Les rejets des eaux usées

LES REJETS DES EAUX USEES

LES REJETS D’EAUX USEES :

Protection des eaux contre la pollution et de troisième part d’utilisation rationnelle et planifiée de l’eau. Le code des eaux, tel que modifié par l’ordonnance n° 96-13, définit également les principes sur lesquels repose la politique nationale de l’eau.
-Protection des ressources en eau et lutte contre la pollution :
La lutte contre la pollution des eaux et la protection des ressources en eau font l’objet du chapitre 2 du Titre III de la loi n° 83-03 et du Titre VI de la loi n° 83-17 portant code de l’eau. La loi n° 83-03 prévoit la détermination du degré de pollution des eaux superficielles par un inventaire, institue des périmètres de protection et réglemente les déversements. La loi 83-17 précise le régime des périmètres de protection et réglemente les comportements susceptibles de polluer les ressources en eau. Le décret n° 93-163 du 10/07/1993 porte sur l’institution d’un inventaire des eaux superficielles qui doit être établi selon les critères physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques.
-Règlementation des déversements des rejets :
-Réglementation relative aux eaux usées domestiques :
Les dispositions relatives aux eaux usées ont été regroupées dans un chapitre du Titre V de la loi 83-03 relatif aux « effets nuisibles de l’eau ».
Réglementation des rejets d’effluents liquides industriels :
Trois décrets principaux régissent les rejets d’effluents liquides industriels :
– Le décret exécutif n° 93-163 du 10/07/1993 réglementant les rejets d’effluents liquides industriels. En vertu de ce décret, les rejets d’effluents liquides industriels sont soumis à autorisation du ministre chargé de l’environnement. Cette autorisation ne peut être acceptée que si les rejets ne dépassent pas des valeurs limites maximales fixées en annexe du décret.
– Le décret exécutif n° 93-161 relatif au déversement des huiles et lubrifiants dans le milieu naturel. Ce décret interdit le déversement, en milieu naturel, par rejets ou après ruissellement ou infiltration, et l’évacuation dans les réseaux d’assainissement, même équipés de stations de traitement, des huiles et lubrifiants, qu’ils soient neufs ou usagers.
– Le décret n° 87-182 du 18/08/1987 relatif aux PCB qui interdit le déversement de ces huiles dans les réseau d’assainissement ou dans la nature.

Protection de l’air :
Le chapitre I du Titre III de la loi n° 83-03, relatif à la protection de l’atmosphère établit les principes généraux destinés à supprimer ou réduire les émissions polluantes. Les prescriptions de la loi n° 83-03 relatives à ce sujet, ont fait l’objet de la promulgation du décret n° 93-165 qui réglemente les émissions atmosphériques de fumée, gaz, poussières, odeurs et particules solides des installations fixes notamment industrielles. Ce décret a été complété par le décret n° 73-2000 du 01/04/2000 réglementant la production, l’utilisation, l’importation et l’exportation des substances appauvrissant l’ozone.

Les normes algériennes :
Le décret exécutif n° 93-160 du Juillet 1993 règlemente les procédures de rejets d’effluents liquides dans le milieu naturel et rappelle que tout rejet d’effluents de type industriel est soumis à une autorisation préalable, délivrée par le Ministère chargée de l’environnement, qui détermine les conditions techniques auxquelles sont subordonnés les rejets. Ce décret précise également les valeurs limites maximale des paramètres de rejets des installations de déversement d’effluents liquides industriels .

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE :

Les zones côtières sont le lieu d’activités nécessitant des eaux de bonne qualité physicochimique : usages récréatifs, aquaculture et pêche. Ces zones sont sous l’influence directe des eaux d’oueds et des eaux usées, par où transitent les apports des bassins versants, rejets urbains et industriels. Ces rejets entraînent, lorsque le renouvellement des masses d’eau est faible par rapport aux quantités rejetées, des dégradations notables de la qualité des eaux et des écosystèmes marins .

Le port d’Oran :
Situé à 400 km à l’ouest d’Alger, au milieu d’une baie large de 28 km entourée de falaises. Il a été construit avant 1962. Il est situé au sein d’un golfe qui occupe la partie centrale du littoral oranais et qui dessine un arc plus au moins régulier depuis le Cap Falcon, au nord ouest d’Ain Turk, jusqu’à la Pointe de l’aiguille, à l’est. Il est localisé en longitude de 00° 37’ 266’’ Ouest et en latitude 35° 42’ 963’’ Nord. Il offre un plan d’eau de 122 hectares répartis en huit bassins (SOGREAH, 1997), c’est un port à vocation mixte, avec deux darses de pêcheurs .

Les facteurs météorologiques :

Température :
Les régions côtières sont caractérisées par un climat modéré. Généralement, sur le littoral algérien, la température minimale de l’air ne s’abaisse pas au-dessous de 0 °C et la maximale ne dépasse pas 40 °C  . La moyenne annuelle de température est de 20°C, avec des moyennes mensuelles extrêmes de 28,5 °C en mois d’Août et 23 en Avril (BOUTIBA, 2004).

Pluviométrie :
En Algérie, les pluies sont surtout d’origine orographique. La zone littorale oranaise est caractérisée par deux saisons de pluie : une grande centrée sur l’hiver, et une petite et courte centrée sur l’automne (Figure 22) (BOUTIBA, 2004). La pluviométrie moyenne annuelle sur l’ensemble du littoral algérien s’élève à 6776mm. Une diminution très nette des précipitations s’observe d’Ouest en Est : Oranie = 405mm ; Algérois = 702mm ; Constantinois = 1151mm (BOUTIBA, 1992). L’orientation de la côte algérienne montre que la région Est est plus avancée vers le Nord que la région Ouest, ce qui l’avantage au point de vue pluviosité (900 à 1200 mm/an). A l’Ouest le décalage de la côte vers le Sud et la situation climatique à l’abri de l’Atlas marocain (phénomène de Foène) rend cette zone ouest aride (600 mm/an) avec des périodes de sécheresse plus longues (SAADA, 1997). Selon TOUARSI et BEGOUG (2000), la pluviométrie est variable d’une année à l’autre, la pluviométrie de la région d’Oran reste une des faibles de l’Algérie de Nord, ce phénomène étant dû à l’assèchement des masses d’air à la traversée des montagnes ibériques et marocaines (rif marocain).

Les houles :
Etant le facteur le plus important dans la dynamique sédimentaire des petits fonds, sa direction de propagation est liée à celle du vent et de la profondeur, tant que la profondeur est plus grande que la longueur d’onde de la houle. Ainsi la houle de la baie d’Oran suit le régime des vents, qui est un régime saisonnier comme pour le reste de la marge algérienne (LECLAIRE, 1972). En hiver, les houles sont de direction W-NW (300°) et, en été, elles sont de direction NNE (20°-40°) (BENZOHRA, 1993 ; BELKESSA et al., 2008). Au contact des irrégularités du fond, les houles donnent lieu à des rouleaux qui provoquent la mise en suspension des particules favorisent leur déplacement. Le sens et l’intensité de ce courant sont fonction de l’amplitude, de l’incidence de la houle par rapport à la côte, de la topographie de la plage sous-marine et de la granulométrie des sédiments (MILLOT, 1989). Dans le cas général de la houle de petites et de moyennes amplitudes, les courants ne sont notables que dans les zones de déferlement et n’affectent donc que le triage des sables et des graviers de la frange littorale « fond -10 m ». Ils assurent le transport latéral par dérive littorale et la dispersion. Par contre, les houles de fortes amplitudes pourraient agir jusqu’à des fonds de « -40 m à – 60 m » .

MATERIEL ET METHODES :

Oran, grande métropole méditerranéenne, est citée parmi 120 principales villes côtières du bassin méditerranéen, qui sont dépourvues de systèmes d’épuration efficaces. Ces égouts, où aboutit la majeure partie des déchets ménagers et industriels, qui sont rejetés à la mer (BOUTIBA et al, 2003).

Notre zone d’étude est localisée au niveau du littoral occidental algérien, elle s’étale sur une frange du littoral oranais allant des Andalouses jusqu’à le Golf d’Arzew soit une longueur de 58,73 Km. Cette zone est caractérisée par son agglomération urbaine et la présence d’activités industrielles ce qui a généré une augmentation considérable des rejets d’eaux usées déversés en mer sans traitement préalable. Ce type de pollution influence la qualité des eaux marines en provoquant la dégradation des écosystèmes littoraux. Dans ce contexte, nous avons réalisé un programme d’échantillonnage dans le but d’évaluer la pollution marine causée par les eaux usées au niveau du littoral oranais durant la période allant de décembre 2013 à mai 2014 à raison d’un échantillonnage saisonnier.

Arzew :
Le rejet d’Arzew est un rejet urbain, nous avons remarqué qu’il est caractérisé par un débit moyen au cours des campagnes d’échantillonnages réalisés.

Conservation des échantillons :
Après le prélèvement des échantillons, il est recommandé d’utiliser des agents conservateurs afin de stabiliser la quantité des polluants présente au niveau des échantillons. Dans notre cas, nous avons utilisé l’acide nitrique pour conserver les échantillons destinés au dosage des métaux lourds et le sulfate de manganèse et l’iodure de potassium pour stabiliser la quantité d’oxygène dissous dans nos échantillons. Il est nécessaire de garder les échantillons dans une mallette isotherme de température comprise entre 0° et 4°C jusqu’à leur arrivée au laboratoire dans un délai qui ne dépasse pas les 24 heures.

Analyses et modes opératoires :
Les analyses des paramètres physico-chimiques et des paramètres indicateurs de pollution sont effectuées au niveau du laboratoire de l’Agence Nationale des Ressources Hydraulique (ANRH), et le dosage des métaux lourds est effectué au niveau du laboratoire technique du complexe gazier GNLZ1 du SONATRACH.

Les métaux lourds :

Le plomb :
Le plomb est un métal non essentiel et est moins biodisponible que les autres métaux (VAN DER PERK, 2006). Sa concentration dans la croûte terrestre est de l’ordre de 8 à 20 µg/g (0,002%). La plupart des eaux naturelles ne contiennent le plomb qu’à l’état de traces ; ou bien à des concentrations maximales de 40 µg/l. L’analyse de cet élément dans les eaux souterraines montre des teneurs allants de 1 à 60 µg/l (LEVESQUE, 1976). Les eaux salées révèlent une valeur de 0,3 µg/g de plomb (McNEELY et al., 1980). L’atmosphère est son principal vecteur vers les océans.

RESULTATS ET DISCUSSION:

Résultats des paramètres physicochimiques :

Le pH :
Le pH est un paramètre important qui représente le degré d’ionisation du milieu étudié, il nous donne une indication sur le niveau de la pollution de l’eau. Il doit être étroitement surveillé au cours de la période de prélèvement (BRISOU et DENIS, 1980). Les valeurs moyennes saisonnières du pH enregistrées dans les eaux usées varient entre 7,93 (±0,37) et 7,2 (±0,5) avec une valeur maximale (8,27) enregistrée au niveau des Andalouses en automne et une valeur minimale (6,8) enregistrée au niveau de Bou Sfer en hiver. Les valeurs moyennes du pH enregistrées dans les eaux de mer varient entre 8,21 (±0,04) et 7,56 (±0,06) avec un maximum enregistré en automne au niveau du Kristel (8,29) et un minimum enregistré au printemps au niveau du Port d’Oran (7,49). Les résultats obtenus restent dans les normes mondiales qui recommandent un pH des rejets compris entre 6,5 et 8,5. Les valeurs observées révèlent que le pH est légèrement neutre à alcalin au niveau de tous les sites. En effet, les résultats enregistrés indiquent un milieu récepteur possédant un équilibre en système de gaz carbonique (CO2) analogue à celui de l’océan mondial et dont le potentiel d’hydrogène fluctue autour de 6.88 et 8.89. En comparant entre les résultats obtenus au niveau des rejets et d’eau de mer de tous les sites, nous trouvons que le pH au niveau d’eau de mer est supérieur à celui des eaux usées .

CONCLUSION GENERALE :

La pollution marine par les eaux usées représente un sérieux problème en Mer Méditerranée surtout dans les pays riverains en voie d’industrialisation à l’instar de l’Algérie. Avec l’absence des stations et des systèmes d’épuration au niveau de ces pays, les eaux usées sont rejetées dans la mer sans aucun traitement préalable, ce qui provoque la dégradation de la qualité sanitaire des eaux côtières et la perturbation des écosystèmes marins.

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Table des matières

Introduction générale 
PARTIE I : LA POLLUTION MARINE
Introduction
La pollution marine
Les types de polluants
Les macropolluants
Les micropolluants
Les types de pollution
La pollution chimique
La pollution physique
La pollution biologique
Les différents polluants marins
Les métaux lourds
Les biocides
Les pesticides organochlorés
Le tributylétain
Les biphényles polychlorés
Les hydrocarbures
Les substances eutrophisantes
Les substances radioactives
Les matières en suspension
La pollution thermique
Les eaux usées
Les détergents
La bioaccumulation et la bioconcentration
Notion de biodisponibilité
La bioaccumulation
La bioconcentration
La circulation des polluants dans la chaine trophique
L’impact des polluants sur les organismes marins
Les problèmes environnementaux majeurs en Méditerranée
PARTIE II : LES REJETS DES EAUX USEES
Introduction
Classification des rejets des eaux usées
Les rejets industriels
Les rejets des industries
Les rejets hospitaliers
Les rejets domestiques
Particularité des eaux usées des agglomérations littorales
Les eaux pluviales
Evaluation des dangers écologiques des effluents liquides
Aperçu sur la réglementation algérienne dans le domaine de la protection du milieu marin
Les normes des rejets des eaux usées
Les normes françaises
Les normes algériennes
Pollution marine dans le Grand Maghreb
La Tunisie
Le Maroc
L’Algérie
Annaba
Alger
Oran et Mostaganem
PARTIE III : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Introduction
Description et localisation de la zone d’étude
Arzew
Le Port d’Oran
Kristel
Bou Sfer
Les Andalouses
L’intérêt de choix de la zone d’étude
Les facteurs météorologiques
Température
Pluviométrie
Régime des vents
Les facteurs hydrodynamiques
Les courants
Les houles
PARTIE IV : MATERIEL ET METHODES
Introduction
Localisation géographique de la zone de prélèvement
L’occupation de sol au niveau de la zone d’étude
Arzew
Le Port d’Oran
Kristel
Bou Sfer
Les Andalouses
Mode et méthode de prélèvement
Conservation des échantillons
Analyses et modes opératoires
Mesure des paramètres physico-chimiques
Le pH
La température
L’oxygène dissous
La conductivité électrique
Les paramètres indicateurs de pollution
Les matières en suspension
La demande chimique en oxygène
La demande biochimique en oxygène
La matière organique
Analyse du phosphore total
Les sels nutritifs
Le dosage de nitrate
Le dosage de nitrite
Le dosage d’ammonium
Les métaux lourds
Le plomb
Le zinc
Le cadmium
PARTIE V : RESULTATS ET DISCUSSION
Introduction
Etude qualitative
Résultats des paramètres physico-chimiques
Le pH
La température
L’oxygène dissous
La conductivité électrique
Résultats des paramètres indicateurs de pollution
Les matières en suspension
La demande chimique en oxygène
La demande biochimique en oxygène
Rapport de biodégradabilité
La matière organique
Le phosphore total
Les sels nutritifs
Le nitrate
Le nitrite
L’ammonium
Résultats du dosage des métaux lourds
Le plomb
Le zinc
Le cadmium
Évaluation de l’impact des rejets sur l’eau de mer
Conclusion générale

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