Les remaniements au sein de la pratique enseignante à l’école élémentaire

Le sentiment d’efficacité personnel (SEP)

Définition 

Le SEP renvoie « aux jugements que les personnes font à propos de leur capacité à organiser et réaliser des ensembles d’actions requises pour atteindre des types de performances attendus » (Bandura, 1986), mais aussi aux croyances à propos de leurs capacités à mobiliser la motivation, les ressources cognitives et les comportements nécessaires pour exercer un contrôle sur les événements de la vie (Woodet Bandura, 1989). Ces croyances constituent le mécanisme le plus central et le plus général de la gestion de soi (personal agency). Enparticulier, le SEP est supposé aider les gens à choisir leurs activités et leurs environnements etdéterminer la dépense d’efforts, leur persistance, les types de pensées (positivesvs négatives) et les réactions émotionnelles face aux obstacles » (François et Botteman).

Outil méthodologique

L’échelle de Masson (2010) est utilisée dans la présente étude pour évaluer le sentiment d’efficacité personnelledes élèves en français et en mathématiques. Il s’agit d’un questionnaire composé de 12 items : 6 items concernant le sentiment d’efficacité perçu en français et 6 items concernant le sentiment d’efficacité perçu en mathématiques.
Pour chaque item, l’élève répond en sélectionnant une case. Il détermine s’il est d’accord avec ce qui lui est proposé sur une échelle de 0 à 7. Pour 0, ce qui lui est proposé n’est pas du tout vrai, pour 7ce qui lui est proposé est tout à fait vrai.

Les stratégies de volition

Définition

« Les stratégies de volition sont des stratégies mises en place pour maintenir l’effort et la concentration face aux obstacles » (Corno, 2001 cité par Cosnefroy, 2010). Selon l’auteur, elles concernent l’autorégulation de processus internes comme la motivation et l’émotion et, l’autorégulation de processus externes comme l’aménagement de l’environnement, la recherche de soutien social et la structuration du temps.
Définitions des concepts utilisés dans le questionnaire (tirées de « se mettre au travail et y rester » par Cosnefroy, 2010)Autorégulation de processus internes : soutenir la motivation.
Se récompenser : Se promettre une récompense si le travail est achevé.
Recherche de la performance : Désir de progresser ou de faire mieux que les autres.
Evitement de l’échec : L’élève pense aux conséquences négatives associées à l’abandon du travail. Renforcer l’instrumentalité perçue : Donner de l’importance pour réaliser un projet personnel ou professionnel. Renforcer l’intérêt de la tâche: Rendre la tâche plus ludique ou plus complexe. Penser aux réactions des proches : Penser aux effets de la réussite ou de l’échec chez les personnes proches.
Fractionner la tâche : Diviser une tâche difficile en sous-tâches, qui prises séparément, apparaissent plus maniables.
S’encourager: Se tenir un discours positif.
Evoquer des réussites : Activer des souvenirs de succès qui permettent de réduire l’impact de la situation présente. Autorégulation de processus internes : réguler l’émotion Réduire la tension : Evacuer le stress induit par la tâche, par différents procédés. Autorégulation de processus externes : maintenir un contexte favorable de travail Structuration de l’environnement : Aménager le lieu de travail pour empêcher l’irruption de distractions.
Recherche de soutien social : La collaboration avec autrui aide à contenir la tentation d’arrêter ou de ne pastravailler.
Planification : Choisir le moment favorable et allouer des ressources de temps.

Outil méthodologique

En appui sur la taxonomie de stratégies de volition de Cosnefroy (2010) et sur la forme de passation utilisée parZimmerman et Pons (1990), un questionnaire comportant 39 items a été réalisé. II s’adresse à des élèves de cycle 3. Pour chacune des 13 stratégies identifiées par Cosnefroy, 3 items ont été proposés. Il s’agit pour l’élève, d’évaluer sur une échelle de 0 à 7, la fréquence d’utilisation de la stratégie proposée : Pour 0, l’élève n’utilise jamais la stratégie proposée, pour 7, l’élève l’utilise toujours.

Recueil des données

Les questionnaires seront analysés par le « Nptc data scan » qui transforme les réponses des sujets en données informatisées. Le logiciel statistique « ector » a été utilisé pour transformer les données en résultats statistiquement interprétables.

Résultats et interprétation

L’échelle de mesure dont il est question dans ce travail de recherche a été construite en appui sur les travaux de Cosnefroy (2010) et de Zimmerman et Pons (1989). Elle vise à étudier les différences dans l’utilisation des 13 stratégies de volition retenues par Cosnefroy (2010) entre des élèves de cycle 3 de niveau CM1-CM2.
S’agissant d’une première étude des stratégies de volition chez desélèves d’école primaire, il sera question, dansun premier temps, d’étudier la consistance de l’outil proposé.
Les 13 stratégies ciblées sont représentées chacune par 3 items dans l’échelle de mesure proposée. Dans l’analyse statistique qui va suivre, il va s’agir de vérifier la cohérence interne des items qui visent à mesurer chaque stratégie, fonction et processus.
Le coefficient Alpha de Cronbach a été utilisé afin de vérifier si les items de l‘échelle mesurent de manière fiable, la dimension psychologique visée. Les valeurs étudiées sont celles de l’Alpha de Cronbach comparable pour 10 items. Des valeurs comprises entre 0 et 0,50 seront considérées comme des valeurs insuffisantes (ne permettant pas de dire que l’item étudié mesure bien la dimension psychologique cible). Des valeurs comprises entre 0, 50 et 0,70 seront considérées comme des valeurs limites et enfin, des valeurs comprises entre 0, 70 et 0,99 seront considérées comme des valeurs élevées ou très élevées. Dans cette étude exploratoire, des items pour lesquels l’Alpha de Cronbach sera compris entre 0,6 et 0,8 seront considérés comme acceptables.

Cohérence interne des items qui mesurent chaque fonction

L’analyse statistique des items composant l’échelle de mesure des fonctions 1 (trouver des raisons pour se mettre au travail ; Į pour 10 items = 0,674) et 2 (soutenir le sentiment d’efficacité personnelle ; Į pour 10 items = 0,666), révèle que l’alpha comparable pour 10 items à une valeur proche de 0,7.
Afin d’augmenter la cohérence interne de l’échelle de mesure, lesitems pour lesquels l’alpha de Cronbach révèle des valeurs limites (4b, 5c, 7a, 7c), pourraient être soumis à un échantillon de population cible en vue d’une amélioration et/ou exclusion (demander à un échantillon d’élèves de reformuler ces items avec leurs propres mots). La formulation de l’item « 7a » a semblé poser des difficultés de compréhension tandis que les questions liées à l’item « 7c» étaient du type : « Je partage le travail avec un camarade : c’est quand le professeur nous demande de travailler en groupe ? » suggérant que les élèves de cette tranche d’âge ne considèrent pas ou peu le camarade comme un allié dans le travail. Ils n’envisagent cette stratégie que comme un mode de t ravail imposé par l’enseignant.

Cohérence interne des items mesurant chaque processus

L’analyse statistique des items mesurant les processus internes d’autorégulation (processus 1) et les processus externes d’autorégulation (processus 2) révèlent une cohérence interne proche de 0,7 (0,648 ; 0,681) suggérant que l’échelle construite mesure de manière fiable les stratégies d’autorégulation ciblées. Il est alors possible de poursuivre l’analyse statistique des données.
Les données issues de l’échelle de mesure des stratégies de volition sont mises en lien avec les données issues de l’échelle de mesure du sentiment d’efficacité personnelle(SEP) en français et mathématiques construite par Masson (2006). Ce croisement de données a pour ambition de mettre en évidence des différences dans les stratégies de volition utilisées par les élèves, en fonction du niveau de SEP en français et en mathématiques. LeF de Snedecor-Fisher est utilisé afin de vérifier statistiquement si des différences dans les stratégies utilisées existent en fonction du niveau de SEP.

SEP français et processus

L’analyse de variance révèle que les élèves se différencient en fonction de leur niveau de SEP en français à la fois dans l’utilisation du processus de contrôle de soi F(1,151) = 10.77 s. à .01 et dans leprocessus de contrôledu contexte d’apprentissage F(1,151) = 6.44 s. à .05.

SEP mathématiques-stratégies de volition

L’analyse de variance permet d’affirmer qu’il existe des différences dans l’utilisation de 6 sur 13 des stratégies ciblées en fonction du niveau de SEP en mathématiques. Les élèves se différencient sur les stratégies de (2) recherche de la performance F(1,151) = 8.99 s. à .01, (3) d’évitementdel’échec F(1,151) = 4.42 s. à .05, (4) renforcement de l’instrumentalité perçue F(1,151) = 9.65 s. à .01, (8) s’encouragerF(1,151) = 3.66 s. à .10, (10) la réduction de la tension F(1,151) = 4.06 s. à .05, (12) la recherche de soutien social F(1,151) = 4.74 s. à .05.
Toutefois, on ne peut pas affirmer qu’il existe une différence entre les niveaux de SEP en mathématiques, dans l’utilisation de(1) la stratégie d’auto-récompense, (5) de renforcement de l’intérêt pour la tâche, (6) penser aux réactions des proches, (7) fractionnement de la tâche, (11) structuration de l’environnement et (13) de planification.
Les élèves se différencient selon leur niveau de SEP en français et mathématiques sur quatre de ces stratégies et de manière spécifique au niveau de SEP en mathématiques sur deux autres stratégies que sont (10) la réduction de la tension et(12) la recherche de soutien social. Une interprétation de ces données pourrait être qu’en fonction du niveau de SEP dans un domaine particulier, les enfants ne mettraient pas en place les mêmes stratégies de volition.

SEP mathématiques-fonctions

Les données révèlent qu’il existe des différences dans 3 des 6 fonctions des stratégies mises en  place parles élèves, relativement au niveau de SEP en mathématiques : les élèves se différencient sur les stratégies qui visent à (1) rechercher des solutions pour poursuivre le travail F(1,151) = 3.77 s. à .10, (3) contrôler les émotions F(1,151) = 4.06 s. à .05 et (5) rechercher de l’aide F(1,151) = 4.74 s. à .05. Les élèves se différencient donc de manière commune avec le SEP Français sur la stratégie « trouver des raisons pour poursuivre le travail » et de manière spécifique au SEP en mathématiques sur les stratégies « contrôler les émotions et rechercher de l’aide».
Toutefois, on ne peut pas affirmer qu’il existe une différence entre les niveaux de SEP en mathématiques,dans l’utilisation de stratégies ayant pour fonction de favoriser la concentration (fonction 3),contrôler les émotions(fonction 4) et gérer le temps (fonction 6).

SEP mathématiques-processus

L‘analyse de variance ne permet pas de dire que les élèves se différencient en fonction de leurniveau de SEP en mathématiques, que ce soit dans l’utilisation du processus de contrôle de soi ou dans le processus de contrôle du contexte d’apprentissage. On peut toutefois de dire qu’il existe des différences dans l’utilisation des stratégies « renforcement de l’instrumentalité perçue » (stratégie 4), évitement de l’échec (stratégie 3), « s’encourager» (stratégie 8) et recherche de la performance (stratégie 2), en fonction du niveau (élevé ou faible) de SEP en français et en mathématiques. De plus, on peut ajouter que les élèves se différencient selon leur niveau de SEP en français et en mathématiques dans l’utilisation de stratégies ayant pour fonction de rechercher des solutions pour poursuivre le travail (fonction 1) et de soutenir le sentiment d’efficacité personnelle(fonction 2).
Le niveau de SEP en français est un bon indicateur pour révéler des différences dans l’utilisation de stratégies de volition. La comparaison SEP mathématiques et SEP français révèle que certaines stratégies de volition sont spécifiques au domaine dans lequel le travail s’inscrit. Nous pouvons donc poursuivre l’analyse statistique afin d’approfondir l’étude de ces différences. Le coefficient de corrélation de Bravais Pearson est utilisé afin de déterminer s’il existe un lien entre les variables de l’étude. Pour déterminer la puissance du lien entre les variables, nous utiliserons les valeurs conventionnelles proposées par Rouanet et Corroyer (1994). Des valeurs autour de 0,10 ; 0,20 et 0,50 renverront de manière respective à une corrélation faible, moyenne et importanteentre les variables.

SEP Français- processus

La lien entre un SEP élevé en français et les processus internes d’autorégulation (r=.31***) est plus fort que le lien avec les processus externes d’autorégulation (r=.28***) suggérant que les élèvesavec un SEP élevé en français mettent en jeu les processus de contrôle de soi plus que de contrôle de l’environnement. Le niveau de SEP en français a un lien moyen avec les deux processus.

SEP Mathématiques- processus

On ne peut pas parler de corrélation entre le sentiment d’efficacité personnelle en mathématiques et les processus internes et externes d’autorégulation.

Croisement des données Sexe-stratégie de volition et SEP-sexe

Le F de Snedecor-Fisher est utilisé pour étudier les différences dans l’utilisation des stratégies de volition en fonction du sexe. L‘analyse de variance révèle qu’il existe une différence dans l’utilisation de la stratégie (13) planification F(1,148) = 8.21 s. à .01 entre les sexes. Toutefois on ne peut pas parler de différence entre les filles et les garçons dans la mise en œuvre de l’un ou l’autre des processus ciblés.
L’analys de variance révèle qu’on ne peut pas parler de différence entre les sexes pour ce qui concerne le SEP Français. Toutefois, une différence significative est mise en évidence pour le SEP mathématiques F(1,148) = 2.78s. à .10 suggérant que les garçons ont un score de SEP plus important que les filles enmathématiques.

Croisement des données prédictions des enseignants et score SEP

Le coefficient R de Bravais Pearson a été utilisé afin d’étudier les corrélations entre les prédictions des enseignants et le SEP des élèves. Une corrélation forte pourra être interprétée comme un accord entre la prédiction des enseignants et le sentiment d’efficacité perçu des élèves dans le domaine cible. Ce coefficient de corrélation est également utilisé pour étudier les corrélations entre le niveau de l’élève estimé par l’enseignant et le type de stratégie utilisée.

Croisement des données prédictions des enseignants en français et mathématiques et stratégies de volition

Prédiction français –stratégies de volition

Il existe un lien moyen entre la prédiction de l’enseignant et les stratégies (1) se récompenser (r=.18***) et (3) évitement de l’échec (r=.23***) suggérant que les élèves ayant un bon niveau prédit par l’enseignant en français ont une tendance à utiliser les stratégies d’auto-récompense et d’évitement de l’échec pour poursuivre le travail. Une corrélation moyenne inverse est révélée entre la prédiction en français etla stratégie (12) recherche de soutien social (r= -.22**) suggérant qu’au plus les élèves ont un niveau élevé prédit par l’enseignante au moins ilsont tendance à utiliser cette stratégie.

Prédictions en mathématiques-stratégies de volition

Il y a des corrélations moyennes inverses entre le niveau prédit par l’enseignant en mathématiques et les stratégies (6) penser aux réactions des proches (r= -.21 **), (10) réduction de la tension (r= -.20 **) et (12) recherche de soutien social (r= -.22***) suggérant qu’au plus les élèves ont un niveau élevé prédit en mathématiques par l’enseignante, au moins ils utilisent ces stratégies.

Cohérence interne de l’outil

L’échelle de mesure construite révèle une cohérence interne acceptable pour une étude exploratoire. On peut cependant proposer d’améliorer l’outil en apportant quelques modifications aux items de l’échelle pour lesquels on peut émettre une réserve. Ces modifications pourraient concerner le niveau de vocabulaire employé de sorte qu’il soit plus adapté à la tranche d‘âge ciblée.
L’échelle de mesure réalisée pourrait également être revisitée de sorte que le nombre de stratégies proposées dans chaque fonction soient plus équivalent. Par exemple, en prenant en comptel’apport de Boekarts sur le poids des émotions (p.20, Cosnefroy, 2010), on pourrait augmenter le nombre d’items se référant à la fonction « gérer les émotions ». Selon Boekarts, la façon dont est évaluée une situation a des influences sur les stratégies d’autorégulation utilisées. Il propose que l’élève passe par différents états émotionnels lors de la réalisation d’une tâche scolaire comme la colère, l’anxiété, le désespoir, l’excitation, la satisfaction suggérant que les stratégies de volition mises en œuvre ne visent pas uniquementà réduire la tension induite par la tâche scolaire.
Relativement à ce que propose L. Cosnefroy : les stratégies de contrôle de l’environnement ne visent pas uniquement à contrôler les distracteurs présents, elles visent aussi à créer un climat émotionnel. Nous avons pu relever que la musique fait partie des pratiques quotidiennes de nombreux élèves lorsqu’ils travaillent. Elle semble en fait faire partie du climat instauré par l’élève pour « se sentir bien ». Une suggestion pourrait être de placer la fonction « instaurer un climat agréable de travail » dans les processus de contrôle du contexte d’apprentissage.

Sentiment d’efficacité personnelle en Français et en mathématiques et stratégies de volition

L’échelle de mesure construite a permis de mettre en évidence des différences dans les stratégies de volition utilisées par des élèves de cycle 3 de niveau CM1-CM2 en fonction du sentiment d’efficacité personnelle en français et mathématiques. De manière générale, on observe qu’un sentiment d’efficacité personnelle élevé en français est corrélé de manière significative avec toutes les stratégies de volition à l’exception des stratégies de fractionnement de la tâche (7), de réduction de la tension liée au travail scolaire (10) et àla recherche de soutien social (12). Ces résultats sont en lien avec ceux de Zimmerman et Pons (1990). Dans leur étude, les stratégies de volition sont non seulement, plus nombreuses à être corrélées avec le SEP français comparativement au SEP mathématiques (4 en français contre 2 en mathématiques dans leur étude et 10 en français contre 6 en mathématiques dans la nôtre). Mais elles sont également plus significativement corrélées. Le SEP français serait donc un indicateur fiable des stratégies de volition mises en œuvre par les élèves.
Un autre apport, celui de Corno (2008 cité par Cosnefroy, 2010) se vérifie. Les stratégies volitionnelles sont, selon lui, adaptées aux caractéristiques des situations d’apprentissage, ce qui peut expliquer une partie des différences obtenues dans les stratégies mises en place en mathématiques par rapport au français. En effet, l’analyse plus fine des données révèle des corrélations importantes entre un niveau de SEP élevé en français et les stratégies de recherche de la performance, d’évitement de l’échec etde planification suggérant queces stratégiessont caractéristiques des élèves ayant un sentiment d’efficacité élevé en français.
On observe par ailleurs, qu’un sentiment d’efficacité personnelle élevé en mathématiques est significativement corrélé avec les stratégies de recherche de la performance (2) et de renforcement de l’instrumentalité perçue (4) et est inversement corrélé avec la stratégie de recherche de soutien social (12) suggérant que cette stratégie est principalement utilisée par des élèves avec un sentiment d’efficacité faible. Cette corrélation inverse entre la stratégie de recherche de soutien social et le SEP mathématiques est égalementobservée chez Zimmerman et Pons (1990). On peut suggérer que pour des élèves avec un sentiment d’efficacitépersonnelle élevé, demander de l’aide est considéré comme un signe de faiblesse.

Niveau scolaire prédit par l’enseignant et volition

Au regard de la littérature (p.4 Zimmerman, 1990 et Zimmerman et Pons, p. 55, 1990) nous avions suggéré que la recherche de soutien social soit une stratégie de volition représentative des élèves de niveau académique élevé mais au contraire, elle s’est révélée être négativement corrélé avec un niveau élevé. L’étude du lien entre prédictions des enseignants en français et mathématiques et les stratégies de volition utilisées par les élèves révèle que les stratégies d’auto-récompense et d’évitement de l’échec sont les plus caractéristiques des élèves ayant un niveau élevé prédit en français. Tandis que les stratégies de recherche d’aide, penser aux réactions des proches, et réduire la tension seraient les moins caractéristiques des élèves ayant un niveau élevé prédit en français et mathématiques. On peut suggérer que ces stratégies sont mises en oeuvre en cas de difficultés rencontrées ce qui peut expliquer qu’elles soient peu utilisées par les élèves de niveau académique élevé.
L’absence de concensus avec les résultats obtenus par Cosnefroy concernant la stratégie de planification comme différence significative entre des élèves de niveau faible et de niveau élevé pourrait s’expliquer par la différence d’âge des populations cibles. Si l’on se réfère aux résultats de l’étude de Zimmerman et Pons (1990), les stratégies utilisées sont liées à un phénomène maturationnel, certaines stratégies mises en œuvre par les plus âgés ne se retrouvant pas ou moins chez les plus jeunes comme la demande d’aide (p.55, Zimmerman et Pons, 1990).
Un moyen de vérifier serait de réitérer l’étude auprès d’une population du même âge et de comparer les résultats avec une population plus âgée.

Sexe et volition

Pour ce qui concerne l’étude du lien entre le sexe et les stratégies de volition utilisées, les données  sont conformes aux résultats obtenus par (Zimmerman et Pons, 1990) et donc aux hypothèses. Elles révèlent que la stratégie de planification est plus caractéristique des filles que des garçons.

Données complémentaires

– un lien moyen est observé entre les prédictions des enseignants et le SEP en français et mathématiques des élèves.
– Un lien entre le sexe et le SEP en mathématiques. Les garçons révélant un sentiment d’efficacité personnelle plus élevé que les filles en mathématiques tandis qu’on ne peut pas parler de différence pour le sentiment d’efficacité en français. Ce résultat selon lequel les filles se sentirait moins efficace en mathématiques que les garçons n’est pas sans faire référence au stéréotype selon lequel les femmes seraient moins compétentes en mathématiques que les hommes. Selon la théorie de la menace du stéréotype, ce stéréotype influencerait la perception des femmes sur leurs propres capacités en mathématiques (Spencer, Steele & Quinn,1999 cités par Fabrice Gabarrot).

Conclusion

Les remaniements au sein de la pratique enseignante à l’école élémentaire ont pour objectif de vaincre l’échec scolaire en rendant l’élève acteur de son apprentissage. Pour les chercheurs en psychologie, les stratégies de volition jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage autorégulé parce qu’elles permettent à l’individu de protéger l’intention d’apprendre. Si elles sont impliquées dans la réussite scolaire, des différences dans leur utilisation pourraient expliquer une partie des différences de résultats chez les élèves. Un des postulats des chercheurs en volition, est celui selon lequel, entrainer les élèves à mettre en oeuvre des stratégies de volition efficaces pourrait permettre de réduire les inégalités scolaires.

Conclusion

Plusieurs auteurs ont déjà mis en place des protocoles visant à augmenter l’utilisation de stratégies de volition efficaces chez des étudiants. L’étude de Trawick et Lavargne (1992) en est un exemple. Les résultats révèlent une légère différence entre le pré-test et le post test. Mais l’analyse de feed-backs après entrainement, révèle que l’entrainement a permis aux étudiants engagés de prendre conscience de ce qu’ils font pendant l’apprentissage, de penser à s’autoréguler, de mettre en place quelques astuces comme manipuler des variables de l’environnement d’apprentissage. Il semblerait également que ces étudiants débutaient l’utilisation de la planification des étapes pour réaliser un apprentissage. Un des éléments de discussion est que la durée du protocole et le nombre d’entrainements n’ont pas été assez conséquents. Zimmerman (1990) proposait de créer un outil d’auto observation qui viserait à repérer des patterns de conduites dysfonctionnelles. Réaliser cette grille afin de permettre aux chercheurs de constituer une base de données de patterns de conduites semble être une base intéressante à construire, et sur laquelle on pourrait s’appuyer pour mettre en place des protocoles d’apprentissage efficaces.

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Table des matières

Introduction
Cadre théorique
Hypothèses
Etude de terrain
Déroulement de l’étude
Recueil des données
Résultats
Discussion
Conclusion
Bibliographie

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