1. Analyses de variance. ANOVA
a. Objectif
b. Procédure à suivre
c. Comparaison de variance des analyses de variance
d. Test de Tukey
III.6.2. Mesure de corrélation
a. Signification de la corrélation
b. Investigation de la corrélation
IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1. GITES DE PTEROPUS RUFUS A MORONDAVA
IV.2. CEIBA PENTANDRA (KAPOKIER)
IV.2.1. Fleurs
a. Etude de la fleur
b. Etude de l’inflorescence
c. Résultat sur le mode d’apparition des fleurs sur l’arbre
d. Ouverture des fleurs
IV.2.2. Production de nectar
a. Production quantitative du nectar : production totale et production disponible
b. Production qualitative du nectar
IV.3. VISITEURS ET LEURS COMPORTEMENTS
IV.3.1. Visiteurs nocturnes
a. Comportements et Visites des Megachiroptères
b. Proportion de visites de P. rufus sur le kapokier
c. Moyennes de durée des visites de Megachiroptères par inflorescence
d. Insectes Nocturnes
e. Corrélation entre espèces nocturnes et quantité du nectar disponible
f. Corrélation entre concentration du glucose et nombre de visite des Megachiroptères
IV.3.2. Recensement et observation des visiteurs diurnes
a. Oiseaux
b. Insectes visiteurs de fleurs de kapokier
c. Relation entre espèces diurnes et production de nectar disponible
IV.4. RESULTAT DES SACS D’EXCLUSION
IV.4.1. Avec le test analyse de variance (ANOVA)
IV.4.2. Avec le test de Tukey
a. Moyennes qui ont des différences significatives
b. Moyennes qui n’ont pas de différence significative
V. DISCUSSION
CONCLUSION

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