Les projets interdisciplinaires, des configurations a l’origine de la reiteration de l’ideologie du progres ? 

Le triomphe de l’idéologie du progrès des Lumières aux Trente

Glorieuses : un rapport aux connaissances en mouvement

Deux ouvrages vont grandement guider l’élaboration de ces lignes : Le progrès en procès de Daniel Boy, pour la généalogie détaillée de l’idée de progrès qui y est faite,et L’invention de la communication d’Armand Mattelart, pour l’analyse complète des filiations entre progrès et communication, notamment dans la première partie : « La société du flux ». Nous allons ainsi voir que l’idéologie du progrès entretient un lien étroit avec la naissance de la communication et que, pour citer Armand Mattelart, « l’avènement de la communication comme projet et mise en œuvre de la raison s’inscrit dans le droit fil de cet idéal de la perfectibilité des sociétés humaines » (Mattelart, 2011, p.15).

Une société perfectible

Dans l’ouvrage Les masques de la convergence (sur lequel nous reviendrons plus tard), Jean Caune met en lumière « une conception scientiste du progrès qui articule mécaniquement progrès scientifique et progrès social » se présentant comme « une transposition anhistorique de l’esprit des Lumières ». Cette articulation ‘’mécanique’’ entre progrès scientifique et progrès social ne semble pourtant pas aller de soi et mérite d’être questionnée, ce que ne manque pas de faire Jean Caune dans la suite du chapitre. L’idée est ici de saisir comment le progrès scientifique a petit à petit été associé à l’idée de progrès des sociétés.

L’héritage de la philosophie des Lumières

La philosophie des lumières, célèbre pour son engagement contre l’irrationnel et l’obscurantisme à la fin du XVIIe puis au XVIIIe siècle, a été l’un des premiers courants de pensée à amener l’idée de progrès du monde dans la sphère intellectuelle, ou du moins à trouver un écho dans le reste de la société. Convaincus que « le développement de la connaissance scientifique allait transformer la nature et peut-être améliorer l’homme lui-même » (Boy, p.11), les philosophes des lumières ont ainsi forgé les prémices de ce qui allait devenir l’idéologie du progrès. C’est néanmoins Francis Bacon, scientifique et philosophe anglais, qui esquissa avant eux les premiers traits du progrès scientifique dans l’œuvre majeure Novum Organum, parue en 1621. Armand Mattelart présente les travaux de Bacon comme un « plaidoyer pour une théorie du progrès scientifique, et du progrès tout court par la science. Une science fondée sur les expériences et l’observation qui soit à même d’inventer les moyens de ‘’nous rendre meilleurs et plus heureux’’ et de ‘’rendre la vie humaine plus douce’’ » (Mattelart, p.29). Considérées comme pionnières, les idées de Bacon sur le progrès seront alors reprises par les philosophes des Lumières qui postuleront « une évolution dans le sens positif des sociétés humaines : progrès intellectuel, économique, technique, social et moral vont de pair et contribuent à donner un sens à l’histoire et une raison au développement » (Boy, p.14). Cette idée de progrès des sociétés se retrouvera tout particulièrement dans le discours de Turgot « Tableau philosophique des progrès successifs de l’esprit humain », prononcé en 1750 en latin. De son point de vue d’homme politique et d’économiste, Turgot dressera la première ‘’théorie des étapes’’ du progrès en soulignant la perfectibilité de l’être humain en tant que qualité distinctive : « Les hommes deviendraient continuellement meilleurs, à mesure qu’ils seraient plus éclairés ». Condorcet reprendra par la suite les thèses de Turgot sur la perfectibilité de l’être humain et des sociétés dans son ouvrage « Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain », publié à titre posthume en 1795. Il mettra notamment l’accent sur le principe d’égalité au sein des peuples, sur le fait que selon lui les inégalités sociales et naturelles ne peuvent que se réduire en même temps que le progrès croît. Finalement, les discours tenus par des figures politiques telles que Turgot et Condorcet participeront à l’établissement d’une « croyance en l’infinitude du progrès », où la Révolution française s’érige comme une incarnation majeure de l’idée d’une société perfectible. Néanmoins cette première victoire idéologique à la fin du XVIIIe siècle ne suffira pas à assoir la domination de la doctrine progressiste. Comme le souligne Daniel Boy, c’est dans la« matérialisation des idées du progrès que vont s’enraciner les idéologies du progrès » (Boy, p.18). L’auteur continue : « La naissance et l’affirmation de la première révolution industrielle, celle de la machine à vapeur, vont venir concrétiser les prédictions optimistes des philosophes du siècle des Lumières. L’idée du progrès trouve sa justification dans la hausse globale du niveau de vie et dans l’accès progressif des classes moyennes puis des classes populaires aux produits du progrès industriel » (Boy, p.18)
Derrière cette transformation des modes de vie amenée par le progrès, preuve concrète des bienfaits du progrès, les sciences et la technique développent également tout un imaginaire, un « spectacle de la science », qui contribue fortement à l’adhésion à une idéologie du progrès scientifique. L’activité scientifique est mise en public par le biais de la presse et des expositions universelles, dont la popularité laisse entrevoir l’engouement créé autour des sciences. Aux XVIII e et XIXe siècles, « le spectacle des découvertes scientifiques quitte le secret des cabinets de curiosités » des aristocrates pour rejoindre la scène publique » (Boy, p.19). Dans son ouvrage La communication scientifique publique (sur lequel nous reviendrons dans le chapitre 3), Pierre Fayard souligne la fonction de célébration, de « spectacle de valeurs consensuelles » de la science:
« Les discours relevant de cette dominante [la célébration] exposent les prouesses de la science et des technologies, et s’adresse à l’émotion. Le grand public, convié à ce spectacle, ne dispose d’aucune prise sur ces contenus, émanant d’espaces étrangers à sa vie quotidienne. La science s’y déploie comme souveraine et positive. Elle repousse sans cesse les frontières de l’inconnu, et développe les capacités des hommes à produire des connaissances nouvelles. » (Fayard, p.116).
Au regard de cette « communion quasi hypnotique » pour reprendre les termes de Fayard, on peut s’interroger sur les fondements rationnels de ces imaginaires et donc, plus largement, de l’idéologie du progrès scientifique. Dans quelle mesure une idéologie se basant en partie sur des valeurs émotionnelles de fascination peut-elle perdurer dans le temps ? Loin de nous’idée d’affirmer que l’émotion ne peut participer à la construction d’une idéologie, cependant le fait que l’idéologie du progrès scientifique se soit généralisée en partie sur l’axe d’une dimension mystique peut laisser présager certaines faiblesses au moment d’un usage public de la raison.Néanmoins, nous nous contenterons de remarquer jusque-là que l’idéologie du progrès connaîtra un succès retentissant en politique, avec pour symbole la république triomphante de Gambetta qui« se fonde sur la valorisation de l’idée de progrès, sur la conviction que la raison viendra à bout de l’ignorance, sur l’assurance d’une victoire matérielle de la science et de la technique » (Boy, p.28).

La faillite progressive de l’idéologie du progrès au XXe siècle

Avant le passage au XXe siècle, l’idée de progrès n’aura finalement été que très peu critiquée. Durant la période des Lumière, seule la pensée de Rousseau dénote quelque peu de l’idéologie dominante. Pour le philosophe, « le progrès des sciences va à l’encontre de celui des mœurs », il « incite à aimer le luxe ». L’Église, de son côté, aura également tenté de s’opposer à cette frénésie du changement, mais ne parviendra pas à faire entendre une critique rationnelle du progrès, campant sur des idéaux monarchiques trop prégnants.
« Cette crispation de l’Église sur des positions de plus en plus intenables renforce paradoxalement les idéologies du progrès. D’une certaine façon, l’Église et par là même les idéologies de l’ordre ne construisent pas une critique raisonnée de l’idée de progrès. Elles maintiennent des positions de principe qui se révèlent chaque jour plus indéfendables au regard du simple bon sens. Face à un adversaire qui combat le dos au mur, les tenants de l’idée de progrès n’ont guère de mal à triompher. […+ L’Église ne fournit pas aux catholiques les moyens idéologiques de répondre efficacement aux défis du modernisme triomphant » (Boy, p.26). Finalement, le seul courant ayant fourni des éléments de critique construite, via le principe de publicité, se trouve être le Romantisme. Ce courant de pensée, dont les auteurs Michael Löwy et Robert Sayrene ne sauraient réduire l’influence culturelle à un simple mouvement littéraire, va pointer du doigt un monde désenchanté et dominé par les équations du capitalisme. Cette vision d’un monde devenu « froid » va apparaître, avec le recul, comme un des pionniers de la pensée postmoderne. C’est précisément sur cette pensée postmoderne, qui va introduire la principale crise del’idéologie du progrès, que ce chapitre est construit. Sans chercher à établir des liens de causalité qui relèveraient sans doute d’une approche trop déterministe, on se propose de présenter le rapport entre progrès et postmodernité en trois étapes : le contexte épistémologique, le développement de la pensée postmoderne et enfin la réponse des pouvoirs publics à travers la communicationscientifique.

La communication en réponse a la crise du progrès ?

Ces deux premiers chapitres nous ont permis de mieux saisir le contexte dans lequel le progrès s’est construit en tant qu’idéologie. Cette dernière a connu, au moins dans les discours, une forte crise au milieu des années soixante-dix, généralisée sous le terme de postmodernité. L’objectif est ici de comprendre quelle a été la réponse des pouvoirs publics à cette crise idéologique, comment les acteurs sociaux, impactés par cette perte de légitimité de la science, ont formulé une réponse aux critiques postmodernes. La communication, impliquée au fondement de l’idéologie du progrès, va jouer un rôle important dans sa réitération.

La science en débat, le progrès dans sa dimension discursive

Après cette tentative de présenter l’idée de progrès sous différents angles (sociohistorique, socioéconomique, épistémologique), ce qui nous a permet de mieux comprendre dans quel contexte l’idéologie du progrès s’est construite au fil du temps, nous allons approcher la notion dans sa dimension discursive. Si la distinction entre ‘’progrès’’ et ‘’idée de progrès’’ a déjà effectuée, il semble important d’opérer une deuxième différenciation sémantique : l’idée de progrès peut être appréhendée dans sa ‘’concrétisation’’ sociale (comme nous l’avons fait jusqu’à présent), mais elle peut également être analysée dans sa matérialité linguistique : le progrès est alors avant tout un objet de discours, un acte de langage.
Ces deux conceptions ne sont pas pour autant étrangères l’une à l’autre. En développant le concept d’acte de langage, le philosophe John L. Austin va être un des premiers à penser les bases de la d’une théorie de la performativité des discours : il y a interaction entre la matérialité linguistique et la réalité sociale. Dans Quand dire c’est faire , l’auteur va démontrer que certains énoncés peuvent entrainer une action. « Un énoncé performatif est un énoncé qui revient à faire quelque chose par le fait de son énonciation dans certaines conditions. L’énoncé, alors, ne décrit pas une action, mais il la réalise » . Plutôt que de développer ici cette théorie en détails , qui va plus tard être reprise par John Searle, nous allons plutôt fonder notre raisonnement à partir du postulat d’Austin, qui peut désormais apparaître comme trivial : les discours peuvent produire certains effets dans le corps social. Dès lors, un certain nombre d’enjeux relatifs à la circulation des discours, d’ordre plus infocommunicationnel, se dégagent. Nous nous sommes jusque-là cantonnés à des discours provenant -bien que l’on s’appuie sur une littérature scientifique – essentiellement d’intellectuels ayant marqué leur époque. Pour élargir notre démarche archéologique de l’idée de progrès, et peut-être relativiser nos propos sans doute trop déterministes (la crise se généralise-t-elle vraiment à l’ensemble des discours ?), il semble intéressant d’apporter quelques éléments empiriques sur la circulation des discours relatifs au progrès dans des espaces publics donnés. Ainsi, on essayera d’élargir notre début d’archéologie du progrès à une étude des espaces publics.

L’idée de progrès matérialisée par la circulation de formules dans l’espace public 

Avant de nous pencher sur la circulation des discours en eux-mêmes, que nous analyserons par le biais de la notion de formule développée par Alice Krieg-Planque, il semble important de déterminer le cadre dans lequel ces discours sont susceptibles de circuler. Relevant de débats et de postures réflexives sur la place de la science dans la société, ces derniers semblent prendre place dans un espace public scientifique. Nous allons voir que la considération d’un espace partiel comme celui-ci n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes.
L’espace public scientifique en question « On s’accorde à reconnaître qu’autour des sciences, de la production des connaissances scientifiques comme de leur diffusion et de leur valorisation, s’organise de longue date un espace partiel de débat que l’on qualifie sans peine d’espace public ; des opinions s’y expriment, s’y confrontent, et parfois les argumentations prennent facilement la forme de polémiques » (Miège, 2005, p.125).
Derrière cet accord de principe présenté par Miège dans son chapitre « L’espace public scientifique sociétal : ô combien problématique» tiré de l’ouvrage La publicisation de la science, qui va nous servir d’ouvrage-référence pour cette sous-partie, se cache une réalité sociale qui tend à questionner l’existence d’un potentiel espace public scientifique. Celui-ci semble aller de soi dans les sociétés contemporaines, « il serait même l’une des formes les plus avancées de l’espace public » (Miège, 2005, p.126). En outre, il répond parfaitement aux thèses contemporaines sur l’Espace public qui, partant de sa conceptualisation habermassienne, prévoient un espace public fragmenté, asymétrique, et qui semble « de plus en plus se complexifier en relation étroite avec les stratifications sociales et culturelles et les changements sociétaux ».
Face à ces constatations trop peu précises, il nous faut déconstruire un peu plus la notion afin de mieux comprendre dans quel cadre les débats sur la science se réalisent. Pour Miège, on ne peut seulement dire à ce niveau de généralité que « les connaissances scientifiques circulent de plus en plus et que les moyens de communication désormais employés facilitent les échanges » (Miège, 2005, p.126). Ces évidences sur la constitution d’un espace public scientifique sont donc à relayer au rang du mythe, ou du moins sont à questionner en profondeur. C’est dans cette perspective que Bernard Miège entend « mettre en doute l’idée qu’il y a une correspondance directe (linéaire et déterminée) entre le développement de la communication affectée à la diffusion des sciences et l’extension de l’espace public scientifique » (Miège, 2005, p.126

Effets de cadrage et conditions de débats dans les articles du journal Le Monde : une analyse quantitative

Pour cette première partie, nous allons en grande partie reproduire l’analyse quantitative proposée par Patrick Charaudeau dans l’ouvrage collectif La médiatisation de la science , qui lui a permis de montrer comment les questions du clônage, des OGM et des manipulations génétiques sont traitées dans les médias. Bien que notre étude traite plutôt de la circulation de formules dans l’espace public et non pas de questions thématiques, la manière dont Charaudeau présente son analyse de discours quantitative nous paraît pertinente. Celle-ci se base sur le repérage de trois aspects principaux des discours médiatiques : le type de texte (annonce racontée, annonce commentée, interview, point de vue, reportage), le type de locuteur (chercheur, journaliste spécialisé, journaliste d’information générale, homme politique, institution, citoyen) et le domaine scénique (scientifique, éthique, politique, juridique, social, économique). Ce dernier point, qui s’apparente à un registre de discours, correspond au « cadre de questionnement dans lequel apparaît l’information, qui elle-même fait l’objet d’une problématisation ». Identifier le domaine scénique des articles de notre corpus va ainsi nous permettre de comprendre dans quel cadre les formules circulent, suivant quel registre celles-ci font écho aux réflexions sur la place des sciences dans la société. Ces questions parviennent-elles à émerger sur la scène politique ? Sont-elles investies par des acteurs politiques ? Cet angle d’approche nous permettra de questionner le constat effectué par Bernard Miège et Isabelle Pailliart sur la teneur d’un véritable débat politique sur ces questions.

Stratégies argumentatives, performativité des discours et dimension polémique des formules : une analyse qualitative des articles du journal Le Monde

Patrick Charaudeau et les co-auteurs de La médiatisation de la science ne se limitent pas à une étude quantitative : les analystes de discours vont compléter leur étude une approche lexico-sémantique transversale et une analyse qualitative de l’argumentation. C’est de ce dernier point dont nous allons nous inspirer pour tenter de mieux comprendre les stratégies argumentatives derrière les discours, qu’une approche quantitative ne peut réellement mettre en lumière. Ainsi, nous allons nous concentrer sur l’usage fait de nos trois expressions, pour tenter de comprendre lesquelles peuvent être considérées comme des formules, selon la définition d’Alice Krieg-Planque, et ainsi mieux saisir les enjeux socio-économiques qu’elles cristallisent. « Société de la connaissance » : l’unité lexicale la plus à même d’atteindre le rang de formule ?
En analysant rapidement les trois corpus, on se rend rapidement compte que l’expression ‘’société de la connaissance’’ suscite de nombreux enjeux et débats, bien plus a priori que ceux relatifs à ‘’science et société’’ ou ‘’progrès scientifique’’. Si l’on ne saurait dire si cette différence est due à la manière dont nous avons constitué nos corpus ou s’il y a effectivement un plus grand engouement autour de la première expression, on peut d’ores et déjà avancer trois constats.
La première observation que l’on peut faire concerne le caractère performatif des énoncés du premier corpus. On retrouve un certain nombre de discours qui laissent penser que les locuteurs jouent un rôle actif dans le déploiement d’une ‘’société de la connaissance’’. « Nous entrons dans une société de la connaissance qui transforme radicalement les règles du jeu économique et social. » (Document 1)
En affirmant de la sorte que nous « entrons dans une société de la connaissance », le locuteur (ici Roger Sue) participe en lui-même à faire de cette société une réalité sociale, au moins dans les représentations construites autour de l’objet. Bien que l’on ne puisse se prononcer sur la réussite de ces performatifs, on peut tout de même relever que plusieurs autres passages des discours médiatiques vont en ce sens. « Puis, un autre phénomène qui monte en puissance, explique comment on peut rester une société de la connaissance sans être une société du diplôme : il s’agit bien sûr des MOOC (pour Massive Open Online Courses). » (Document 9) « Le crowdsourcing, qui autorise autant d’anonymes que de savants à tenter de répondre à des questions nouvelles que les plus brillants cerveaux peinent à résoudre, illustre aussi ce déploiement illimité de la société de la connaissance. » (Document 1)
On peut alors assez aisément définir ces discours comme des actes de langage. Néanmoins, il est à ce stade nécessaire d’apporter quelques précisions quant aux théories d’Austin présentées plus haut.
Pour dépasser la distinction entre discours constatifs et performatifs, jugée inopérante , Austin va établir trois degrés d’actes de langage : locutoire, illocutoire et perolocutoire . Ici, il semble que nous soyons en présence d’actes illocutoires ‘’verdictifs’’. En avançant que nous « entrons dans une société de la connaissance », les acteurs sociaux prononcent en quelque sorte un jugement, ils décrètent que nous évoluons dans une société de la connaissance. Par ailleurs, lorsque l’on met en perspective ce constat avec le fait que ces énoncés soient tenus soit par des chercheurs soit par  des journalistes spécialisés – qui entretiennent généralement des liens d’interdépendances avec les chercheurs –, on peut affirmer un peu plus notre hypothèse selon laquelle les acteurs de champ scientifique sont les principaux investisseurs du débat autour des sciences.

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Table des matières
INTRODUCTION 
PARTIE 1 : ARCHEOLOGIE DU PROGRES COMME IDEOLOGIE 
CHAPITRE 1 : LES TRIOMPHE DE L’IDEOLOGIE DU PROGRES DES LUMIERES AUX TRENTE GLORIEUSES : UN RAPPORT AUX CONNAISSANCES EN MOUVEMENT 
1. UNE SOCIETE PERFECTIBLE
L’héritage de la philosophie des Lumières
La maîtrise des fluxet de la Nature comme marqueur du progrès des civilisations
2. L’ECONOMIE POLITIQUE ANGLAISE, FOYER DE L’EMERGENCE D’UNE THEORIE DE L’EVOLUTION DES SOCIETES HUMAINES
Adam Smith et la division rationnelle du travail
La théorie de la population de Malthus
3. LA SOCIETE CONQUISE PAR LA SCIENCE
Positivisme et évolutionnisme : deux conceptions scientistes du progrès
L’avènement de la modernité
CHAPITRE 2 : LA FAILLITE PROGRESSIVE DE L’IDEOLOGIE DU PROGRES AU XXE SIECLE
1. PROGRES ET EPISTEMOLOGIE : UNE RELATION COMPLIQUEE (DE L’IGNORABIMUS A L’INCOMMENSABILITE)
L’émergence de l’épistémologie et la première crise du progrès au tournant du siècle
Les problèmes épistémologiques du progrès à l’aube d’une crise généralisée
2. LA PENSEE POSTMODERNE COMME CRITIQUE DU PROGRES ET DES SCIENCES
L’autonomie et la responsabilité de la science questionnée
Vers une ‘’société du risque’’
BILAN : PEUT-ON VRAIMENT PARLER D’UN EFFONDREMENT IDEOLOGIQUE ?
PARTIE 2 : LA COMMUNICATION EN REPONSE A LA CRISE DU PROGRES ? 
CHAPITRE 3 : LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE POUR REPENSER LE RAPPORT ENTRE SCIENCE ET SOCIETE EN PERIODE DE CRISE 
1. LA NAISSANCE DE L’IDEOLOGIE DE LA COMMUNICATION ET DE LA CULTURE SCIENTIFIQUE FACE A LA CRISE DU PROGRES
L’Idéologie de la communication pour dépasser les premières désillusions du progrès
L’émergence de la communication scientifique publique et de la culture et scientifique et technique en France
2. DEPASSER LA CONCEPTION DIFFUSIONNISTE DE LA CULTURE
La société de la connaissance en opposition à la conscience technocratique
La culture scientifique pour penser la responsabilité sociale des sciences
3. REPENSER LES RAPPORTS ENTRE SCIENCE ET SOCIETE
Les approches déterministes
La science et la société en co-évolution
CHAPITRE 4 : LA SCIENCE EN DEBAT, LE PROGRES DANS SA DIMENSION DISCURSIVE 
1. L’IDEE DE PROGRES MATERIALISEE PAR LA CIRCULATION DE FORMULES DANS L’ESPACE PUBLIC
L’espace public scientifique en question
« Progrès scientifique », « Société de la connaissance », « Science et société » : trois formules en circulation dans l’espace public ?
2. EFFETS DE CADRAGE ET CONDITIONS DE DEBATS DANS LES ARTICLES DU JOURNAL LE MONDE : UNE ANALYSE QUANTITATIVE59
Un débat limité à l’expertise des chercheurs
Les chercheurs, animateurs du débat politique
3. STRATEGIES ARGUMENTATIVES, PERFORMATIVITE DES DISCOURS ET DIMENSION POLEMIQUE DES FORMULES : UNE ANALYSE QUALITATIVE DES ARTICLES DU JOURNAL LE MONDE
« Société de la connaissance » : l’unité lexicale la plus à même d’atteindre le rang de formule ?
« Progrès scientifique », « science et société » : la dimension polémique en marge
BILAN : LE PROGRES ENTRE PROPHETIE AUTO-REALISATRICE ET EFFETS DE REALITE
PARTIE 3 : LES PROJETS IDEX : VERS UNE REITERATION DE L’IDEOLOGIE DU PROGRES ? LE CAS DU ‘’CROSS DISCIPLINARY PROGRAMM’’ ORIGIN OF LIFE 
CHAPITRE 5 : LA SCIENCE DANS L’AGENDA POLITIQUE 
1. L’ANR, H2020, L’IDEX… DES INSTRUMENTS D’ACTION PUBLIQUE A L’ORIGINE D’UN NOUVEL ORDRE COMPETITIF ?
La mise en place d’une stratégie nationale de la recherche alignée sur la politique européenne
L’IDEX : une compétition entre les institutions de la recherche ?
2. LA MISE EN DEFIS DU CONTRAT ENTRE SCIENCE ET SOCIETE
L’articulation entre enjeux sociétaux et défis scientifiques dans les discours institutionnels
Les recherches sur l’origine de la vie, une science en dehors du contrat avec la société… ?
Les résumés de projets ANR : quelle valorisation scientifique des défis ?
CHAPITRE 6 : LES PROJETS INTERDISCIPLINAIRES, DES CONFIGURATIONS A L’ORIGINE DE LA REITERATION DE L’IDEOLOGIE DU PROGRES ? 
1. LES DISCOURS DE CONVERGENCE
La convergence entre les acteurs du ‘’monde socio-économique’’ et de la recherche : la position clé de l’Université Grenoble Alpes
La convergence entre les disciplines scientifiques : l’approche interdisciplinaire pour relever les défis scientifiques et sociétaux
2. LE PROJET SCIENTIFIQUE : VERS UN MODELE DIALOGIQUE ENTRE LE SCIENTIFIQUE ET LE POLITIQUE
Les divergences dans la convergence
Proposition d’un schéma dialogique entre deux modes d’actions
BILAN : UNE OUVERTURE AU SCHEMA DIALOGIQUE PAR LES MEDIATISATIONS ET PUBLICISATIONS
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
TABLES DES FIGURES

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