Les reseaux automatises hautes frequences

La biodiversitรฉ prรฉsente dans les รฉcosystรจmes cรดtiers est la plus importante du milieu marin (Gray, 1997). Ces zones cรดtiรจres sont รฉgalement les premiรจres soumises aux impacts anthropiques, tels que les rejets provenant des industries et des particuliers majoritairement transportรฉs par les fleuves, les dragages effectuรฉs lors des opรฉrations de dรฉsenvasement et les phรฉnomรจnes de pรชcherie intensive. Or cet impact anthropique ne va pas se limiter aux zones cรดtiรจres, la pollution va transiter par ces zones avant d’รชtre dispersรฉe par les courants et l’activitรฉ biologique, sur l’intรฉgralitรฉ des mers et des ocรฉans du globe (Smith, 2003).

Pour comprendre l’impact que peut exercer l’homme sur ces รฉcosystรจmes, nous avons besoin de sรฉries temporelles ร  long terme, qui vont nous donner des indices pour retracer l’รฉvolution des mรฉcanismes prรฉsents dans le milieu et leur รฉvolution au cours du temps. Pour rรฉpondre ร  ce type de problรฉmatique, L’INSU (Institut National des Sciences de l’Univers) a mis en place en 1997 le programme SOMLIT (Service d’Observation en Milieu LITtoral). Ce programme consiste ร  effectuer des relevรฉs de maniรจre bimensuelle en point fixe sur une radiale, en diffรฉrents points du littoral franรงais. Le Programme SOLMIT comprend la mesure de 16 paramรจtres biogรฉochimiques, qui ont รฉtรฉ choisis pour leur pertinence en tant qu’indicateur de ยซย l’รฉtat de santรฉย ยป de l’รฉcosystรจme. En 1992 IFREMER (Institut Franรงais de Recherche pour l’Exploitation de la MER) a lancรฉ son propre programme de surveillance du littoral qui a รฉtรฉ appelรฉ SRN (Suivi Rรฉgional des Nutriments). Les paramรจtres enregistrรฉs sont quasiment les mรชmes que dans le programme SOMLIT. La diffรฉrence entre les deux programmes est principalement liรฉe ร  la gรฉographie des zones d’รฉtudes, car contrairement ร  SOMLIT, le programme SRN se limite ร  la Manche Orientale qui comprend la rรฉgion des littoraux du Pas-de-Calais et de la Picardie.

Les rรฉseaux automatisรฉs hautes frรฉquencesย 

Les dispositifs MAREL

Les dispositifs MAREL (Mesures Automatisรฉes en Rรฉseau pour l’Environnement Littoral) peuvent exister sous plusieurs formes telles que des bouรฉes, des pylรดnes ou des pontons flottants. La pluralitรฉ dans les formes des ces dispositifs a pour but de s’adapter aux milieux dans lesquels elles sont implantรฉes. Suite ร  un manque de budget adรฉquat pour l’entretien de ces stations automatisรฉes, plusieurs d’entre elles ont รฉtรฉ arrรชtรฉes (par exemple en Baie de Seine dans les annรฉes 2000). Grรขce au gain d’information apportรฉ par ce type de systรจme automatisรฉ haute frรฉquence et ร  la volontรฉ de certaines รฉquipes locales, plusieurs dispositifs MAREL sont toujours en service, comme par exemple MAREL Iroise, dans la rade de Brest.

MAREL Carnot

L’intensitรฉ et la durรฉe des blooms de Phaeocystis sont en constante augmentation dans la Mer du Nord (Lancelot, 1995), qui est voisine de notre zone d’รฉtude. Depuis quelques annรฉes, on semble pouvoir retrouver la mรชme tendance en Manche orientale avec des blooms de Phaeocystis qui s’รฉtendent sur une pรฉriode de 6 ร  7 semaines (Lefebvre, 2006). Malheureusement, les rรฉseaux basses frรฉquences (SRN et SOMLIT) ne gรฉnรจrent pas assez de donnรฉes pour fournir une explication ร  ce phรฉnomรจne. Ce qui a donnรฉ l’impulsion ร  la crรฉation d’un systรจme automatisรฉ haute frรฉquence, qui a aussi pour but de suivre la pollution anthropique et d’alimenter les modรจles hydrodynamiques (Lefebvre, 2006). La rรฉgion Nord-Pas-de-Calais, dans le cadre du CPER (Contrat de Projet Etat-Rรฉgion) et d’un partenariat entre l’Etat, le FEDER, le Conseil Rรฉgional du Nord-Pas-de-Calais, l’IFREMER et l’INSU (via le CNRS), a donc fait installer un de ces dispositifs au bout de la digue Carnot (50.7404 N, 1.5676 W) et a nommรฉ ce dernier par consรฉquent MAREL Carnot . Ce dispositif qui a commencรฉ ร  fonctionner en mars 2004 est toujours opรฉrationnel et vient de fรชter ses 10 ans. A l’occasion de cet anniversaire, un colloque sur l’importance des systรจmes automatisรฉs dans la comprรฉhension des mรฉcanismes en milieu cรดtier a รฉtรฉ organisรฉ ร  Boulogne-sur-Mer .

Le dispositif MAREL Carnot se prรฉsente sous la forme d’une bouรฉe fixe, munie d’un flotteur sur lequel sont installรฉs les instruments de mesure (voir figure 1-4), qui sont capables de fonctionner de maniรจre continue et autonome (Berthome, 1994, Woerther, 1998, Blain et al., 2004, Zongo and Schmitt, 2011a). Le flotteur a รฉtรฉ placรฉ dans un tube , afin que les mesures soient effectuรฉes ร  point fixe et les capteurs sont en permanence รฉmergรฉs ร  1,5 mรจtre quel que soit le marnage grรขce ร  ce systรจme de flotteur. Le systรจme a une frรฉquence d’รฉchantillonnage de 20 minutes pour l’ensemble des paramรจtres pris en compte, ร  l’exception des sels nutritifs qui sont enregistrรฉs toutes les 12 heures (Zongo and Schmitt, 2011b). Les paramรจtres relevรฉs par MAREL Carnot sont proches de ceux mesurรฉs par le programme SOMLIT et sont les suivants : la tempรฉrature de l’air et de l’eau, la salinitรฉ, la concentration en oxygรจne dissous et son pourcentage de saturation, le pH, la turbiditรฉ, la concentration en nitrates, phosphates et acide silicique, la fluorescence, la direction et la vitesse du vent, l’humiditรฉ relative, la pression atmosphรฉrique et le P.A.R.

Bien que MAREL Carnot soit รฉquipรฉe d’un systรจme de chloration de l’eau de mer par รฉlectrolyse pour protรฉger les capteurs contre le dรฉveloppement du biofouling (Lefebvre, 2008), cela n’empรชche pas les pรฉriodes de trous dans les bases de donnรฉes. Ces pรฉriodes manquantes sont principalement dues aux pรฉriodes de maintenance, aux pannes, aux bugs internet du systรจme et au vandalisme (Dur et al., 2007). Le tableau 6 prรฉsente le pourcentage d’acquisition des principaux paramรจtres qui seront utilisรฉs dans cette รฉtude, ainsi que le nombre de donnรฉes prรฉsentes.

MAREL Iroise

La balise MAREL Iroise a รฉtรฉ mise ร  flot au cours de l’annรฉe 2000. Elle est le rรฉsultat d’une collaboration entre l’Ifremer de Brest et l’IUEM (Institut Universitaire Europรฉen de la Mer). Ce dispositif MAREL se prรฉsente sous forme d’une bouรฉe immergรฉe ร  point fixe ร  l’entrรฉe de la rade de Brest (48ยฐ21โ€™28.66โ€™โ€™ N, 4ยฐ33โ€™05.48โ€™โ€™ O). Comme MAREL Carnot, il s’agit d’une bouรฉe instrumentรฉe autonome, qui possรจde une frรฉquence d’รฉchantillonnage de 20 minutes. Mais MAREL Iroise n’enregistre que 7 paramรจtres physico-chimiques qui sont les suivants : la tempรฉrature ; la conductivitรฉ (salinitรฉ) ; l’oxygรจne dissous ; la turbiditรฉ ; la fluorescence de la chlorophylle ; le pH ; le CO2 dissous ; et le P.A.R. Les prรฉlรจvements sont effectuรฉs ร  une profondeur de deux mรจtres. Dans le cadre de cette รฉtude, nous nous intรฉresserons principalement aux donnรฉes de fluorescence et de tempรฉrature issues de ce systรจme.

Seabird Roscoff

La station marine de Roscoff (Universitรฉ Pierre et Marie Curie et le CNRS) a installรฉ en janvier 2006, un mouillage sur le plancher ocรฉanique de la baie de Morlaix, plus prรฉcisรฉment au point Estacade (3ยฐ58.58W, 48ยฐ43.56N). Contrairement aux bouรฉes MAREL, il n’y a pas de flotteur installรฉ sur ce dispositif, donc il reste immergรฉ ร  une profondeur moyenne de 5,8 mรจtres. Ce mouillage a รฉtรฉ รฉquipรฉ d’une sonde de type SeaBird (SBE39)ย  qui mesure la tempรฉrature avec une prรฉcision de 0.01ยฐC et la pression avec une prรฉcision de 0,1 dbar. Les donnรฉes sont enregistrรฉes avec une pรฉriodicitรฉ de 10 minutes et elles sont rรฉcupรฉrรฉes tous les deux mois par une รฉquipe de plongeurs. Nous utiliserons dans cette รฉtude les donnรฉes de tempรฉratures issues de cette sonde Seabird, qui nous ont รฉtรฉ transmises par Pascal Morin.

Station L4 (UK)
La station marine de Plymouth en Angleterre dans le cadre du programme NERC (Natural Environment Reacher Cuncil) Oceans 2025, a fait installer en 1999 une bouรฉe autonomeย  en point fixe en Manche orientale (50ยฐ 15.0′ N ; 4ยฐ13.0′ W). Ce dispositif a รฉtรฉ nommรฉ ยซย L4 stationย ยป, il enregistre 10 paramรจtres physico-chimiques avec une pรฉriodicitรฉ d’une heure. Les paramรจtres pris en compte par cette balise sont les suivants : la direction et la force des vents ; la pression atmosphรฉrique ; le P.A.R ; la tempรฉrature de la mer et de l’air ; la salinitรฉ ; l’oxygรจne ; la chlorophylle a et la turbiditรฉ. Dans le cadre de notre รฉtude nous utiliserons principalement la tempรฉrature et la fluorescence issues de cette station L4.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1. MATERIELS ET METHODES
1. INTRODUCTION
2. PRESENTATION DES RESEAUX D’ANALYSES BASSE FREQUENCE
2.1 SOMLIT
2.2 SRN et REPHY
3 LES RESEAUX AUTOMATISES HAUTES FREQUENCES
3.1 Les dispositifs MAREL
3.1.1 MAREL Carnot
3.1.2 MAREL Iroise
3.2 Seabird Roscoff
3.3 Station L4 (UK)
3.4 Programme VENUS (Canada)
4 BARRAGE MARGUET
5. LES PARAMETRES ANALYSES
5.1 Les sels nutritifs
5.2 Les diffรฉrents proxy de la biomasse et le P.A.R
5.3 La tempรฉrature et la salinitรฉ
6 LES OUTILS METHODOLOGIQUE
6.1 Rappels sur la thรฉorie de la turbulence
6.2 La mรฉthode EMD
6.3 Rappels de statistiques et probabilitรฉ
6.3.1 Les Fonctions de densitรฉ de probabilitรฉ
6.3.2 Energie spectrale : spectre d’รฉnergie en espace de Fourier
6.3.3 Analyse spectrale de Hilbert et mรฉthode EMD
6.4 Mรฉthodes comparatives entre sรฉries temporelles
6.4.1 Co-spectre
6.4.2 TDIC
7 LE LANGAGE DE PROGRAMMATION MATLAB
CHAPITRE 2. ANALYSES DE LA DYNAMIQUE DE LA FLUORESCENCE
1 INTRODUCTION
2 PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSES PRELIMINAIRES
2.1 Prรฉsentation des donnรฉes et climatologie
2.2 Extrรชmes et temps de retour
2.2.1 Extrรชmes des tempรฉratures
2.2.2 Extrรชmes de la fluorescence
2.2.3 temps de retour
3 ANALYSES MULTI-VARIEES
3.1 Analyse en composante principale (ACP)
3.2 Relation avec la fluorescence
4 ANALYSES DES DISTRIBUTIONS DE PROBABILITE ET DE LA DYNAMIQUE VIA LA DECOMPOSITION MODALE EMPIRIQUE (EMD)
4.1 Analyse de la distribution de probabilitรฉ
4.1.1 Distribution de probabilitรฉ des donnรฉes MAREL Carnot
4.1.2 PDF sur d’autres systรจmes automatisรฉs
4.2 Analyses basรฉes sur la mรฉthode EMD
4.2.1 Dรฉcomposition et filtration
4.2.2 Analyses spectrales HSA
5 RELATION AVEC LA DYNAMIQUE DE LA FLUORESCENCE
5.1 Relation ฮฑ
5.2 Relation ฮฒ
5.3 Relation ฮฑ vs ฮฒ
5.4 La stratification, explication du mรฉcanisme ?
5.4.1 Profils
5.4.2 Dynamique de la stratification
5.4.3 Relation avec la stratification
6 DISCUSSION
CHAPITRE 3. COMPARAISON DES RESEAUX DE SURVEILLANCE EN MILIEU COTIER
1 INTRODUCTION
2 RESEAUX HAUTES FREQUENCES VERSUS BASSES FREQUENCES
2.1 Comparaison tempรฉrature, fluorescence, oxygรจne dissous
2.2 Comparaison des sels nutritifs
2.2.1 Comparaison des donnรฉes brutes
2.2.2 Influence potentielle du Barrage Marguet
3 COMPARAISON DES RESEAUX HAUTES FREQUENCES
3.1 Prรฉsentation des donnรฉes
3.2 Etude spectrale
3.2.1 Co-spectre
3.3 Mรฉthode TDIC
3.4 Comparaison spectrale des tempรฉratures en diffรฉrentes rรฉgion du globe
3.4.1 Prรฉsentation des donnรฉes
3.4.2 Etude spectrale
4 CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE

Lire le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *