Les récepteurs muscariniques et leurs antaginistes

Les végétaux sont en cause dans 5% des intoxications recensées par les centres antipoison. Parmi l’ensemble des plantes réputées toxiques , certaines présentent un danger réel en cas d’ingestion, certaines peuvent occasionner des troubles neurologiques et/ou cardiovasculaires , alors que , d’autres ne provoquent que des troubles mineurs , principalement digestifs , mais aussi par simple contact cutané d’où les dermatoses ,l’érythème et des urticaires . Ces intoxications accidentelles sont plus fréquentes chez les enfants, tandis que chez l’adulte , les intoxications par les plantes sont rares , et souvent dues à une confusion avec d’autres plantes comestibles au moment de la cueillette , ou encore lors d’automédications par les plantes médicinales ( Zetlaoui , 2004).

Les plantes toxiques 

Depuis l’existence de l’humanité, certaines plantes vénéneuses ont pu être employées comme poisons de flèches, soit pour la chasse, soit pour la guerre. C’est d’ailleurs là l’origine du mot toxique qui est dérivé du grec  » taxon » qui signifie « arc » ( Debelmas , 1978). Les plantes toxiques peuvent contenir des substances nuisibles pour l’Homme ou pour les animaux, leur ingestion ou le simple contact, provoque des troubles variés plus ou moins graves, parfois mortelles ( Delaveau et Debelmas, 1978). En dehors des champignons , les espèces toxiques sont géographiquement dispersées et réparties dans des familles de plantes très diveres , mais la toxicité peut n’être présente que ponctuellement chez quelques espèces; par exemple , les Graminées , dont l’ivraie enivrante possède des semences qui polluent les récoltes de céréales , provoquant des troubles nerveux . Chez les Liliacées par exemple, à coté de nombreuses espèces comestibles ( ail , asperges , ….) on rencontrera quelques espèces dangereuses ( muguet , vératre , colchique ) . Il existe également des familles dont on devra , se méfier . Chez les Renonculacées ,on trouve des espèces simplement irritantes ( anémones , renoncules , clématites ) provoquant des dermites . Les Sonalacées par contre plus généralement dangereuses , savent fabriquer une grande quantité d’alcaloïdes , poisons violents à actions variées sur le psychisme , le rythme cardiaque , ou paralysantes , pourtant , cette même famille comporte des espèces comestibles de première importance , comme les pommes de terre , les tomates et les aubergines ( Lemoine , 2004).

Plusieurs principes toxiques ont été identifiés chez une même plante ( Delaveau et Debelmas , 1978). Leur répartition au sein de la plante diffère beaucoup d’une espèce à une autre, les substances nocives peuvent être concentrées dans toute la plante ou préférentiellement dans un organe : la racine, les baies , les feuilles ou les fruits .Souvent , la racine ou les organes souterrains sont les plus riches en substances toxiques ( bryone) ; Chez le laurier-palme , les feuilles sont toxiques , le fruit est comestible; alors que touts les parties de Datura sont toxiques . La concentration totale du poison peut varier d’une plante à une autre, parfois en fonction des saisons comme chez la ciguë , les feuilles jeunes sont beaucoup plus toxiques que les feuilles adultes , en fonction de l’habitat, par exemple les races de digitales de montagnes produisent une digitaline plus efficace que celles de plaine , ainsi qu’ en fonction des conditions climatiques et du type de sol ( Lemoine , 2004).

Les récepteurs muscariniques et leurs antaginistes

Il existe deux récepteurs à l’acétylcholine (ACh): le récepteur nicotinique et le récepteur muscarinique. Dans le cadre de cette étude nous nous intéresserons plus particulièrement au deuxième type de récepteur à ACh: le récepteur muscarinique (Chamayou , 2002).

Cinq sous-types de récepteurs muscariniques existent, mais seuls trois ont été bien caractérisés: le M1, le M2 et le M3.Les récepteurs M1 sont présents dans le cerveau (Durves , 2005) il est le plus présents des trois sur les neurones cholinergiques de l’hippocampe, on les trouve également dans l’ensemble du cortex cérébral, dans le striatum , dans les ganglions de la base ( Chamayou , 2002) et dans les cellules pariétales gastriques. L’activation de ces récepteurs a généralement des effets excitateurs , comme la sécrétion d’acide gastrique qui suit la stimulation du nerf vague et qui facilitée par les récepteurs M2 (Durves , 2005).

Les récepteurs M2 se trouvent dans le myocarde et les muscles lisses et au niveau des terminaisons nerveuses du SNC des neurones périphériques. Le ralentissement du cœur qui suit la stimulation des nerfs vagues est facilité par cette classe de récepteurs ( Brust , 2007). Les récepteurs M3 sont localisés au niveau des glandes sécrétoires et du muscle lisse. Leur activation a généralement un effet excitateur ( figure 02). Au niveau du muscle lisse viscéral par exemple l’activation des récepteurs M3 par l’acétylcholine conduit à la contraction ( Pocock ; 2004).

Les récepteurs muscariniques de l’acétylcholine des neurones ganglionnaires font partie de la famille des récepteurs couplés aux protéines G (Durves ; 2005). Les récepteurs M1 et M3 activent la protéine Gq , qui stimule la phospholipase C ( PLC) , qui dégrade des phospholipides de la membrane plasmique pour synthétiser 2 seconds messagers : L’IP3 et le diacyleglycérol (DAG) . L’IP3 est un messager soluble qui diffuse vers la membrane du réticulum endoplasmique où il se lie à des cannaux Ca2+ sensibles à l’IP3 provoquant leur ouverture , ce qui entraine une brusque élévation de la concentration intracellulaire en Ca2+ (Muller – Esterl, 2007) . Cette augmentation entraine plusieurs réponses cellulaire telles que la contraction du muscle lisse , l’augmentation de la force de contraction du myocarde , les sécrétions des glandes exocrines et les transmetteurs libérés par les neurones et la libération hormonale ( Bourin , 1999) Le DAG est un messager qui reste dans la membrane plasmique où il active des enzymes de la famille des protéines kinase C ( Muller – Estel , 2007 ), molécules qui pourraient migrer du cytosol à la membrane cellulaire en présence de DAG ( Bourin , 1999 ) qui phosphorylent alors des résidus sérine ou thréonine de leurs protéines effectrices ( Muller – Esterl , 2007 ). Chaque type de kinase phosphoryle des protéines cibles liées aux réponses cellulaire particulières telles que : la libération d’hormones , l’augmentation ou la diminution de la libération de neurotransmetteurs et de l’excitabilité neuronale , la réponse inflammatoire , le maintien de la contraction , la relaxation du muscle lisse et la stimulation des transports ioniques par l’épithélium ( Bourin , 1999).

Les récepteurs M2 activent les protéines Gi et Go , qui inhibent , respectivement l’effecteur adénylate cyclase (AC) qui produit , à partir de l’ATP , le second messager AMPc . (Caulfied , 1993; Brown , 2001) . Les récepteurs muscariniques produisent des réponses plus lentes qui peuvent être excitatrices ou inhibitrices. Ces récepteurs ont comme agonistes la muscarine. Ils ont comme antagoniste la scopolamine, alcaloïde de la plante Scopolia carniolica. (Chamayou , 2002).

Les antagonistes muscariniques bloquent les effets de l’acétylcholine libérée des terminaisons nerveuses parasympathiques postgonglionnaires . Les organes qui dépendent du système parasympathique présentent cependant une sensibilité variable aux effets bloquants des antagonistes . Les sécrétions salivaires , bronchiques et sudoripares sont les plus sensibles à l’inhibition . De fortes doses d’antagonistes induisent une dilatation des pupilles , une paralysie d’accommodation et une tachycardie par blocage du tonus vagal du cœur .

Des doses encore plus élevées inhibent le contrôle parasympathique du tractus gastrointestinal et de la vessie . Les sécrétions gastriques acides sont les plus résistantes au blocage. L’atropine , la scopolamine (hyoscine) ou d’autres antagonistes sont utilisés en anesthésie pour bloquer le ralentissement vagal du cœur et inhiber les sécrétions bronchique et pour diminuer le spasme intestinal par exemple dans le syndrome de  » l’intestin irritable », ainsi que dans la maladie de Parkinson (Neal ;2003).

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Table des matières

I. INRODUCTION
II. MATERIEL ET METHODES
1. Matériel
2.1. Matériel biologique
2.2. Matériel végétal
2. Méthodes
2.1. Etude phytochimique
2.1.1. Composition chimique de Datura innoxia
2.1.1.1. Test des alcaloïdes
2.1.1.2. Test des flavonoïdes
2.1.1.3. Test des saponosides
2.1.1.4. Test des tanins
2.1.1.5. Test des cardénolides
2.1.1.6. Test de stérols et terpènes
2.1.1.7. Test des cardénolides
2.1.2. Extraction des alcaloïdes totaux de Datura innoxia
2.1.3. Identification des alcaloïdes totaux de Datura innoxia par CCM
2.2. Préparation du matériel végétal
2.3. Traitement des rats
2.4. Etude du comportement  » Test de reconnaissance d’objets »
2.5. Préparation des prélèvements
2.6. Dosage de paramètres Biochimiques
2.6.1. Dosage du glucose
2.6.2. Dosage du cholestérol
2.6.3. Dosage des Triglycérides
2.6.4. Dosage de l’urée
2.6.5. Dosage de la créatinine
2.6.6. Dosage de l’acide urique
2.6.7. Dosage de l’Aspartate aminotransaminase (ASAT/TGO)
2.6.8. Dosage de l’Alanine aminotransaminase (ALAT/TGP)
2.6.9. Dosage de l’alcaline phosphatase (ALP)
2.6.10. Dosage des Lactate déshydrogénase ( LDH)
2.6.11. Dosage du gamma glutamylransférase ( GGT)
2.6.12. Dosage des protéines totales
2.6.13. Dosage du glutathion hépatique ( GSH)
2.6.14. Dosage de l’Acétylcholinestérase (AChE)
3. Analyse statistique
III . RESULTATS
1. Etude phytochimique
1.1. Composition chimique des graines de Datura innoxia
1.2. Extraction des alcaloïdes totaux au niveau des graines de Datura innoxia
1.3. Identification des alcaloïdes totaux de Datura innoxia par CCM
2. Résultats du test de reconnaissance d’objets
3. Croissance pondérale des animaux et consommation alimentaire
4. Effets de Datura innoxia sur le poids des différents organes
5. Etude biochimique
5.1. Concentration sérique en glucose , cholestérol et Triglycérides
5.2. Concentration sérique en urée , créatinine et d’acide urique
5.3. Résultats du bilan enzymatique
5.3.1. Variation de l’activité enzymatique des TGO, TGP et ALP
5.3.2. Variation de l’activité enzymatique des LDH et γGT
5.4. Teneur en glutathion hépatique (GSH)
5.5. Effet de Datura innoxia sur l’activité enzymatique de l’Acétylcholinestérase (AChE)
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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