Le monde a beaucoup changé. Ce changement est marqué en partie par l’accélération des échanges commerciaux internationaux et en partie par des incertitudes économiques et des instabilités de toutes sortes (guerre civile, renversement de gouvernement, la montée du terrorisme….). Les pays pauvres restent toujours dépendants des pays riches du nord et sont parfois soumis au bon vouloir de ces derniers. Les pays en voie de développement resteront toujours pauvre si des efforts ne sont pas faits sur tous les plans aussi bien économique que social et politique Donc, ces pays doivent pour lutter contre la pauvreté : restaurer la bonne gouvernance et lutter contre la corruption, restaurer l’Etat de droit, assurer la sécurité de la population, restaurer le niveau d’éducation ainsi que sa sécurité alimentaire.
Pour améliorer la sécurité alimentaire de la population, l’Etat doit premièrement inciter les paysans à produire beaucoup plus aussi bien qualitativement que quantitativement. Pour Madagascar, la pomme de terre occupe une place stratégique dans la politique de sécurité alimentaire car elle tient la quatrième place derrière le riz, le manioc et la patate douce. Elle contribue au niveau urbain à la diversification alimentaire et au niveau rural, elle est un complément du riz notamment en période de soudure. Pour les producteurs la pomme de terre est devenue une culture de rente. Avant d’arriver sur les étales des magasins, la pomme de terre passe par différents stades de production allant de la plantation jusqu’au conditionnement en passant par la récolte.
Le marché de pomme de terre a connu un profond changement ces dernières années. Son évolution s’est opérée à tous les niveaux du secteur de la production à la redistribution. Nous allons donc faire une étude de la filière pomme de terre à Madagascar. Pour ce faire, on va voir dans un premier temps tout ce qui touche la production de pomme de terre. Ensuite, on va parler de la commercialisation de pomme de terre et faire une analyse de l’exportation de pomme de terre. Mais avant tout, nous allons parler un peu de l’histoire de la filière pomme de terre à Madagascar.
Les régions productrices, les techniques et les contraintes de production de pomme de terre
La pomme de terre est actuellement cultivée sur trois saisons dont deux (2) en culture pluviale et une en contre saison sur rizière. Ce qui veut dire qu’on peut trouver des pommes de terre sur les marchés pratiquement toute l’année. La culture de pomme de terre est dans la majorité des cas pratiquée avec de l’engrais chimique ou au moins avec du fumier biologique. Les rendements varient d’une saison à l’autre et d’une région à l’autre. Dans cette partie, on va parler dans un premier chapitre des régions productrices et des techniques de production de pomme de terre. Ensuite, on va voir dans un second chapitre les structures et organisations de la production de pomme de terre. Et enfin, on va discuter des contraintes qui pèsent sur la production de pomme de terre et on va proposer quelques suggestions pourlever ces contraintes. Mais tout d’abord on va parler de l’histoire de la filière pomme de terre à Madagascar.
La pomme de terre est originaire de la cordillère des Andes, elle a été introduite à Madagascar au XIXè siècle, certainement par des missionnaires Français. Elle fut d’après Hervé RAKOTO cultivé pour la première fois à Mantasoa avant de s’étendre plus largement à la région d’Antananarivo et surtout du Vakinakaratra. Elle prend ainsi sa place dans le Vakinakaratra pour profiter à la fois du climat d’altitude qui lui est favorable et de la proximité des marchés. Le véritable essor se fera avec les pénuries en riz, enregistrées lors des décennies 1930 et plus proche de nous : 1980. Le manque de riz a encouragé les régions productrices à consommer de plus en plus de pomme de terre. La production nationale atteint ainsi le seuil de 100 000 tonnes par an dès la fin des années 50. Au cours de ces dernières années, la culture s’étend à de nouvelles régions : Fianarantsoa et Toamasina .
La pénurie en riz, aliment de base des Malagasy, dans les années 80 a effectivement incité les régions productrices avec l’appui sans cesse de FIFAMANOR à produire et à consommer davantage de pomme de terre, assurant la sécurité alimentaire de ces régions. L’évolution de la production au niveau national a donc connu une augmentation spectaculaire dans les années 80. Malgré les efforts menés par le ministère du tutelle pour améliorer et développer l’agriculture, plus particulièrement la culture de pomme de terre, les années 90 marquent une faible augmentation de la production d’après les statistiques agricoles même si l’extension de la culture de contre saison est très marquée. En effet la culture de la pomme de terre en contre saison sur rizière présente un intérêt aussi bien alimentaire, agronomique que financier pour les paysans. En premier lieu alimentaire, la pomme de terre est un substitut au riz, plus nourrissant que le manioc ou le maïs, agronomique ensuite car les rizières sont mieux valorisées, financier enfin puisque la pomme de terre constitue une source de revenu pendant une longue période de récolte de juillet à novembre.
De 1975 à 1999 , la pomme de terre a connu une évolution de la production passant de 121 000 tonnes à 291 000 tonnes et une superficie cultivée de 21 000 ha à 49000ha, soit presque un triplement de la production et un doublement de la surface cultivée selon les statistiques agricoles de MAEP. Durant cette période, la pomme de terre a enregistré la plus forte augmentation des superficies cultivées parmi les cultures vivrières. Actuellement, la pomme de terre se place en quatrième position au niveau national en terme de tonnage produit, derrière le riz, le manioc et la patate douce.
LES REGIONS PRODUCTRICES ET LES TECHNIQUES DE PRODUCTION DE POMME DE TERRE
Actuellement, il existe trois types de bassin de production de pomme de terre à savoir les anciens bassins qui restent d’importantes localités de production avec plus de 80% de la production nationale et les deux bassins d’extension. Tout d’abord, on va parler des régions productrices de pomme de terre. Ensuite, on va parler des techniques de production de pomme de terre. Et enfin on va parler des producteurs de pomme de terre ainsi que les produits obtenu par la transformation de la pomme de terre.
LES REGIONS PRODUCTRICES DE POMME DE TERRE
Initialement connu comme spécifique aux hautes terres, notamment autour de la chaîne d’Ankaratra, la culture de la pomme de terre est actuellement pratiquée dans tout Madagascar, grâce à l’évolution des technologies et des échanges commerciaux interrégionaux. On distingue trois types bassin de production :
* Les anciens bassins qui restent d’importantes localités de production : la région du Vakinakaratra avec Arivonimamo, Andramasina et Ambatolampy. Plus de 80% de la production nationale avec une concentration des efforts et des appuis à la filière par FIFAMANOR
* Les bassins d’extension sur les hautes terres de Manjakandriana à Ambatondrazaka vers le Nord et d’ambositra à Ambalavao vers le Sud. Le succès de cette entreprise est dû essentiellement à la vulgarisation et l’adoption des cultures de contre saison.
*Les bassins d’extension sur les régions côtières :Antsiranana, Le Sofia, Marovoay, Bekily et Ambovombe. L’émergence de ces zones revient aux actions menées par CARE- INTERNATIONAL Madagascar dans le cadre du projet PAPAT (1995- 1999).
Donc, la pomme de terre est actuellement cultivée presque dans tout Madagascar. La carte présentée en Annexe nous montre bien les principales zones productrices ainsi que les récents bassins de production de pomme de terre.
LES TECHNIQUES DE PRODUCTION DE POMME DE TERRE
En ce qui concerne les techniques de production de pomme de terre, on peut dire que ça s’améliore surtout dans la région du Vakinankaratra. Mais c’est grâce aux actions de recherche et de vulgarisation menées par FIFAMANOR que la filière pomme de terre s’est développée. Aujourd’hui, on utilise des technologies de pointe. La production de semences améliorées est très courante dans la région du Vakinankaratra où le renouvellement se fait tout les 2-3ans, mais pas dans les autres régions. La production de semence de base et de pré-base est assurée par FIFAMANOR et les semences de culture par le groupement de producteurs semenciers (GPS). Les variétés vulgarisées à Madagascar sont : spunta, Pota, Meva, Lava et Miova. La pomme de terre est cultivée sur trois saisons dont deux en culture pluviale et une en contre saison sur rizière. Ce qui explique la présence de pomme de terre sur les marchés presque toute l’année. La culture de pomme de terre est dans la plupart des cas pratiquée avec de l’engrais chimique ou au moins du fumier biologique ou du compost. En rotation culturale, la pomme de terre s’avère un bon précèdent du riz en procurant une augmentation de rendement du riz de l’ordre de 30%. Les rendements varient d’une saison à l’autre et d’une région à l’autre. L’étude menée par l’UPDR en 2002 dans 7 zones montre que : le rendement varie de 8t/ha à Manjakandriana à 30t/ha à Faratsiho en contre saison sur Tanety, et de 10t/ha à Ambatolampy à 30t / ha à Faratsiho en contre saison sur rizière avec des techniques de production allant du traditionnel à l’intensif.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : Les Régions productrices, les techniques et les contraintes de production de pomme de terre
Chapitre I : Les régions productrices et les techniques de production de pomme de terre.
Section I : Les régions productrices de pomme de terre
Section II : Les techniques de production de pomme de terre
Chapitre II : Structure et organisation de la production
Section I : Structure et organisation de la production
Section II : Politique au niveau de la production de pomme de terre
Chapitre III : Les contrainte au niveau de la production et quelques suggestion pour lever ces contraintes
Section I : Les différentes contraintes
Section II : Quelques suggestions
PARTIE II : La commercialisation
Chapitre I : Stockage et Conditionnement de pomme de terre
Section I : Conditionnement et stockage
Section II : Problème de stockage et conditionnement
Section III : Les solutions
Chapitre II : Les structures de commercialisation et de prix de pomme de terre
Section I : les structures de commercialisation
Section II : Structure du prix de la pomme de terre
Chapitre III : Exportation
Section I : Les opportunités
Section II : Les contraintes
Section III : Quelques suggestions
CONCLUSION