Les moyens d’existence en zone rurale sont étroitement liés à la situation des ressources naturelles qui constituent le principal actif en milieu rural, mais le rapport national sur le Développement humain (2009) révèle que 61,6% des populations rurales du Sénégal se considèrent comme pauvres malgré la richesse en ressources naturelles des milieux ruraux du Sénégal (eau, sol, végétation, ressources minières et énergies renouvelables). La pauvreté en milieu rural s’expliquerait en partie par une mauvaise gestion de ces ressources, ce qui entraine l’exode rural vers les milieux urbains. En outre, les pays en développement sont particulièrement exposés au changement climatique. En effet, leur économie est généralement tributaire des secteurs les plus sensibles au climat (agriculture et pêche), tandis que leur capacité d’adaptation est plus faible, faute de moyens humains, institutionnels et financiers. Ainsi, les pertes agricoles enregistrées par suite du changement climatique en Afrique occidentale et centrale et dans certaines parties du Sahara représenteraient entre 2 à 7 % du PIB (GIEC, 2007).
Il est important aujourd’hui de mieux gérer les ressources naturelles pour lutter contre la pauvreté en milieu rural sénégalais. Toutefois, pour une meilleure gestion de ces ressources, il est essentiel de mieux les connaitre. C’est dans ce contexte que cette étude est entreprise dans la communauté rurale de Guédé située dans l’arrondissement de Gamadji saré du département de Podor et de la région de Saint-Louis du Sénégal. Cette zone est riche en ressources naturelles notamment en Ressources hydriques, pédologiques, végétales et en énergies renouvelables. Ainsi, des activités comme l’agriculture, l’élevage et la pêche y sont très pratiquées.
Malgré ses énormes potentialités, cette zone n’a pas fait l’objet d’études approfondies en environnement et gestion des ressources naturelles. Toutefois, il faut noter que quelques études assez générales étaient déjà réalisées par quelques partenaires pour le développement de cette localité (FSD, PNDL, FED, ENDA PRONAT, SAED, USAID…).
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
ZONE D’ETUDE
Cette étude a concerné l’Amorphil Ouest qui se trouve dans la zone du Waloo (zone inondable) de la communauté rurale de Guédé. La communauté rurale de Guédé se trouve dans l’arrondissement de Gamadji Saré, Département de podor, région de Saint Louis. Elle est limitée au Nord par la République Islamique de Mauritanie, au Sud par le département de Linguère, à l’Est par la Communauté Rurale de Gamadji Saré et à l’Ouest par l’Arrondissement de Thillé Boubacar. Elle s’étend sur une superficie de 1511,9 km2, de 85 km en longueur du Nord au Sud et de 20 km en largeur de l’Est à l’Ouest.
On peut distinguer trois zones dans l’espace de cette communauté rurale. Au Nord une large bande alluviale inondable (zone de walo avec 504 Km²) fortement irriguée par les eaux du fleuve Sénégal et de ses affluents, notamment le Doué et le Gayo, et qui enserre la terminaison occidentale de l’île à Morphil formée par le dédoublement du fleuve ; la majorité des villages de la communauté rurale est située dans cette partie enclavée qui est tournée vers Podor et dans laquelle se trouvent cinq forêts classées (35,73 Km²). Au Sud, la zone de diéri (terres exondées avec 1007 Km²) s’étend sur une bande plus étroite ; 6 villages s’y trouvent avec également des campements d’éleveurs. Une zone intermédiaire (Hakkundé) comprend 12 villages situés sur l’axe de communication reliant St Louis à Matam et Bakel. Cette zone intermédiaire et la zone de diéri sont tournées vers la ville de Ndioum, dans l’arrondissement voisin.
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA ZONE DE L’AMORPHIL OUEST
Une ressource naturelle est une substance, un organisme ou un objet présent dans la nature et qui fait, dans la plupart des cas, l’objet d’une utilisation pour satisfaire les besoins (énergies, alimentation, agrément, etc.) des humains, animaux ou végétaux. D’après Ibrahim Nahal (1998), l’ensemble des ressources naturelles d’un pays sont :
– les ressources physiques (climat, sol, eau) ;
– les ressources biologiques (population humaine, végétation, animaux) ;
– les ressources en énergie (humaine, solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, nucléaire et aussi l’énergie de source minérale et la biomasse) ;
– les ressources humaines et institutionnelles.
La plupart des ressources naturelles sont renouvelables. Les ressources minérales de la Terre sont considérées comme non renouvelables.
TYPOLOGIE DES RESSOURCES NATURELLES DE LA ZONE DE L’AMORPHIL OUEST
C’est une zone riche en ressources naturelles notamment en ressources hydriques, pédologiques et végétales. Les principales activités des populations sont l’agriculture, l’élevage et la pêche qui connait actuellement des difficultés consécutives à la construction des barrages.
RESSOURCES HYDRIQUES
Quoique la pluviométrie de la zone d’étude est assez faible avec une saison des pluies de courte durée (deux ou trois mois), une mauvaise répartition des pluies, c’est une zone riche en ressource hydrique notamment en eaux de surface et souterraines.
LES EAUX DE SURFACE
Dans cette zone d’étude il existe deux grands cours d’eau que sont le fleuve du Sénégal et le marigot de Doué. Toutefois, si Dans le village de Doué circulent les deux cours d’eau il n’est pas de même des autres localités. En effet, dans le village de Ngawlé il n’y a que le fleuve Sénégal et dans les villages Dado, Asse et Goumél il n’y a que le marigot de Doué. Au niveau de la communauté rurale de Guédé Village, le fleuve Sénégal s’étend sur 28Km et le marigot de Doué sur 33km. Il faut cependant noter que la zone compte plus de 20 mares qui sont utiles pour les populations pour l’agriculture, l’élevage et la pêche (source, enquêtes de terrain).
LES EAUX SOUS TERRAINES
Les eaux souterraines de cette zone sont pour la plupart salées à l’exception de celles des villages d’Asse et de Dado. La zone d’étude appartient au grand bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien d’âge secondaire et tertiaire. Les nappes qui y sont rencontrées sont entre autres :
● la nappe alluviale qui est une formation quaternaire localisée dans le lit majeur du fleuve ; elle est en rapport avec les nappes sous-jacentes ; son épaisseur diminue des bordures du fleuve vers l’intérieur de la vallée ;
● la nappe du Continental Terminal (CT) qui est une formation en sables ou en grès ;
● la nappe de l’Éocène qui se présente sous forme d’aquifère multicouche discontinu à dominance calcaire, calcaire sableux ou calcaire marneux ; l’éocène à faciès littoral est composé de sable et de grès et ;
● la nappe des sables du Maestrichtien dont le toit varie entre 70m à proximité du fleuve à 220m environ au Sud de la Communauté Rurale.
LES RESSOURCES VEGETALES
La communauté rurale de Guédé Village s’inscrit dans le domaine phytogéographique sahélien distingué par une steppe arbustive et arborée. Cette végétation ouverte, varie selon les saisons et le type de sols. Dans cette zone, la strate herbacée est très fournie et dominée par Ingofera oblongifolia (balboré). Les espèces arborescentes les plus représentatives de ce terroir sont : Prosopis glandulosa (dakare), Acacia nilotica (gawdi), Eucalyptus sp (hote boutél), Balanites aegyptiaca (mourtoki), et Ziziphus mauritiana (diabi).
LES RESSOURCES HALIEUTIQUES
Après l’agriculture et l’élevage la pêche est l’activité la plus importante dans cette zone notamment à Ngawlé qui est un village de pêcheur mais l’édification des barrages de Diama et de Manantali ont perturbé le secteur de la pêche en modifiant le milieu de vie des poissons et en empêchant la migration des poissons vers leurs milieux de reproduction. Les genres les plus représentés sont : Tilapia, Oreochromis, Hemichromis, Sarotherodon, Bgrus, Chrysichtys, synodontis, Hemisynodontis, CZarotes, Labeo, Clarias, Hydrocynus, Alestes, Mormyrus, Auchenoglanis, Hyperopisus, Citharinus, Gnathonemus, Alestes, Schilbe, Heterotus, Malupterus, Gymnarchus et Lutes. Les noms en langue poulaar des poissons les plus péché dans cette zone sont : guitie (fretin), balédie (silure), besso (Gymnarchus niloticus), diandére (carpe), soupères (capitaine), sidère (Oreochromis niloticus), hodanou (Synodontis Schall ), sèce (Chrysichtys nigrodigitatus), safdou (machoiron).
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Table des matières
INTRODUCTION
I-SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1-1-ZONE D’ETUDE
1-2-GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA ZONE DE L’AMORPHIL OUEST
1-2-1-TYPOLOGIE DES RESSOURCES NATURELLES DE LA ZONE DE L’AMORPHIL OUEST
RESSOURCES HYDRIQUES
LES EAUX DE SURFACE
LES EAUX SOUS TERRAINES
LES RESSOURCES PEDOLOGIQUES
LES RESSOURCES VEGETALES
LES RESSOURCES HALIEUTIQUES
LES RESSOURCES FAUNISTIQUES
LES ENERGIES RENOUVELABLES
LES RESSOURCES MINIÈRES
1-2-2-LEGISLATION ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
LEGISLATION
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
Gestion traditionnelle
Gestion moderne
II-METHODOLOGIE ET PLAN DE RECHERCHE
La revue documentaire
Les visites de terrain
La phase de prospection
La phase d’enquête
L’interview semi structurée
L’enquête ethnobotanique au niveau des ménages
Le traitement des données
III-RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
3-1-Profil des personnes enquêtées
3-2-LES FORETS
3-2-1Types de forêts
3-2-2 ESPECES VEGETALES D’EAUX DOUCES
3-2-3 ESPECES VEGETALES LES PLUS UTILISEES PAR LES POPULATIONS
3-2-4 USAGES DES PLANTES PAR LES POPULATIONS
3-2-5 MALADIES TRAITEES PAR LES PLANTES
3-2-6 PARTIE DE LA PLANTE UTILISEE ET MODES DE PREPARATION POUR LA PHARMACOPEE
3-2-7 CONSERVATION
3-2-7-1-Etat de la ressource
3-2-7-3-Espèces en voie de disparition
CONCLUSION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE