Les pratiques institutionnelles : quelle est la place de l’enseignant et de l’élève en pédagogie institutionnelle ?
L’enseignant comme figure d’autorité
La fonction première de l’enseignant est l’autorité. En effet le maître et l’élève ont des rôles bien définis. Alors que l’enfant doit respecter son rôle d’élève, l’enseignant lui doit exercer l’autorité. L’utilisation de l’autorité comme volonté de transmettre est le point de départ des « pratiques institutionnelles ». Le maître doit posséder le savoir et aucun élève ne peut le contredire.
La pédagogie institutionnelle marque clairement l’écart entre le statut d’élève et celui d’enseignant. L’enseignant est là pour faire classe, quant à l’élève il est là pour apprendre. Et nul d’entre eux ne peut s’opposer à cette règle. Pour exercer cette autorité l’enseignant doit s’imposer de manière statutaire.
L’enseignant en position statutaire
Alors que les élèves sont pour la plupart habitués à des pédagogies traditionnelles. Le rôle de l’enseignant va être de se positionner pour se distinguer des rôles attendus, des images précédentes, des actions autoritaires que les élèves ont connues par le passé. Cela passe par lesgestes du quotidien du maître comme lesparoles, les responsabilités et les pouvoirs donnés à l’élève. Ces éléments donnent une importance à l’accueil de l’élève dans la classe. La pratique institutionnelle relève d’un choix de la part de l’enseignant.
L’école auto-caserne : des conséquences sur les pratiques pédagogiques
Fernand Oury critique fortement les écoles auto-casernes, qui consistent à donner plus d’importance à la discipline qu’à l’apprentissage. Ainsi les pratiques de pédagogie institutionnelle donnent naissance à de nouvelles institutions en lien avec l’autorité. L’élève peut se faire une place parmi les autres, à travers une inscription dans les lieux, les temps, l’espace et la prise de responsabilité. L’accueil doit être rigoureusement préparé par le maître car elle est déterminante pour l’élève. Pendant que l’enseignant répond à son devoir d’accueil de l’élève, il se doit de rappeler à chacun les règles qui constituent le lieu « classe ».
C’est à partir de sa critique des écoles auto-casernes, que naissent les conseils.
En effet les moments pendant lesquels les élèves expriment leurs problématiques au reste de la classe se sont transformés en « conseil ». Ce moment devient primordial, car c’est à ce là que les élèves règlent les conflits, tout en permettant à l’enseignant de garder son autorité statutaire non négociable.
L’institution dans la classe
L’institution de la classe est un des éléments principaux qui permet de caractériser le cadre dans une classe. Pour vous expliquer le terme « d’institutionnalisation », je vais m’appuyer sur La boîte à cailloux extrait du livre de Francis Imbert. Cet élément me permettra de vous développer mon hypothèse selon laquelle le cadre est constitué d’institution, d’interdits, de règles, de dispositifs et de médiations.
Dans la cour de récréation d’une école maternelle, des cailloux ont été laissés par des ouvriers. Le souci est qu’au moment des récréations les élèves s’amusent à se les lancer les uns sur les autres. Alors qu’une enseignante ne trouve pas de meilleure solution que de réprimander les élèves à plusieurs reprises. Une autre enseignante, décide de mettre en place une boite afin de récolter les cailloux que les élèves ramasseront par terre, pour s’en servir lors d’activités en classe. On voit que cette idée fonctionne car lorsqu’un élève reçoit un caillou, il a le réflexe d’aller le ranger dans la boite à cailloux directement. Les élèves sont fiers de rapporter des cailloux.
Même des rôles de responsables trieurs ont été attribués. On remarque à la fin de la récréation que lorsque la boite à cailloux est rangée les lancers de cailloux reprennent car les outils définissant l’institutionnalisation du cadre ont été rangés. Ainsi le cadre n’est plus délimité et les élèves reprennent leurs habitudes.
La boîte à cailloux est donc un objet de médiation instauré par l’enseignante pour éviter que les élèves se les lancent dessus et se blessent. On peut donc voir qu’une institution est née. La boîte à cailloux est l’objet qui sert de médiation et qui empêche les jets de cailloux. Les lancements de cailloux n’ont plus lieux, ils ont laissé place à l’échange et au partage. Les jets de pierres ont fait naître des tensions entre les adultes et les élèves mais aussi entre les adultes eux-mêmes. La boîte à cailloux a permis de les éviter. L’enseignante propose de garder les cailloux dans une boîte, ce qui peut être vu comme la naissance d’un projet à venir.
L’institutionnalisation se définit comme étant la mise en place d’un objet de médiation pour trouver une solution à un problème. Elle passe par la mise en place de règles après concertations de l’ensemble des membres qui constituent le groupe. On peut voir qu’un projet a été mis en œuvre pour régler le problème.
Nous venons de voir que la classe est une institutionnalisation nous allons maintenant nous intéresser au climat de classe.
Le cadre de classe donne des repères
Je vais détailler ce point pour permettre de développer l’hypothèse selon laquelle une institution favorise le fait que chaque élève puisse prendre sa place dans le groupe et se construire des repères, quant à ses droits et ses devoirs.
La pédagogie institutionnelle est déterminée par un système où l’élève a des droits et des devoirs. C’est le cas avec les ceintures de comportement, chaque ceinture de couleur permet de voir le niveau de chaque élève. Il en existe pour les différentes matières d’enseignements mais aussi pourles comportements. Des critères correspondent à chaque ceinture et une fois tous les critères obtenus l’élève peut passer au niveau de ceinture suivant. Par exemple les droits accordés à un élève de ceinture blanche sont les suivants : livre à sa place, n’avoir que sa trousse sur la table,être responsable anglais, faire le travail autonome et finir le travail en cours. Il en est de même pour les apprentissages. En effet à chaque couleur de ceinture correspond une responsabilité. Ces responsabilités sont en lien avec les apprentissages mais ne figurent pas sur le panneau des ceintures. Les responsabilités permettent de travailler les difficultés de chacun. Chaque élève sait où il en est et où en sont les autres. Celui-ci peut donc faire appel à son camarade en cas d’incompréhension. De plus, chaque ceinture de comportement ouvre à des droits et des devoirs. L’enfant a donc une sorte de liberté encadrée par des repères. Ces repères permettent de faciliter la vie en communauté du groupe classe.
L’absence de coordonnées symboliques, c’est à dire de repères pour l’élève, qui ne lui permet pas de trouver sa place au sein de la classe peut générer des enfants bolides.
Les enfants bolides
Francis Imbert utilise l’expression « enfants bolides » pour parler d’élèves avec qui on ne peut avoir aucune interaction, qui peuvent paraître « aliénés ». Le mot bolide vient du mot symbole composé du préfixe sun (ensemble en grec) et du radical bal de balein (jeter en grec), ce qui donne bolide en français ou encore bolos. Le bolos est jeté quand il ne peut plus y avoir d’échange possible et la violence prend le dessus.
L’enfant bolide est donc celui qui ne trouve sa place dans aucune activité.
C’est un enfant qui est dans son monde, qui met le maître hors de lui et qu’on ne cesse de rejeter. C’est là que doit intervenir la médiation, afin de permettre à l’élève de sortir de son monde imaginaire et d’intégrer le monde du travail. Je développerai ce sujet dans ma partie pratique en vous donnant un exemple d’élève que j’ai pu observer durant mon stage en classe de grande section. L’une des solutions que l’on peut envisager avec ce genre d’élève est la mise en place de contrat avec l’élève.
Le contrat de comportement est mis en place par l’enseignante, après concertation avec l’élève à propos du comportement que celui-ci doit avoir, ainsi que des conséquences qui y sont associées.
Ce type de contrat permet à l’élève de se soucier de son comportement et de développer une autonomie. Il faut bien préciser en amont ce qui attendra l’élève en cas de non respect de ce contrat afin d’éviter toutes sorte d’ambiguïté. Les dates de négociations sont à déterminer avec l’élève. Ainsi à chaque rencontre, les attentes de l’enseignante envers l’élève seront de plus en plus exigeantes.
Il existe donc des élèves « hors la loi », mais il existe également un conseil d’élève pour discuter de leurs droits et de leurs sanctions.
Le conseil d’élève en pédagogie institutionnelle
L’article 12 de la convention internationale des Nations unies sur les Droits de l’enfant dit : « Les états parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute toutes questions l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité».
Ainsi, cet article garantit à l’enfant le droit de donner son avis sur tout les sujets l’intéressant. Ainsi l’enfant est capable de donner son avis et d’être pris en considération en fonction de son âge. De plus selon l’article 15 de la même
Convention, « les Etats parties reconnaissent les droits de l’enfant à la liberté d’association et à la liberté de réunion pacifique ». La participation des enfants dans l’élaboration de leurs droits et libertés est donc reconnue juridiquement.
Pour que les élèves puissent participer au conseil d’élève, des conditions sont nécessaires à cela : un cadre juridique et réglementaire doit être fixé, les enseignants doivent être à l’écoute et créer de vrais moments de dialogues, de vrais lieux d’expressions avec des outils adaptés comme des panneaux. Les élèves doivent investir ces lieux et l’apprentissage doit être organisé de sorte qu’ils puissent en tirer un apprentissage.
Le conseil est l’institution principale qui permet d’exercer le pouvoir collectif. Il peut prendre différentes formes, conseil coopératif, conseil bilan, conseil extraordinaire. C’est le moment où l’on décide des activités, des projets collectifs, de l’emploi du temps mais aussi du règlement et des règles de vie, qui aménagent l’exercice des droits et des libertés. Ce temps permet aussi de régler les conflits. Le conseil d’élève se déroule de manière formelle, un président et un secrétaire sont élus par l’ensemble de la classe à chaque début ou fin de conseil. À chaque conseil les règles de fonctionnement, d’organisation et de tenue des réunions sont rappelées aux élèves par le président du conseil. Ainsi le conseil est encadré par les fonctions des différents acteurs, des temps définis et du contenu. Tous ces éléments participent à l’instauration d’un cadre lors du conseil d’élève. Cela permet une circulation de la parole des élèves grâce au cadre qui est posé et tenu.
Pour que le conseil fonctionne des outils spécifiques sont nécessaires. En effet il doit y avoir une urne, composé de trois bulletins, « j’ai une idée », « j’ai un problème » pour régler un conflit avec un camarade, « félicitations » pour féliciter un camarade ou se féliciter lui même. Dans ce bulletin on trouve la date, le rédacteur, le destinataire et le message. Les bulletins « félicitations » permettent de développer la considération chez les enfants, ce qui leur donne envie d’en transmettre eux aussi par la suite. Concernant le bulletin « j’ai une idée », il permet de soumettre des projets pour la classe et d’en discuter avec le reste de la classe. Et pour finir le bulletin « j’ai un problème » permet aux élèves de parler de leur conflit.
De plus le « conseil d’élève » est mis en avant dans les programmes de 2015, plus particulièrement dans le domaine d’Education morale et civique. Il répond à un objectif d’acquisition des règles au sein de la classe, de l’école ou de l’établissement.
Plus particulièrement lorsque les élèves étudient Les droits et les devoirs : de la personne, de l’enfant, de l’élève, du citoyen. Les élèves ont des droits et devoirs, les ceintures de comportements participent à l’application de ceux-ci.
L’exemple des ceintures de comportements
Description du dispositif
Les ceintures de comportements permettent de montrer que le cadre est un système qui cerne un espace et un temps où une activité est rendue possible, afin de permettre l’apprentissage. Les ceintures de comportement sont une représentation symbolique des attitudes de chacun. À chaque couleur correspond un niveau de maîtrise de ses propres comportements. Ce système permet également aux élèves d’avoir un œil en permanence sur leur progrès. De plus leurs efforts sont récompensés par une augmentation du degré de liberté et une plus grande confiance.
À ce sujet, il faut savoir qu’une fois la ceinture obtenue, celle-ci ne peut plus être retirée. En effet ces ceintures de comportements sont attribuées lors du conseil de classe. L’élève peut en faire la demande lors du conseil, et si le conseil et l’enseignant donne l’accord alors l’attribution de la ceinture est acceptée. Ceprocessus d’attribution montre à l’élève que cela correspond à une attitude responsable de sa part dans la classe.
Ses fonctions au niveau individuel et collectif
Ce système de ceinture de comportement peut avoir des effets au niveau individuel et au niveau collectif.
Au niveau individuel, il permet à l’élève de savoir quels sont ses acquis au niveau des apprentissages. Ainsi il sait quelles sont les compétences qui lui reste à acquérir. Ce système permet également à l’élève de s’exercer à la responsabilité. De plus il permet à chaque élève de trouver sa place au sein du groupe classe.
Au niveau collectif ce système permet de responsabiliser les élèves les un par rapport aux autres. Sa fonction première est de permettre à l’élève de se construire comme un citoyen en lui donnant des droits, des devoirs, des responsabilités et des obligations. De plus le travail en groupe classe est favorisé ce qui permet à l’élève d’apprendre à travailler en groupe et à écouter l’opinion de chacun.
La médiation passe par le conseil de coopérative
La pédagogie institutionnelle considère l’école comme une micro société et elle permet d’en tirer des conséquences. En effet les élèves doivent apprendre à vivre ensemble. Et pour cela un conseil de coopérative est mis en place. C’est un moment d’expression qui permet de réguler la vie de classe. Ce conseil a lieu une fois par semaine. Dans ce conseil la place de l’enseignant est minime, il n’intervient qu’en cas de force majeure. Autrement dit ce sont les élèves qui ont en la gestion. Un élève est désigné président de séance et gère le temps. Pendant ce temps, un secrétaire désigné rempli le cahier de suivi et un autre élève est responsable des gêneurs qui leur rappelle les règles de déroulement du conseil en cas de conseil.
Ce conseil est une manière de montrer aux élèves que l’école est là pour eux.
Pour que ce conseil fonctionne, il faut que des règles strictes soient établies, un horaire précis et mode de fonctionnement ritualisé. Tout ce processus de conseil permet également de limiter les réactions impulsives des élèves en cas de conflits, car le conseil oblige l’élève à mettre en mot sa colère car celle ci perd tout son intérêtlors du conseil, elle n’a plus lieu d’être. La parole est le moyen qui permet à la classe de devenir une institution. Il convient à chacun de négocier un statut qui répond à ses propres compétences. Mais F. Oury nous parle de « médiation par le projet » qui est un support d’apprentissage relationnel qui a pour objectif principal « la communication avec autrui ».
Dans la pratique
Analyse du questionnaire
Afin de mieux comprendre pourquoi la PEMF, chez qui j’ai découvert cette pédagogie, avait mis en place la pédagogie institutionnelle, j’ai créé un questionnaire qui m’a permis de recueillir des informations précises.
L’enseignante a mis en place la pédagogie Freinet dans sa classe pour ne pas se laisser déranger par les problèmes de comportement en classe. Les dispositifs mis en place pour que cette pédagogie fonctionne sont les conseils de classes, les ceintures de comportements et les responsabilités. Les outils indispensables à cette pratique sont les ceintures de comportements et l’ordre du jour du conseil à venir en libre accès. Les élèves sont les principaux acteurs de l’élaboration de ces outils.
Concernant les ceintures de comportements chaque élève commence avec la ceinture blanche. Les droits et devoirs sont discutés par l’ensemble de la classe et à la fin de la première semaine certains élèves obtiennent la ceinture jaune. Tous les élèves vont ensuite participer à la discussion sur les droits et devoirs à intégrer par chacun pour obtenir une ceinture de rang supérieur. Au fur et à mesure des semaines, les élèves vont pouvoir obtenir des ceintures d’autres couleurs de rang plus élevé. Ainsi les règles et les sanctions sont connues de tous ce qui permet de ne pas avoir à les réexpliquer quotidiennement et donc de ne pas s’interrompre dans le travail.
Un exemple d’élève bolide
Durant mon deuxième stage d’observation et de pratique accompagnée en classe de grande section, j’ai pu observer durant une journée une élève que l’on peut qualifier d’« enfant bolide ». Voici un récit de ce que j’ai pu observer. En début de matinée, à la fin des jeux libres de l’accueil, l’élève en question refuse d’allers’asseoir au coin regroupement avec le reste de la classe et reste à l’écart. Pendant que la maîtresse donne les consignes l’élève est affalée sur la table et n’écoute pas.
La maîtresse décide de l’appeler pour montrer l’exemple du jeu en question. Mais quand elle ne l’a plus dans son champ de vision, l’enfant s’occupe à faire autre chose, ce qui amène la maîtresse à la reprendre plusieurs fois.
Au moment de faire l’activité en groupe, l’élève impose ses règles et ne respecte pas les tours. Lorsque je demande à l’élève de m’expliquer le jeu. Celle-ci me répond qu’ « il faut faire n’importe quoi ». Elle monopolise le jeu, dit qu’elle a gagné et empêche ses camarades d’aller jusqu’au bout de la partie. Quand la partie se termine, elle rejoint un autre groupe. À la fin de la partie l’enfant prend les jetons et les jette par terre. A la fin de cette activité, au moment du rassemblement l’élève n’accepte toujours pas de se joindre aux autres lors du rassemblement, et s’occupe à faire des coupes de cheveux à la stagiaire.
Au moment du déjeuner à l’heure du regroupement, l’élève en question va s’asseoir seul au coin bibliothèque et enlève ses chaussures jusqu’à ce que la maitresse lui demande de rejoindre le reste du groupe.
Ensuite, lors de la lecture, pendant que la maîtresse posait des questions de compréhension aux élèves, l’enfant tripote des étiquettes dans sa main et gesticule dans tout les sens.
Au moment de l’activité de dessin, elle refuse d’y participer jusqu’à ce que la stagiaire s’installe à côté d’elle pour l’aider dans l’activité. Cependant celle-ci finit par se lever quand même pour se balader dans toute la classe et dessiner sur le cahier de ses camarades. Après négociation, elle accepte enfin de se mettre au travail mais se met rapidement à pleurer. Tout cela oblige la maîtresse à ne s’occuper plus que d’elle au détriment du reste de la classe. En effet, elle va s’asseoir à ses côtés pour que l’enfant travaille. Malgré tout, cette dernière refusait de travailler et la maîtresse finit par abandonner l’idée.
On peut voir que cette élève n’a pas trouvé sa place au sein de la classe. De plus l’échange avec elle n’est pas possible. Cette enfant peut surtout parfois faire preuve d’agressivité en jetant tout ce qu’elle peut trouver soit sur ses camarades soit au sol.
Cet élève répond à toutes les caractéristiques d’un enfant bolide définit par Francis Imbert. En effet aucun échange n’est possible avec elle peut manifester de l’agressivité. De plus cela occupe la maîtresse qui ne peut s’intéresser au reste du groupe classe.
Comme vu précédemment, le cadre se trouve à toutes les échelles au niveau scolaire. En plus du cadre scolaire ministériel, de l’école et de la classe, on peut retrouver le cadre au niveau de la consigne.
Le cadre dans une consigne
Les caractéristiques d’une consigne
La consigne est « une instruction formelle donnée à quelqu’un qui est chargé de l’exécuter. »
Une tâche à effectuer peut être individuelle ou collective. Les consignes peuvent être énoncées directement à chaque groupe par l’enseignant. Énoncer collectivement les consignes à chaque groupe n’aide pas à maintenir l’attention de tous les élèves.
Souvent, l’enseignant demande la reformulation de cette consigne à un élève pour bien l’ancrer dans la mémoire, mais il peut également demander à un autre élève un exemple de réalisation de cette tâche. Selon Michel Brossard les élèves auraient du mal à se repérer dans « l’univers social des tâches scolaires. ». La multifonctionnalité que demande la consigne, c’est à dire résoudre le problème ainsi que comprendre la consigne, est souvent difficile à être géré par l’élève. D’où le rapprochement avec le cadre qui impose des limites et qui à l’intérieur d’un espace délimité autorise une activité de liberté. En effet les actions demandées aux élèves sont précises et formelles. Les élèves doivent bien les suivre, pour répondre aux instructions demandées.
CONCLUSION
Pour conclure nous pouvons voir, que l’institution est une sorte d’emboitement d’institutions, qui ont une influence directe sur la gestion de classe.
On retrouve en premier lieu le cadre institutionnel défini au niveau national par le ministère de l’Éducation nationale par l’intermédiaire de décrets, d’arrêtés et de circulaires. Ensuite vient le cadre au niveau de l’école, avec le règlement intérieur voté en conseil d’école après échange entre le personnel de l’école et les représentants des parents d’élève. Puis au niveau de la classe, l’institutionnalisation intervient avec la mise en place de processus comme les ceintures de comportements, les conseils d’élèves. Et pour finir nous pouvons voir que le cadre intervient même au niveau des consignes. Tous ces éléments dépendent les uns des autres et participent au bon fonctionnement de la classe ainsi à l’apprentissage des élèves.
Nous avons pu démontrer que le cadre est à la fois un système qui pose des limites et des contraintes et qui cerne un espace et un temps où une activité est rendue possible, notamment par la mise en place de dispositifs. Par tout ces processus il autorise des apprentissages. Le cadre interdit des comportements mais autorise également une activité de l’élève, ce qui favorise son entrée dans l’apprentissage.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. LE CADRE SCOLAIRE AU NIVEAU MINISTERIEL
II. LE CADRE DE L’ECOLE
2.1. LE REGLEMENT INTERIEUR
2.2. L’IMPACT DES REGLES DE L’ECOLE SUR LA CLASSE
III. LE CADRE DANS LA CLASSE
3.1. LE CLIMAT DE CLASSE : DES EFFETS DIRECTS SUR LE CADRE DE CLASSE
3.2. LES PUNITIONS ET SANCTIONS : UNE SOLUTION POUR GERER LE CADRE DE LA CLASSE ?
3.3. LES PRATIQUES INSTITUTIONNELLES : QUELLE EST LA PLACE DE L’ENSEIGNANT ET
DE L’ELEVE EN PEDAGOGIE INSTITUTIONNELLE ?
3.3.1. L’ENSEIGNANT COMME FIGURE D’AUTORITE
3.3.2 L’ENSEIGNANT EN POSITION STATUTAIRE
3.3.3 L’ECOLE AUTO-CASERNE : DES CONSEQUENCES SUR LES PRATIQUES PEDAGOGIQUES
3.4. L’INSTITUTION DANS LA CLASSE
3.4.1. LE CADRE DE CLASSE DONNE DES REPERES
3.4.2. LES ENFANTS BOLIDES
3.4.3. LE CONSEIL D’ELEVE EN PEDAGOGIE INSTITUTIONNELLE
3.5. L’EXEMPLE DES CEINTURES DE COMPORTEMENTS
3.5.1. DESCRIPTION DU DISPOSITIF
3.5.2. SES FONCTIONS AU NIVEAU INDIVIDUEL ET COLLECTIF
3.5.3. LA MEDIATION PASSE PAR LE CONSEIL DE COOPERATIVE
IV. DANS LA PRATIQUE
4.1. ANALYSE DU QUESTIONNAIRE
4.2. LE DISPOSITIF DES CEINTURES MIS EN PLACE DANS UNE CLASSE DE CM1
4.3. UN EXEMPLE D’ELEVE BOLIDE
V. LE CADRE DANS UNE CONSIGNE
5.1. LES CARACTERISTIQUES D’UNE CONSIGNE
5.2. EXEMPLE DE SITUATION LORS D’UN APP
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
RESUME
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