L’accroissement démographique combiné à la révolution industrielle favorise le développement des villes européennes au XIXème siècle. Dès lors, le monde ne cesse de s’urbaniser. « Aujourd’hui, environ 1 habitant sur 2 de la planète est un citadin » . La concentration grandissante dans les villes devient largement un phénomène mondial. Tout en s’intensifiant dans les pays développés, l’urbanisation se généralise dans le monde en développement à partir du milieu du XXème siècle». L’urbanisation est un grand défi dans le monde entier. « A Madagascar, en 2013, la population totale est estimée à 22 000 000 habitants et la population urbaine à 6 900000 habitants». Longtemps délaissé par le gouvernement au profit de la recherche au développement rural, l’urbain devient une priorité nationale à travers le PND. De plus, la Grande île est dotée de divers outils de planification urbaine : le PUDi et le PUDé. Des projets en cours comme le PUDi de By-Pass, la bretelle d’Ankadimbahoaka. « Les 8 millions de citadin d’aujourd’hui va doubler dans 15 ans et atteindra 16 millions. Le pays doit affronter le défi du développement rapide de l’urbanisation. Le taux d’urbanisation atteint 37 % dont 1 habitant sur 3 vit en ville. Dans une période de 15 à 20 ans, la moitié de la population vivrait en ville ».
Le secteur Anosizato s’inscrit dans le IVèmeArrondissement à l’Ouest de la CUA, sur la RN 1. Sur le plan administratif, il appartient au district d’Antananarivo Renivohitra dans la région Analamanga. Localisé entre 18° 55’32,66’’ et 18° 56’ 43,09’’ de latitude Sud ; 47° 29’46, 41’’ et 47° 30’45, 66’’ de longitude Est Ce secteur subit une forte croissance démographique. Le nombre de population est estimé à 20 673 en 2007, et atteint 35 303 en 2017, reparti sur une superficie de 1,78 km2 . Tel est l’objet de cette étude qui s’intitule : «Les problèmes d’aménagement urbain dans le secteur d’Anosizato Est, IVème Arrondissement, CUA »
CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDES
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDES
Localisation
L’espace d’études fait partie du territoire de la Commune Urbaine d’Antananarivo, c’est-à-dire dans le noyau central de la zone métropolitaine de la capitale. Du point de vue administratif, il se trouve dans le IVème arrondissement dénommé secteur Anosizato Atsinanana. Ce dernier se trouve environs à 4km au Sud-Sud-Ouest sur la RN 1 vers le Moyen Ouest.
Délimitation
La CUA IVème Arrondissement dénommé secteur Anosizato Atsinanana se situe entre les méridiens 47°29’46,41’’ Est et 47°30’45,66’’ Est, et entre les parallèles 18°55’32,66’’ Sud et 18°56’43,09’’ Sud. Elle s’étend sur une superficie de 1,78 km2 (cf. tableau n°01) et se divise en deux Fokontany dont : Anosizato Atsinanana I (0,85 km2 soit 47,90%) et Anosizato Atsinanana II (0,93 km2 soit 52,10 % de la superficie). Elle est drainée par la rivière Ikopa.
Le secteur d’Anosizato est délimité par les Fokontany suivants :
▪ Au Nord : les Fokontany d’Ampangabe Anjanakinifolo, d’Ivolaniray, d’Anosibe Andrefana II, d’Anosipatrana II et d’Anosipatrana Atsinanana ;
▪ A l’Est, les Fokontany d’Angarangarana, de Mandrangobato II et d’Andrefan’Ankadimbahoaka ;
▪ Au Sud : les Fokontany d’Ankazotoho-Anosimahavelona et d’Ankazotoho ;
▪ A l’Ouest : les Fokontany d’Ampefiloha et d’Antananambony.
HISTORIQUE DE LA ZONE D’ETUDES
Le roi Andrianampoinimerina voulait conquérir le Moyen-Ouest au temps des royaumes malgaches. Il est accompagné de ses troupes. Lors du trajet, des hommes se joignèrent à eux. Arrivé à Anosizato, l’armée est évaluée à cent hommes. De ce fait, le roi nomma ce lieu « ANOSIZATO ». L’histoire d’Anosizato est fortement liée à celle de Trimofoloalina. Andriamasinavalona a divisé son règne à ses quatre fils dont: Antananarivo, Ambohidratrimo, Ambohimanga et Ambohitrabiby, même si son conseillé Andriamampandry l’a empêché. Le souci de ce dernier s’est réalisé parce que l’un de ses quatre fils a trahi et a emprisonné le roi pendant 17 ans. Un roi sakalava et les peuples dans ce lieu l’ont aidé à sortir et il est revenu à Antananarivo. Il a décidé de faire une tradition appelée « Ala-faditra » et construire le « Rova » , le « Mpimasy » Ranakombe fait appel à un sacrifice dont on a besoin d’une personne pour abattre le sang. De ce fait, le roi a réuni ses peuples et annonça qu’il a besoin d’un homme pour en faire du sacrifice. Tout le monde avait peur et s’enfuya. Trimofoloalina, ne pouvant pas assister à ce discours a appris la nouvelle et s’est décidé d’en parler et de persuader sa femme de sa volonté d’être le concerné. Au moment où il doit être décapité, le roi a empêché car il a trouvé sa maturité et son attachement exclusif à la nation. Effectivement, son seul oreille a été arrachée pour faire couler le sang. Selon les anciens, les plaines d’Anosizato et de Betsimitatatra sont données à Trimofoloalina et ses descendants comme une sorte de récompense. Les premiers occupants d’Anosizato est donc Trimofoloalina et ses descendants.
LA DIMENSION HUMAINE DE LA ZONE D’ETUDES
Anosizato Atsinanana est un secteur sous-développé, faute de l’absence d’infrastructures de base. Sur le plan topographique, 59,56% du territoire est compris entre 1 247 m-1 248 m d’altitude qui équivaut à 106,82 ha. Seulement 11,73 % se trouve en haute altitude (1 250 m-1 252 m). Les infrastructures sont anciennes et ne connaissent que rarement des entretiens comme les voies urbaines de toutes catégories. C’est une zone inondable et confrontée à divers problèmes d’urbanisme à cause de la croissance démographique. Le secteur en question enregistre 35 303 habitants, repartis en 5 personnes par ménage en moyenne. On enregistre 2 803 toits pour le Fokontany Anosizato Atsinanana I et 3 249 toits pour celui d’Anosizato Atsinanana II, qui sollicite un fort besoin en logement .
L’ancien marché appelé « Tsenan’ny tantsaha » indique ainsi le rôle du lieu central d’Anosizato. Un lieu de rencontre parce qu’il reçoit les productions de différentes régions et des grands flux de personnes. A présent, ce marché est transféré à Namontana, faute d’organisation structurelle. La densité de la population et l’anarchisme sont palpables : des constructions précaires et légères se développent. La population est cosmopolite parce que des groupes de personnes : français, chinois, comoriens, indiens y vivent aussi. Ce secteur joue un rôle central qui relie les flux des marchandises et des personnes vers le centre-ville. Il tient aussi une place stratégique : proche de la RN7 et RN4, traversé par la RN1 qui se rencontre au rond-point d’Anosizato. Il se trouve près du stationnement de « Fasan’ny karana » (cf. photo n°01) et qui accueille les transports régionaux et nationaux ainsi que le stationnement d’Arivonimamo. Et la nouvelle gare routière d’Andohatapenaka est à proximité.
A Madagascar, il existe 3 groupes de « karana » ayant chacun ses mœurs et coutumes
– KHOJA qui habite dans le secteur d’Ankorondrano et d’Alarobia ;
– AGAKHAN qui se trouve à Andohanan’Analakely ;
– Association BOHRA qui habite à Anosizato.
La zone de recherche attire les opérateurs indiens. Mais leur première implantation est récente. Un chef Bohra Lishar Houssein, propriétaire du ZOAR Auto Isotry, président de l’association est à l’origine, à la conquête d’un territoire. En 1994, il cherchait un terrain pour construire une mosquée. Un de ses amis a proposé une parcelle à Anosizato. A ce moment, c’est encore une zone rizicole et entourer de lac. Le Fokontany a accepté, et ils ont consulté la commune qui a délivré 1 ha avec le permis de construire. Le remblai a été exécuté par l’entreprise COLAS. Au début, la procédure était légale. Ils ont laissé au repos pendant 4 ans, laissant place au terrain de football ou de rugby. C’est en 1998 que la construction a commencé. Dès lors, la concentration devient croissante. Le remblai se développe parallèlement. Actuellement, on estime environ plus de 1 000 indopakistanais à Anosizato Atsinanana. Donc, c’est une zone d’activité et de résidence des «Karana».Généralement, le commerce constitue leurs activités principales.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1: CONTEXTE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
I. CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDES
A. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDES
1. Localisation
2. Délimitation
B. HISTORIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
C. LA DIMENSION HUMAINE DE LA ZONE D’ETUDES
II. CONTEXTES ET NOTIONS DU SUJET
A. AMENAGEMENT
1. Définitions
2. Objectifs
3. Enjeux
B. URBANISME ET AMENAGEMENT URBAIN
1. Définitions
2. Lois régissant l’aménagement du territoire et l’urbanisme
a. Loi portant l’aménagement du territoire
b. Loi relative à l’urbanisme et à l’habitat
C.ACTEURS ET OUTILS DE L’AMENAGEMENT URBAIN
1. Acteurs
2. Les outils de l’urbanisme réglementaire
a. PUDi (Plan d’Urbanisme Directeur)
b. PUDé (Plan d’Urbanisme de Détail)
III. METHODOLOGIE ADOPTEE ET REALISATION DE LA RECHERCHE
A. DEMARCHES DE LA RECHERCHE
1. Les travaux de documentation
a. Recherche bibliographique
b. Bibliographie commentée
2. Consultation et conception de fonds de carte
B. LES COLLECTES DES INFORMATIONS
1. Investigation sur terrain
2. Traitements des données et rédaction
C. LE CADRE DU SUJET
1. Intérêt du sujet
2. Hypothèses et objectifs de travail
Chapitre 2 : ANOSIZATO : UN ESPACE URBAIN DIFFICILE A AMENAGER
I. LES CONDITIONS PHYSIQUES DU MILIEU : UNE VILLE
CIRCONSCRITE DANS LA PLAINE DE L’IKOPA
A. Un climat tropical d’altitude
B. Platitude du relief et hydrographie
C. Géologie et humidité du sol : contraignants à l’aménagement urbain
II.LE CAPITAL HUMAIN
A.DYNAMIQUE DU PEUPLEMENT
B. INEGALE REPARTITION DE LA POPULATION
C. SITUATION ECONOMIQUE DES MENAGES
1. Catégories socio-professionnels des ménages
2. Revenu insuffisant d’une masse populaire
Chapitre 3 : LES FORMES DE L’OCCUPATION DES SOLS A ANOSIZATO
I. OCCUPATION DESORDONNEE DE L’ESPACE
A. DYNAMISME DE L’OCCUPATION DU SOL DE 2007 A 2017
1. Occupations du sol en 2007
2. Occupations du sol en 2012
3. Occupations du sol en 2017
B. INSUFFISANCE DES SERVICES URBAINS DE BASE
C. MAUVAIS ETATS DES INFRASTRUCTURES EXISTANTES
II. DYNAMISME DE L’EVOLUTION DE L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE URBAIN
CONCLUSION GENERALE
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