Les représentations de la langue française

L’arabe classique :

   Après l’indépendance en 1962, l’arabe classique est devenu la langue nationale et officielle de l’Algérie. La langue arabe s’est implantée en Algérie suite à la propagation de l’Islam en Afrique du Nord ; la linguiste Taleb Ibrahimi Kh. le confirme : « c’est cette variété choisie par Allah pour s’adresser à ses fidèles » . Depuis elle n’a pas cessé de gagner du territoire et à imposer son usage. L’arabe est devenu une référence de l’identité arabo-musulmane. En effet, cette langue est devenue présente dans tous les secteurs surtout celui de l’éducation, à ce sujet, la linguiste Taleb Ibrahimi Kh. souligne que « depuis l’indépendance, nous assistons à une lente mais sûre récupération par la langue arabe de sa place dans le système éducatif, la langue arabe est passée de statut de langue enseignée au statut de langue dans laquelle sont enseignées toutes les autres matières ». Toutes les institutions de l’État fonctionnent en langue arabe, l’enseignement se fait en langue arabe, et l’administration, aussi, fonctionne en cette même langue. La langue arabe classique est exclusivement apprise et utilisée dans des contextes formels particuliers. Elle demeure la langue des écrivains, des hommes de lettres, des spécialistes de l’étude du coran, etc.

La politique d’arabisation :

  La politique linguistique est définie par Calvet L.-J. par : « nous appellerons politique linguistique un ensemble des choix conscients concernant les rapports entre langue(s) et vie sociale». À son tour, la politique d’arabisation en Algérie est définie par la linguiste Taleb Ibrahimi Kh. comme suit : « généralisation de l’utilisation de la langue arabe », elle consiste à remplacer la langue française par la langue arabe classique dans tous ses usages en Algérie. Elle vise aussi à donner à l’arabe classique la place des langues parlées c’est-à-dire l’arabe dialectale et le berbère. « Le gouvernement algérien voulait réaliser la face culturelle de l’indépendance en mettant en place une politique d’arabisation ». L’arabisation était donc le seul moyen pour supplanter la langue française considérée comme la langue du colonisateur.Cette politique est définie par l’auteur Benrabeh M. comme ceci : « l’arabisation consiste à enseigner et à imposer l’arabe classique, à savoir une langue essentiellement écrite qui n’est toujours pas comprise par la plus grande partie de la population ». Il s’agit donc dans cette politique d’imposer, à leur tour, non pas l’arabe compris et parlé par la plupart du peuple, mais l’arabe classique, la langue officielle et statutaire en Algérie. Par ailleurs, l’auteur Benrabeh M. explique que l’arabisation n’est pas seulement une politique linguistique, mais elle vise également l’être tout entier, autrement dit l’identité algérienne. Mais l’arabe classique qui a été choisi comme langue nationale et officielle de l’État ne peut pas structurer l’identité algérienne, car elle est très distante (une grande partie des Algériens ne la comprennent pas).De plus, les autorités algériennes ont exprimé la promulgation de cette politique par leur référence au coran et leur appartenance à un État arabe et musulman d’un côté, et de l’autre, leur haine du colonisateur. En outre, malgré tous ces efforts pour se débarrasser de la langue française en interdisant l’emploi, ce qui a été le cas dans les années 1980, le français reste la langue de culture et de formation, elle est omniprésente dans le milieu social des Algériens et dans tous les foyers à travers la télévision, elle a concurrencé l’arabe classique dans plusieurs domaines économiques, administratifs, etc.

Le berbère ou tamazight :

  Après l’indépendance, la langue berbère, comme l’arabe dialectal, a subi l’impact dela politique d’arabisation qui tend à promouvoir et généraliser l’utilisation de la langue arabe classique, dans le but d’une unification nationale. Le berbère bien qu’il soit présent dans les pratiques journalières des locuteurs berbérophones et vivace dans leurs communications quotidiennes ne bénéficie pas d’un statut privilégié, comme le confirme Zaboot T. : « le berbère n’a jamais bénéficié ni de mesure administrative ou politique, ni de conditions matérielles pouvant favoriser son développement », ce qui a poussé les berbérophones à revendiquer un statut officiel pour leur langue.Les berbérophones, mécontent de la condition de leur langue ; demandent que le berbère soit reconnu comme la langue propre des régions berbérophones comme la Kabylie. Ils demandent également que la langue berbère soit reconnue comme langue nationale et officielle de l’Algérie, ce qui impliquerait le droit pour tout citoyen d’utiliser la langue berbère dans les circonstances de la vie publique.Depuis 1989, une série d’actions de masses spectaculaires a confirmé l’affirmation identitaire des berbères d’Algérie : plusieurs grèves générales en Kabylie, des manifestations d’une grande ampleur à Tizi-Ouzou, Bejaïa et Alger en 1991, le boycott scolaire général de septembre 1994, d’autres manifestations sanglantes en 1994 et les événements du printemps noir en 2001. Toutes ces revendications adoptées par les berbérophones ont abouti à la création d’un haut commissariat à l’amazighité en 1995,à l’intégration de la langue berbère dans plusieurs écoles du pays et à la reconnaissance du berbère comme langue nationale en 2002. Le berbère se présente sous forme de plusieurs dialectes qui sont :
-le kabyle : pratiqué dans le Nord du pays, principalement dans les wilayas de TiziOuzou, Bejaïa et Bouira.
-le chaoui : parlé par les chaouis qui occupent les Aurès, massif montagneux de l’Algérie méridionale.
-le m’zab : employé par les mozabites qui vivent dans le Nord du Sahara algérien dont la principale ville c’est Ghardaïa.
-le targui : pratiqué par les Touaregs qui vivent dans le Sahara,communauté que nous appelons aussi « les hommes bleus ». « Le berbère ou le tamazight demeure un élément constitutif fondamental de la réalité linguistique algérienne au même titre que l’arabe et le français », il bénéficie d’un statut national, mais son avenir en Algérie demeure incertain d’autant que l’arabe dialectal algérien.

Les représentations linguistiques :

   Le sociologue Durkheim E. fut le premier à évoquer la notion de représentation qui nommait représentation collective au 19eme siècle, à travers l’étude des religions et des mythes. Pour ce sociologue, les premiers systèmes de représentations conçus par l’homme sur le monde et lui-même sont d’origine religieuse.Au 20eme siècle, le concept de représentation connait un regain d’intérêt, qui le propulse au devant de la scène des sciences humaines, faisant de lui une notion interdisciplinaire. Viendra en France, le psychologue Moscovici S.18 qui élaborera véritablement le concept de représentation sociale, et surtout en définissant la notion comme une modalité des connaissances particulières ayant pour fonction l’élaboration de comportement et de la communication entre individus, le psychologue Moscovici S. pense également que les représentations circulent, se croisent et se cristallisent sans cesse à travers une parole, un geste, une rencontre dans notre univers quotidien. Il définit ainsi le concept de représentation sociale comme un « univers d’opinion », le psychosociologue Jodelet D. à ce propos rajoute : « la représentation sociale est une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique car servant à agir sur le monde et les autres » ou encore « une forme de savoir reliant un sujet à un objet ».Puis, cette notion à été introduite dans le domaine des sciences du langage, les chercheurs ont tenté de lui redonner un statut théorique et méthodologique en lui attribuant divers appellations : représentation linguistique, imaginaire linguistique,attitude linguistique, représentation sociolinguistique ou encore idéologie linguistique. Le concept de représentation est remis en cause au sein des approches cognitivistes, car elles sont perçues comme des sortes de reflets, d’interprétations d’un monde qui leur serait préexistant. En effet, plusieurs recherches ont été menées, en particulier sur les représentations des sujets vis-à-vis des langues, de leur nature, de leur statut et également de leur usage sous différentes dénominations : imaginaire linguistique, attitudes linguistiques, discours épi-linguistique, etc. Le linguiste Calvet J.-L. propose de distinguer entre usages et représentations linguistiques. D’après ce linguiste : « les représentations sont constituées par un ensemble d’images, de croyances ou de positions idéologiques qu’ont les locuteurs au sujet des langues en présence et des pratiques linguistiques, les leurs et celles des autres ». Pour le linguiste Calvet J.-L., les représentations concernent au moins trois aspects : la forme des langues, c’est-à-dire comment faut-il parler, le statut des langues quidésigne ce qu’il faut parler et la fonction identitaire qui concerne la communauté et ce que cette dernière parle. En effet, un sujet parlant associe des images aux langues ou aux variétés de langues qu’il pratique et qu’il juge.Les représentations sociolinguistiques sont pour nous une catégorie de représentations sociales/collectives, donc partagées. Comme les autres catégories de représentations sociales/collectives, ce sont des « systèmes d’interprétation régissant notre relation au monde et aux autres », donc à la langue, à ses usages et aux usagers de la communauté linguistique. En fait, toute représentation implique une évaluation, donc un contenu normatif qui oriente la représentation soit dans le sens d’une valorisation, soit dans le sens d’une stigmatisation, c’est-à-dire d’une appréciation négative, d’un rejet et, s’agissant d’un individu ou d’un groupe, en fin de compte d’une discrimination

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre théorique
Partie1 : la situation sociolinguistique en Algérie
Partie2 : approche théorique des représentations
Chapitre pratique
Partie1 : considérations méthodologiques
Partie2 : analyse et interprétation des résultats
Conclusion générale

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