LES PRINCIPALES RESSOURCES ALIMENTAIRES DU BETAIL
Définition
L’aliment peut se définir comme une substance naturelle ou artificielle, non toxique, qui a des propriétés nutritives, c’est-à-dire qui apporte à l’organisme l’énergie et les matières azotées qui lui sont nécessaires. La nutrition se préoccupe des nutriments résultants de la digestion des aliments et utilisés par les cellules; l’alimentation étudie les aliments consommés par les êtres vivants et les combine de façon à constituer des rations et de régimes propres à couvrir leurs besoins réels. Ces définitions très générales appellent une restriction importante : aucun aliment ne peut, à lui seul, combler tous les besoins de toutes les espèces ; ceux-ci ne peuvent, généralement, être satisfaits que par une association d’aliments (RIVIERE, 1977). Les ressources alimentaires du bétail sont généralement regroupées en deux principales catégories à savoir les aliments grossiers (fourrages et résidus de récolte) et les concentrés (les SPAI et les aliments composés).
Les fourrages
Les pâturages naturels et les Jachères
Les pâturages naturels sont des savanes en zone soudanienne. Ils sont composés de la végétation spontanée (herbacée et ligneuse) que les animaux parcourent à la recherche de leur nourriture (COULIBALY, 2001). Ces pâturages soudaniens sont verts pendant quatre à six mois, mais l’herbe devient dure à maturité. Les feux détruisent cette masse végétale importante et favorisent la production de repousses des graminées vivaces, si les réserves en eau du sol le permettent. Ces repousses ne sont pas toujours en quantité suffisante pour nourrir le bétail (CIRAD, 1996). En outre, la productivité de ces pâturages tropicaux est très variable dans l’espace et le temps, compte tenu des différences de pluviosité et de fertilité des sols (PAGOT, 1985).
Dans les conditions d’élevage extensif, les jachères représentent une source importante de fourrage privilégié par les éleveurs pendant la période humide. La bonne fréquentation des jachères est due à la structure assez basse des groupements post-culturaux comparée aux hautes formations des savanes (SINSIN, 2000) et également à l’indice global de qualité des pâturages herbacés qui est assez élevé pendant les premières années d’abandon cultural (AKPO et al., 2000) conférant ainsi une assez bonne valeur pastorale à la jachère.
Les Réserves Fourragères (les foins)
Ce sont des produits résultant de la dessiccation naturelle des fourrages verts, dont la teneur en matière sèche passe de 20-30 % à environ 80-90 % (RIVIERE, 1977). Depuis 1998, le Ministère des Ressources Animales a élaboré et mis en œuvre un vaste programme dénommé « Opération de fauche, de conditionnement et de conservation des fourrages naturels ». Cette opération contribue à soustraire une partie de la biomasse de la destruction par les feux de brousse et à alimenter les animaux avec des fourrages de qualité. En outre, elle permet aux éleveurs de gérer rationnellement leurs stocks de fourrages grâce à la quantification des stocks et à des prévisions plus adéquates (KAGONE,2001).
Les cultures fourragères
Les pâturages naturels ne permettent d’assurer une production satisfaisante que pendant un temps variable, selon la zone climatique envisagée, mais toujours relativement court. Si on veut éviter les chutes de productions pendant la saison déficitaire, ou si l’on désire intensifier ces productions, il est nécessaire d’envisager une amélioration de la valeur alimentaire des fourrages et une continuité dans la fourniture aux animaux d’une alimentation de qualité. (RIVIRE, 1977). Plusieurs solutions s’offrent au paysan qui devra choisir celles qui conviennent à son exploitation à savoir
-/ les prairies permanentes ou temporaires, composées essentiellement de graminées et/ou de légumineuses purement fourragères,
-/ les cultures à la fois vivrières et fourragères à savoir le sorgho et niébé fourragers par exemple, qui ont la particularité de garder leurs feuilles toujours vertes à maturité,
-/ les ligneux fourragers.
Cependant, l’expérience a montré que les cultures fourragères orientées uniquement vers la production d’herbe de qualité n’avaient pas d’écho favorable auprès des paysans. Malgré les efforts consentis par la vulgarisation et la recherche, le taux d’adoption est resté très faible, témoignant le peu d’intérêt qu’ont les producteurs pour ces types d’espèces (NIANOGO, 2000).
Les résidus de cultures (céréales et légumineuses)
Les pailles ou résidus de céréales sont constituées par les tiges et les feuilles des céréales restant après la récolte des grains et habituellement laissées sur les champs dans les pays tropicaux. Elles représentent des tonnages très importants, mais ce sont des produits de valeur alimentaire généralement faible (RIVIERE, 1977). On rencontre généralement les pailles de maïs, de sorgho, de mil et de riz. Leurs constituants membranaires représentent plus des trois-quarts de la matière sèche (JARRIGE et al., 1988). Les pailles de céréales comme le mil et le sorgho sont pauvres en azote et constituées principalement de cellulose (LHOSTE et al., 1993), néanmoins elles apportent surtout de l’énergie et l’aliment de lest aux animaux.
Quant aux résidus de légumineuses, ce sont des tiges, les feuilles et une partie du système radiculaire laissé après la récolte des gousses. La qualité de ces fanes est très variable selon la méthode de récolte et le soin apporté à cette opération. Elle dépend en particulier de la proportion des feuilles présentes. La meilleure qualité est obtenue, lorsque les fanes sont coupées, avant l’arrachage ou lorsque la récolte des gousses est effectuée à la main (RIVIERE, 1977). Les fanes de légumineuses notamment l’arachide et le niébé sont riches en protéines avec 12,6 à 15,6% (SAVADOGO et al., 1999). Ces protéines sont nécessaires à l’entretien et au développement des animaux (DUGUE et al., 1994).
Par ailleurs, il existe des variétés améliorées à double objectif qui gardent les feuilles vertes à la maturité des gousses.
Les sous-produits agroindustriels (SPAI)
En premier lieu, nous avons les sons, constitués par le péricarpe du grain et sont généralement Obtenus après décorticage des grains. Ce sont principalement les sons issus des céréales comme le maïs, le mil, le sorgho et le riz. Ensuite, les tourteaux qui sont les résidus résultants du traitement des grames oléagineuses, en vue de l’extraction d’huiles industrielles comestibles. Ils trouvent un très large emploi dans la fabrication d’aliments concentrés pour toutes les catégories d’animaux d’élevage et à ce titre, font l’objet de commerce développé (JARRIGE, 1988).
Enfin , nous avons les sous-produits issus de brasseries industrielles d’une part et d’autre part à l’échelon artisanal, des brasseries locales. Les quantités produites sont importantes et selon OUEDRAOGO (2014), la BRAKINA produit annuellement environ 730 tonnes de drèche.
Aliments concentrés composés
Ce sont des mélanges d’aliments concentrés simples. Les proportions de matières premières dans les mélanges sont calculées de sorte à ce qu’ils présentent une valeur nutritive convenable à l’objectif de production.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1. GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE
1.1. Le milieu physique
1.1.1. Situation géographique de la commune
1.1.2. Le Relief et les Sols
1.1.3. Climat et hydrographie
1.1.4. La végétation et la faune
1.2. Le milieu humain
1.3. Les activités socio-économiques
1.3.1. L’agriculture
1.3.2. L’élevage
II. LES PRINCIPALES RESSOURCES ALIMENTAIRES DU BETAIL
II.1. Définition
II.2. Les fourrages
II.2.1. Les pâturages naturels et les Jachères
II.2.3. Les cultures fourragères
II.2.4. Les résidus de cultures (céréales et légumineuses)
11.3. Les sous-produits agroindustriels (SPAI)
II.4. Aliments concentrés composés
III. ETUDES ET EXPERIENCES EN ALIMENTATION DU BETAIL ET CULTURES FOURRAGERES
111.1. Alimentation du bétail
III. 2. Culture fourragères
III.3. Optimisation de l’utilisation des fourrages cultivés
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
A. MATERIELS ET METHODE
1. ETUDE DIAGNOSTIQUE DES TECHNOLOGIES DE CULTURES FOURRAGERES
1.1.1 Phase enquête
1.1.2 Echantillonnage
II. EVALUATION DE LA PRODUCTION EN GRAINES ET EN FOURRAGE
II.1. Matériel
II.2. Méthodes
II.2.1. Production de fourrage
11.2.2. Production en grain
III. ANALYSES BROMATOLOGIQUES
III. 1. MatérieL
11I.2. Méthodes
IIU. Traitement et Analyses de données
B. RESULTATS ET DISCUSSION
1. DIAGNOSTIC DES TECHNOLOGIES DE CULTURES FOURRAGERES
1. 1. 1 Caractérisation des exploitations
1.1.1.1 Typologie des exploitations
1.1.1.2. Activités de production végétale
1.1.1. 3. Activités de production animale
1.1.2. Caractérisation des ressources alimentaires du bétaiL
1.1.3. Les systèmes d’élevage
1.1.4. L’environnement organisationnel des éleveurs
1.1.5. Contraintes d’alimentation du bétail
I.1.6. Etat de la pratique des cultures fourragères dans la zone d’étude
1.1.6.1. Perception des cultures fourragères
I.1.6.2. Les obstacles à la diffusion des cultures fourragères
II. EVALUATION DE LA PRODUCTION EN GRAINES ET FOURRAGE DES VARIETES TESTEES
1.1. Rendements en grains
11.2.. Rendements en fourrage
II.3. Réactions des producteurs-cibles sur les variétés améliorées proposées
III. RESULTATS DES ANALYSES BROMATOLOGIQUES
III.1. Composition chimique et valeur alimentaire de quatre espèces fourragères
III.2.Composition chimique du foin de panicum et des granulés de panicum
CONCLUSION
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