Sur lโenquรชte au niveau des producteurs
ย ย ย ย ย ย ย ย Les rรฉsultats montrent que la superficie de tomates ร Analavory est plus importante par rapport ร Anjeva et Mahitsy. En effet, la culture de tomates y a รฉtรฉ introduite dans les annรฉes 50 (Manitra et al., 1993). Ce qui y a permis une large adoption. En outre, les conditions รฉdapho-climatiques pour la culture de tomates y sont excellentes. Les paysans cultivent surtout les variรฉtรฉs de type Kada (maitso et manga). Nรฉanmoins, il nโy a pas de diffรฉrence significative entre le taux dโadoption des variรฉtรฉs. Certains paysans prรฉfรจrent les variรฉtรฉs de type Japoney vu celles-ci ne nรฉcessitent pas lโutilisation de tuteur, mais elles sont moins productives que le Kada (MAEP/UPDR, 2004). On a notรฉ que bon nombre de paysans adoptent une rotation : riziculture-tomates. elle contribue ร rompre le cycle vital des organismes nuisibles aux cultures, notamment des maladies et des ravageurs qui sont souvent trรจs spรฉcifiques (Nazarko et al., 2003). Pour le contrรดle des ennemis, les paysans utilisent surtout des pesticides chimiques. Les rรฉsultats dโenquรชte montrent que lโapplication de pesticides se fait en moyenne entre 11 ร 17 fois au cours de la culture de tomates. Ce nombre de traitements dรฉpasse largement les normes fixรฉes par les protections raisonnรฉes (Comitรฉ maraรฎchage, 2013). En effet, ce dernier stipule que le nombre de traitements de pesticides devrait varier de 4 ร 10 fois au maximum pour la culture de tomates en fonction de la pression des ennemis. En outre, lโutilisation excessive de pesticides entraรฎne des impacts nรฉgatifs sur la santรฉ humaine, celle des animaux et lโenvironnement (Isabelle et al., 2012). Elle accroit aussi les coรปts de production auprรจs desย paysans. En ce qui concerne ยซ lโady gasy ยป, celui ci est moins adoptรฉ dans les trois zones. En effet, ces produits agissent souvent plus lentement et de faรงon moins spectaculaire que les produits chimiques et que leur succรจs nโest pas visible immรฉdiatement. La condition dโune action efficace de ces moyens doux est que lโensemble des organismes soit bien รฉquilibrรฉe, c’est-ร -dire la variรฉtรฉ, lโemplacement, le labour et la fertilitรฉ du sol soit en interaction. Dโailleurs, ces produits nรฉcessitent plus dโinvestissement en travail, plus dโorganisation dans la collecte, le stockage et la prรฉparation des produits. Ils nรฉcessitent une connaissance et une observation exacte des agents pathogรจnes. On a aussi constatรฉ que les produits ร base de mancozรจbe, dont le dithane M-45, sont surtout utilisรฉs pour les รฉventuels traitements en gรฉnรฉral. Ce produit est interdit actuellement dans bon nombre de pays vu quโil est qualifiรฉ de cancรฉrigรจne (Hayes et al., 1990). En outre, son utilisation rรฉpรฉtรฉe au cours des campagnes peut entraรฎner une accoutumance des ennemis ร long terme engendrant ainsi les diffรฉrents phรฉnomรจnes de rรฉsistance. Bon nombre de paysans achรจtent les produits phytosanitaires auprรจs des marchands non agrรฉรฉs. La mรฉconnaissance des revendeurs sur les produits adรฉquats ร utiliser et le non respect des pรฉriodes et des mรฉthodes dโapplication des pesticides entraรฎnent la non efficacitรฉ des traitements. Concernant les rendements, ils varient de 19 ร 26 t/ha alors que le MAEP/UPDR stipulait en 2004 que le rendement en tomates varie de 25 ร 40 t/ha. On pourrait donc avancer que les effets nรฉfastes des ennemis sont lโune des causes majeures de cette diffรฉrence. En effet, les pertes dues aux maladies et ravageurs de la culture de tomates est estimรฉe ร 30% selon Megan en 2007. Dโailleurs, la hiรฉrarchisation des problรจmes rencontrรฉs au niveau de la production de tomates montrent que les paysans se plaignent le plus sur ceux engendrรฉs par les ennemis de la culture car les tomates sont trรจs sensibles aux maladies et ravageurs (Reckaus, 2002).
Ravageurs
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Sur les jeunes plants de tomates, la diversitรฉ des ravageurs est relativement peu importante. Ces derniers sont composรฉs de vers de la tomate et de pucerons qui sont observรฉs dans la zone de Mahitsy. Dโailleurs, leurs taux dโattaque sont faibles. La biomasse vรฉgรฉtale nโest pas assez importante pour pouvoir abriter les insectes (Blancard, 2013). Les ravageurs de la culture de tomates, ร savoir les acariens, les vers de la tomate et les pucerons sont observรฉs dans les trois zones dโรฉtude au stade floraison. Leur taux dโattaque est infรฉrieur ร 10%. Lโutilisation excessive de pesticides pourrait รชtre ร lโorigine de ce faible taux dโattaque. Les vers de la tomate et les acariens ont un taux dโattaque รฉlevรฉ par rapport aux autres ravageurs et surtout ร Mahitsy et Analavory-Ampefy. Selon Reckaus en 2002, la pรฉriode de ponte coรฏncide trรจs souvent avec les stades de floraison de la tomate pour le cas des vers de la tomate. A cet effet, le taux dโattaque de ce dernier sโรฉlรจve pour les plants en floraison. En ce qui concerne les acariens, les plantes poussantes comme les tomates en floraison favorisent leur attrait (Blancard, 2013). Par la suite, leur taux dโattaque reste รฉlevรฉ. Dโaprรจs une รฉtude entreprise par Stella en 2010, le seuil dโintervention pour les acariens est fixรฉ ร un acarien par plante. Pour notre cas, le traitement acaricide est alors ร recommander en stade jeunes ร titre prรฉventif. Ceci รฉtant afin dโรฉviter une pullulation incontrรดlable dans le futur. Lโapparition des pucerons est tardive. En effet, le dรฉveloppement et la croissance de ces derniers sont ralentis par la baisse de la tempรฉrature, perturbant ainsi leur physiologie (Unon et Jan, 1993). La diversitรฉ et le taux dโattaque deviennent plus importants en phase de fructification et de maturitรฉ. Dโailleurs, on note lโapparition des mouches blanches et des mineuses. Les tomates constitueraient alors ร la fois des habitats et des ressources alimentaires importantes pour les ravageurs (Malรฉzieux et al., 2008). Nรฉanmoins, on observe une diminution de lโimportance de ces derniers actuellement. En 1993, les รฉquipes du FOFIFA/DRA ont observรฉs une nette recrudescence de ces ravageurs de tomates dans la ceinture maraรฎchรจre dโAntananarivo (Manitra, 1993). Les actions entreprises par les techniciens et les agents vulgarisateurs pour amรฉliorer la culture maraรฎchรจre pourraient รชtre ร lโorigine de cette baisse du taux dโattaque des ravageurs (Anne, 2008). Dโailleurs, lโutilisation accrue de pesticides constatรฉs ces derniรจres annรฉes serait aussi une cause probable (CLAM, 2013). Statistiquement, les vers de la tomate et les acariens sont les plus importants ravageurs de la tomate pendant la fructification. Les ลufs des vers de la tomate pondus pendant la floraison deviennent des chenilles aprรจs deux ร trois semaines, aprรจs รฉclosion, et attaquent ainsi les fruits (Attique et al., 2000). Cโest ce qui expliquerait le taux dโattaque important de ceux-ci par rapport aux autres. En ce qui concerne les acariens, son cycle de dรฉveloppement est de 10 jours (Gutierrez, 1973 ; Thomas et Denmark, 2013). Par la suite, leurs prolifรฉrations seraient rapides augmentant ainsi leur taux dโattaque sur les plantes. Pour les plants en fin de rรฉcolte, on note toujours la prรฉsence des vers de la tomate et des acariens surtout ร Mahitsy. Il est alors recommandรฉ de brรปler les rรฉcoltes abritant ces ravageurs en fin de cycle. Les dรฉgรขts occasionnรฉs par ces derniers peuvent รชtre beaucoup plus importants pour la prochaine campagne.
Mise en place du dispositif pour lโessai de comportement
๏ Prรฉparation du sol : elle consiste ร effectuer les opรฉrations de dรฉfrichement, de labour, dโรฉmottage et de mise en place du dispositif. Du fumier ร la dose de 5 tonnes ร lโhectare a รฉtรฉ incorporรฉ au sol au moment de la prรฉparation du sol.
๏ Semis : il a รฉtรฉ effectuรฉ le 13 mai 2013 dans des sillons sur des lits de semences prรฉalablement prรฉparรฉs.
๏ Transplantation : elle a รฉtรฉ rรฉalisรฉe le 27 juin 2013, soit 44 jours aprรจs semis.
๏ Fertilisation : elle consiste en un apport de 80 g de NPK 11-22-16 au moment de laย vรฉgรฉtation (10 jours aprรจs transplantation).
๏ Entretiens : lโรฉgourmandage, le tuteurage, et le buttage constituent les principaux entretiens. Lโarrosage se fait deux fois par jour.
๏ Rรฉcolte : celle-ci a รฉtรฉ รฉchelonnรฉe en deux phases (Figure 36). La premiรจre a รฉtรฉ rรฉalisรฉe le 23 octobre 2013 et la seconde le 06 novembre 2013.
Propositions et perspectives
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Etant donnรฉ que ladite enquรชte a รฉtรฉ rรฉalisรฉe pendant lโintersaison (fin de la saison des pluies et dรฉbut de la saison sรจche), il est donc recommandรฉ de continuer lโรฉtude pendant la saison pluvieuse et la saison sรจche proprement dite. Aussi aura-t-on une idรฉe plus prรฉcise du taux dโattaque des principales maladies tout au long de lโannรฉe. Des รฉtudes plus approfondies sur lโindentification molรฉculaire des souches de pathogรจnes des tomates devront รชtre entreprises. Elles seraient utiles pour complรฉter les bases de donnรฉes relatives ร ces derniรจres. Lโorientation vers la culture biologique de tomates serait aussi une alternative afin de rรฉduire lโutilisation excessive de pesticides. La lutte biologique sera prรฉconisรฉe dans ce cas. Les revendeurs et distributeurs de pesticides devront participer aux diffรฉrentes formations octroyรฉes par les techniciens pour lโamรฉlioration des techniques culturales. Ils pourront ainsi mieux connaitre les pesticides ร proposer aux paysans. Les variรฉtรฉs ayant une mutirรฉsistance vis-ร -vis des maladies sont donc idรฉales comme moyen de lutte. Dโailleurs, on est dans un contexte scientifique tournรฉ vers la gรฉnรฉtique et oรน les Solanacรฉes occupent un place importante. Compte tenu des rรฉsultats obtenus, il est prรฉconisรฉ que les variรฉtรฉs seront testรฉes en milieu rรฉel. Lโรฉtude devra รชtre menรฉe dans les zones oรน lโenquรชte a รฉtรฉ menรฉe. Ainsi, onpourrait apprรฉhender les potentialitรฉs rรฉelles des variรฉtรฉs dans les conditions qui existent sur terrain (climat, sol, itinรฉraires techniquesโฆ). Lโessai en milieu paysan est alors indispensable. Pour amรฉliorer les mรฉthodes de lutte, on propose de mener une รฉtude sur le grafting ou greffage des tomates vu que bon nombre de pathogรจnes sont dโorigine tellurique. Les portes greffes et les mรฉthodes de greffage feront lโobjet de lโรฉtude. On propose aussi le croisement entre les variรฉtรฉs multirรฉsistantes et productives. On suggรจre aussi de mener des รฉtudes sur la diversitรฉ gรฉnรฉtique des agents pathogรจnes รฉtudiรฉs dans le prรฉsent document. Des รฉtudes molรฉculaires sur les souches existantes devront รชtre entreprises afin dโapprรฉhender les caractรฉristiques exacte de ces derniรจres. A cet effet, on pourrait contribuer ร lโeffort de comprรฉhension de certains mรฉcanismes de rรฉsistance qui demeure encore mรฉconnus. Dans cette optique, on pourrait alors mieux orienter les mรฉthodes de lutte.
CONCLUSION
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Lโenquรชte rรฉalisรฉe au niveau des producteurs montre que les ennemis constituent la principale contrainte pour la production de tomates. Aprรจs avoir analysรฉ alors ces ennemis au niveau des parcelles, il en ressort que les maladies et ravageurs dont lโaltenariose, le mildiou, le flรฉtrissement bactรฉrien, le TYLCV, les nรฉmatodes, les heliothis, les acariens, les pucerons, les mouches blanches et les mineuses ont รฉtรฉ confirmรฉ sur la tomate ร Madagascar. Les rรฉsultats des enquรชtes montrent que les nรฉmatodes sont prรฉsents partout oรน la tomate est cultivรฉe. Le taux dโattaque des maladies et des ravageurs sont variables selon le stade de dรฉveloppement de la plante. Lโalternariose et le mildiou sont les principales maladies attaquant les tomates. Lโalternariose est caractรฉrisรฉ par son infection prรฉcoce sur les plantes contrairement au mildiou. Pour le cas des ravageurs, les heliothis et les acariens sont les potentiels ravageurs de la tomate. Leurs attaques sont nettement observรฉes en phase de fructification et maturation. Le taux dโattaque des maladies et ravageurs est รฉlevรฉ dans son ensemble plus particuliรจrement dans la zone de Mahitsy. Lโutilisation de pesticides ร base de mancozรจbe a รฉtรฉ surtout observรฉe. Les traitements effectuรฉs pour contrรดler les maladies et ravageurs ne rรฉpondent pas aux bonnes pratiques phytosanitaires. Dโailleurs, le nombre de traitements effectuรฉs au cours du cycle cultural dรฉpasse largement les normes. Par la suite, le taux de rรฉsidus de pesticides enregistrรฉ dans les fruits de tomates pourrait รชtre รฉlevรฉ. Compte tenu des rรฉsultats et des littรฉratures sur les maladies de la tomate ร Madagascar, des variรฉtรฉs de tomates ont รฉtรฉ demandรฉes auprรจs de lโIITA _AVRDC pour contribuer ร la rรฉsolution des problรจmes phytosanitaires. Ces variรฉtรฉs sont rรฉsistantes aux nรฉmatodes vu quโils sont largement rรฉpandus ร Madagascar. En outre, elles possรจdent aussi une certaine rรฉsistance vis-ร -vis de R.solanacearum et de TYLCV. Ces derniers existent ร Madagascar. Etant donnรฉ que lโalternariose et le mildiou sont les maladies les plus importantes de la tomate dโaprรจs nos rรฉsultats. On a รฉtรฉ contraint de choisir entre A.solani pour le criblage des variรฉtรฉs ayant des rรฉsistantes multiples en dรฉpit des raisons dรฉjร รฉnoncรฉes. Les rรฉsultats montrent quโaucune variรฉtรฉ nโest ร la fois multirรฉsitante et productive. Les variรฉtรฉs suivantes possรจdent une multirรฉsistance : AVTO 1080, VI045743, la variรฉtรฉ de type sauvage et Roma. Celle dont les rendements en fruits par pieds sont performants sont : AVTO 1008, AVTO 1219, AVTO 0922, AVTO 9802, AVTO 1229, AVTO 0201, AVTO 1209, AVTO 1210. On suggรจre alors de mener des essais de croisement entre ces variรฉtรฉs en vu de produire des lignรฉes plus performantes en termes de productivitรฉ tout en รฉtant multirรฉstiantes aux souches dโagents pathogรจnes existants. A lโissu des travaux effectuรฉs et รฉvoquรฉs par le prรฉsent document, on propose alors des thรจmes de recherche relatifs ร la caractรฉrisation molรฉculaire des diffรฉrents souches dโagents pathogรจnes existants ร Madagascar vu leur importance et afin dโen ressortir la diversitรฉ gรฉnรฉtique y affรฉrente. Non obstant, une question se pose : Est quโon aurait les mรชmes rรฉsultats si on avait menรฉ lโรฉtude en pรฉriode pluvieuse ?
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1 Cadre de lโรฉtude
1.1 Aperรงus sur la tomate
1.2 Les potentiels ennemis de la tomate
1.3 Principe
2 Analyse des problรจmes phytosanitaires de la culture de tomate
2.1 Zones dโรฉtude
2.2 Enquรชte au niveau des producteurs
2.2.1 Mรฉthodes
2.2.2 Rรฉsultats et interprรฉtations
2.3 Diagnostic au niveau des parcelles et indentification au laboratoire
2.3.1 Mรฉthode
2.3.2 Rรฉsultats et interprรฉtations
2.4 Discussion
2.4.1 Sur lโenquรชte au niveau des producteurs
2.4.2 Sur le diagnostic au niveau des parcelles et le prรฉlรจvement pour analyse au laboratoire
2.5 Conclusion partielle
3 Rรฉsolution des problรจmes phytosanitaires par le criblage variรฉtal
3.1 Criblage variรฉtal en serre
3.1.1 Matรฉriels
3.1.2 Dรฉmarche mรฉthodologique
3.1.3 Rรฉsultats interprรฉtations
3.2 Caractรฉrisation agronomique des variรฉtรฉs introduites
3.2.1 Matรฉriels
3.2.2 Dรฉmarche mรฉthodologique
3.2.3 Rรฉsultats et interprรฉtations
3.2.4 Synthรจse
3.3 Discussion
3.3.1 Sur le criblage variรฉtal
3.3.2 Sur la caractรฉrisation
3.4 Conclusion partielle
4 Analyse de la mรฉthodologie adoptรฉe
5 Propositions et perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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