Les racines utopistes
Il est généralement admis qu’à son origine, la coopérative fait partie de cette même nébuleuse qui, selon l’expression maintes fois forroulée par Alain Touraine, allait graduellement donner naissance au mouvement ouvrier comme principal mouvement d’opposition à la bourgeoisie capitaliste et de revendication face à l’ttat. Le mouvement coopératif émerge en même temps que le mouvement syndical et le mouvement . socialiste, en réaction à la dégradation des condi tions de travail et devie entraînée par les transformations socioécon~miques introduites par le passage au capitalisme. Mais si les premières coopératives naissent à ce moment là en Europe, c’est selon Desroches, qu’elles seront déjà présentes à travers les projets des utopistes qui, avant que la transition au capitalisme ne soit complétée, proposaient des alternatives de rupture et de changement à la vieille société en voie de s’effondrer aussi bien qu’& celle en voie de naître. Les liens de Etienne Cabet, Henri de St-Simon, Charles Fourier et Robert Owen avec les premiers coopérateurs ne sont cependant pas directs selon Des roches. Aucun de ceux-ci n’envisageait en tant que telle la formation de coopératives.
Leur projet de nouvelle société passait plutôt par la création de communautés à base à vocation globale, centrées sur des désirs de modernisation de l’organisation économique et sociale; de proche en proche, par essaimage, ces communautés entraîneraient la naissance d’un ordre nouveau, moralement ou « rationnellement » fondé ou procédant de la généralisation du principe du plaisir : « Dans l’horizon saint-simonien, communauté universelle du globe restitué à sa fonction édénique d’un développement de tout l’homme et .de tous les hommes; dans l’horizon icarien, communauté fraternelle et autogestionnaire voulue pour une nation industrielle, puis tâtée dans les colonies conçues comme expériences pilotes; dans l’horizon fouriériste, communauté harmonienne dans la joie au travail, le désenchaînement des passions, l’industrie donnant quadruple produit, la règle d’une religion des voluptés … A travers l’expérimentation de multiples projets communautaires mobilisant des centaines et parfois des milliers de personnes, apparaîtront les dissidences et les accommodations du rêve et du message premiers.
Pour certains, les projets originaux se transforment en sectes mystico-religieuses et en nouvelles religions « rationnelles »; pour d’autres disciples dissidents ou rescapés, l’utopie première de la communauté renouvelée se transformera en projets plus concrets et réduits de nouvelles organisations à développer pour changer la vie là où c’est nécessaire et possible. Pour plusieurs disciples de Cabet, St-Simon et Fourier, le grand rêve s’alignera sur une stratégie plus étapiste. Il suffira à la communauté « d’être une association modèle et servir d’exemple aux travailleurs qui voudront s’affranchir en devenant associés et en exploitant eux-mêmes leur industrie ( ••• ), se vouer à une oeuvre qui, sans être aussi complète, aussi radicale que la communauté, répond peut-être mieux aux besoins et au degré d’instruction de la masse des travailleurs et qui nous paraît être d’ailleurs le chemin le plus court et le plus direct pour y arriver … Et Desroches d’ajouter « On attendait la communauté, c’est la coopération qui est arrivée. » Pour d’autres réformateurs sociaux de l’ époque, tels Proudhon et Louis Blanc, la coopérative (surtout de production) sera en elle-même (mais sans le nom) la base d’un projet politique de société. Avec. son fédéralisme des producteurs, Proudhon élaborera ce qui sera avant l’entrée en scène de Harx, l’ analyse la plus fouillée et articulée de la question sociale au xIxe siècle. Fort connu et respecté, Proudhon sera avant 1860 un maître à penser que Marx lui-même tentera de s’associer pour mieux pénétrer le mouvement populaire, et dont les idées domineront l’expérience collectiviste libertaire de la Commune de Paris en 1870.
En France, depuis que Philippe Buchez, (ancien saint-simonien dissident) s’en était fait le promoteur dès 1830, l’association ouvrière avait acquis une grande vogue. Celle-ci était conçue par Buchez comme devant permettre de créer un établissement de travail autonome, financé et contrôlé par les travailleurs à partir des anciens cadres du compagnonnage et de la corporation ; en même temps, elle pouvait associer lestravailleurs par métier dans leurs relations avec les patrons. Dans l’esprit de Buchez, il s’agissait en quelque sorte d’un collectif de travail et d’un début d’organisation syndicale.
L’institutionnalisation coopérative un mécanisme d’adaptation fonctionnelle?
Pour certains, cette définition de l’identité coopérative constitue une déviation du projet coopératif; pour un, Henri Desroches dénonce la rupture que le mouvement a fait avec l’utopie, avec le projet communautaire, avec le rêve ou l’utopie de la République Coopérative. Dans son langage imagé et lyrique, il dira : « On attendait la République – ce qui est indubitablement une espérance – et voici qu’advenait seulement un « secteur » … Et encore « On constate trop régulièrement à quel point un mouvement social cesse d’être un mouvement lorsqu’il a coupé le cordon ombilical avec ses rêves, ses utopies, ou même ses illusions. » Pour lui, l’utopie et la pratique sont indissociables : « Il y a quelque chose de poignant dans le corps à corps d’une utopie et de sa pratique; de poignant et de fabuleux, comme ces bas reliefs que j’admirais jadis à Tchotihuacan où se présente et se représente interminablement l’image du serpent à plumes. Des plumes, donc des ailes, donc il s’envole et il vole. Un serpent, donc il rampe, rabotant et caressant la terre mère de toute la longueur de son corps. L’utopie est ailée, la pratique est rampante. » Par contre, pour Claude Vienney, collègue d’Henri Des roches, et dont les analyses sont très récentes, les transformations qu’ont subies les organisations coopératives n’ont rien d’un échec ou d’une trahison.
Elles s’expliquent par l’adaptation fonctionnelle de leurs pratiques et projets aux exigences du marché capitaliste par rapport auquel elles se sont constitués dès leur origine. Reprenant la thèse de Georges Fauquet et s’inscrivant comme lui dans une perspective méso-économique, il tente d’identifier ce qui constitue la spécificité coopérative, et comment et pourquoi les organisations coopératives sont nées et ont évolué. Procédant d’une analyse systémique mettant en rapport l’organisation et l’ environnement, il avance que les coopératives sont à la fois agents d’adaptation et agents de transformation des rapports économiques et sociaux à l’intérieur de systèmes qui fonctionnent selon d’autres règles que celles par lesquelles elles se sont constituées à l’origine. Elles ne constituent pas un système en soi et ne se sont pas formées pour « réorganiser selon d’autres principes la totalité des activités de leurs membres ».
C’est comme combinaison d’un groupement de personnes et d’une entreprise que la coopérative se définit et non comme projet de communauté élargie. S,i la coopération existe comme système idéologique à travers diverses époques et en des lieux différents, la coopérative elle-même est un type particulier d’organisation qui ne peut être compris que dans sa relation à l’économie capitaliste comme réponse adaptative en même temps qu’alternative à l’entreprise et au marché. L’analyse de Vienney se structure autour de la coopérative comme « Unité socio-économique » : ses membres sont des agents qui se regroupent pour organiser ou réorganiser des activités qui ont été perturbées par le système dominant, selon des règles qui caractériseraient leur organisation antérieure perturbée et qui empruntent en même temps à la rationalité du système dominant.
Ce qui constitue l' »essence » de l’organisation coopérative, c’est la combinaison de quatre (4) règles :
1) Règle relative au Groupement de personnes égalité des sociétaires.
2) Règle relative aux relations Groupement de personnes – Entreprise rapport d’activités (ou d’usagers).
3) Règle relative aux relations Entreprise – Groupement de personnes répartition proportionnelle.
4) Règle relative à l’Entreprise des résultats réinvestis. appropriation durablement collective C’est la situation des marchés, tels que structurés par le mode de production capitaliste, qui définit l’identité et le statut des agents, les activités qu’ils vont pouvoir réorganiser et le contenu des règles de fonctionnement, lequel contenu doit permettre l’adaptation fonctionnelle de l’organisation coopérative. Mais par les règles de raisonnement qui lui sont propres, celle-ci possède des mécanismes régulateurs qui lui permettent de maintenir son identité fondamentale à travers les transformations-mutations que lui impose l’environnement capitaliste.
La génèse de ces transformations s’inscrit dans un processus à trois (3) temps, où s’insèrent autant de mutations : « la formation », où tout en s’organisant d’après des règles nouvelles, le groupement de personnes maintient ses origines de mouvement social; « l’autonomisation et le retournement du système de règles », où l’identité des agents est redéfinie par l’organisation, tout comme les règles de raisonnement (les valeurs, les idées, les décisions) doivent s’adapter aux exigences des règles constitutives; « enfin, les effets du fonctionnement » des règles institutionnalisées sur les activités des membres et de l’ent reprise, telles qu’elles résultent de l’ajustement réciproque de leurs rapports d’activités, suivant les contraintes entraînées par la relation à l’ environnement. Autrement dit, parce qu’on a adopté une forme d’organisation qui s’insère dans le fonctionnement capitaliste (et non contre, ou à côté), c’est ce dernier qui entraîne l’organisation à s’ajuster, tant au niveau des agents participants, des activités couvertes et des règles de raisonnement régissant le fonctionnement.
LES CLUBS COOPÉRATIFS DE CONSOMMATION COOPÉRATIVES OU MOUVEMENT SOCIAL?
Pour situer les Clubs de consommation en tant que coopératives, il importe de connaître un peu mieux le contexte de leur émergence ainsi que le projet spécifique dont ils se voulaient les porteurs. Pour compléter ce bref portrait, je vais ensuite jeter un regard tout aussi rapide sur le mouvement coopératif de consommation au Québec dans ses origines et son évolution propre, à 1 ‘égard de qui les Clubs se sont définis en relation de complémentarité d’abord, ensuite d’opposition. De la sorte, nous aurons une vue d’ensemble du mouvement qui permettra de situer les Clubs en tant qu’organisations coopératives.
Le contexte d’émergence et le projet des Clubs Les Clubs coopératifs de consommation au Québec sont nés pour la plupart dans la mouvance du mouvement populaire émergeant dans le tournant des années ’70. Ils se définissaient nettement au départ comme groupes populaires de services intervenant sur le front des conditions de vie, avec des pratiques et des objectifs apparentés aux aspirations de changement social recherché par les grands mouvements de contestation de l’époque d’après ‘6849. Amorcé timidement par André Laurin et consommation a en général accompagné le mouvement contre-culturel et alternatif qui se développait alors aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis et au Canada anglais. (Voir Robert Sommer, Consumer Co-ops Alternative Economie and Social Units, 1982, Daniel Zwerdling, The Uncertain Revival of Food Cooperatives, 1979, et Clément Mercier, Les coopératives de consommation de France et du Québec, divergences et convergences, 1986.) la GSN peu après 1960 dans le cadre de leur action sur le crédit et l’endettement familial, ce mouvement a constitué une réponse concrète et autonome aux préoccupations de protection du consommateur qui se développaient alors chez les nouvelles classes moyennes et les classes populaires.
Mais de par leur statut et de par la nature de leurs activités, ces organisations étaient des coopératives, donc des acteurs économiques qui au surplus intervenaient sur un marché important et en pleine transformation. Depuis 30 ans, l’alimentation au détail a en effet été marquée par une concentration sans cesse croissante, une industrialisation massive et une compétition très vive. Au point, qu’aujourd’hui, le marché est accaparé par deux grands regroupements d’indépendants (MétroRichelieu et Provigo) et une grande chaîne (Steinberg); ces trois grandes organisations ne savent plus quoi inventer pour s’attirer ou retenir une clientèle de plus en plus segmentée, à laquelle on s’ingénie à offrir une consommation de plus en plus sophistiquée et spécialisée. Le cas des Clubs coopératifs de consommation avait cependant ceci de particulier qu’il procédait aussi d’une démarche le situant en rupture ou en renouvellement avec l’approche coopérative traditionnelle, et qu’il s’associait alors en même temps à une vaste contestation de la scciété de consommation.
En effet, avec ces nouvelles coopératives dont quelques-unes ont d’abord été des organismes sans but lucratif, on voulait apporter une réponse aux problèmes de vie chère et d’endettement dans les classes populaire et ouvrière, respecter une approche de participation nettement accrue à toutes les dimensions de la vie de la coopérative et entreprendre une action éducative sur les problèmes de consommation. Ondisait vouloir dénoncer et réduire l’effet des rapports marchands dans la vente au détail, notamment les pratiques de gaspillage’, de marketing sophistiqué et manipulateur et les tactiques déloyales des grandes chaînes, de même que les habitudes de crédit auprès des petits détaillants. On voulait aussi éliminer les intermédiaires du circuit de la distribution (grossistes) en tentant dans toute la mesure du possible de s’approvisionner auprès des producteurs locaux ou en transigeant directement avec les producteurs nationaux. Très souvent, le Club se voulait un élément d 1 une démarche plus globale de développement autonome, par la mise sur pied d’organisations populaires répondant mieux aux besoins économiques et sociaux non satisfaits par les appareils existants ou entraînés par eux. Pour ces coopératives, le développement coopératif ne signifiait pas 1 1 intercoopération au sens classique, mais une stratégie de promotion d’un réseau d 1 organisations et de services plus adaptés et accessibles, en rupture non seulement avec les pratiques et les structures de l’entreprise capitaliste de distribution, mais aussi avec les orientations et approches techno-bureaucratiques de la coopérative institutionnalisée.
Clubs et « CO-OP » : un même mouvement?
A leur origine, les Clubs et les nouveaux projets « COOPRIX » peuvent sembler assez proches. Portés par le même grand mouvement de contestati on des années 68, i.ls se rejoignaient au plan de la « protection du consommateur ». Dans son premier plan de développement arrêté en 1968, la FMC basait son concept COOPRIX sur une telle idéologie, voyant par ailleurs dans la « coopérative à contribution directe » une formule attrayante sur le plan de 1′ image du « prix coupé » et de la « pureté » coopérative66 et une très bonne stratégie pour augmenter sa part de marché. Elle avait même lancé dès 1969 un projet de Club Populaire de Consommation à Duberger en banlieue de Québec67; il s’agissait d’une adaptation du concept COOPRIX d’origine, avec la variante de la contribution directe comme modalité de financement des frais d’opération, de la vente au prix contant, (incluant dans le cont la constitution d' »une réserve visant à couvrir les imprévus de l’administration et à rendre possible le renouvellement des actifs) et le recours à une certaine forme de bénévolat permettant de faire revivre l’ association à la base • L’ « entreprise » était cependant une propriété de la FMC à laquelle les membres adhéraient directement. Un tel projet recevait l ‘ appui enthousiaste de la CSN par l’intermédiaire d’André Laurin, qui s’était fait depuis plusieurs années le promoteur d’une telle approche.
Le projet de Duberger fut un échec et, devant la montée des Clubs et Comptoirs, qui reprenaient à leur compte mais de façon autonome et engagée la formule de la contribution directe, la FMC abandonnera la formule; elle se concentrait dès lors dans la mise sur pied de COOPRIX, seule ou en association avec des magasins CO-OP de centres urbains intermédiaires (Rimouski,Jonquière, Thedford, etc.). En réalité, le projet des COOPRIX et des Clubs se rejoignait d’une certaine façon par la présence importante d’intellectuels et de militants syndicaux, politiques et sociaux. Dans le cas des COOPRIX, ce membership était complété de travailleurs des classes, moyennes (de la nouvelle petite bourgeoisie), alors que dans le cas des clubs, il s’alimentait également chez les travailleurs, syndiqués ou non, mais plutôt à faibles et moyens revenus, ainsi que chez les retraités et les assistés sociaux. Si la plupart des clubs acceptaient de s’approvisionner à la FMC, seulement dix-huit d’entre eux deviendront membres; ils préféraient plutôt s’organiser entre eux de façon spontanée et sans structure permanente, tant au plan national que régional, à travers des tables de concertationentre clubs d’une même région ou d’un même secteur (Inter-clubs).
Il s’agissait tout d’abord de lieux d’échange d’information mais aussi de tentatives de mises en commun de services comme les assurances collectives, la mise en place d’un système comptable et la formation à la comptabilité. Ces tables ont été pendant un certain temps supportées sur le plan technique par des organismes de développement social, tels des CDSet des ACEF, et dans les années 1972-75, il y a même eu un « Secrétariat permanent des comptoirs » qui, soutenu par le CDS de l1ontréal, agissait au ni veau de l’ ensemble du ·Québec, notamment par la publication d’un bulletin de liaison dès 1972 et par l’organisation de rencontres provinciales, dont des Congrès à compter de 1974. Toute l’organisation nationale du mouvement passait par des agents de liaison désignés par chacune des régions, qui faisaient circuler l’information d’une région à l’autre et permettaient la prise de décision au plan national.
Les clubs, dépassement ou renouvellement des pratiques coopératives ?
On pourrait bien sûr trouver plusieurs facteurs conjoncturels aux difficultés de relations vécues par ces deux types de coopératives : qualité et style de la gestion, qualité des communications, modifications dans l’industrie de la distribution, politisation excessive, etc. Cependant, par delà ces facteurs dont l’influence est certes non négligeable, il me semble qu’il faut voir la confrontation observée comme étant inscrite dès le départ dans la logique propre de chacun de deux projets. Pour l’un, celui de la FMC, il s’agissait de la même logique centralisatrice et techno-bureaucratique déjà identifiée à la fin des années ’50, que je qualifierai de logique d’entreprise. Projet modernisateur inscrit dans les tendances dominantes de la distribution alimentaire capitaliste, le COOPRIX voulait s’imposer par le haut à travers une stratêgie d’entrepreneur classique utilisant une image de marque, soit la protection du consommateur; que cette dernière n’ait pas eu plus d’impact dans le fonctionnement COOPRIX tient sans doute aux exigences de la logique entreprise telle que définie par la rationalité capitaliste et bureaucratique.
Dans le cas des clubs, la logique de base consistait peut-être plutôt à privilégier l’association en elle-même, la communauté à défendre, le projet de société à promouvoir, et le refus des règles de l’entreprise privée et des structures techno bureau cratiques. Projet susceptible d’être lui-même contradictoire avec ses visions utopistes, sesrêves de démocrati,e:, de justice et d’égalité dans la coopération renouvelée et dans le développement communautaire et alternatif, avec ses dérives de la pensée créatrice et de. l’ action autonome vers une forme ou l ‘autre de récupération et d’institutionnalisation du projet et de la stratégie de changement. Dans le premier cas, suivant l’analyse de Vienney, ce serait la logique coopérative qui aurait entraîné cette adaptation fonctionnelle, qui l’amène proche de sa perte d’identité sinon de son existence propre. Dans le cas des clubs, c’est peut-être la même logique qui joue, mais à l’ inverse ne représentent-ils pas non seulement une critique des pratiques coopératives transformées, mais aussi un retour aux pratiques originelles du mouvement dans ses racines utopistes de mouvement social,autant au Québec qu’en Europe? Ce qui pourrait expliquer leur vulnérabilité comme le démontrent la fragilité du mouvement actuellement en déclin et sa difficulté à s’articuler à travers des orientations communes. Si elles doivent survivre, ces coopératives le seront-elles en tant qu’agents économiques alternatifs ou s’institutionnaliser ont-elles suivant la logique d’entreprise, à travers un projet unifié et »normalisé »? Voilà le dilemme qui me semble confronter ce mouvement à ce moment-ci.
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Table des matières
LISTE DES TABLEAUX
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENÉRALE
PARTIE I : Clubs de consommation, coopératives et nouveaux mouvements sociaux
CHAPITRE I Clubs coopératifs et coopératives de consommateurs convergences et divergences
1.1 De l’utopie à la coopération, ou du mouvement social aux organisations institutionnalisées
1.1.1 Les racines ut·opistes
1.1.2 Le mouvement en dérive (ou en décollage)
1.1.3 L’organisation à la recherche d’une identité
1.1.4 L’institutionnalisation coopérative : un mécanisme d’adaptation fonctionnelle?
1.2 Les Clubs coopératifs de consommation : coopérative ou mouvement social?
1.2.1 Le contexte d’émergence et le projet des Clubs
1.2.2 Les coopératives de consommation au Québec
1.2.3 Clubs et « CO-OP » : un même mouvement?
1.2.4 Les Clubs : dépassement ou renouvellement des pratiques coopératives?
CHAPITRE II Nouveaux mouvements et nouvelles pratiques de changement social
2.1 Les nouveaux mouvements sociaux
2.2 Contradictions culturelles et pratiques émancipatoires
2.3 La société et le changement autogestionnaires
2.3.1 Le projet autogestionnaire : ses principaux thèmes
2.3.2 L’autogestion et son principal référent la pratique sociale
2.3.3 Le changement autogestionnaire
CHAPITRE III : Cadre théorique et méthodologique
3.1 Vers un cadre d’analyse intégré
3.2 Pratiques émancipatoires et profil de mouvement social dans l es clubs de consommation
3.3 Méthodologie
PARTIE II : Deux études de cas
INTRODUCTION
CHAPITRE IV : Le club d’Abitibi-Témiscamingue
4.1 Le projet à son origine
4.1.1 Le contexte d’émergence
4.1.2 Les objectifs et les règles de fonctionnement
4.1.3 Les liens externes
4.2 Les grandes étapes
1. Le démarrage, le rodage et l’envol (1970-1974)
2. La période politique (1975-1980)
3. La relance et la consolidation (1981-1986)
4.3 Les pratiques émancipatoires
4.3.1 Emancipation économique lutte à la vie chère et à l’endettement, et critique de la consommation de masse -modèle autonome et alternatif d’entreprise
4.3.2 Luttes identitaires et communautaires – nouvelle forme et nouveau lieu d’identification
4.3.3 Culture de fonctionnement collectif
– la personne et le projet
-la gestion démocratique et la participation
4.4 Rapport au mouvement social et projet organisationnel
CHAPITRE V: Le comptoir de milieu métropolitain
5.1 Historique et bilan
5.1.1 Les objectifs et les règles de fonctionnement
5.1.2 Les liens externes
5.2 Les grandes étapes
1. Du rodage à la confrontation (1975-1978)
2. Du socio-politique au socio~ffectif (1978-1981)
3. Vers le déclin (1982-1985)
5.3 Pratiques émancipatoires
5.3.1 Emancipation économique
5.3.2 Luttes identitaires et communautaires
5.3.3 Culture de fonctionnement collectif
– la personne et le projet
-fonctionnement démocratique et participation
5.4 Rapport au mouvement social et projet organisationnel
CHAPITRE VI Pratiques émancipatoires et profil de mouvement social
6.1 Recherche d’émancipation economique
6.2 Luttes identitaires et communautaires
6.3 Culture de fonctionnement collectif
6.3.1 Les rapports entre la . personne et le projet
6.3.2 La gestion démocratique et la participation
6.3.3 Vers des pratiques de fonctionnement collectif
6.4 Le profil de mouvement social
6.5 Des pistes pour l’avenir
CONCLUSION GENÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE I
ANNEXE II
ANNEXE III
ANNEXE IV
ANNEXE V
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