Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de maîtrise en sciences économiques OPTION : ADMINISTRATION
LES PRINCIPES BUDGETAIRES ET L’EXECUTION BUDGETAIRE
D’après la LOLF, on peut citer cinq grands principes budgétaires notamment le principe d’annualité budgétaire, le principe d’unité budgétaire, le principe de spécialité budgétaire, le principe d’universalité budgétaire et le principe de sincérité budgétaire.
On peut également noter un sixième principe qui est l’équilibre budgétaire imposant aux collectivités locales d’établir un budget équilibré tant en fonctionnement qu’en investissement. L’Etat lui fait exception à cette règle puisqu’il peut présenter son budget inscrit dans la loi de finances en déficit.
Principe d’annualité budgétaire Le principe d’annualité budgétaire est issu du principe du consentement annuel à l’impôt contenu dans l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens (DDHC). Cette règle sera formulée expressément par les règlements généraux sur la comptabilité publique.
Les trois raisons de ce principe sont l’antériorité exigeant que la loi de finances soit votée avant le début de l’année budgétaire, les autorisations données par le Parlement qui ne sont valables qu’un an et les dispositions de la loi de finances devant être exécutées entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année budgétaire.
Le principe d’annualité budgétaire consiste à fixer pour une année la durée de l’exercice budgétaire. Cela signifie que l’autorisation budgétaire donnée par la loi de finance n’est valable que pour une année. Il n’existe donc pas de loi permettant à un Gouvernement de prélever un impôt permanent. Mais cela signifie aussi que l’autorisation de dépenses donnée par la loi de finances au Gouvernement ne couvre également qu’une année. Il n’est normalement plus possible de procéder à aucune dépense à l’expiration de l’autorisation.
Le budget de l’État doit être voté avant le début de chaque année budgétaire, au nom du principe de l’antériorité. Ce principe d’annualité signifie également que toute opération financière doit faire l’objet d’une autorisation antérieure par l’autorité budgétaire.
Justification du Principe Ce principe a tout d’abord une raison historique, en effet, aux XVIIIe et XIXe siècles, l’agriculture constituait le centre de l’activité économique. Elle assurait l’essentiel des recettes budgétaires. L’agriculture étant soumise au rythme annuel, le cycle économique s’est calqué sur le cycle agricole. Un autre argument, plus technique, a été avancé.
Dans la mesure où le budget de l’Etat se base sur des prévisions, il est nécessaire que la période qu’il couvre ne soit pas trop importante sous peine d’une perte de précision dans les prévisions. Il y a également une justification politique à ce principe. En effet, pour avoir un contrôle efficace du Parlement et une vision claire du budget il a été jugé nécessaire que de façon périodique le Gouvernement demande l’autorisation au Parlement de prélever l’impôt, réaliser des dépenses. On a estimé la période d’un an raisonnable à cet égard.
Fonctionnement du principe La quasi-totalité des pays appliquent la règle de l’annualité budgétaire. Mais l’année budgétaire ne commence pas partout au même moment car il faut choisir un moment où le Parlement pourra élaborer la loi de finances dans les meilleures conditions possible. En France, l’année budgétaire commence le 1er janvier mais elle commence le 1er avril en Grande Bretagne et le 1er octobre aux États-Unis. A Madagascar, l’année budgétaire est comme dans tous les pays francophones c’est-à-dire selon le calendrier commençant le 1er janvier de chaque année.
En ce qui concerne la mise en œuvre du principe, il est important de déterminer selon quels critères les opérations de dépenses et de recettes seront rattachées au budget. Deux théories s’affrontent également appelé comptabilité de gestion. Le système de comptabilité de caisse est le système qui est appliqué á Madagascar au budget de l’Etat avant l’entrée en vigueur de la LOLF. Il consiste à rattacher toutes les opérations de dépenses et de recettes effectuées à l’année où elles ont été effectivement soldées, quelle que soit leur année d’origine.
Le système de la comptabilité d’exercice est plus rigoureux que le précédent. Il consiste à rattacher à l’année budgétaire les dépenses et les recettes qui ont juridiquement pris naissance au cours de cette année, même si ces opérations sont soldées après l’expiration de l’année budgétaire. Cette comptabilité consiste à compléter l’information du Parlement sur les moyens budgétaires affectés à la réalisation des actions prévues au sein des programmes. Elle permet aussi de mesurer la performance des Administrations. En général, elle est associée avec la comptabilité budgétaire de caisse et la comptabilité générale en droit constaté et forment désormais la nouvelle comptabilité publique. D’où la notion de la « triple comptabilité ».
Dérogations au principe d’annualité budgétaire Il est en effet possible de déroger à ce principe, sous différentes formes notamment la loi de finance rectificative et le décret d’avance. Il est parfois nécessaire, en raison de la difficulté des prévisions, de voter une loi de finances rectificative.
Ces lois sont les seules à pouvoir modifier le budget de l’État en cours d’année aujourd’hui. L’autre dérogation infra-annuelle est le décret d’avance. Il permet au Gouvernement de majorer les crédits limitatifs et d’en ouvrir, sans demander l’autorisation du Parlement, qui devra tout de même ratifier le décret, a posteriori. Ces décrets sont encadrés par des conditions variables selon qu’il y ait simple urgence ou « urgence et nécessité impérieuse d’intérêt général». Mais il est aussi parfois nécessaire que l’on accorde des dérogations qui excèdent l’année budgétaire. Cela s’impose notamment pour le développement des investissements de l’État.
Dans les longs travaux, la taille de ces travaux exige de dépasser le cadre annuel. Les politiques économiques keynésiennes de planification ont également aidé à dépasser le simple cadre annuel. L’autorisation de programme a été créée pour déroger au principe d’annualité budgétaire. Cette technique détermine les crédits maximum qu’un Ministre pourra engager dans une opération d’investissement pendant les années à venir. Ces crédits sont donc autorisés par la loi de programme, les paiements seront effectués au rythme de la réalisation des travaux. L’autorisation de programme est votée sans limitation de durée, elle doit être annulée par une loi de finances. Elle peut être révisée pour tenir compte d’une modification technique ou d’un changement de prix.
Aménagements du principe d’annualité budgétaire Cette technique offre la possibilité à un service d’utiliser, l’année suivante, le reliquat des crédits inutilisés au cours de l’année d’autorisation. Elle permet d’éviter le gaspillage des crédits en fin d’année pour les utiliser entièrement et ainsi ne pas se voir diminuer son budget l’année suivante. Elle est cependant strictement encadrée et loin d’être possible dans tous les cas. Elle nécessite également un arrêté conjoint entre le Ministre des finances et le Ministre concerné par le report de crédits avant le 31 mars de l’année suivant (N+1).
Cette technique permet d’utiliser par anticipation des crédits qui ne seront ouverts qu’au titre de l’année suivante. Cette technique est évidemment encadrée très strictement elle aussi par la possibilité pour les dépenses ordinaires, autre que le personnel, à partir du 1er novembre de chaque année et dans la limite du quart des crédits de l’année en cours et également possible en ce qui concerne les dépenses relatives au solde et à l’alimentation des armées, ainsi qu’au versement de pensions civiles, et ce uniquement encore durant les deux derniers mois de l’année seulement.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : Cadre conceptuel sur l’administration publique et les finances publiques
Chapitre 1 : l’Administration publique et les finances publiques
Chapitre 2 : Les principes budgétaires et l’exécution budgétaire
Partie II : cadre empirique sur la gestion des dépenses publiques de la présidence
Chapitre 3 : Particularité de la gestion des dépenses de la Présidence de la République
Chapitre 4 : Discussions
CONCLUSION
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