LES PROBLEMES RESULTANT DE LA STRUCTURE DE LA FISCALITE

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Caractรฉristiques du monde rural

Caractรจres sociaux

75 pour cent5 des pauvres des pays de lโ€™Afrique Subsaharienne vivent en milieu rural. Et pourtant,ย  les ressources et les politiques continuent de favoriser le dรฉveloppement des villes, au dรฉtriment des campagnes. D’oรน un dรฉveloppement ร  deux vitesses, avec des effets nรฉfastes tant pour les habitants des villes que pour ceux des campagnes. Toute fois, le milieu rural demeure le plus concernรฉ par cette inรฉgalitรฉde dรฉveloppement. Certes, le dรฉveloppement rural est nรฉgligรฉ ce qui provoque cedรฉsรฉquilibre prรฉcaire. Comme les zones rurales n’offrent pas assez de possibilitรฉs ร  leurs habitants pour leur permettre de rรฉellement vivre, la charge que reprรฉsentent les pauvres et les populations rurales pรจse de plus en plus lourd sur les villes. Un nombre croissant de pauvres des campagnes viennent chercher du travail dans des villes dรฉjร  surpeuplรฉes, oรน les infrastructures sociales et physiques ainsi que les perspectives รฉconomiques sont depuis longtemps au-dessus de leurs capacitรฉs. En mรชme temps si nous penchons sur la fiscalisation du monde rural, l’exode rural crรฉe des difficultรฉs au niveau de lโ€™รฉtendu du potentiel fiscal, un potentiel fiscal qui diminue de faรงon rรฉgressive. De plus, il est ร  noter quโ€™il existe dโ€™autres diffi cultรฉs sociales que lโ€™on constate dans la plupart des zones rurales des PED. Dans la plupart des pays en dรฉveloppement, la population rurale reprรฉsente plus de 70% de la population totale et emploie prรจs de 80% de la main dโ€™ล“uvre. La pauvretรฉ se concentre surtout dans les zones rurales. Les baisses de revenu qui sont allรฉes de paire avec la dรฉtรฉrioration des conditions sanitaires et des niveaux dโ€™รฉducation se sont dรฉgradรฉes au fil du temps.

Lโ€™accรจs aux services de santรฉ

Les soins de santรฉ dans les zones rurales sont encore trรจs limitรฉs malgrรฉ la dรฉconcentration des services de santรฉ. Lโ€™offre de esc services a modestement augmentรฉe et sโ€™est รฉlargie aux segments les plus pauvres. Cependant, lโ€™รฉtat de santรฉ de la population reste encore mรฉdiocre et contraint la rรฉalisation de meilleurs rendements.

Le systรจme รฉducati f

Le niveau dโ€™instruction de la population rurale demeure assez รฉlรฉmentaire. Cette situation peut sโ€™expliquer de deux maniรจres. Du cรดt รฉ de lโ€™offre, il y a lโ€™insuffisance du personnel enseignant, des รฉtablissements et des matรฉriels nรฉcessaires. Du cรดtรฉ de la demande, il y a la faiblesse du revenu et le fait que la population nโ€™accorde pas dโ€™intรฉrรชt ร  lโ€™importance de lโ€™รฉducation. En 2005, plus de quatre personnes sur cinq ont un niveau dโ€™instruction ne dรฉpassant pas le niveau primaire dont 28% nโ€™ayant jamais frรฉquentรฉ lโ€™รฉcole.
Un chef de mรฉnage sur quatre est classรฉ sans instruction (n’ayant pas effectuรฉ 4 annรฉes d’instruction rรฉussies). Cette proportion est de 15,4% en milieu urbain contre 25,7% en milieu rural. La majoritรฉ des chefs de mรฉnage (58,4%) ontun niveau primaire. Seulement 4,4% des ont un niveau supรฉrieur. Cette mรชme proportion esten milieu urbain le sextuple de celle du milieu rural. [cf. Tableau 1]
Par ailleurs, les administrateurs ruraux ne disposent pas des compรฉtences requises pour gรฉrer efficacement les communes. Ils doivent รชtre formรฉs pour pouvoir rรฉpondre aux attentes de la population, aux besoins de compรฉtence des grands projets, et pour orchestrer au mieux les faibles ressources financiรจres ร  leur disposition.
Enfin, dans lโ€™ensemble, les mรฉnages ruraux dont le niveau dโ€™instruction est gรฉnรฉralement faible (pas plus du niveau primaire) nto vu une dรฉgradation de leur situation. En effet, lโ€™incidence de la pauvretรฉ dans ces catรฉgories de population augmente suivant un rythme assez important. Cet accroissement est surtout perceptible chez les mรฉnages qui ont un niveau dโ€™instruction infรฉrieur au secondaire (18% contre 4,2% pour les primaires). Certes, les mรฉnages dirigรฉs par des individus non instruits ontsubi une hausse du taux dโ€™incidence de 2%. Ce schรฉma se reproduit avec une analyse selon les milieux de rรฉsidence.

Lโ€™accรจs ร  des infrastructures de base

Lโ€™approvisionnement en eau et lโ€™assainissement ont connu des progrรจs mais la rรฉalisation est encore insuffisante. En effet, bon nombre de mรฉnages consomment de lโ€™eau ne faisant lโ€™objet dโ€™aucun contrรดle microbiologique av ec tous les risques dโ€™infection que cela peut entraรฎner. Mรชme dans les endroits oรน ils ontaccรจs ร  lโ€™eau potable et ร  des installations dโ€™assainissement, la qualitรฉ de lโ€™eau disponible se dรฉtรฉriore faute dโ€™un entretien adรฉquat. [cf. Tableau 2]
La faiblesse de lโ€™รฉlectrification rurale constitue une prรฉoccupation essentielle : seulement 3,3% de la population rurale bรฉnรฉficie dโ€™รฉlectricitรฉ. La dispersion gรฉographique des habitants des campagnes, la faiblesse des revenus, le coรปt รฉlevรฉ de lโ€™รฉlectricitรฉ, le peu de ressources pouvant รชtre consacrรฉes ร  la constructio des rรฉseaux dโ€™alimentation expliquent le faible raccordement au rรฉseau dans les zones rurales. Toutefois, ร  lโ€™instar de la commoditรฉ de la vie quotidienne, lโ€™accรจs ร  lโ€™รฉlectricitรฉ peut aider ร  rรฉsoudre en partie le problรจme de lโ€™insรฉcuritรฉ.
Si dans lโ€™ensemble, 13,3% seulement des mรฉnages ont lโ€™รฉlectricitรฉ, ce pourcentage atteint 74,5% dans la capitale et 71,0% dans les GCU6 alors quโ€™en milieu rural, seulement 3,3% des mรฉnages y ont accรจs. Ce qui traduit un signe de pauvretรฉ [cf. Tableau 3].

Une pauvretรฉ persistante et chronique

Les petits exploitants agricoles figurent toujours parmi les groupes les plus vulnรฉrables avec 78,3% de ratio de pauvretรฉ et une intensitรฉ de31,4%. Les ouvriers non qualifiรฉs et les manล“uvres, notamment ceux rรฉsidant en milieu rural, sont touchรฉs fortement par le phรฉnomรจne de la pauvretรฉ. [cf. Tableau 4]
Diffรฉrents types de chocs peuvent affecter les mรฉnages. Dโ€™une part, des cataclysmes naturels rรฉcurrents affectent des rรฉgions de Madagascar et engendrent des rรฉpercussions sur le bien-รชtre de la population. Ainsi, des cyclones, inondations, sรฉcheresses peuvent affecter la production agricole. Par ailleurs, dโ€™autres chocs individuels tels que les vols de cheptel, les maladies ont un impact majeur en terme de perte de temps, de coรปts mรฉdicaux.
Les problรจmes รฉconomiques tels que la hausse des prix des produits ou lโ€™augmentation gรฉnรฉrale des prix concernent une grande majoritรฉ demรฉnages. De plus, les problรจmes de climat ont รฉtรฉ ressentis davantage dans les rรฉgionsrurales ร  majoritรฉ agricole avec un pourcentage de 60%. Les problรจmes dโ€™insรฉcuritรฉ telsque les vols de bรฉtail, de rรฉcoltes sur pied ou de violence contre des personnes, touchent davantage les campagnes (ร  21%) que les villes (15%).
En ce qui concerne les problรจmes liรฉs au climat, les cyclones sont les plus citรฉs dans les villes. Par contre en milieu rural, il s’agit en plus et surtout des maladies de bรฉtail et de sรฉcheresse.
Les consรฉquences des chocs sont variรฉes :
ยท La perte de biens : la diminution des actifs du mรฉnage tels que maisons, cheptel โ€ฆ accroรฎt la vulnรฉrabilitรฉ des mรฉnages face ร  la pauvretรฉ dans le futur ;
ยท La diminution de revenu, par la perte de moyens de production ;
ยท La rรฉduction de la consommation, surtout alimentaire, entraรฎnant des problรจmes de santรฉ et de productivitรฉ.
Dans les pays en dรฉveloppement (PED), la majoritรฉ ed la population vit en dessous du seuil de pauvretรฉ. Ce phรฉnomรจne est dโ€™autant plusrรฉquentf en ce moment quโ€™on assiste ร  une augmentation progressive des pauvres en milieu rural. A cet effet, cette pauvretรฉ chronique devient un obstacle assez important pour le dรฉveloppement des zones rurales, surtout dans le cadre dโ€™รฉlaboration dโ€™une politique รฉconomique tell que la politique fiscale.

CARACTERES ECONOMIQUES

Du point de vue รฉconomique, il est prรฉfรฉrable dโ€™analyser la pauvretรฉ rurale dans les PED en fonction de deux variables importantes : ร  s avoir le niveau du revenu dโ€™une part et celui de la productivitรฉ agricole dโ€™une autre part. Notons toujours que dans les PED, le milieu rural compte presque la moitiรฉ de la population [Cf. Graphique1] Ces variables tiendront une importance majeure dans lโ€™analyse de la fiscalisation en milieu rural.

Caractรฉristiques de lโ€™agriculture dans les PED

Le secteur agricole demeure toujours une problรฉmatique dans les zones rurales des PED, en particulier dans les rรฉgions subsaharienne car il est sous- exploitรฉ, mal exploitรฉ et peu mรฉcanisรฉ. Lโ€™รฉconomie africaine est une รฉconomiequi est malade de son agriculture car depuis la colonisation jusquโ€™ร  maintenant elle nโ€™a pu se moderniser et prendre son รฉlan comme ceux des Pays Asiatiques. Ces derniers au prix de gros efforts ont dรฉveloppรฉs les leurs avec des rรฉsultats impressionnants. Alors quโ€™en Afrique, lโ€™activitรฉ agricole est toujours une activitรฉ dโ€™autosubsistance cโ€™est-ร -dire pour nourrir essentiellement la famille et non une activitรฉ tournรฉe vers le marchรฉ pour avoir un profit.
Ce qui rรฉduit sensiblement le niveau de la productivitรฉ en milieu rural, les besoins ร  satisfaire sont seulement les besoins de la famille, et donc aussi les bรฉnรฉfices des populations locales. Alors que le constat montre que la population en milieu rurale ne cesse de croรฎtre dโ€™annรฉe en annรฉe. Ainsi le niveau de la productivitรฉ doit pouvoir suivre cette tendance, ce qui nโ€™est pas le cas actuellement. En effet, les rรฉcoltes obtenues pendant une annรฉe ne suffissent pas pour nourrir la majoritรฉ de cette population etce qui est frappant cโ€™est que les plus jeunes en souffrent. Car effectivement la population africaine est une population jeune.
Ensuite, le monde rural est aussi caractรฉrisรฉ par La pratique de lโ€™รฉlevage dans certaines zones. Or, cette pratique nรฉcessite la recherche de plus en plus de pรขturage dโ€™animaux pour la production de viande, ce qui aggrave encore la situation de lโ€™agriculture, la fertilitรฉ du sol est menacรฉ et le cas รฉchรฉant rรฉduit sensiblement la superficie cultivable. Par ailleurs, lโ€™exploitation est essentiellement aujourdโ€™hui la pratique des cultures dโ€™exportations qui est le fait des multinationales notamment le cacao, le cafรฉ, le thรฉ, etc. le dรฉlaissement des cultures vivriรจres au profit de ces cultures est un danger dโ€™insรฉcuritรฉ alimentaire pour la population locale. Ainsi, Ces pays sont esclaves et dรฉpendants de l’importation des produits de premiรจre nรฉcessitรฉ : tomate, riz, haricots, maรฏs, tce. Donc, il est nรฉcessaire pour ces Pays Africains pour assurer la sรฉcuritรฉ alimentaire de dรฉvelopper des politiques agricoles similaires ร  ceux des Pays Asiatiques comme lโ€™Indon รฉsie mais adaptรฉs ร  leur rรฉalitรฉ. Raison pour laquelle on constate aujourd’hui le dรฉploiement de la part du gouvernement des engins agricoles ร  travers les provinces de ce pays. Cโ€™est une dรฉmarche vers la mรฉcanisation de lโ€™agriculture donc vers lโ€™autosuffisance alimentai re.
Lโ€™importance de lโ€™agriculture dans lโ€™รฉconomie du monde rural a fait que les premiรจres politiques de dรฉveloppement de lโ€™espace rural ont tรฉ essentiellement basรฉes sur le dรฉveloppement du secteur agricole qui doit gรฉnรฉrerdes revenus suffisants pour permettre aux ruraux des conditions de vie dรฉcentes. Par la suite lโ€™รฉchec de cette politique et surtout lโ€™aggravation des dรฉsรฉquilibres entre le milieu rural et urbain ont conduit ร  accorder une plus grande importance au dรฉveloppement rural au sens large du terme avec ร  la fois des actions de dรฉveloppement de lโ€™infrastructure, de dรฉveloppementde lโ€™agriculture et parallรจlement de recherche.
Notons que, l’Afrique est le seul continent oรน la production agricole par habitant a baissรฉ au cours des quarante derniรจres annรฉes. Mรชmesi les statistiques fournissent que, plus de 80 % de la population africaine est employรฉe dans les activitรฉs รฉconomiques rurales.
De ce fait, quatre (4) caractรฉristiques particuliรจres de lโ€™agriculture font quโ€™il est plus que jamais important de les considรฉrer dans une รฉtude de la pauvretรฉ rurale dans les pays pauvres dโ€™Afrique :

Les dรฉcalages biologiques entre intrants et produits agricoles.

Les dรฉcalages biologiques entre lโ€™utilisation des intrants et la consommation ou la vente des produits agricoles sont relativement importants dans les activitรฉs agricoles et dโ€™รฉlevage. Cette incertitude, engendre des problรจmes de prรฉvision et gestion des flux monรฉtaires au niveau des exploitants agricoles. Le doute qui plane tant du cรดtรฉ des producteurs par peur de ne pas pouvoir rembourser les subventions et prรชts accorder par l’Etat ou rรฉcupรฉrer au moins l’investissement initial quiamplifie les effets nรฉgatifs de la dรฉfaillance des marchรฉs financiers sur les investissements et la productivitรฉ. Une dรฉfaillance qui dโ€™ailleurs est ร  lโ€™origine du marasme dans tous les secteurs, mais qui frappe durement et surtout le secteur agricole.

Un environnement de haut risque.

Ces dรฉcalages biologiques ajoutรฉs ร  une dรฉpendancetrรจs forte envers les facteurs exogรจnes, surtout les alรฉas naturels, tels que la pluie, les maladies phytosanitaires et lโ€™invasion dโ€™insectes nuisibles sont habituellement ร  lโ€™origin e de lโ€™incertitude et du risque temporel pour les agriculteurs. Dans la mesure oรน de tels risques amรจnent ces agents ร  commercialiser des quantitรฉs rรฉduites, une incertitude relativement grande entraรฎne donc une croissance plus lente des revenus escomptรฉs et donc leur poussant ร  renoncer petit ร  petit ร  l’activitรฉ agricole. C’est une certitude que personne ne voudra continuer ร  ex ercer son activitรฉ en sachant que celle-ci ne leur soit pas rentable.

Des problรจmes dโ€™action collective.

Lโ€™agriculture dรฉpend dans une trรจs forte mesure des ressources naturelles dont l’exploitation nรฉcessite une coordination pour ne pas opposer d’un cรดtรฉ productivitรฉ et de l’autre, l’investissement. Il est rare que les producteurs dans les secteurs autres que le secteur agricole rencontrent des problรจmes de la mรชme ampleur, et par la suite, passent beaucoup de leur temps et ressources ร  essayer de surmonter ces obstacles. En effet, il est d’actualitรฉ de promouvoir un dรฉveloppement durable c’est-ร -dire un dรฉveloppement qui se soucie largement de la protection de l’environnement pour en jouir de maniรจre permanente les avantages quโ€™offre un environnement รฉcologique sain et plein de promesse.

Une faible รฉlasticitรฉ de l’alimentation sur le revenu.

Du fait que les consommateurs rencontrent des limites physiologiques ร  la consommation de denrรฉes alimentaires, lโ€™รฉlasticitรฉdes revenus sur la demande pour la plupart des denrรฉes agricoles est infรฉrieure ร  1, conduisant ร  une dรฉtรฉrioration continuรฉe termes de l’รฉchange agricole. Comme consรฉquence, les parts desurplus revenant ร  lโ€™agriculture ont tendance ร  diminuer dans le temps ; il en rรฉsulte lโ€™abandon de lโ€™agriculture lorsque les populations deviennent plus riches. Ces quatre caractรฉristiques font de lโ€™agriculture un secteur important pour lโ€™รฉtude de la pauvretรฉ.
En effet, de nombreux pays ayant un secteur agricole sous-dรฉveloppรฉ nโ€™en sont pas moins auto suffisant en produits agricoles ; cโ€™est le cas du Burkina Faso (94 %) et de la Rรฉpublique dรฉmocratique du Congo (80 %). Cela laisse entendre quโ€™avec un meilleur accรจs au financement par les agriculteurs et de bonnes conditions dโ€™encadrement de lโ€™agriculture, on pourrait gรฉnรฉrer des augmentations de production substantielles en Afrique.

Une faible productivitรฉ

En gรฉnรฉrale, les activitรฉs productives en milieu ralu sont essentiellement tournรฉes vers lโ€™agriculture et plus particuliรจrement la riziculture. Il sโ€™agit dโ€™un systรจme de production dโ€™autosubsistance et peu mรฉcanisรฉ et qui est donc onfrontรฉc ร  de faibles rendements. Ce faible rendement est liรฉ ร  une espace agricole saturรฉe c’est-ร -dire que les parcelles de terrains ร  produire sont trรจs petites (0,44 hectare en moyenne pour les petits exploitants et 3.5 hectare pour les grands exploitants)7 et trรจs dispersรฉes. Nous pouvons dire que ce faible rendement est complรฉmentaire au niveau de revenu des mรฉnages ruraux. Ce qui aura aussi un impact sur le mode de fiscalisation du monde rural. Dโ€™ailleurs, nous constatons que le milieu rural est ร  forte croissance dรฉmographique accompagnรฉ dโ€™un manque de compรฉtence dans le processus de production, ce qui gรฉnรจre dans ce cas une faiblesse de la productivitรฉ. Ainsi, il est encore difficile dโ€™รฉtablir un rรฉgime fiscal dans le monderural puis que cette fiscalisation tiendra compte des activitรฉs et du niveau de production dechaque acteur rural.
Nous ajouterons quโ€™en prenant le cas de Madagascar, sur lโ€™enquรชte filiรจre riz et au niveau national, 46% des riziculteurs placent le foncier parmi les contraintes majeures ร  la production8.
– Illustration : Caractรฉristiques du secteur agricole Malgache
La principale activitรฉ agricole est la production de riz et qui a connu une lรฉgรจre croissance lors des deux derniรจres campagnes de 2007 et de 2008.Le riz, principal aliment des malagasy a fait bon an, ces deux derniรจres annรฉes grรขce ร  une pluviomรฉtrie suffisante. Malgrรฉ cette croissance et la dominance de la riziculture, les exploitations agricoles restent prรฉcaires et pratiquent en majoritรฉ une agriculture de subsistance.
Toutefois, la superficie physique dโ€˜une exploitation reste trรจs faible variant entre 0,66 et 1,04 ha. C’est la raison pour laquelle, lโ€™augmentation de la production agricole est moins rapide que la croissance de la population, ce qui entraรฎne de fortes pressions sur les ressources naturelles et notamment sur les sols. En particulier, la performance de la production rizicole (pluviale et irriguรฉe) qui a tendance ร  stagner depuis plus de dix ans dans un contexte de forte pression fonciรจre. Il sโ€™ensuit une mise en culture de plus en plus importante des terres de collines, souvent en pente, qui se dรฉgradent trรจs apidementr avec les techniques classiques de labour et la pratique des feux rรฉpรฉtรฉs sur les zones de parcours du bรฉtail. Les rendements diminuent et les sols ont une fertilitรฉ en baisse, dโ€™oรน une paupรฉrisation et une insรฉcuritรฉ croissantes pour les paysans qui les exploitent. De plus, la mise en culture des collines en pente constitue une menace pour les zones irriguรฉesen aval en pesant sur leur coรปt dโ€™entretien ainsi que sur leur pรฉrennitรฉ : ensablement des pรฉrimรจtres, accroissement du ruissellement, baisse du dรฉbit et du niveau dโ€™รฉtiage des cours dโ€™eau alimentant les systรจmes dโ€™irrigation.
De plus, les nouvelles techniques de production et la vulgarisation des accรจs aux intrants agricoles n’ont pas รฉtรฉ assimilรฉes de maniรจre probante par le milieu rural malgache. En l’occurrence, le systรจme de lโ€™intensification de la riziculture (SRI) nโ€™est pas suffisamment soutenu pour des raisons multiples (social, รฉconomique et surtout politique), faisant en sorte que une sensible augmentation du rendement nโ€™est due quโ€™ร  la pluviomรฉtrie et non pas par un progrรจs de la technologie. De mรชme, les intrants agricoles deviennent de plus en plus inaccessibles avec des hausses exorbitantes de prix.
De ce fait, l’augmentation de la production agricole n’est pas amplement suffisante pour rรฉpondre ร  la demande nationale qui ne cesse d’augmenter avec un taux de croissance dรฉmographique assez perturbante. Une comparaison des quantitรฉs vendues et achetรฉes de riz montre que 53% des mรฉnages producteurs de riz sont des acheteurs nets en termes de quantitรฉ, tandis que 38% sont des vendeurs nets. Unpeu moins de 10% ne participent pas au marchรฉ de riz. Le nombre de vendeurs nets augmente par quintile de pauvretรฉ et on constate l’inverse pour les acheteurs nets. Ainsi, le riz occupe constamment la premiรจre place dans les importations des produits agricoles. Les producteurs malgaches devront toujours faire face ร  une concurrence dรฉloyale du riz importรฉ et une dรฉgradation du mode de production (dรฉgradation du faire-valoir direct vers le mรฉtayage, la vente de riziรจre, la location de riziรจre).
Sโ€™il en ainsi des constats socio-รฉconomiques du monde rural dans les PED, quelles en sont les impacts de ces derniers sur la fiscalisation du milieu rural ? Dans ce contexte, nous รฉvoquerons que ces caractรฉristiques peuvent gรฉnรฉrerdes obstacles qui entraveront les paiements des contributions fiscales en milieu rural.

CARACTERISTIQUES LIEES AUX CONDITIONS DE VIE ET BIEN-ETRE DES ACTEURS RURAUX

Un faible niveau de revenu et de pouvoir dโ€™achat.

Localement, dans toutes les communes rurales des PED, les possibilitรฉs de revenus monรฉtaires sont assez faibles et limitรฉes. Presquela majoritรฉ des mรฉnages ruraux situent leur activitรฉ principale dans le domaine agricole tandis quโ€™une minime partie se dรฉclare dans dโ€™autres secteurs ร  savoir le commerce, รฉlevage, etc. De ce fait, pour 90% de la population rurale, les rares opportunitรฉs de se procurer de lโ€™argent sont donc presque liรฉes ร  la vente dโ€™un faible surplus de produits agricoles ou bien ร  la v ente de leur force de travail comme salariรฉ agricole. Au total, les opportunitรฉs locales dโ€™emploi salariรฉ dans les milieux ruraux sont donc extrรชmement faibles. Notons par exemple que le salaire journalier des mรฉnages ruraux est de lโ€™ordre de Ariary 700 ร  1000 9. Ainsi, malgrรฉ son caractรจre รฉpisodique et sa faible rรฉtribution, le salariat agricole est la premiรจre source de revenus pour la majoritรฉ des mรฉnages ruraux.
Par ailleurs, ce faible salariat agricole [Cf. Graphique 1] devient une contrainte pour la mise en place dโ€™une fiscalisation dans le monde rural. Nous pouvons mรชme dire que ce faible niveau de revenu dรฉmotive les acteurs ruraux ร  payer les obligations fiscales y affรฉrentes ร  leur domaine dโ€™activitรฉs.
Pour justifier ce faible niveau de revenu, il est tout ร  fait important de voir les sources de revenu des mรฉnages ruraux afin dโ€™รฉvaluer par la suite quโ€™il est vraiment difficile de fiscaliser le monde rural en se rรฉfรฉrant sur le niveau de revenu des mรฉnages ruraux [cf. graphique 2].
– Les sources de revenu des mรฉnages ruraux
Le revenu des mรฉnages ruraux se subdivise en deux grandes catรฉgories : le revenu agricole et le revenu extra agricole [Tableau 6]. Notons que la deuxiรจme catรฉgorie compte 43% du revenu total10.
Certes, la valeur de production agricole des mรฉnages englobant la quantitรฉ autoconsommรฉe de produits, les ventes, les autres usages de la rรฉcolte compose le revenu agricole. Pour le cas de Madagascar, le revenu agricole pour lโ€™annรฉe culturale 2000-2001 se monte ร  environ 315 USD par mรฉnage et les mรฉnages uraux les plus pauvres sont les plus impliquรฉs dans lโ€™activitรฉ agricole proprement dite(57% des mรฉnages ruraux dรฉpendent de la production agricole pour leurs revenus)11.
Les sources de revenu extra agricole sont :
– Le salariat agricole et non agricole incluant le revenu monรฉtaire
– Les diverses allocations, indemnitรฉs et avantages
– Les transferts reรงus par les mรฉnages
De ce fait, il nโ€™existe pas dโ€™activitรฉs assez rรฉmunรฉratrices qui pourraient assurer le paiement des obligations fiscales vue la situation รฉconomique des mรฉnages ruraux dans les PED. Ajoutons aussi que la faiblesse de leurs revenus sโ€™explique entre autre ร  partir de la faible assistance du secteur rural ce qui aura un impact assez important au niveau de la spรฉcialisation des mรฉnages ruraux. Et vue ce manquede spรฉcialisation, il y aura une faiblesse de la productivitรฉ qui aura bien รฉvidemment tendanc ร  baisser leur niveau de revenu [cf. graphique 3].

Revenu disponible par mรฉnage dans le milieu rural

Dans tous secteurs confondus, les mรฉnages ruraux dรฉclarent disposer de Ariary 1.354 par jour pour vivre, soit environ Ariary 41.200 par mois pour une famille de 5 ร  7 personnes. Nous constaterons que pour toute une famille, cette somme est vraiment trรจs faible car si, la consommation alimentaire de base, le riz, provient en majoritรฉ du champ familial, de nombreuses dรฉpenses sont nรฉcessaires dans la vie quotidienne. En effet, la quantitรฉ produite de riz nโ€™est pas toujours suffisante. Ensuite, de nombreux produits de premiรจre nรฉcessite (huile, bougies, sel, savon, etc.), les vรชtements te les fournitures scolaires doivent รชtre achetรฉs sur les marchรฉs les plus proches, auxquels il faut ajouter les dรฉpenses en cas de recours aux services de santรฉ ou de transport.
Ce bref aperรงu de la situation รฉconomique des mรฉnages ruraux montre combien il est vraiment difficile pour eux dโ€™affecter une part de leurs revenus aux prรฉlรจvements fiscaux. Par consรฉquent, la premiรจre mesure de la fiscalisationtient du facteur revenu et qui est bien au-delร  de la moyenne [Tableau 7].

La nature et frรฉquence des achats des mรฉnages ruraux

Les mรฉnages ruraux consacrent une part trรจs importante de leurs revenus ร  des postes de consommation alimentaire. A Madagascar, en 1999, lโ€™Enquรชte prioritaire auprรจs des mรฉnages a รฉvaluรฉ ร  70,2% la part des revenus consacres ร  lโ€™alimentation, chiffre atteignant 74,6% pour le milieu rural (Rรฉpublique malgache, 2000). De ce fait, lโ€™affectation de leurs revenus est dโ€™ores et dรฉjร  limitรฉe sur lโ€™achat des produits de premiรจre nรฉcessitรฉ, mais il faut ajouter ร  cela lโ€™achat des produits destinรฉs ร  la p roduction.
Ajoutons que Pauvretรฉ et revenus extra-agricoles sont fortement liรฉs. Les mรฉnages les plus pauvres se lancent plus dans le salariat, surtout agricole, tandis que les plus riches diversifient leurs activitรฉs dans les entreprises non agricoles

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Table des matiรจres

LISTE DES PRINCIPALES ABREVIATIONS โ€“ TABLES DES MATIERES
PREMIERE PARTIE : LES OBSTACLES EMPECHANT LA FISCALISATION DANS LE MONDE RURAL
Chapitre I : Le contexte de la pauvretรฉ rurale dans les PED
SECTION 1 : ETAT DES LIEUX DU MONDE RURAL DANS LES PED
1. Caractรฉristiques du monde rural
1.1. Caractรจres sociaux
1.2 Caractรจres รฉconomiques
2. Caractรฉristiques liรฉes aux conditions de vie et bien-รชtre des acteurs ruraux
2.1 Un faible niveau de revenu et de pouvoir dโ€™achat.
2.2. Revenu disponible par mรฉnage dans le milieu rural
2.3. La nature et frรฉquence des achats des mรฉnages ruraux
Section 2 : Analyse de la fiscalisation du monde rural : Contraintes et limites
1. Lien entre fiscalitรฉ rurale et la fiscalitรฉ en gรฉnรฉrale – incohรฉrence des textes : Cas de Madagascar
2. Les opportunitรฉs et dangers fiscaux : Taxe sur la propriรฉtรฉ rurale
2.1. Les avantages
2.2. Les inconvรฉnients
3. Les contraintes
3.1. Les impรดts sur les revenus non salariaux (IRNS)
3.2. Les impรดts fonciers (IF)
3.3. Les autres catรฉgories dโ€™impรดts
4. Les limites : cas des impรดts synthรฉtiques et des impรดts fonciers
4.1 Les impรดts synthรฉtiques
4.2 Les impรดts fonciers
Chapitre II : Les problรจmes dโ€™ordre administratif
Section 1 : Les systรจmes fiscaux dans le PED
1. Dรฉfinition de la fiscalitรฉ
2. Caractรฉristique des systรจmes fiscaux africains
3. Les traits spรฉcifiques des systรจmes fiscaux africains
SECTION 2 : LES PROBLEMES DE DECENTRALISATION DES FINANCES PUBLIQUES EN MILIEU RURAL
1. Un niveau trรจs bas de la matiรจre imposable en milieu rural.
2. Une centralisation des ressources
SECTION 3 : LES PROBLEMES RESULTANT DE LA STRUCTURE DE LA FISCALITE
1. Une fiscalitรฉ locale nรฉgligรฉe
2. La difficultรฉ de recouvrement
Section 4 : LES PROBLEMES Dโ€™ACCES A Lโ€™INFORMATION : SECURITE FISCALE
1. Les Obstacles ร  lโ€™accรจs des contribuables ร  lโ€™information
1.1. Les obstacles matรฉriels
1.2. Les obstacles psychologiques
1.3. Les obstacles idรฉologiques
2. Les principes
DEUXIEME PARTIE :LES CONDITIONS PREALABLES POUR LA FISCALISATION DU MONDE RURAL.
Chapitre I : Les impรฉratifs dโ€™une rรฉforme fiscale dans le milieu rural
Section 1 : Les diffรฉrentes stratรฉgies de mise en ล“uvre dโ€™un impรดt sur la propriรฉtรฉ rurale
1. La simplification des paiements
2. Lโ€™intรฉrรชt dโ€™un systรจme fiscal dual : Introduction de lโ€™impรดt indiciaire
3. Lโ€™innovation dans lโ€™administration de lโ€™impรดt en milieu rural
4. Lโ€™accroissement du rรดle des administrations communales dans le milieu rural
4.2. La compรฉtence en matiรจre de fiscalitรฉ traditionnelle
4.3. La compรฉtence en matiรจre de recouvrement forcรฉ
4.4. Lโ€™unicitรฉ de caisse
SECTION 2 : QUELQUES PERSPECTIVES POUR ASSURER LA REFORME FISCALE DANS LE MILIEU RURAL
1. La politique fiscale de ยซ proximitรฉ ยป
1.1. La comptabilisation budgรฉtaire et fiscale amรฉliorรฉe
2. Lโ€™amรฉlioration du recouvrement de l’impรดt
3. Perspectives de dรฉcentralisation des lโ€™administration fiscale en milieu rural
4. Une fiscalitรฉ agricole plus neutre et plus transparente
5. Un appareil administratif efficace
6. Lโ€™accรจs des contribuables ร  lโ€™information
6.1. Les publications
6.2. Les contacts directs
6.3. Les affichages
6.4. Les sensibilisations
– Les sensibilisations par mรฉdiatisation
– Les sensibilisations par contact direct
Chapitre II : Amรฉlioration de la capacitรฉ productive des collectivitรฉs rurales
Section 1 : Les stratรฉgies prioritaires permettant dโ€™amรฉliorer la capacitรฉ productive en milieu rural
1. Un Appareil de formation agricole bien adaptรฉ
2. Rรฉnovation permanente des filiรจres dโ€™activitรฉs en milieu rural
3. Formation par apprentissage des jeunes ruraux
4. Amรฉlioration des infrastructures de production
Section 2 : Les autres stratรฉgies ร  mettre en ล“uvre
1. Prospective de lโ€™offre : systรจmes de production agricoles
2. Une politique qui privilรฉgie les plus vulnรฉrables
3. Des interventions au niveau mรฉso รฉconomique que microรฉconomique
4. Une conception nouvelle des techniques de production.
5. Dรฉveloppement de l’accรจs au crรฉdit et valorisation des potentialitรฉs:
ANNEXES
GRAPHIQUES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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