LES REALITES DE LA PROTECTION DE L’ENFANT A ANTSIRABE

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De la protection

Définition

La protection de l’enfant renvoie tout d’abord à la notion de protection contre tous les actes dommageables tels la violence, la maltraitance et l’exploitation7. De même, la définition employée par le Ministère de la Population et des Affaires Sociales rejoint cette notion par les termes : « la protection de l’enfant est l’ensemble des actions pour prévenir la maltraitance envers les enfants, la prise en charge, et le traitement des cas des enfants victimes de maltraitance ».
Pour le présent document, elle se rapporte au droit de l’enfant de recevoir les conditions nécessaires à son bon développement et à son épanouissement. De ce fait, quel que soit le domaine considéré dès lors qu’il est question d’enfant, il sera inévitablement corollaire de la protection de celui-ci, pour son bien-être.
C’est dans cette optique que le présent document axe sa réflexion car même si des mesures peuvent et doivent être prises pour protéger l’enfant, il est avant tout question de faire valoir ses droits. Car la pleine jouissance de ses droits pour un enfant est déjà une avancée majeure pour son bien- être. En effet, il est du droit des enfants d’être protégés mais ce n’est évidemment pas le seul dont ils bénéficient.
Ainsi, le présent document entend par protection de l’enfant le fait qu’il bénéficie intégralement de tous ses droits et par là même que l’Etat, les parents et les centres d’accueil s’acquittent à son égard des devoirs qui leur incombent.
La jouissance des droits prend ici une place très importante car si les droits de l’enfant sont bafoués, son avenir risque d’être compromis et pis encore il risque de reproduire le même schéma de non-respect des droits le jour où il aura des enfants.
C’est de la jouissance de ses droits que découlera les mesures de protection appropriée pour un enfant car toutes les conditions primordiales à son développement y sont traitées et c’est en ce sens que les actions de protection doivent être menées.

Le cadre législatif malgache

La Constitution de Madagascar et la protection de l’enfant

Le préambule de la Constitution8 de la VIe république de Madagascar énonce que, le peuple Malagasy souverain considérant le fait que Madagascar fait sienne la Charte Internationale des droits de l’homme ; les Conventions relatives aux droits de l’enfant, aux droits de la femme, à la protection de l’environnement, aux droits sociaux, politiques, économiques, civils et culturels, déclare :
Article 21 : l’Etat assure la protection de la famille pour son libre épanouissement ainsi que celle de la mère et de l’enfant par une législation et des institutions sociales appropriées.
Article 23 : Tout enfant a droit à l’instruction et l’éducation sous la responsabilité des parents dans le respect de leur liberté de choix. L’Etat s’engage à développer la formation professionnelle.
Article 24 : l’Etat organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous.
L’enseignement primaire est obligatoire pour tous.
Il est à noter que les articles sus cités et même le préambule n’ont subi aucune modification de contenu comparé à la précédente constitution.

Les conventions internationales ratifiées par Madagascar

Nombreuses sont les conventions internationales relatives à la protection de l’enfance ratifiées par l’Etat malgache. Toutefois, voici une liste9 dressée par ordre chronologique de celles pour lesquelles cette étude porte un intérêt particulier.
– La Convention relative aux droits de l’enfant ratifiée le 19 Mars 1991 ;
– la Charte Africaine des droits et du bien-être de l’enfant ratifiée le 14 Septembre 2004 ;
– le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, ratifié le 22 septembre 2004 ;
– le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, ratifié le 22 septembre 2004 ;
– la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ratifiée en 2005.

Les lois fondamentales liées à la protection de l’enfant

En faveur de la protection de l’enfant l’Etat a adopté les mesures législatives suivantes :
La loi n° 2007-038 du 14 janvier 2008, modifiant et complétant certaines dispositions du Code Pénal relatives à la lutte contre la traite des personnes et le tourisme sexuel ;
La loi n° 2007-023 du 20 août 2007 relative aux droits de l’enfant et à la protection de l’enfance ;
La loi n° 2007-022 du 20 août 2007 relative au mariage et aux régimes matrimoniaux qui fixent l’âge du mariage à 18ans ;
La loi n° 2005-014 du 07 septembre 2005 relative à l’adoption ;
Le décret 2007-563 du 03 juillet 2007 relatif au travail des enfants des enfants, qui fixe les modalités d’application de la loi n°2003-044 du 28 juillet 2004 portant Code du travail quant aux dispositions relatives aux enfants.

La protection de l’enfant selon le Ministère de la Population et des Affaires Sociales

Les entrevues menées au sein du Ministère de la Population et des Affaires Sociales, notamment au niveau de la Direction de la Protection de la Famille et de l’Enfance, auprès du Service de la Protection de l’Enfance et Valorisation de la famille ont permis de mettre en lumière les mesures et les efforts déployés au niveau national afin de préserver l’intérêt supérieur de l’enfant.
A ce jour, c’est la Politique de Protection Sociale qui est utilisée pour protéger l’enfant car la création d’un « Programme National de protection de l’enfant » est en phase d’élaboration. Dans le cadre de la protection de l’enfant par contre, un Plan National de lutte contre la violence à l’égard de l’enfant a été mis en place. Toutefois, la crise politique de 2009 en a, d’une certaine façon, occulté les résultats.
Le rôle du Ministère est avant tout d’élaborer un programme, une stratégie pour que toutes les structures à tous les niveaux soient engagées dans la protection. En ce sens, les services déconcentrés au niveau des districts et des communes sont appelés à établir un Réseau de Protection de l’Enfant (R.P.E).

Le réseau de protection de l’enfant

Le réseau de protection de l’enfant (R.P.E) est un système regroupant différents acteurs ayant une mission différente qui les amène à collaborer et coopérer dans le but de protéger efficacement les enfants du District et de la Commune en coordonnant leurs actions.
Ainsi, les procédures liées à la protection de l’enfant sont traitées plus rapidement notamment les cas d’urgence que ce soit en matière de soins médicaux ou de placement dans les cas de signalement de maltraitance. Via le réseau, toutes les entités au sein de l’institution publique et de la communauté sont liées pour préserver l’intérêt supérieur de l’enfant.
Les acteurs essentiels du réseau sont les écoles, les chefs Fokontany, les centres de santé, les Urgences, les institutions religieuses, les associations, la Police, la Justice et les parents sans oublier la commune et la population. Il est important de souligner qu’il n’y a pas de hiérarchie au sein de ce système car tous les acteurs sont complémentaires. En effet, par le biais de ce réseau, la communauté peut accéder plus facilement aux institutions que sont les services de type judiciaire (Police, Gendarmerie, Tribunal, Inspection du Travail), les services de type administratif (le District, la Mairie, les Fokontany) et les services de type social.

Du placement en centre d’accueil

Définition

Le placement en centre d’accueil tel que l’entend le présent document est une mesure de protection de l’enfant consistant à le soustraire de son environnement familial, lorsque celui-ci est jugé hostile, pour des raisons motivées pendant une durée déterminée.
Le placement au sens financier du terme renvoyant à la notion de capital investi en bourse ou en banque dans le but de faire des profits est aussi une logique qui peut être retenue en parlant de l’enfant car c’est, en un sens, un investissement pour l’avenir de ce dernier que de le placer dans un environnement sain pour son bon développement.
Tel que le stipule la loi n° 2007-023 du 20 août 2007 à l’Article 1210 : « l’enfant ne peut être séparé de ses parents sauf par décision judiciaire fondée sur son intérêt supérieur. »
De ce fait, même si le placement implique que l’enfant soit privé de ses parents, c’est la préservation de son intérêt supérieur qui a la priorité dans le choix du placement.

Les motifs du placement

Les critères du placement d’enfant dans une institution sont définis par la loi n° 2007-023 du 20 août 2007 à l’Article 4811 : « lorsque la sécurité, l’intégrité physique ou morale, la santé ou l’éducation d’un enfant sont compromises, le juge des enfants intervient avec l’aide des travailleurs sociaux, soit pour aider et assister la famille dans son rôle d’éducateur naturel de l’enfant, soit pour prendre des mesures d’assistance éducative appropriées et d’assurer le suivi. » Les mesures d’assistance éducatives sont définies à l’Article 50 12 comme suit : « les mesures d’assistance éducative sont constituées notamment par :
– remise aux parents ou à toute personne ayant autorité sur l’enfant moyennant certains engagements concernant l’éducation de l’enfant ;
– orientation, appui et accompagnement temporaires ;
– inscription de l’enfant dans des établissements officiels d’enseignement et fréquentation obligatoire ;
– placement dans une autre famille, institution agréée ou une personne digne de confiance. »
Selon les propos du Juge des Enfants d’Antsirabe, les motifs de placement les plus fréquents sont les cas de violence, de malnutrition, d’abandon mais il est aussi des cas où les parents ont des conduites indécentes qui nuisent à l’éducation de l’enfant.

Le placement dans les faits

L’observation finale de mars 2012 faite par le Comité des Droits de l’Enfant concernant l’examen des rapports périodiques soumis par Madagascar en tant qu’Etat partie souligne que les efforts déployés par le Gouvernement Malgache dans le cadre du milieu familial et protection de remplacement sont insuffisants 13 . Notamment parce que les stratégies nationales de 2010 pour la prévention des abandons, la réduction du nombre de placement en institution et la prise en charge des enfants au sein de la communauté n’a été validée qu’au niveau technique.
Pour ce qui est du suivi, il est clairement stipulé dans la loi 2007-023 du 20/08/07 à l’Article 6514 qu’ « en cas de placement dans une famille ou une institution agréée par l’Etat ou auprès d’une personne digne de confiance, celles -ci sont tenues d’apporter une assistance matérielle, morale et à donner une éducation à l’enfant. Elles doivent en outre adresser un rapport trimestriel au Juge des Enfants concernant la situation de l’enfant. Ce rapport doit également faire apparaitre l’évolution des relations de l’enfant avec ses parents en vue de sa réintégration familiale ». Cependant, l’observation du Comité des droits de l’enfant dénonce que les suivis faits par les autorités compétentes sont insuffisants et que bon nombre d’enfants restent dans les institutions jusqu’à l’âge adulte15.
De son côté, le Juge des enfants d’Antsirabe dit faire des visites inopinées dans les Centres d’accueil mais affirme aussi que la relation entre le Centre d’accueil et les instances judiciaires repose avant tout sur la confiance. De plus, lorsque la question de la réintégration familiale a été évoquée, la réponse du juge était que cela dépend d’abord du fait si les parents sont capables de recevoir l’enfant. Ainsi, la réintégration familiale repose sur une logique de niveau de vie. Ce qui sous-entend une condition de vie décente à la fois sur le plan pécuniaire et comportemental.

Les enjeux du placement

Pour définir les enjeux du placement, il faut d’abord s’intéresser à ce que le placement est tenu de fournir à l’enfant tel qu’il est énoncé dans la loi 2007-023 du 20 Août 2007 à l’Article 6516 qu’ « en cas de placement dans une famille ou une institution agréée par l’Etat ou auprès d’une personne digne de confiance, celles-ci sont tenues d’apporter une assistance matérielle, morale et à donner une éducation à l’enfant. Elles doivent en outre adresser un rapport trimestriel au Juge des Enfants concernant la situation de l’enfant. Ce rapport doit également faire apparaitre l’évolution des relations de l’enfant avec ses parents en vue de sa réintégration familiale ».
Trois notions font alors surface : assistance matérielle, morale et éducation. Pour ce qui est de l’assistance matérielle, il s’agit en premier lieu de la fourniture du gîte, du couvert et de conditions de vie dignes. Ainsi, l’enfant ne se sentira pas exclu ni stigmatisé du fait de son apparence. L’assistance morale est ici d’ordre psychologique, en particulier pour les enfants victimes d’abus ou abandonnés car ils ont besoin de soutien et d’accompagnement quotidien pour surmonter leur trouble. La citation de l’écrivain québécois Daniel Desbiens parue dans les Maximes d’Aujourd’hui est ici à propos lorsqu’il dit que : « Eduquer un enfant, c’est d’abord et avant tout lui insuffler le courage de vivre sa vie. » C’est l’objet même de l’assistance morale que de « donner » du courage à l’enfant mais non seulement de l’encourager.
Selon la psychologie du développement, les interventions que l’individu sera amené à faire sur son environnement physique et social constituent les facteurs de son développement. Cependant, ce développement dépend aussi d’autres facteurs notamment de nature biologique (maturation et développement cérébral) et sociale (famille et milieu global) . Les facteurs considérés sur le plan structural sont : la satisfaction des besoins vitaux, le langage avec la culture qu’il véhicule, les aménagements du milieu de vie et les modèles d’actions et de pensées que l’individu trouve dans le comportement des autres. Sur le plan dynamique, ce sont d’une part les réactions avec les autres à l’action du sujet notamment les louanges, les blâmes, les sanctions et autres, qui déterminent chez celui-ci confiance en soi, désirs, intérêts ou anxiété. « D’autre part, ce sont les relations interpersonnelles notamment au sein de la famille qui agissent sur la dynamique du développement par les réponses qu’elle apporte (ou non) aux besoins affectifs de tout individu : les psychanalystes, entre autres, ont montré toute l’importance de cette action17. » De par cette théorie, il est donc permis de penser que le placement joue un rôle important dans le développement psychologique de l’enfant tant que celui-ci lui prodigue, hormis le fait qu’il soit en dehors de sa famille, tous les soins et conditions nécessaires.
L’éducation relève d’un processus de socialisation passant par la scolarisation. Il est ici question de socialisation scolaire dans le sens où l’école obligatoire permet de maintenir l’identité culturelle d’une nation. De plus, DURKHEIM(E.) soutient que « L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est Particulièrement destiné18. » De par cette définition DURKHEIM(E.) conclût que par l’éducation la jeune génération sera à même de devenir un être social évoluant avec son être, ses émotions, et son parcours personnel tout en conciliant les traditions, les pratiques morales et les opinions de la communauté.
L’accès à la scolarisation est un des aspects majeurs du placement. Selon un article19 de RANDRIAMASITIANA G.D. : « la socialisation scolaire à Madagascar rencontre un mur de béton […] Certains sont contraints, malgré eux d’abandonner les bancs de l’école […] le bas niveau d’instruction de son entourage, le rôle didactique insuffisamment complémentaire des parents ou des membres de la famille; la classe sociale d’appartenance qui les disqualifie pour la mobilité sociale, la logique de la reproduction bourdieusienne semble prévaloir. Ces abandonnants sont très souvent issus des couches sociales défavorisées […] » Rappelant le rapport du Comité des droits des enfants que bon nombre de familles en état d’extrême pauvreté voient en le Centre d’Accueil une opportunité pour se dessaisir de ses responsabilités de parent et que plusieurs enfants y sont placés jusqu’à l’âge adulte. De ce fait, le placement en plus d’être une opportunité aux études est aussi un outil d’intégration au sein de la société. Le rôle didactique de l’entourage joue ici un rôle primordial car « […] l’alphabétisation des jeunes ne doit pas être séparée de celle des adultes, car l’école n’aura d’influence que soutenue par tout le milieu social20. » Ainsi, les enfants placés bénéficiant de la présence d’éducateurs capables d’effectuer un suivi scolaire auront plus de chance d’être éduqués et d’être insérés plus tard dans le milieu professionnel.
Au- delà de son aspect protecteur, le placement en centre d’accueil revêt une dimension préventive. En effet, les opportunités qui s’ouvrent à l’enfant lui permettent d’avoir un aperçu de ce que c’est que de jouir pleinement de ses droits. De cette manière, l’enfant prend conscience de ce qui devrait être, des normes, des conditions de vie qu’il est en droit d’exiger. Ainsi, une fois adulte, il sera moins enclin à reproduire le style d’éducation de ses parents qui a conduit à la séparation et à son placement en centre d’accueil.

De l’insertion sociale

Définition

L’insertion selon le dictionnaire Encarta 2009, est dans son sens premier, un processus visant à permettre aux catégories défavorisées de la population de s’intégrer ou de se réintégrer à la vie sociale ou professionnelle. C’est ensuite : le fait d’entrer et de trouver sa place dans un ensemble, un groupe ou un milieu. Enfin, elle peut aussi être comprise dans le sens d’ « introduction » d’une chose dans une autre ou d’un élément dans un autre.
L’insertion renvoie alors à une notion d’action visant à introduire un nouvel élément au sein de la communauté. S’insérer dans la société est avant tout y accomplir une tâche précise selon la catégorie d’âge. C’est d’une manière générale le fait d’« étudier » pour les enfants et de « travailler » pour les adultes. Mais pour que l’insertion puisse être efficace, l’enfant doit intégrer les codes et les valeurs de la société ce qui renvoie à la notion d’éducation qui peut alors être assimilée au « moulage » social.
L’insertion sociale est alors définie au sein de cette étude comme l’acquisition par l’enfant de connaissances, de compétences, l’intégration des mœurs et valeurs de la société pour pallier le risque éventuel d’exclusion et ainsi lui permettre à terme de trouver sa place au sein de la communauté.

La réinsertion sociale et professionnelle selon le Ministère

Bien que la Direction de la Réinsertion Sociale et Professionnelle du Ministère de la Population et des Affaires Sociales ne traite pas directement des problèmes touchant à l’enfance, il est apparu utile à l’étude de mener des entrevues avec le Chef de Service pour pouvoir cerner les apports de l’Etat en matière d’insertion professionnelle.
Le Ministère définit la réinsertion sociale et professionnelle en ces termes : « c’est une entreprise de rétablissement socio-économique des groupes vulnérables, ou des familles et personnes dans l’extrême pauvreté, à faire d’eux de nouveaux acteurs de développement ».
Ainsi, le Ministère dispose d’un centre d’accueil basé à Isotry à Antananarivo qui fournit le gîte et le couvert aux personnes nécessiteuses tout en leur proposant des activités génératrices de revenu. Les situations liées à l’enfance que la structure rencontre sont alors attribuées à la Direction de la Protection de la famille et de l’enfance pour que celle-ci puisse insérer les enfants dans des établissements scolaires. Les adultes bénéficient cependant d’une formation de courte durée mais qualifiante et même d’un appui financier. Concernant les anciens détenus, les agents du Ministère appliquent le texte qui préconise le dépassement de la stigmatisation des ex détenus et la réinsertion sociale et professionnelle.
Toutefois, il n’existe pas encore de Programme National de réinsertion sociale et professionnelle même s’il a été déjà programmé dans le Plan de Travail Annuel (PTA) 2010 la crise politique qui a débuté en 2009 a conduit à la coupure des Aides Publiques au Développement. De ce fait, et vu que cette Direction n’est apparue au sein du Ministère que lors du second semestre de 2009, les avancées au niveau national n’on pu être réalisées.

La réintégration familiale et l’insertion professionnelle

L’objet de cette étude conduit à la considération de l’insertion sociale sur le plan familial et professionnel du fait que le décret °2006-596 du 10août 2006 fixe les modalités d’application de la loi n°2005-014 du 07septembre 2005 à l’article 1821 exige des centres d’accueil de préciser « les différentes voies et moyens préconisés par le Centre soit pour permettre le maintien ou la réintégration de l’enfant dans son environnement familial d’origine ou de remplacement soit pour assurer l’avenir social et/ou professionnel de l’enfant qui n’a pas la possibilité d’avoir une famille d’accueil. »
La famille constitue l’environnement idéal pour l’éducation d’un enfant. C’est pourquoi les mesures de placement sont limitées dans le temps et ne sont renouvelées qui si besoin est. Ainsi, les parents conservent un droit de visite de leurs enfants et le centre est tenu de faire un rapport sur la relation parent-enfant pour que le juge puisse statuer sur la possibilité de la réintégration familiale.
Pour diverses causes, notamment la situation précaire des familles et le décès des parents, les enfants placés restent au centre d’accueil jusqu’à l’âge adulte. Pour cette raison, les centres d’accueil sont alors tenus de les insérer dans le milieu professionnel à l’acquisition de la majorité.

Les enjeux de l’insertion sociale

L’insertion sociale est directement liée au développement dans le sens où la réintégration familiale contribue au bien-être de l’enfant et à son développement tandis que l’insertion professionnelle a une visée plus utilitariste.
Si le but premier du placement est de mettre l’enfant dans un environnement exempt de violence où tous ses droits sont respectés, celui de la réintégration familiale n’est pas moins important car elle dépend des appréciations du juge des enfants basées sur les investigations des intervenants sociaux. De ce fait, la réintégration de l’enfant au sein de sa famille est surtout motivée par le respect des intérêts supérieurs de l’enfant. Ainsi, l’enfant qui sera l’adulte de demain aura plus de chance de grandir dans un milieu propice à son développement physique et mental. Le rétablissement de son droit, résider avec sa famille, contribue ainsi à raffermir les liens de l’enfant avec la famille, considérée comme noyau de la nation car c’est là que se transmettent les valeurs et les traditions. Faut-il rappeler que « […] ce sont les relations interpersonnelles notamment au sein de la famille qui agissent sur la dynamique du développement par les réponses qu’elle apporte (ou non) aux besoins affectifs de tout individu : les psychanalystes, entre autres, ont montré toute l’importance de cette action22. » Réintégrer l’enfant au sein de sa famille, c’est permettre l’aboutissement de son développement psychologique.
L’insertion en milieu professionnel est née de la nécessité pour l’enfant de devenir autonome pour qu’il puisse subvenir à ses propres besoins. En ce sens, mener des actions en matière d’insertion professionnelle, c’est lutter contre le chômage qui peut aussi se présenter sous forme de sous-emploi ce qui est une caractéristique des pays du tiersmonde 23 . Exercer un emploi, devenir un citoyen productif, n’est-ce pas contribuer au développement de la nation ? L’homme est le fondement du développement. En ce sens, c’est de son évolution que dépend le développement du pays que ce soit au niveau des mentalités telles la promotion de la femme et la satisfaction des besoins de l’enfant, mais aussi au niveau des emplois où il est question de main d’œuvre qualifiée car « au niveau technique la puissance économique d’un pays est proportionnelle au nombre de bras qui sont au travail24. »

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Généralités
Choix du thème et du terrain
Problématique
Finalité et objectifs de l’étude
Hypothèses
Méthodologie
Méthode
Techniques utilisées
Procédure d’échantillonnage
Limites de la recherche
Plan du document
PREMIERE PARTIE : ANTSIRABE, LUTTE POUR LA PROTECTION DE L’ENFANT
CHAPITRE I : LA PROTECTION DE L’ENFANT
I.1- De l’enfant
I.1.1- Définition
I.1.2- L’enfant, évolution d’un concept
I.2- De la protection
I.2.1- Définition
I.2.2- Le cadre législatif malgache
I.2.3- La protection de l’enfant selon le Ministère de la Population et des Affaires Sociales
I.3- Du placement en centre d’accueil
I.3.1- Définition
I.3.2- Les motifs du placement
I.3.3- Le placement dans les faits
I.3.4- Les enjeux du placement
I.4- De l’insertion sociale
I.4.1- Définition
I.4.2- La réinsertion sociale et professionnelle selon le Ministère
I.4.3- La réintégration familiale et l’insertion professionnelle
I.4.4- Les enjeux de l’insertion sociale
CHAPITRE II : LES REALITES DE LA PROTECTION DE L’ENFANT A ANTSIRABE
II.1- De la zone d’étude
II.1.1- Le Vakinankaratra
II.1.2- Les réalités d’Antsirabe I
II.2- Des structures de protection de l’enfant à Antsirabe I
II.2.1- Le réseau SAHAZA
II.2.2- Les Centres d’Accueil
II.3- Du Centre Mirana Tsiky
II.3.1- Le projet
II.3.2- Le placement
II.3.3- L’éducation
II.3.4- La réinsertion
DEUXIEME PARTIE : MIRANA TSIKY, UNE STRUCTURE DE PROTECTION DE L’ENFANT
CHAPITRE III : LES DETERMINANTS DES ACTIONS
III.1- De la population cible
III.1.1- Le profil enfant
III.1.2- Le profil famille
III.2- Des origines du placement
III.2.1- Les chocs subis par les ménages
III.2.2- Le niveau d’étude des parents
III.2.3- Le niveau de vie des parents
III.3- Du placement
III.3.1- Vu par l’enfant
III.3.2- Vu par les parents
CHAPITRE IV : L’ASSISTANCE
IV.1- Du lien familial
IV.1.1- L’importance du foyer
IV.1.2- La visite des parents
IV.2- De l’éducateur
IV.3- Des droits
IV.4- De l’insertion sociale
IV.4.1- La réinsertion familiale
IV.4.2- L’insertion professionnelle
TROISIEME PARTIE : L’ENFANT, CLE DU DEVELOPPEMENT
CHAPITRE V : POUR UNE PROTECTION DE L’ENFANT EFFICIENTE
V.1- Des actions à mettre en œuvre au niveau de l’Etat
V.1.1- La politique Nationale de protection de l’enfant
V.1.2- L’absence de données
V.1.3- Le développement de la réinsertion sociale
V.1.4- La formation des éducateurs
V.1.5- La création de structures de relais
V.1.6- La Responsabilité Sociale des entreprises
V.2- Des actions à mettre en œuvre au niveau du Centre Mirana Tsiky
V.2.1- L’orientation scolaire
V.2.2- La formation professionnelle
CHAPITRE VI : LE PROJET DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE
VI.1- De la recherche de partenariat
VI.2- Les réalités de la Responsabilité Sociale des Entreprises
VI.3- Le projet et les acquis
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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