Les problèmes sociaux à Madagascar

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Perception de Boudon sur la société

Toutefois, BOUDON propose une hypothèse qui porte sur le fonctionnement d’une société, et qui est le résultat de l’agrégation des décisions et des actes quotidiens d’individus rationnels. Les individus sont alors ici des êtres responsables de ses actes commis et des décisions qu’ils prennent dans leur vie. La société ne joue que le rôle de transmission d’informations.

Notion d’habitus

De plus, la réussite scolaire des enfants n’est pas une question de mérite, elle est déterminée par la culture de l’enfant dans sa famille, c’est ce qu’on appelle l’habitus. BOURDIEU a utilisé ce concept dans l’analyse de la reproduction sociale, alors, il a donné une définition de l’habitus comme étant « dehors de toute référence à des règles5».
Il annonce aussi que l’habitus est «une incorporation des structures» et de même que « l’habitus est comme social, inscrit dans le corps, permet de produire une infinité d’actes de jeu qui sont inscrits dans le jeu à l’état de possibilités objectives. » in La société des individus, ouvrage de référence en histoire sociale.
Norbert Elias évoque le terme latin d’habitus pour évoquer une « empreinte » de type social laissée sur la personnalité de l’individu par les diverses configurations (systèmes d’interdépendance) au sein desquelles celui-ci agit. La notion de l’habitus met en marche les mécanismes de l’inégalité sociale citée auparavant.
Il existe deux sortes d’habitus : l’habitus primaire, est débutée avec la vie et se termine dans le second habitus. Durant cette période, l’enfant va apprendre et intérioriser les normes, les règles et les codes de son groupe social d’appartenance.
Cet habitus est le fruit de l’éducation familiale et scolaire. Et ensuite, l’habitus secondaire correspond aux apprentissages que l’individu rencontre par la suite dans sa longue vie, surtout dans le cadre professionnel. L’habitus est le concept central de l’œuvre de BOURDIEU, il est au cœur même de l’analyse de la reproduction sociale et de la socialisation.

Education de l’enfant

L’éducation de l’enfant dans le cadre familial a été considérée par plusieurs chercheurs sociaux comme un processus informel dans le développement des enfants et à leur insertion dans la société : ce qui conduit à la socialisation familiale. Et puis, l’éducation est poursuivie dans une école pour la scolarisation de l’enfant, ce qui produit la socialisation scolaire.

La socialisation

La socialisation est un processus par lequel sont transmises des valeurs et des normes dans le but de construire une identité sociale et d’intégrer l’individu à la société. Elle fait d’un individu un être social, et elle est aussi créatrice de lien social. Elle assure donc l’intégration de l’individu sur la plan micro ainsi que la cohésion sociale sur le plan macro sociologique de terme.
La socialisation scolaire et la socialisation familiale sont des termes complémentaires pour l’éducation des enfants. La socialisation scolaire est une expérience, c’est-à-dire elle est à construire par la personne elle-même. Cependant, la socialisation par la famille dépend du style d’autorité des parents selon KELLERHALS.J.et MONTANDON.C : « Les familles pourraient être classées en trois catégories. La première, ce sont les familles statutaires qui sont constitutives dans l’éducation de leurs enfants. Leurs stratégies de contrôle comportent des interdictions et sanctions physiques ou matérielles. Le second, ce sont les familles contractualistes. Elles privilégient les valeurs créatives, la relation avec l’enfant et cherchent à comprendre les raisons d’un comportement problématique afin de les neutraliser. Et enfin, les familles maternalistes, se caractérisent par le même usage du contrôle que les familles statutaires, mais la complicité avec l’enfant rappelle celle du style contractualiste. ».
Ainsi, dans la mesure du possible, la trajectoire de la socialisation par l’éducation scolaire, ne devrait en aucune façon être en contradiction avec ce qufamille offre à un membre, sinon une exclusion de fait, serait évidente. Elle devrait alors s’inscrire dans la même logique, dans la trajectoire tracée par la famille. La socialisation familiale tient tout d’abord à l’acquisition des compétences et des aptitudes mentales permettant à la personne de s’orienter dans la vie et s’adapter aux changements auxquels elle est confrontée. En revanche, la socialisation scolaire commence dans la maternelle ou la petite section. Elle permet à l’enfant de s’intégrer et de participer obligatoirement aux activités de la société.
Pour Auguste GUILLAUME- Fréderic FROEBEL, « l’éducation commence dans la famille ». Ceux-ci pensent que l’éducation familiale tient un rôle important dans la réinsertion sociale ou la socialisation des enfants. Les parents jouent une importante place dans l’éducation des enfants, comme on dit : c’est l’enfance qui détermine la personnalité d’un individu. Le but n’est pas de juger des choses accomplies, mais d’agir sur l’avenir, c’est-a-dire il ne faut pas juger une personne par ses actes, mais par l’accomplissement de ses actions.L’éducation est une chose sociale, elle met en contact l’enfant avec une société déterminée.

Insertion et réinsertion sociale

L’insertion sociale et la réinsertion sociale sont des termes différents selon le dictionnaire encyclopédique LE PETIT LAROUSSE 1995, l’insertion traduit « l’introduction d’un élément dans une chaîne déjà existante ». Cependant, la réinsertion est « une rééducation, la réintroduction des sujets inadaptés dans une société où ils vivaient auparavant ». Ainsi, le commun dénominateur de ces deux processus étant la finalité, car en tout état de cause, il s’agit, par divers moyens, de réconcilier le sujet avec sa matrice, avec son moule, pour que de nouveau s’instaure le penser, le sentir, le vivre ensemble, dans un contexte harmonieux.

Histoire de vie

Selon Clifford Shaw, « l’histoire de vie d’une personne est une nouvelle disposition de recherche dans le domaine de la criminologie, ce qui importe n’est pas la description objective mais, précisément les attitudes personnelles » puisqu’ il a étudié la situation d’un délinquant depuis ses 16 ans. La notion d’histoires de vie renvoie à plusieurs dimensions et de pratiques sociales que personnelles. Par exemple, il montre que le développement des villes américaines s’est manifesté par la création de zones d’habitat très différenciées.

Criminalité et ordre social

Donc, la criminalité est associée à la structure physique de la ville : le taux de délinquance est élevé partout où l’ordre social est désorganisé. Le dysfonctionnement de la société provoque alors la fréquence de délinquance juvénile. Le fait d’habiter certaines parties de la ville est un indicateur ou pronostic de délinquance.
Il affirme en outre qu’il n’y a pas de relation de cause à effet entre un fort taux d’immigrés et un fort taux de criminalité : « les délinquants ne le sont pas parce qu’ils sont fils d’immigrés ou parce qu’ils sont noirs, mais pour d’autres raisons qui tiennent à la situation dans laquelle ils vivent », c’est-a-dire la société elle-même qui détermine un individu mais non pas l’origine sociale.
Pour comprendre et analyser les phénomènes de délinquance et de criminalité, il recommande de prendre en compte 3 types de facteurs : le statut économique, la mobilité de la population et l’hétérogénéité de sa composition, qui se manifeste par une forte proportion d’immigrants. La pauvreté, une forte hétérogénéité et une forte mobilité de la population entraînent l’inefficacité des structures communautaires, ce qui entraîne un affaiblissement du contrôle social, favorisant l’apparition de la criminalité.

Normes sociales

Dès 1895 dans Les règles de la méthode sociologique, Emile Durkheim posait les jalons d’une réflexion sociologique sur le crime : nous ne réprouvons pas un acte parce qu’il est criminel, mais il est criminel parce que nous le réprouvons.
Dans le même ordre d’idée, en proposant l’évolution d’une criminologie du « passage à l’acte » vers une criminologie de la « réaction sociale », Philippe Robert, en 1972, esquissait le programme d’une sociologie du crime (ou de la délinquance) qui soit une sociologie du droit et des institutions pénales de réaction à la déviance sociale.
La délinquance ou le crime est considérée comme un écart à la norme, surtout sur le plan juridique. Elle constitue la mise en forme juridique de la déviance c’est-à-dire une sorte d’intolérance à la norme sociale.

L’approche conceptuelle

L’approche individuelle et l’approche holiste sont les approches adoptées dans cette recherche.

L’approche individuelle

L’approche individuelle consiste à découvrir les groupes cibles individuellement. Cette approche permet de connaître l’individu personnellement et mentalement. Pour Boudon, l’individu est « l’atome logique de l’analyse », car il constitue l’élément premier de tout phénomène social. Expliquer le social, c’est, dans cette perspective, comprendre les raisons des individus dans le contexte qui est le leur et saisir les effets émergents de leurs actions, c’est-à-dire la façon dont l’ensemble des actions individuelles se recomposent pour créer le phénomène social. Ces effets sont souvent inattendus, voire contraires aux intentions de chacun. Cette démarche donne la trame de toute l’œuvre.
Une célèbre formule résume le schéma d’explication de l’individualisme méthodologique : « Tout phénomène social peut être expliqué comme étant l’effet émergent d’actions individuelles, lesquelles actions sont dues aux raisons que chacun a d’agir ou de croire ainsi, dans le contexte qui est le sien ».
Pour Boudon, un individu accomplit une action parce qu’il a de bonnes raisons de le faire et non pas parce qu’il est mu par des causalités sociales, économiques, biologiques, psychiques, dont il n’aurait en outre pas conscience.
Selon Boudon, les explications sociologiques qui font appel à des concepts comme ceux d’habitus, ou de « forces sociales » sont des « boîtes noires » qui relèvent de la tautologie : elles n’ont aucune véritable propriété explicative puisqu’elles dénient à l’individu la capacité d’agir. Pour autant, les individus agissent bien sûr dans un certain contexte social, qui comporte des paramètres qui conditionnent leurs actions.

L’approche holiste

Ensuite, l’approche holiste est une approche initiée par Durkheim, et qui consiste à constater la société pour déterminer l’individu dans la société. L’approche holiste, en sciences humaines, s’intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d’une manière collective, au sein de la société. Elle considère que les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société.
Durkheim, dans son ouvrage Les Règles de la méthode sociologique, expliqua que « La cause déterminante d’un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi les états de conscience individuelle ».
En sociologie, les analyses holistes voient dans la société des contraintes qui assujettissent les individus. Selon Durkheim toujours, les actes individuels ne peuvent être expliqués que si on étudie la société et les normes sociales qu’elle impose à ses membres.
Par l’éducation qu’il reçoit, l’individu intériorise des comportements, des façons de penser et de sentir, en somme, toute une culture qui permettra d’expliquer ses agissements ou ses croyances. Pour eux, les goûts et toutes les autres pratiques sociales se construisent socialement.
Le holisme nous permet dans notre étude, de comprendre comment le comportement de la société peut avoir un impact sur l’éducation scolaire d’un enfant.

Problématique

Depuis toujours, la délinquance et la criminalité sont des phénomènes presque exclusivement masculins. Dans la conscience collective, ce sont des attributs du sexe dit fort. Le jeune homme sera condamné pour toutes sortes d’actes criminels, dont des crimes avec violence ou de plus grande amplitude.
Comment expliquer dès lors, la recrudescence des actes délictueux commis par les jeunes filles (selon le Centre, qui ne peut héberger que 40 pensionnaires pour une durée de 2 ans, il leur arrive mainte fois, de refuser des nouveaux cas, envoyés par le ministère de la justice. Ceci pour dire que, même en l’absence de statistiques officielles, le nombre de jeunes délinquantes est en nette progression) ?

Hypothèses

Pour répondre provisoirement à cette problématique, nous pouvons avancer que : Tout d’abord, la formation dispensée doit correspondre au profil psychologique des jeunes filles. Ensuite, les éducateurs doivent connaître et comprendre suffisamment les bénéficiaires ou les internées, Enfin, après leur séjour au Centre, les internées doivent avoir une identité en conformité avec celle de leur famille d’origine.

MONOGRAPHIE DU CENTRE

Historique du Centre Ny Akany Avoko

Le centre Avoko est un centre de réinsertion des jeunes filles mineures délinquantes. L’établissement est privé et a un but non lucratif. Il a été créé par deux assistantes originaires de Suisse : Sophie Van Willy et Elisabeth Dorder. Elles étaient venues à Madagascar dans le but d’aider les victimes d’inondations survenues à Madagascar en 1959.
A l’époque, beaucoup de filles et de femmes se trouvaient emprisonnées. Au début, les membres des œuvres de bienfaisance de l’Eglise protestante avaient invité les deux femmes suisses à assister à leur réunion durant laquelle elles avaient exposé lors des visites effectuées à la prison, que les droits de la femme et des enfants n’étaient pas manifestement respectés.
Comme suite logique, le Président de l’Eglise de l’époque avait fait toutes les démarches auprès des Ministères concernés afin d’ouvrir un centre pour remédier à ces problèmes. En 1962, le Ministère de la Justice sortait une ordonnance 62.0.38 du 19 Septembre, qui agréait l’ouverture d’un centre de réinsertion sociale à Faravohitra, relative à la protection de l’enfance à Madagascar. Elisabeth Dorder a été la première directrice du centre.
En 1972, le centre vit le jour, et a été dénomme « Avoko » nationalement. Jusqu’à ce jour, le centre accueille des filles délinquantes envoyées par décision du juge des enfants. Elles y sont rééduquées. Des éducatrices et assistantes sociales leur donnent des formations appropriées, et les aident pour qu’elles aient le comportement qu’elles devraient avoir lorsqu’elles seront libérées.

Localisation

En haute ville se trouve le centre Avoko Faravohitra, en bordure de la rue ; en face du centre, il y a la Radio Aceem et l’AMADIA ; donc, facilement repérable et d’accès facile.
Pour plus de précision, le centre sis à Faravohitra lot 33 bis lalana RAKOTOMALALA, est à cent mètres au nord du Ministère de la Justice.

L’objectif du Centre

Il a pour but de guider les internées à avoir une vie meilleure, et de protéger les jeunes filles en danger moral et physique afin de les préparer à réintégrer socialement la société.
Ainsi, il a pour responsabilité de donner un nouveau départ aux délinquantes afin qu’elles ne soient plus des inadaptées sociales après avoir acquis une autonomie qui leur est nécessaire pour commencer une vie plus épanouie.
Vivre dans le centre procure aux bénéficiaires un avant- goût de la vie en groupe, ainsi, elles sauront facilement s’adapter dans la vie communautaire.

Le fonctionnement du Centre

Le service travaille 24 heures sur 24, le jour est occupé par deux éducatrices, à part la Directrice, elles se relaient chaque jour, s’occupent des internées de 9 heures jusqu’à 17 heures et celle de nuit, de 17 heures jusqu’à 9 heures du matin.
Les activités journalières des internées sont reparties en 4 parties, comme les activités culturelles, les tâches ménagères, les activités professionnelles et le repos.
Le centre forme les filles professionnellement à travers la pratique de la broderie et de la vannerie.
Dans les travaux de broderie, il s’agit de reproduire les dessins à l’aide des ficelles, sur des mouchoirs, des nappes de tables. Dans cette activité, les jeunes filles sont reparties selon leur savoir-faire.
Les débutants, la plupart du temps, se recrutent parmi les nouveaux venus, et constituent la masse des apprentis. Les catégories moyennes, bien que anciennes dans le centre, mais qui n’évoluent pas assez, ont des difficultés à tisser. Et enfin, les jeunes filles qui sont plus compétentes, plus habiles, se chargent de préparer leurs œuvres comme les nappes et les œuvres pour l’exposition. Quand à la vannerie, l’éducatrice leur apprend à vanner des fibres de « raphia » dans le but de réaliser des produits d’artisanat comme des paniers, des sacs à mains, des sous plats, des vases et autres.
Ces activités professionnelles se font dans le but de préparer l’avenir des jeunes filles.
Puis, les activités ménagères et journalières, comme se doucher, cuisinier ; sont adoptées dans le but d’aider ces jeunes filles à s’adapter à une vie programmée.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : Cadre conceptuel et la présentation du terrain
Introduction partielle
Chapitre I : Cadre théorique
1- Le cadre théorique
2- L’approche conceptuelle
Chapitre II : Monographie du centre
1- Historique du centre
2- Localisation
3- L’objectif du centre
4- Le fonctionnement de centre
5- L’organigramme du centre
6- Un schéma du logo du centre
Conclusion partielle
PARTIE II : Analyse des rapports sociaux économiques
Introduction partielle
Chapitre III : Généralités sur l’éducation et les jeunes filles
1- Définitions de l’éducation
2- La différence entre insertion et réinsertion
3- Définitions de la déviance ou la délinquance
Chapitre IV : Résultats des enquêtes
Résultats des enquêtes
Chapitre V : Les rapports socio-économiques
-Analyse des tranches d’âge des internées
-Analyse de niveau d’étude des jeunes filles
-Analyse de la répartition des lieux de résidences des internes
-Analyse de répartition des jeunes filles selon le type de famille
-Analyse de la répartition des religions
-Analyse du motif d’entrée dans le centre
-Analyse des fratries des internées
Chapitre VI : Les problèmes sociaux à Madagascar
1- Sur le plan nationale
2- Sur le plan régional
3- Dans le centre
Conclusion partielle
PARTIE III : Vérification des hypothèses et les approches prospectives
Introduction partielle
Chapitre VII : La vérification des hypothèses
Chapitre VIII: L’approche prospective
Chapitre IX : L’acquisition professionnelle
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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