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Les sols sur les versants
Les différents types de sol que l’on rencontre sur les versants sont :
-les sols ferrallitiques jaunes de bas niveau couvrant près de 800 ha et se trouvant dans les zones en légère surévaluation par rapport au niveau moyen de la vallée ;
-les sols à gley et à pseudogley très pauvres en élément basique ;
-les sols peu évolués micacés dont la réserve de matière organique est très importante que celui du précédent ;
-les sols peu évolués sableux occupant de très faibles surfaces. (FAO, Tananarive 1971).
Les sols dans les bas-fonds
Ce sont les sols organiques tourbeux caractérisés par une quantité élevée d’azote par rapport au phosphore et par des insuffisances des éléments minéraux. (Equipe Mavasoa, 2009). Ils occupent une vaste surface dans la vallée avec 1900 ha (RASOLOFAMANA Flavien Guy, 18 novembre 2011).
Les sols dans la partie sommitale des collines
Ce sont des sols ferralitiques qui se trouvent essentiellement sur le socle cristallin et sur les épanchements volcaniques (BOURGEAT (F) et AUBERT (G), OROSTOM, Tananarive 1971). La région Alaotra Mangoro fait partie du socle précambrien malgache (Monographie d’Ambatondrazaka. 2003), donc riche en sols ferralitiques.
Les sols sont peu épais de couleur ocre ou rouge jaune en position sommitale. Le lessivage par les eaux de pluie en est la cause et on y observe parfois des pseudo-concrétions rendant difficile la mise en valeur agricole (BOURGEAT (F) et AUBERT (G), idem).
Des gneiss à pyroxènes et des pyroxènites existent dans la partie Nord-Ouest de notre zone d’étude donnant naissance à des sols jaunes rougeâtre. En outre, les granites intrusifs affleurent les alentours de Fierenana qui donnent des sols peu épais ou même des lithosols (ZEBROWSKI (C), 1967).
Les sols sous forêt naturelle de la partie orientale de cette localité sont peu profonds, quelques minéraux peu altérés apparaissent vers 1,50m (RAKOTOMANGA(M) mémoire de CAPEN, 1998). Quant à leurs profils, ce sont des sols beiges et des sols jaunes tachetés (ZEBROWSKI (C), 1967).
La carte n°2 montre la pédologie de la commune rurale de Fierenana.
Le milieu écologique
Végétation
La commune rurale de Fierenana est considérée comme grenier à riz à Madagascar et berceau de la nature. En effet cette zone est constituée de plusieurs zones agricoles (rizières, champs de cultures). Mais on y observe également des forêts naturelles. Par ailleurs, les forêts de reboisement et les savanes herbeuses ou savanes arborées font aussi partie des différents types de végétation que contient cette localité (Equipe Mavasoa, 2009).
Les forêts naturelles
Sur la chaîne montagneuse d’Anjanaharibe qui se trouve sur la partie orientale de la commune rurale de Fierenana, on y trouve des forêts naturelles denses humides sempervirentes avec présence sporadique qui la couvrent mais aussi des forêts de montagnes et des forêts rupicoles. Elles sont sous des conditions particulières (Equipe Mavasoa, 2009).
Cette zone qui est couverte de forêts naturelles sera incluse dans la nouvelle aire protégée du corridor forestier d’Ankeniheny-Zahamena. Pourtant, dans le Fokotany d’Ankailava, une superficie assez importante de cette zone forestière est privée et qui fait l’objet de litige entre le propriétaire privé et la population locale (Equipe Mavasoa, 2009).
Les forêts de reboisement
Malgré la promotion de plantation de Ravintsara, scientifiquement appelé ‘Cinnamum Camphore’, c’est l’espèce Eucalyptus qui constitue la première préoccupation des paysans en reboisement. Dans le but de l’auto-suffisance en bois (énergie, construction, etc.), les paysans ont réalisé annuellement des reboisements aux alentours des villages, des axes routiers et des zones plus accessibles. Ainsi, la superficie totale couverte par ce type de forêt au niveau de la commune est de l’ordre de 1 872 ha.
Les plantations d’eucalyptus restent plus ou moins bien conservées à cause de l’enclavement de la zone. Outre, la faible consommation locale en bois énergie, les productions de bois de construction forment la principale valorisation de ces ressources forestières (Equipe Mavasoa, 2009).
Les savanes herbeuses et/ou savanes arborées
Les savanes herbeuse et/ou savanes arborées dominent en grande partie dans la commune rurale de Fierenana. Cet espace est généralement une zone de pâturage pour l’élevage de bovins en saison pluvieuse. En saison sèche, le Centella asiatica (Talapetraka) se développe annuellement sur les savanes herbeuses et les rizières (Equipe Mavasoa, 2009).
Faune
« Fierenana berceau de la nature et grenier du riz » telle est la vision de la commune, voire de la région Alaotra Mangoro. Cette vision est convenue à la réalité de la zone puisque Fierenana possède de nombreuses espèces endémiques (quelques exemples au tableau 3). Compte tenu de cette potentialité écologique, elle a été le lieu de collecte des animaux vivants destinés à l’exportation depuis quelques décennies (Equipe Mavasoa, 2009).
Riziculture
La saison pluvieuse chaude et humide sont propices au développement de la riziculture. La riziculture inondée reste une activité prépondérante dans cette localité car elle est pratiquée par tous les paysans. Le riz reste la principale culture et nourrit la majorité de la population.
Techniquement parlant, la riziculture de la zone se subdivise en quatre grandes catégories.
– La riziculture intensive : elle est souvent appliquée par les migrants et permet d’avoir un meilleur rendement variant par moyenne, de cinq tonnes à huit tonnes par hectare.
– La riziculture améliorée : c’est la technique la plus vulgarisée dans cette zone car elle est pratiquée par 45% des agriculteurs. On peut avoir un rendement moyen de trois à quatre tonnes par hectare avec ce type de riziculture.
– La riziculture traditionnelle : les ménages disposant encore de vastes terrains agricoles ont adopté ce type de riziculture. 20% des agricultures appliquent cette technique pour un rendement n’excédant pas les deux tonnes à l’hectare.
– La riziculture ‘semi directe’ : c’est une technique qui se fait de manière archaïque. Près de 34% des riziculteurs travaillent encore avec cette technique.
Culture de contre saison
Pour faire face aux problèmes économiques locaux, les paysans de la zone commencent à pratiquer la culture de contre saison. Ce dernier est actuellement devenu une activité complémentaire pour la population : les gens ont débuté à l’heure actuelle à la pratique de culture de pomme de terre, de haricot, de carotte et de petit pois. Mais pour la commune rurale de Fierenana, les problèmes de débouchés constituent un handicap empêchant le développement de cette activité agricole en pleine expansion.
Elevage
A l’instar de la plupart de zones rurales à Madagascar, l’élevage de bovins dans la commune rurale de Fierenana va de pair avec l’agriculture.
Ainsi, les agriculteurs de cette localité utilisent une partie de leur troupeau pour servir dans les activités agricoles. On peut donc y observer deux piliers de l’économie rurale malgré le fait que l’élevage a un caractère extensif.
L’élevage tient aussi une place socio-économique et culturelle très importante. L’élevage de bovins est une forme de thésaurisation pour les paysans. Traditionnellement il joue un très grand rôle dans le domaine socio-culturel. Presque tous les rites traditionnels du village tels que « Tsikafara », le « Fora zaza » et l’exhumation nécessitent toujours des zébus.
D’après le recensement effectué lors des enquêtes auprès de la dite commune en 2008, cette zone a au total un effectif de bovidés de 3695 têtes qui se répartissent dans les dix Fokotany, soit en moyenne trois cent soixante-neuf têtes par Fokotany.
Au niveau de l’ensemble de la commune, certains ménages possèdent des petites porcheries artisanales. On compte environ cent soixante-quinze têtes de porcs dans cette localité (recensement effectué lors des enquêtes Fokotany en 2008).
Enfin, un élevage que chaque ménage exerce et qui tient aussi une place importante dans le domaine socio-économique est l’aviculture traditionnelle. L’aviculture de Fierenana rassemble l’élevage de poules, de dindes, d’oies et de canards pour leur viande et leurs œufs. Il y a environ 24 241 têtes de volaille toutes espèces confondues. (Equipe Mavasoa, 2009).
Coutumes
Comme la plupart des régions de Madagascar, le respect de la tradition et des ancêtres tient encore une place non négligeable dans la vie socio-culturelle de la population de la commune rurale de Fierenana. Les quelques exemples de ses coutumes sont le « fadin-tany »,
« fadin-drazana », le « Tsiakafara », le « fora zaza » et la « danse folklorique ». (Equipe Mavasoa, 2009).
Causes de dégradation de la végétation
Des forêts naturelles menacées : Exploitation forestière et chasse
A Madagascar, comme dans tous les autres pays, ce n’est autre que l’action humaine envers la nature qui est le facteur drastique de destruction de la forêt. Elle se manifeste par l’exploitation abusive de la forêt. En général, il y a deux types d’exploitants. D’abord les exploitants légaux et en suite les exploitants illégaux.
Il y avait soixante-cinq exploitants en 2003 (RAHARISON (A) , mémoire de maitrise, 2003) et deux seulement sont légaux. Ce nombre ne cesse d’augmenter au cours de l’année.
A part ceux qui exploitent les forêts de reboisement qui sont les peuplements d’eucalyptus, de groupes privés du feu RAVONJIARIVELO exploitent les forêts naturelles. Ce domaine s’étale dans les Fokotany Sahanomana, Ambohitromby et Ampatakana. Ces opérateurs sont des descendants de la personne nommée ci-dessous. Ils exploitent au total 1260ha.
Les forêts naturelles de la commune rurale de Firenana possèdent une grande richesse faunistique et floristique. Les plus célèbres des espèces arborées sont le voamboana (Dalbergia madagascariensis), varongy (Ocoteacymosa), kijy (Symphoria), ramy (Canarium madagascariensis), zahana (Phyllarthron madagascariensis), valanirana (Nuxia Capita), vakoana (Pandanus sp), orchidée, hazomanitra (Agatophylle aromatique) (RASOLOMANA Flavien Guy, 18 novembre 2011). En ce qui concerne la faune, des espèces rares comme les Prelemur sinus, Rouserus madagascariensis, des espèces menacées ou protégées comme les Lémuriens (Aye Aye, Eulemur fulvus), Indriidou (Indri Indri : Babakoto) et des espèces utiles comme les crustacées (crabes) y sont rencontrées (ONG Torolalana, 2008).
Il est à noter que la chasse est ouverte pendant les mois de novembre et décembre. On peut citer comme produits de chasse le miel, l’anguille, les crabes, les poissons, le varika auxquels s’ajoute la cueillette de « l’ovitriala » (RAHARISON (A), idem). Malheureusement il est fort probable que d’autres espèces protégées soient victimes de cette chasse.
Déficience du reboisement
Beaucoup de personnes ignorent encore l’importance du reboisement. Par la déforestation, la couverture en forêt naturelle a grandement diminué. Le compactage et l’érosion des sols, la réduction des débits des rivières, l’augmentation des crues et des dépôts des sédiments, l’ensablement des infrastructures et l’eutrophisation des rivières en sont les conséquences de la déforestation (BRAND(J) et all « Etude d’impact de la déforestation sur la riziculture irriguée, cas des petits bassins versants de Maroantsetra, nord-est de Madagascar, 2002). Des lavaka se forment également.
Aggravation saisonnière des feux de brousse
Même si les pratiques du feu de brousse sont strictement interdites à Madagascar, beaucoup de forêts naturelles et des forêts de reboisements en sont encore victimes surtout dans la période dite rouge aux mois de septembre et octobre) (RASOLOMANA Flavien Guy : « Les difficultés de développement économique de la commune rurale Fierenana, district de Moramanga, 18 novembre 2011). L’origine des feux peut-être des feux non contrôlés qui sont créés par les habitants eux-mêmes ou dès fois des feux pour des motifs politique ou criminel.
Pour le cas de Fierenana, 40% des chefs fokontany enquêtés disent que des feux de brousse surviennent quelque fois dans leur fokontany, mais les auteurs ne sont jamais rattrapés. La superficie brûlée à Fierenana n’a pas pu être donnée puisque les responsables au sein de la commune ne les ont pas encore évaluées.
Tradition de l’agriculture sur brûlis
Pour les Malgaches, c’est une culture ancestrale dans le sens où « tavy » représente en quelque sorte : « un cadre privilégié où se réalise le dialogue avec les ancêtres » (PFUND (J.L), Thèse EPFZ n°13 966 Zurich, 2000). Cette technique traditionnelle n’a besoin d’aucun matériel spécifique et facilite alors les tâches des paysans et ceci les incite toujours à la pratiquer. Mais la terre est de moins en moins productive et le rendement est toujours très faible. Cette opération se fait entre le 15 août et le 15 novembre (RABEARIMANANA (L), 1988), une période où il y a le minimum de pluie. L’accroissement des besoins en terre et en produits vivriers rend de plus en plus intense le degré de la dégradation des forêts primaires (BRAND(J) et all, 2002).
MATERIELS ET METHODES
Les données utilisées : des images Landsat 7 et 8
Nous avons utilisé deux images satellites à deux dates différentes. Le choix d’utiliser en même temps le Landsat 7 et le Landsat 8 est le fait que Landsat 8 n’est opérationnel que depuis février 2013 alors que Landsat 7 l’est déjà depuis avril 1999. Les images de Landsat 8 de Path 158 et de Row 073, qui est notre zone d’étude, datant de 2017 et de 2018 présentent beaucoup de nuages et ceci peut fausser les interprétations et donc les résultats. Alors que pour une étude diachronique on a besoin de deux images de cinq ans d’écart au moins. D’où la nécessité d’utiliser ces deux images de capteurs différentes.
Caractéristiques des deux images
La première image que nous avons choisie est l’image de l’année 2000 acquise par le satellite Landsat 7 le 19 avril 2000 (LE07_158073_20000419_20170212_01_T1.tar) et la seconde est celle de 2015 prise par le satellite Landsat 8 le 12 septembre 2015 (LC08_L1TP_158073_20150912_20170404_01_T1.tar). Ces images sont obtenues sur le site d’USGS earthexplorer et projetées dans le système WGS 84/UTM 38. Dans le tableau n°8, nous pouvons distinguer la différence entre Landsat 7 et Landsat 8.
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Table des matières
PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
I.1 Situation géographique et administrative
I.2 Le milieu physique
I.2.1 Géologie
I.2.2 Sol
I.2.2.1 Les sols sur les versants
I.2.2.2 Les sols dans les bas-fonds
I.2.2.3 Les sols dans les parties sommitales des collines
I.2.3 Relief
I.2.4 Climat
I.2.5 Hydrographie
I.3 Le milieu écologique
I.3.1 Végétation
I.3.2 Les forêts naturelles
I.3.3 Les forêts de reboisement
I.3.4 Les savanes herbeuses et/ ou savanes arborées
I.3.5 Faune
I.4 Le milieu humain
I.4.1 Groupe ethnique
I.4.2 Répartition spatiale de la population
I.5 Aspects socio-économiques et culturels
I.5.1 Education
I.5.2 Santé publique
I.5.3 Agriculture
I.5.3.1 Riziculture
I.5.3.2 Culture de contre saison
I.5.3.3 Elevage
I.5.4 Coutumes
I.6 Causes de dégradation de la forêt
I.6.1 Des forêts naturelles menacées : Exploitation forestière et chasse
I.6.2 Déficience du reboisement
I.6.3 Aggravation saisonnière des feux de brousse
I.6.4 Tradition de l’agriculture sur brûlis
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
II.1 Données utilisées
II.2 Caractéristiques des deux images
II.3 Les outils
II.3.1 Sur terrain
II.3.2 Les logiciels
II.3.3 Base de données 500
II.3.4 Les outils d’analyses
II.3.4.1 La télédétection
II.3.4.1.1 Définition
II.3.4.1.2 Méthodes de télédétection
II.3.4.1.3 Processus de la télédétection
II.3.4.1.4 Les propriétés physiques du rayonnement électromagnétique
II.3.4.1.5 Les propriétés physiques des ondes électromagnétiques
II.3.4.1.6 Comportements spectraux des objets
II.3.4.1.7 Objectifs et utilisation de la télédétection
II.3.4.2 Le système d’information géographique
II.3.4.2.1 Définition
II.3.4.2.2 Mode de représentation de SIG
II.4 Etude diachronique
II.5 Méthodologie de traitement d’image
II.5.1 Les prétraitements
II.5.1.1 Les corrections
II.5.1.2 Empilement des bandes ou couches (Layer stacking)
II.5.1.3 Extraction de la zone d’étude à partir d’un masque (Shapefile)
II.5.1.4 Etalement du contraste
II.5.1.5 La composition colorée
II.5.1.6 L’indice de végétation par différence normalisé normalisé
II.5.2 Classification des images
II.5.2.1 La classification non supervisée
II.5.2.2 La classification supervisée
II.5.2.3 La classification supervisée sous le module Maximum de vraisemblance (Maximum Likelihood) dit aussi convergence maximum.
II.5.2.4 Validation des classes
II.5.2.4.1 Matrice de confusion
II.5.2.4.2 Indice de KAPPA
II.5.2.4.3 Cartographie de l’occupation du sol par classification
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATION
III.1. Caractérisation de la classification
III.1.1 Différenciation des classes (l’indice de séparabilité)
III.1.2 Nature des classes
III.1.3 Aspects cartographiques
III.1.4 Aspects quantitatifs et analytiques
III.2 Synthèse du contexte de l’étude
III.3 Recommandations et perspectives
III.3.1 Recommandations
III.3.2 Perspectives
CONCLUSION
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