LES PRINCIPALES PHASES CRISTALLINES SUSCEPTIBLES DE SE FORMER DANS LES VERRES A HAUT TAUX DE CHARGE

Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes

Etat de lโ€™art sur les verres de confinement ร  Haut Taux de Charge

En 2001, des travaux de recherche ont commencรฉ au CEA Marcoule et ร  Chimie-ParisTech (au LCMCP) sur une nouvelle matrice vitreuse HTC aluminoborosilicatรฉe. Cette matrice de confinement capable de confiner lโ€™ensemble des dรฉchets de haute activitรฉ produits par lโ€™utilisation dโ€™un combustible UOX3, a รฉtรฉ รฉtudiรฉe dans le cadre de trois thรจses rรฉalisรฉes par Bardez, Quintas et Magnin [29,32,36]. Le premier verre HTC proposรฉ, pouvant incorporer une valeur nominale de produits de fission et actinides mineurs de 17,2 % massiques, a รฉtรฉ optimisรฉ dans le cadre de la thรจse de Bardez [29], en se basant principalement sur son comportement en cristallisation. En effet, une premiรจre composition de verre a รฉtรฉ formulรฉe, satisfaisant la majoritรฉ des critรจres imposรฉs ร  un verre HTC ร  savoir un verre รฉlaborable ร  1300ยฐC, fluide et homogรจne, capable dโ€™accueillir lโ€™ensemble du spectre des dรฉchets aprรจs coulรฉe et trempe ร  tempรฉrature ambiante. Cependant, cette premiรจre composition de verre avait une trop forte tendance ร  cristalliser sous forme dโ€™apatite Ca2TR8(SiO4)6O2, aussi bien par refroidissement lent de la fonte que par traitement thermique isotherme de nuclรฉation et croissance du verre. En รฉtudiant diffรฉrents paramรจtres tels que la concentration en terre rare dans la fritte de verre, le caractรจre peralcalin ou peralumineux, le rapport Si/Al ou encore le rapport Si/B, une premiรจre composition du verre HTC, rรฉpondant ร  lโ€™ensemble du cahier des charges, a pu รชtre proposรฉe [29]. Quintas a ensuite poursuivi ce travail en sโ€™intรฉressant ร  lโ€™influence du rapport CaO/[CaO + Na2O], de la nature des ions alcalins et alcalino-terreux ou encore de la nature de la terre rare sur la structure et la tendance ร  la cristallisation de ce verre HTC [32]. Ses travaux ont notamment permis de conforter le choix de la premiรจre composition optimisรฉe par Bardez. Ainsi, grรขce ร  ces รฉtudes, le taux dโ€™incorporation en PFA a pu รชtre augmentรฉ jusquโ€™ร  une valeur nominale de 22,5 % massiques.
De plus, des รฉtudes plus rรฉcentes ont รฉtรฉ menรฉes par Magnin [36] sur la structure et la tendance ร  la cristallisation sous forme de phases riches en molybdรจne (CaMoO4, Na2MoO4) dโ€™une composition simplifiรฉe de verre ร  5 oxydes (SiO2-B2O3-Na2O-CaO-MoO3). Magnin a dรฉterminรฉ le taux limite dโ€™incorporation du molybdรจne dans ce verre et lโ€™impact de la variation de la composition en oxyde de calcium et en oxyde de bore sur la cristallisation des molybdates. Il est ainsi apparu que le molybdate de calcium CaMoO4 se formait prรฉfรฉrentiellement par rapport au molybdate de sodium Na2MoO4 lorsque la quantitรฉ de bore ou de calcium รฉtait importante, ce qui avait dรฉjร  รฉtรฉ observรฉ en partie dans des verres simplifiรฉs de type UMo [35,48].

Le molybdรจne, les terres rares et les platinoรฏdes dans les verres aluminoborosilicatรฉs

Comme nous lโ€™avons vu prรฉcรฉdemment, le molybdรจne, les terres rares et les platinoรฏdes prรฉsentent une faible limite de solubilitรฉ dans les verres borosilicatรฉs. Ces diffรฉrents รฉlรฉments risquent donc dโ€™induire (ou dโ€™accentuer dans le cas des platinoรฏdes) des phรฉnomรจnes de sรฉparation de phase et/ou de cristallisation. Afin de mieux comprendre comment ces phรฉnomรจnes peuvent se produire, nous nous proposons dโ€™expliquer plus en dรฉtails dans cette partie la structure du rรฉseau vitreux aluminoborosilicatรฉ ainsi que lโ€™environnement du molybdรจne et des terres rares au sein de cette structure. Lโ€™effet des platinoรฏdes sur la structure des verres nuclรฉaires sera รฉgalement abordรฉ.

Structure des verres aluminoborosilicatรฉs

Les verres sont des solides gรฉnรฉralement homogรจnes qui, ร  la diffรฉrence des solides cristallisรฉs, ne prรฉsentent pas d’ordre ร  grande distance au niveau de l’arrangement atomique (โ‰ฅ 10 ร…). Cependant, les diffรฉrents cations prรฉsents dans leur composition sont localisรฉs dans des sites de structure locale assez bien dรฉfinie, et ceci d’autant plus que ces cations sont petits et fortement chargรฉs. Ainsi, dans le cas des verres aluminoborosilicatรฉs, les tรฉtraรจdres SiO4, BO4, AlO4 et les triangles BO3 constituent l’ossature du rรฉseau vitreux dans lequel sont solubilisรฉs, ร  l’รฉchelle atomique, les diffรฉrents cations alcalins et alcalino-terreux et les cations prรฉsents dans les dรฉchets nuclรฉaires. A la diffรฉrence des matรฉriaux cristallisรฉs, la souplesse structurale des verres fait quโ€™ils constituent dโ€™excellents solvants pour la quasi totalitรฉ des รฉlรฉments prรฉsents dans les dรฉchets et quโ€™ils sont extrรชmement tolรฉrants aux variations de compositions des solutions de dรฉchets pouvant survenir au cours du temps. Ceci peut s’expliquer par l’absence d’arrangement pรฉriodique au sein de la structure des verres, ce qui va permettre ร  chaque type de cation de rรฉussir ร  satisfaire ses propres exigences cristallochimiques. La prรฉsence de cations alcalins et alcalino-terreux dans la composition des verres joue ici un rรดle trรจs important. En effet, en apportant des atomes dโ€™oxygรจne non-pontants (NBOs), les oxydes alcalins et alcalino-terreux vont permettre ร  la plupart des autres cations prรฉsents dans les dรฉchets de former leur sphรจre de coordinance et vont ainsi รฉviter (ou limiter) la sรฉparation de ces autres รฉlรฉments du rรฉseau vitreux sous forme de cristaux par exemple.

Le molybdรจne dans les verres

Le molybdรจne dans les verres silicatรฉs et borosilicatรฉs

Dans les verres silicatรฉs et borosilicatรฉs, le molybdรจne peut exister sous diffรฉrents รฉtats dโ€™oxydation : Mo6+, Mo5+, Mo4+ et Mo3+. Cependant, lorsque les verres sont รฉlaborรฉs sous atmosphรจre neutre ou oxydante (comme cโ€™est le cas pour les verres nuclรฉaires) le molybdรจne se trouve essentiellement sous forme Mo6+, qui est son รฉtat dโ€™oxydation le plus stable [36,48,55-57]. La force de champ des cations molybdรจne (Mo6+) dรฉfinie par F = Z/r2 (oรน Z est la charge du cation et r la distance moyenne cation-oxygรจne)10, est รฉlevรฉe, de lโ€™ordre de 1,92 ร…-2 et la distance Mo6+โ€“O (r) varie peu dans les verres silicatรฉs et borosilicatรฉs. Selon des rรฉsultats XANES (X-Ray Absorption Near Edge Structure) et EXAFS (Extended X-Ray Absorption Fine Structure) au seuil K du molybdรจne, obtenus pour des verres silicatรฉs contenant des cations Mo6+, le molybdรจne est prรฉsent sous la forme dโ€™entitรฉs tรฉtraรฉdriques MoO4 2- [23,35,59-63].
De plus, en utilisant la distance moyenne d(Mo-O) obtenue par EXAFS et en considรฉrant lโ€™รฉquation du modรจle de valence de liaison โ€“ longueur de liaison11, Calas et al. [62] et Farges et al. [61] ont montrรฉ que ces entitรฉs MoO4 2- ne peuvent pas รชtre directement connectรฉes au rรฉseau silicatรฉ. En effet, lโ€™existence de liens Mo-O-Si entre les tรฉtraรจdres MoO4 et les tรฉtraรจdres SiO4 impliquerait pour valence totale de lโ€™oxygรจne ฮฃS = SMoO + SSiO ~ 2,51 u.v. (Figure 6a). La valeur obtenue est donc supรฉrieure ร  2 u.v. ce qui nโ€™est pas possible dโ€™aprรจs la rรจgle de Pauling concernant la stabilitรฉ structurale locale12.

Le molybdรจne dans les verres de molybdate

Dans les verres de molybdate, qui sont des verres non traditionnels dans lesquels lโ€™oxyde de molybdรจne est un oxyde majoritaire, lโ€™environnement du molybdรจne est trรจs diffรฉrent de celui observรฉ dans les verres silicatรฉs ou borosilicatรฉs. En effet, dans ce cas, le molybdรจne devient formateur de rรฉseau, c’est-ร -dire quโ€™il contribue ร  former lโ€™ossature de la structure du rรฉseau vitreux. Cependant, ร  la diffรฉrence de SiO2 et B2O3 par exemple, lโ€™oxyde de molybdรจne est un oxyde formateur conditionnel ร  savoir quโ€™il a besoin de la prรฉsence dโ€™autres รฉlรฉments pour rรฉussir ร  former un verre. Par exemple, des verres de molybdate ont รฉtรฉ obtenus en introduisant un autre oxyde formateur de rรฉseau, tel que P2O5 [69]. Ces verres de type MoO3-P2O5 ont รฉtรฉ synthรฉtisรฉs pour la premiรจre fois en 1955 par Shulz et al. [70] puis par Baynton et al. [71]. La concentration en oxyde de molybdรจne peut atteindre dans ce cas jusquโ€™ร  80 % molaires (donc une concentration beaucoup plus รฉlevรฉe que dans les verres silicatรฉs).
Par la suite, dโ€™autres verres de molybdate ont รฉtรฉ synthรฉtisรฉs en remplaรงant le phosphore par un autre รฉlรฉment formateur de rรฉseau comme le tellure ou le bore, et/ou en introduisant dโ€™autres รฉlรฉments dans la structure du rรฉseau vitreux comme des oxydes alcalins (Na2O, K2O, Li2O), des mรฉtaux de transition (Cu2O, Fe2O3โ€ฆ) ou encore des terres rares [69,72-77]13. La structure de ces verres a รฉtรฉ รฉtudiรฉe par diffรฉrentes techniques telles que les spectroscopies infrarouge, Raman, RPE ou RMN. Il a ainsi รฉtรฉ รฉtabli que les verres de molybdate sont constituรฉs principalement dโ€™octaรจdres MoO6 reliรฉs entre eux par les sommets, et que lโ€™introduction dโ€™autres รฉlรฉments comme des modificateurs de rรฉseau a pour consรฉquence la rupture de liaisons Mo-O-Mo, crรฉant ainsi des nouvelles unitรฉs structurales comme des tรฉtraรจdres MoO4 ou encore des dimรจres Mo2O7 [69]. En ce qui concerne lโ€™ajout de terres rares (TR) dans des verres de type MoO3-TR2O3 (avec 90 % molaires en MoO3), certains auteurs comme Aleksandrov et al. ont montrรฉ que des transformations dโ€™entitรฉs MoO6 en entitรฉs MoO4 avaient lieu, avec la crรฉation de liaisons de type Mo-O-Nd [78-80]. Dans lโ€™ensemble des rรฉsultats reportรฉs dans la littรฉrature sur les verres de molybdates, les auteurs affirment que la formation de ces tรฉtraรจdres MoO4, au dรฉtriment des octaรจdres MoO6, aurait tendance ร  dรฉtรฉriorer la tendance du verre ร  se former [69].
Dans le cas des verres nuclรฉaires aluminoborosilicatรฉs, ce type de structure avec des octaรจdres MoO6 servant dโ€™ossature au rรฉseau vitreux nโ€™est pas du tout observรฉ (prรฉsence uniquement de tรฉtraรจdres MoO4 [23,35,59-63]). Cependant, il nous a semblรฉ intรฉressant de noter, pour la suite de notre รฉtude (portant sur des verres HTC simplifiรฉs contenant des teneurs รฉlevรฉes ร  la fois en MoO3 et en TR2O3), que ce type de verre riche en MoO3 existe, et en particulier des verres MoO3-TR2O3 oรน des liaisons Mo-O-Nd sont possibles.

Les terres rares dans les verres

Les terres rares sont trรจs peu solubles dans le verre de silice et ont tendance ร  former des clusters14 [23]. En effet, en considรฉrant que la terre rare se comporte comme un modificateur de rรฉseau, lโ€™ajout dโ€™une mole de TR2O3 va gรฉnรฉrer 6 moles de NBOs, conduisant ainsi ร  seulement trois moles de NBOs disponibles par mole de cations TR3+. Cela nโ€™est pas suffisant pour permettre une solubilisation homogรจne de ces ions dans le verre de silice. En effet, dโ€™aprรจs plusieurs รฉtudes de dynamique molรฉculaire sur des verres silicatรฉs renfermant des ions TR3+ [83-85], ceux-ci sโ€™entoureraient prรฉfรฉrentiellement de NBOs (6 ร  8 atomes dโ€™oxygรจne participeraient ร  la premiรจre sphรจre de coordinance des cations TR3+ selon des rรฉsultats EXAFS [86]). La faible concentration de NBOs disponibles par ion TR3+ dans SiO2 peut donc expliquer la faible solubilitรฉ des terres rares dans la silice amorphe et leur tendance ร  former des clusters pour mettre en commun des NBOs.
Dans les verres silicatรฉs et borosilicatรฉs, la prรฉsence de cations modificateurs de rรฉseau (ร  force de champ faible) tels que les alcalins et alcalino-terreux, qui gรฉnรจrent des NBOs, facilite lโ€™incorporation des terres rares dans la structure du rรฉseau vitreux. En effet, les cations TR3+, qui ont une force de champ รฉlevรฉe, vont rรฉussir ร  satisfaire leur environnement local, grรขce aux NBOs apportรฉs par les oxydes alcalins ou alcalino-terreux, qui vont pouvoir participer ร  leur premiรจre sphรจre de coordination.
Afin de proposer un environnement local plausible pour les cations Nd3+ dans des verres de silicate de sodium, Caurant et al. ont envisagรฉ diffรฉrents arrangements autour du nรฉodyme quโ€™ils ont examinรฉs en fonction de rรฉsultats EXAFS au seuil LIII du nรฉodyme, des comparaisons entre valence et longueur de liaison et des rรจgles de stabilitรฉ de Pauling (voir ยง 3.2.1.) [23]. La Figure 8 prรฉsente les diffรฉrents environnements quโ€™ils ont considรฉrรฉs.
Dโ€™aprรจs la longueur de la liaison Nd-O dรฉterminรฉe par EXAFS et en considรฉrant lโ€™รฉquation du modรจle empirique de valence de liaison โ€“ longueur de liaison (voir note de bas de page nยฐ13), la valence de la liaison Nd-O est SNdO = 0,45 u.v. (Figure 8). Les Figures 8a et 8b dรฉmontrent ainsi que le nรฉodyme ne peut pas รชtre entourรฉ dโ€™atomes dโ€™oxygรจne pontants (BOs) entre deux atomes de silicium dans sa premiรจre sphรจre de coordination. En effet, dans la Figure 8a, si on considรจre que la distance Si-O entre un atome de silicium et un BO est identique dans le verre de silice et dans un verre de silicate de sodium (~ 1,62 ร…), la valence totale de liaison autour de lโ€™atome dโ€™oxygรจne serait de 2,45 u.v. (ฮฃS, Figure 8a) ce qui est impossible dโ€™aprรจs la rรจgle de stabilitรฉ de Pauling. Pour satisfaire cette rรจgle, il faudrait que la distance Si-O soit de 1,72 ร… ce qui correspond ร  une valeur de distance Si-O supรฉrieure ร  la distance la plus grande jamais mesurรฉe dans des structures de type aluminosilicate de sodium (d(Si-O)max = 1,70 ร…) [23,66]. Une telle distance Si-O ne peut donc pas exister dans la structure du verre, ce qui rend la configuration prรฉsentรฉe dans la Figure 8b impossible รฉgalement.

Effets des platinoรฏdes sur la structure des verres nuclรฉaires

Les platinoรฏdes (Ru, Rh, Pd) sont des รฉlรฉments qui prรฉsentent la particularitรฉ dโ€™รชtre insolubles (pour environ 50 % dโ€™entre eux) dans les solutions de dรฉchets et qui sont donc prรฉsents au cours de lโ€™รฉtape de clarification, sous formes de fines particules en suspension. Dans le cadre de sa thรจse, Le Grand a รฉtudiรฉ lโ€™influence des platinoรฏdes sur la structure de verres simplifiรฉs, formulรฉs ร  partir du verre R7T7 [89]. Des รฉtudes micro-Raman ont ainsi mis en รฉvidence le fait que la structure du rรฉseau vitreux est affectรฉe dans son ensemble par la prรฉsence des platinoรฏdes. En particulier, il sโ€™avรจre que les platinoรฏdes (principalement le ruthรฉnium) engendrent une lรฉgรจre dรฉpolymรฉrisation du rรฉseau vitreux elle-mรชme provoquรฉe par une rรฉorganisation des alcalins et alcalino-terreux au sein du verre. Cependant, les modifications structurales induites par les platinoรฏdes sont extrรชmement faibles15 et leurs origines nโ€™ont pas รฉtรฉ clairement dรฉfinies [89]. Afin de mieux apprรฉhender les mรฉcanismes de cristallisation susceptibles de se produire dans les verres รฉtudiรฉs dans ce travail de thรจse, nous prรฉsentons ici les compositions, microstructures et structures des diffรฉrentes phases cristallines susceptibles de se former dans les verres HTC. Nous abordons รฉgalement le cas des platinoรฏdes qui, comme nous lโ€™avons vu, sont en partie insolubles dans les verres et qui risquent donc dโ€™avoir un impact sur les processus de cristallisation (sites de nuclรฉation hรฉtรฉrogรจne).

Les phases molybdates

Le verre R7T7 utilisรฉ pour le confinement des solutions de dรฉchets de rรฉfรฉrence issues du retraitement des combustibles usรฉs ยซ Eau Lรฉgรจre ยป contient un maximum de 18,5 % massiques de produits de fission et actinides mineurs, dont 2,35 % dโ€™oxyde de molybdรจne MoO3 (voir sa composition en annexe 1). Le verre HTC ร  22,5 % massiques en PFA (dont la composition a servi de base pour notre travail de thรจse) contient quant ร  lui une plus forte teneur en MoO3, ร  savoir 2,94 % massiques (voir plus bas sa composition, Tableau 4). Cette teneur plus รฉlevรฉe en oxyde de molybdรจne peut engendrer des phรฉnomรจnes de sรฉparation de phase16 lors de lโ€™รฉlaboration du verre et/ou de cristallisation lors du refroidissement de la fonte, en raison de la faible solubilitรฉ des entitรฉs MoO42- dans les structures silicatรฉes. En particulier, des phases riches en alcalins et en alcalino-terreux risquent de cristalliser, ร  savoir Na2MoO4 et CaMoO4 (powellite). La phase Na2MoO4 est une phase cristalline hydrosoluble capable dโ€™incorporer des cations Cs+ radioactifs dans sa structure en substitution des ions Na+. Elle est donc ร  proscrire dans les verres envisagรฉs pour le confinement des dรฉchets nuclรฉaires. Quant ร  la phase CaMoO4, elle prรฉsente une bonne durabilitรฉ chimique, mais lโ€™รฉventuelle cristallisation doit cependant รชtre maรฎtrisรฉe afin de conserver un bon comportement ร  long terme de la matrice de confinement. Remarque : En raison de leur durabilitรฉ chimique correcte, les phases de type RMoO4 (R : alcalino-terreux) ont รฉtรฉ envisagรฉes aux Etats-Unis dans les annรฉes 70 pour confiner le molybdรจne au sein de matrices cristallines polyphasรฉes appelรฉes ยซ supercalcinat ยป [90].

Le molybdate de calcium CaMoO4

Microstructure de la powellite CaMoO4 formรฉe au cours du refroidissement des fontes verriรจres ou de traitements thermiques des verres

Au cours du refroidissement des fontes verriรจres, le calcium peut sโ€™associer au molybdรจne โ€“ prรฉsent essentiellement sous forme dโ€™entitรฉs MoO4 2- dans les fontes silicatรฉes โ€“ pour former une phase cristalline CaMoO4 (powellite). La cristallisation de cette phase intervient le plus souvent entre 900 et 1000ยฐC selon la composition du verre (รฉtude dans le systรจme SiO2 โ€“ B2O3 โ€“ Na2O โ€“ CaO โ€“ MoO3), aprรจs lโ€™apparition dโ€™un phรฉnomรจne de sรฉparation de phase liquide-liquide (Figures 10 et 11a) [36]..

Incorporation des terres rares et des actinides mineurs dans la powellite CaMoO4

Les terres rares (TR) et les actinides (Ac) peuvent sโ€™incorporer dans la structure scheelite. En effet, il est bien connu que les terres rares peuvent se substituer au calcium dans la phase cristalline CaMoO4. Le mรฉcanisme dโ€™incorporation le plus frรฉquemment reportรฉ dans la littรฉrature consiste ร  substituer deux ions Ca2+ par un ion TR3+ trivalent et un ion R+ monovalent tel quโ€™un alcalin, conduisant ainsi ร  une composition de type Ca2-xTRxRxMoO4 [59,97,98]. Dโ€™aprรจs la littรฉrature, on pourrait dโ€™ailleurs obtenir des sรฉries de solutions solides complรจtes entre CaMoO4 et (Na0,5TR3+/Ac3+)MoO4 avec une distribution alรฉatoire des cations monovalents et trivalent dans la structure [99,100]. Dans le cadre de sa thรจse, Mendoza a synthรฉtisรฉ une vitrocรฉramique avec une phase vitreuse de type R7T7 et une phase cristalline de composition Ca0,76Sr0,10Na0,07Eu0,01La0,02Nd0,02Pr0,02MoO4 (rรฉsultat obtenu par microsonde) [101]. Dans ce cas, une partie du calcium est substituรฉ par du strontium (autre alcalino-terreux prรฉsent dans les dรฉchets et pouvant former une phase de type scheelite SrMoO4) en proportion un pour un. Il apparaรฎt รฉgalement que dans cette composition, les terres rares (Eu3+, La3+, Nd3+ et Pr3+) sont substituรฉs aux ions Ca2+ grรขce ร  la prรฉsence des ions Na+ qui compensent lโ€™excรจs de charge positive des terres rares. Mendoza a ainsi montrรฉ que ces diffรฉrents รฉlรฉments pouvaient sโ€™incorporer sur le site du calcium et que cela avait pour consรฉquence une dilatation de la maille dโ€™environ 2 %.
Par ailleurs, il est intรฉressant de noter que Henry et al. [102] ont proposรฉ (en se basant sur les rรฉsultats de diffraction des rayons X et de microscopie รฉlectronique ร  balayage couplรฉe ร  de lโ€™analyse EDX) un autre type de compensation de charge, avec la formation de molybdate de calcium de composition Ca1-3/2xNdxMoO4, dans des verres aluminoborosilicatรฉs riches molybdรจne et ayant subi divers traitements thermiques. Il sโ€™agit dans ce cas dโ€™un systรจme lacunaire.
Ainsi, ces diffรฉrentes รฉtudes dรฉmontrent que la powellite peut incorporer des terres rares dans sa structure, et รฉgalement des actinides, selon diffรฉrents schรฉmas de compensation de charge. Elle peut donc รชtre soumise ร  lโ€™auto-irradiation ฮฑ des actinides, ce qui a รฉgalement รฉtรฉ รฉtudiรฉ par Mendoza ร  lโ€™aide dโ€™irradiations externes aux ions lourds19 [101]. Il a ainsi montrรฉ que la powellite ne sโ€™amorphise pas sous lโ€™impact des diffรฉrentes irradiations rรฉalisรฉes. En revanche, il a observรฉ un gonflement de cette phase de 5 %, ce qui signifie quโ€™elle pourrait potentiellement provoquer des fissures si elle se formait au sein du colis de verre et donc augmenter la surface rรฉactive avec lโ€™eau.
Remarques : comme nous lโ€™avons รฉvoquรฉ ci-dessus, ajoutรฉ au calcium, les verres nuclรฉaires comme le verre R7T7 ou les verres HTC contiennent dโ€™autres alcalino-terreux tels que le baryum et le strontium, qui proviennent des solutions de dรฉchets. Les cations Sr2+ et Ba2+ peuvent donc sโ€™associer au molybdรจne pour former des phases cristallines de type scheelite (SrMoO4, BaMoO4 ou encore des phases mixtes de type Ca1-xSrxMoO4 [101,103])20 qui sont รฉgalement susceptibles de se former au cours du refroidissement de la fonte [104]. Dans notre travail de thรจse, nous avons travaillรฉ sur des verres simplifiรฉs oรน lโ€™ensemble des alcalino-terreux (tels que Sr et Ba) a รฉtรฉ substituรฉ par du calcium (voir chapitre 2 pour la composition des verres). Par consรฉquent, seule la phase powellite CaMoO4 est susceptible de cristalliser dans nos verres (voir chapitre 3,4 et 5) et comme nous lโ€™avons vu prรฉcรฉdemment (voir ยง 2.), elle cristallisera dโ€™autant plus par rapport ร  Na2MoO4 que la quantitรฉ de calcium et/ou la quantitรฉ de bore sera importante [36,48].
Une autre remarque concerne la powellite CaMoO4. Bosbach et al. [99] ont mis en รฉvidence que cette phase est รฉgalement susceptible de se former lors de lโ€™altรฉration des verres nuclรฉaires et de retenir des terres rares et actinides dans sa structure, en raison de la forte affinitรฉ des entitรฉs MoO42- et des ions TR3+ et Ac3+ en solution aqueuse.

Le molybdate de sodium Na2MoO4

Au cours du refroidissement de la fonte, les ions Na+ peuvent sโ€™associer aux entitรฉs MoO42- pour former la phase cristalline Na2MoO4. De la mรชme faรงon que la powellite CaMoO4, sa cristallisation intervient le plus souvent vers 650ยฐC, aprรจs lโ€™apparition dโ€™un phรฉnomรจne de sรฉparation de phase liquide-liquide (Figures 10 et 11) [36].
A tempรฉrature ambiante21 (jusquโ€™ร  400-460ยฐC), la forme stable de Na2MoO4 prรฉsente une structure cubique de type spinelle (ฮฑ) (a = b = c = 8,99 ร…) [89, 94]. Dans cette structure, les ions Mo6+ sont localisรฉs dans des sites tรฉtraรฉdriques non distordus et les ions Na+ sont dans des octaรจdres dโ€™oxygรจne reliรฉs entre eux par les arรชtes (Figure 14). De la mรชme faรงon que pour la powellite, les tรฉtraรจdres MoO42- ne sont pas directement reliรฉs entre eux.

La phase apatite Ca2TR8(SiO4)O2 (TR : terres rares)

Composition des phases de structure apatite

Les apatites constituent une vaste famille de composรฉs trรจs abondants dans la nature dotรฉe dโ€™un rรฉseau cristallin particuliรจrement apte ร  accueillir des cations et des anions variรฉs par substitution [107,108]. Ceci joint ร  leur bonne durabilitรฉ chimique et ร  leur bonne tenue ร  lโ€™auto-irradiation leur a valu de faire lโ€™objet de nombreuses รฉtudes en tant que matrice potentielle pour confiner des dรฉchets nuclรฉaires mรฉlangรฉs ou pour confiner spรฉcifiquement des dรฉchets sรฉparรฉs ร  vie longue tels que les actinides [109,110] et lโ€™iode par exemple [111].
Leur formule gรฉnรฉrale est M10(XO4)6Y2 dans laquelle M reprรฉsente le plus souvent un cation bivalent (Ca2+, Sr2+, Pb2+, Ba2+โ€ฆ), XO4 un oxo-anion trivalent (PO4 3-, AsO4 3-, VO4 3-โ€ฆ) et Y un anion monovalent (F-, Cl-, Br-, I-, OH-โ€ฆ). Une des caractรฉristiques essentielles de cette structure rรฉside dans sa capacitรฉ ร  former des solutions solides et ร  accepter un grand nombre dโ€™รฉlรฉments dans ses diffรฉrents sites [107,108,112]. Ainsi, les cations bivalents peuvent รชtre remplacรฉs par des cations monovalents (Na+, K+), trivalents (terres rares) ou encore par des lacunes, pour des raisons de compensation de charge en particulier. Les groupements XO43- peuvent รฉgalement รชtre substituรฉs partiellement ou totalement par des ions bivalents (CO32-, SO42-, HPO42-โ€ฆ) ou tรฉtravalents (SiO44-, GeO44-)22 [107,113]. Toutefois, aucune apatite possรฉdant des sites XO4 lacunaires nโ€™a รฉtรฉ dรฉcrite ร  notre connaissance dans la littรฉrature. Le second site anionique Y- peut aussi รชtre occupรฉ par des anions bivalents (CO32-, O2-, O22-, S2-โ€ฆ) et/ou par des lacunes.
Les apatites peuvent donc prรฉsenter des รฉcarts considรฉrables par rapport ร  la stoechiomรฉtrie donnรฉe ci-dessus. En effet, les lacunes cationiques peuvent concerner jusquโ€™ร  deux sites sur dix et les sites anioniques monovalents (Y) peuvent รชtre totalement vacants [112]. Ces deux types de lacunes peuvent exister dans le mรชme composรฉ, par exemple dans les apatites carbonatรฉes de formule chimique: Ca8(PO4)4(CO3)2 [112]. Le plus souvent, ces diffรฉrentes substitutions sont couplรฉes afin de conserver lโ€™รฉlectroneutralitรฉ de la structure apatite. Cโ€™est le cas par exemple de lโ€™incorporation simultanรฉe de cations alcalins R+ et de terres rares TR3+ en substitution de deux ions calcium : TR3+ + R+ = 2Ca2+ ou encore de lโ€™incorporation simultanรฉe dโ€™un cation TR3+ et dโ€™une entitรฉ SiO44- en substitution respectivement dโ€™un cation Ca2+ et dโ€™une entitรฉ PO43- dans les apatites phosphatรฉes (TR3+ + SiO44- = Ca2+ + PO43-) [107]. Selon Hughes et al., ces deux schรฉmas dโ€™incorporation des terres rares dans lโ€™apatite interviendraient dans les apatite phosphatรฉes naturelles [115]. De plus, il est intรฉressant de noter que ces diffรฉrentes substitutions entraรฎnent le plus souvent une variation des paramรจtres de maille car les ions substituรฉs sont rarement de tailles identiques.
Dans le cadre de lโ€™รฉtude de la cristallisation au sein des verres HTC, il est apparu quโ€™une phase apatite silicatรฉe riche en terres rares, de formule Ca2TR8(SiO4)6O2, est susceptible de se former au cours du refroidissement de la fonte ou lors dโ€™un traitement thermique de nuclรฉation et de croissance du verre [29-34,49-52].
Cette phase cristallise prรฉfรฉrentiellement par rapport ร  lโ€™apatite sodique de composition NaTR9(SiO4)6O2 [32], et ne contient pas de phosphore (contrairement aux britholites de formule gรฉnรฉrale Ca10-x(TR)x(SiO4)x(PO4)6-x(F,OH)2 (TR = La, Ce, Pr, Nd, Pm, Sm, Eu et Gd) (0 โ‰ค x โ‰ค 6) qui ont รฉtรฉ envisagรฉes pour le confinement spรฉcifique des actinides mineurs dans le site de la terre rare [116]) du fait de la trรจs faible quantitรฉ de ce phosphore au sein du verre (voir plus bas Tableau 3). Elle est susceptible de contenir aussi une proportion mineure, difficile ร  quantifier, de sodium et de bore.

Effets des platinoรฏdes sur la tendance ร  la cristallisation des verres nuclรฉaires

Comme nous lโ€™avons vu prรฉcรฉdemment, les platinoรฏdes sont trรจs peu solubles dans les verres. Les solubilitรฉs du ruthรฉnium (dissout sous forme Ru3+ et Ru4+) et du palladium (dissout sous forme Pd2+) dans une fonte de type borosilicate (ร  1200ยฐC) sont respectivement de lโ€™ordre de 0,001 % massiques et 0,014 % massiques [132,134]. Dans le cadre de sa thรจse, Orlhac a mis en รฉvidence le fait que les platinoรฏdes servent de catalyseurs ร  la cristallisation des diffรฉrentes phases qui apparaissent au sein du verre R7T7 ayant subi un traitement thermique prolongรฉ, en jouant le rรดle dโ€™agent nuclรฉant [8] (Figure 21).
Ce type de comportement a dรฉjร  รฉtรฉ observรฉ par Mitamura et al. [53] pour une composition vitreuse similaire ร  celle รฉtudiรฉe par Orlhac et traitรฉe thermiquement ร  700ยฐC pendant 1000 h. Ces auteurs ont notamment remarquรฉ que les platinoรฏdes favorisent la formation dโ€™un plus grand nombre de phases (TRBSiO5, CeO2, TRPO4, (Sr,Ba,TR)MoO4) qui se dรฉveloppent prรฉfรฉrentiellement autour des particules de mรฉtaux nobles, ces derniers servant donc de sites de nuclรฉation hรฉtรฉrogรจne. Ce rรฉsultat a รฉgalement รฉtรฉ confirmรฉ rรฉcemment par Rose et al. [10] sur des verres borosilicatรฉs complexes ayant subi un traitement thermique prolongรฉ (30 h ร  690ยฐC suivies de 1 h ร  500ยฐC).

Microscopie รฉlectronique ร  balayage ร  effet de champ (MEB-FEG)

Des observations ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes par Omar Boudouma ร  lโ€™Institut des Sciences de la Terre de Paris (ISTEP) de lโ€™Universitรฉ Paris VI au MEB-FEG en รฉlectrons rรฉtrodiffusรฉs. Lโ€™appareil utilisรฉ est un microscope Zeiss supra 55VP muni dโ€™un filament de tungstรจne de 200 nm et opรฉrant ร  25 kV. Avant observation, les รฉchantillons ont รฉtรฉ mis en rรฉsine et polis ร  lโ€™eau jusquโ€™ร  une finesse de 1 ฮผm. Une couche conductrice de carbone a รฉtรฉ dรฉposรฉe ร  la surface des รฉchantillons afin dโ€™รฉviter les effets de charge. La composition qualitative des รฉchantillons a รฉgalement pu รชtre dรฉterminรฉe par lโ€™analyse en รฉnergie des rayons X (EDX) รฉmis sous lโ€™impact du bombardement รฉlectronique du MEB.

Microscopie รฉlectronique en transmission (MET)

La microscopie รฉlectronique en transmission a รฉtรฉ effectuรฉe au Laboratoire de Physico-Chimie des Surfaces ร  ChimieParisTech, grรขce ร  la collaboration de Philippe Vermaut. Lโ€™appareil utilisรฉ est un microscope Jeol JEM 2000 FX muni dโ€™un filament de tungstรจne et opรฉrant ร  200 kV. Les รฉchantillons ont รฉtรฉ prรฉparรฉs de la faรงon suivante : Broyage du verre dans un mortier en agate, Dispersion par ultrasons de la poudre dans un liquide visqueux (du butanol), Dรฉcantation pendant quelques minutes Dรฉpรดt des particules en suspension les plus fines (recueillies dans le liquide surnageant) sur une grille de cuivre recouverte dโ€™une fine pellicule de carbone.

Microsonde รฉlectronique

Des analyses chimiques quantitatives ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur les verres trempรฉs afin de comparer leur composition thรฉorique et rรฉelle et รฉgalement sur les verres refroidis lentement ร  1ยฐC/min afin de connaรฎtre le pourcentage de molybdรจne solubilisรฉ dans le verre en fonction de la concentration en oxyde de nรฉodyme (ou de lanthane). Ces analyses ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes ร  lโ€™ISTEP de lโ€™Universitรฉ Paris VI, avec lโ€™aide de Michel Fialin et Frรฉdรฉric Couffignal, sur un appareil CAMECA SX100 (U = 15 kV, I = 4 nA) รฉquipรฉ de quatre spectromรจtres de rayons X. Les รฉchantillons ร  analyser ont รฉtรฉ prรฉparรฉs de la mรชme faรงon que pour le MEB-FEG. Les composรฉs standards utilisรฉs pour lโ€™รฉtalonnage sont : le diopside (CaMgSi2O6) pour Si et Ca, lโ€™albite (NaAlSi3O8) pour Na et Al, le nitrure de bore (BN) pour B, le mรฉtal pur Mo pour Mo, et enfin lโ€™alliage mรฉtallique NdCu pour Nd. Lโ€™oxygรจne a รฉtรฉ obtenu par diffรฉrence.
Tous les รฉlรฉments chimiques prรฉsents dans nos verres ont ainsi pu รชtre dosรฉs, et en particulier le bore, ce qui nโ€™avait pas รฉtรฉ possible lors des prรฉcรฉdents travaux rรฉalisรฉs sur les verres HTC au LCMCP [1,5]. De plus, en mode pointรฉ (utilisรฉ pour sonder les cristaux dโ€™apatite dans nos verres), la concentration en sodium est gรฉnรฉralement largement sous-estimรฉe du fait de sa forte migration sous lโ€™impact du faisceau รฉlectronique ponctuel. Une solution ร  ce problรจme de dosage du sodium consiste ร  dรฉfocaliser le faisceau รฉlectronique par balayage sur une fenรชtre de quelques dizaines de microns de cรดtรฉ. Des fenรชtres dโ€™analyse de 15×15 ฮผm2 ont รฉtรฉ retenues pour analyser la composition des verres, et pour chaque composition, une moyenne de 10 analyses a รฉtรฉ rรฉalisรฉe. En revanche, pour analyser les cristaux dโ€™apatite prรฉsents dans nos รฉchantillons, le mode pointรฉ a รฉtรฉ retenu afin dโ€™รชtre sรปr de ne pas prendre en compte le verre prรฉsent autour des cristaux pendant lโ€™analyse.

Rรฉsonance magnรฉtique nuclรฉaire (RMN)

Les analyses RMN ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes au Laboratoire de Structure et Dynamique par Rรฉsonance Magnรฉtique (LSDRM) du CEA Saclay, grรขce ร  la collaboration de Thibault Charpentier. Les noyaux des trois formateurs de rรฉseau 29Si, 27Al et 11B ont รฉtรฉ sondรฉs pour analyser la structure du rรฉseau vitreux tandis que le noyau 23Na a รฉtรฉ sondรฉ afin dโ€™explorer lโ€™environnement chimique de lโ€™ion Na+ et de connaรฎtre son rรดle (modificateur de rรฉseau ou compensateur de charge) dans les verres รฉtudiรฉs.

Etude de la cristallisation des molybdates dans un verre aluminoborosilicatรฉ riche en oxyde de molybdรจne

Dans cette partie du chapitre, nous nous intรฉressons ร  la cristallisation du verre Mo, contenant 1,61 % molaires en MoO3 (voir sa composition dans le Tableau 1 du chapitre 2), refroidi lentement ร  1ยฐC/min ou traitรฉ thermiquement par nuclรฉation (2 h ร  Tg + 20ยฐC) et croissance (6 h ร  des tempรฉratures variant tous les 50ยฐC de 650 ร  1100ยฐC). Les traitements thermiques de nuclรฉation et de croissance ont รฉtรฉ rรฉalisรฉs ร  partir de morceaux massifs du verre Mo et de poudres du verre Mo broyรฉe et tamisรฉe pour atteindre une granulomรฉtrie comprise entre 80 et 125 ฮผm. Cependant, les rรฉsultats obtenus pour les massifs et pour les poudres รฉtant trรจs similaires, nous ne prรฉsentons ici que les rรฉsultats obtenus pour les รฉchantillons massifs. Lโ€™effet des platinoรฏdes sur la cristallisation des molybdates est รฉgalement รฉtudiรฉ en comparant le verre Mo et le verre MoRu (voir sa composition dans le Tableau 1 du chapitre 2) refroidis lentement ร  1ยฐC/min ou traitรฉs thermiquement par nuclรฉation et croissance.

Description microstructurale et structurale du verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min depuis lโ€™รฉtat fondu

Avant de sโ€™intรฉresser ร  lโ€™effet de la tempรฉrature de croissance sur la cristallisation des molybdates, nous avons รฉtudiรฉ le verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min, de 1300ยฐC ร  la tempรฉrature ambiante, ce qui est assez bien reprรฉsentatif du refroidissement rรฉel aprรจs coulรฉe de la fonte verriรจre dans le conteneur industriel. Ce type de traitement nous permet donc dโ€™avoir un bon aperรงu des phases cristallines susceptibles dโ€™apparaรฎtre dans les conditions rรฉelles1. Les Figures 1a et 1b prรฉsentent des clichรฉs MEB du verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min.
Cet รฉchantillon est constituรฉ dโ€™hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs (particules sphรฉriques dโ€™environ 2 ฮผm de diamรจtre) dispersรฉes dans une matrice vitreuse englobante. Dโ€™aprรจs les analyses EDX, les sphรฉrules sont enrichies en molybdรจne, calcium, sodium et oxygรจne tandis que la phase englobante est enrichie en silicium, bore, aluminium et oxygรจne. Ces observations (morphologie sphรฉroรฏdale des particules) sont caractรฉristiques dโ€™un phรฉnomรจne de sรฉparation de phase liquide-liquide, qui est survenu au cours du refroidissement de la fonte. Par ailleurs, il est intรฉressant de noter que lโ€™aspect hรฉtรฉrogรจne de ces particules sphรฉriques (Figure 1b) laisse ร  penser que des molybdates (CaMoO4, Na2MoO4) ont probablement cristallisรฉ ร  lโ€™intรฉrieur des sphรฉrules de phase sรฉparรฉe. Des analyses rรฉalisรฉes par DRX (Figure 2a) et par spectroscopie Raman (Figure 2b) confirment cette hypothรจse et mettent en รฉvidence le fait que le verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min est partiellement cristallisรฉ sous forme de molybdates (CaMoO4 et Na2MoO4 2).

Evolution de la microstructure des cristaux

Des observations MEB ont รฉgalement รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur les diffรฉrents รฉchantillons de verre Mo traitรฉs thermiquement. Les clichรฉs sont prรฉsentรฉs dans la Figure 7.
Figure 7. Clichรฉs MEB en รฉlectrons rรฉtrodiffusรฉs du coeur des รฉchantillons de verre Mo traitรฉs thermiquement pour des tempรฉratures de croissance variant de 650 ร  1100ยฐC. (a) 650ยฐC, (b) 700ยฐC, (c) 750ยฐC, (d) 850ยฐC, (e) 900ยฐC, (f) 950ยฐC, (g) 1000ยฐC, (h) 1100ยฐC. La composition des hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs observรฉes nโ€™a pas pu รชtre dรฉterminรฉe par microsonde ร  cause de leur taille trop petite pour pouvoir รชtre analysรฉe. En revanche, les analyses EDX ont montrรฉ que toutes les hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs prรฉsentรฉes sur ces figures (cristaux ร  facette et sphรฉrules) sont riches en molybdรจne.
Il apparaรฎt que la powellite cristallise de faรงon uniforme dans lโ€™ensemble de la masse des รฉchantillons. Des cristaux ร  facettes (bipyramide ร  base carrรฉe), morphologie caractรฉristique des cristaux de powellite CaMoO4 [3,15,21], sont observรฉs pour des tempรฉratures comprises entre 650 et 900ยฐC (Figures 7a-e), ce qui est en accord avec les rรฉsultats obtenus par DRX et spectroscopie Raman (Figures 4 et 5a) et avec les rรฉsultats reportรฉs dans la littรฉrature [15]. Cependant, nous nโ€™observons pas dโ€™รฉvolution de la morphologie de nos cristaux avec la tempรฉrature de croissance, contrairement ร  ce qui a รฉtรฉ observรฉ par Orlhac [15] et Li et al.7 [25]. Cette diffรฉrence provient trรจs certainement de la composition des verres, qui peut fortement modifier la viscositรฉ du liquide surfondu ainsi que la diffusion des espรจces. Orlhac [15] et Li et al. [25] ont รฉtudiรฉ le comportement en cristallisation de verres nuclรฉaires complexes, contenant de nombreux oxydes. Les problรจmes de diffusion devaient donc รชtre certainement plus importants, notamment pour les basses tempรฉratures oรน la viscositรฉ รฉtait รฉlevรฉe, ce qui peut expliquer les morphologies dendritiques observรฉes dans leur cas.
Les cristaux de powellite observรฉs sont trรจs petits (< 1 ฮผm), surtout ร  basse tempรฉrature. Puis, lorsque la tempรฉrature de croissance augmente, la taille des cristaux augmente (essentiellement ร  partir de 850ยฐC, Figure 7d) et leur nombre par unitรฉ de volume diminue. Ces rรฉsultats sont donc en bon accord avec lโ€™รฉvolution de la taille moyenne des cristallites (Figure 5b) calculรฉe ร  partir de la formule de Scherrer (Equation 1) et traduisent vraisemblablement un mรปrissement dโ€™Ostwald (dont la force motrice est la rรฉduction de lโ€™รฉnergie interfaciale liquide surfondu โ€“ cristaux). Nรฉanmoins, il est important de noter que les cristaux observรฉs au MEB apparaissent plus gros que la taille des cristallites obtenue par la formule de Scherrer. Ce rรฉsultat nโ€™est pas surprenant car cette formule donne accรจs ร  la taille des cristallites (des domaines cohรฉrents) et non pas ร  la taille des cristaux, ces derniers pouvant contenir plusieurs cristallites.
A partir de 950ยฐC, la morphologie des hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs change dans les รฉchantillons (Figures 7f-h). En effet, ร  partir de cette tempรฉrature, nous nโ€™observons plus de cristaux ร  facettes mais des sphรฉrules dโ€™environ 500 nm-1 ฮผm de diamรจtre, รฉgalement riches en molybdรจne (dโ€™aprรจs des analyses EDX). Or, dโ€™aprรจs les diagrammes de rayons X et les spectres Raman (Figures 4 et 5a), la powellite CaMoO4 nโ€™est quasiment plus dรฉtectable ร  950ยฐC et est totalement absente ร  partir de 1000ยฐC. Ceci signifie donc que les sphรฉrules observรฉes sont essentiellement amorphes et quโ€™il sโ€™agit dโ€™un phรฉnomรจne de sรฉparation de phase sans cristallisation.
Remarque : il est intรฉressant de noter que les sphรฉrules observรฉes dans les รฉchantillons de verre Mo traitรฉs thermiquement entre 950 et 1100ยฐC ne prรฉsentent pas dโ€™hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs comme celles que nous avons pu observer dans les sphรฉrules du verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min de 1300ยฐC ร  la tempรฉrature ambiante (Figure 1), qui sont par ailleurs bien plus grosses. Cette diffรฉrence confirme le caractรจre amorphe des sphรฉrules obtenues lors des traitements thermiques de nuclรฉation et croissance. Cependant, il est apparu que certaines sphรฉrules peuvent contenir une hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ en leur sein (petit point blanc visible ร  lโ€™intรฉrieur de la sphรฉrule sur les clichรฉs MEB en รฉlectrons rรฉtrodiffusรฉs, Figure 7f). Dโ€™aprรจs les analyses EDX, ces hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs sont des particules dโ€™or, qui proviennent du creuset en platine-or dans lequel a รฉtรฉ rรฉalisรฉ le traitement thermique8. Des traitements thermiques rรฉalisรฉs dans des creusets en platine pur nous ont nรฉanmoins permis de montrer que ces particules dโ€™or nโ€™ont aucun impact sur la cristallisation et la sรฉparation de phase des molybdates dans nos verres.

Mรฉcanisme de cristallisation de la powellite CaMoO4 dans les รฉchantillons de verre Mo traitรฉs thermiquement par nuclรฉation et croissance

Afin de comprendre les mรฉcanismes de sรฉparation de phase et de cristallisation des molybdates (de la powellite CaMoO4 dans notre cas) qui se produisent dans nos รฉchantillons de verre en fonction de la tempรฉrature de croissance, nous devons considรฉrer le fait que le verre Mo obtenu aprรจs fusion et trempe est dรฉjร  lรฉgรจrement dรฉmixรฉ (Figures 3a et 3b). Par consรฉquent, il est fort probable que cette sรฉparation de phase initiale soit le phรฉnomรจne prรฉcurseur de la cristallisation de la powellite dans nos รฉchantillons traitรฉs thermiquement (sites de nuclรฉation). En effet, pour des tempรฉratures de croissance variant de 650 ร  900ยฐC, la powellite CaMoO4 peut cristalliser. Cette phase consomme vraisemblablement lโ€™ensemble du molybdรจne, calcium et oxygรจne prรฉsent initialement dans les sphรฉrules, de telle sorte quโ€™il nโ€™est plus possible de voir la trace de la sรฉparation de phase initiale. Celle-ci a donc probablement servi de site de nuclรฉation hรฉtรฉrogรจne pour la cristallisation de la powellite (Figures 7a-e). Cependant, pour les tempรฉratures de croissance plus รฉlevรฉes (T > 950ยฐC) la powellite nโ€™est plus stable thermiquement dans la fonte [2]. La sรฉparation de phase, prรฉsente initialement dans le verre Mo trempรฉ, apparaรฎt alors nettement sous forme de sphรฉrules qui ont grossi par mรปrissement dโ€™Ostwald lors du traitement thermique (Figures 7f-h).
Remarque : il est intรฉressant de noter quโ€™ร  la tempรฉrature de 1100ยฐC, la sรฉparation de phase est toujours observรฉe (Figure 7h), ce qui signifie quโ€™on se situe encore en dessous du dรดme de dรฉmixtion (sinon, les particules se seraient dissoutes lors du traitement thermique). Cependant, dโ€™aprรจs les rรฉsultats reportรฉs dans la littรฉrature par Magnin [2] sur des verres de compositions proches de celle du verre Mo, la tempรฉrature de disparition de la sรฉparation de phase (ou dโ€™apparition, lorsquโ€™on descend en tempรฉrature) se situe entre 960 et 1100ยฐC selon la composition du verre (voir ยง 1.1.). A 1100ยฐC, nous nous situons donc probablement ร  la limite de la disparition de la sรฉparation de phase dans notre verre.

Discussion sur la sรฉparation de phase et la cristallisation des molybdates

Dโ€™aprรจs les rรฉsultats prรฉsentรฉs ci-dessus sur le verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min et sur les รฉchantillons de verre Mo traitรฉs thermiquement ร  diffรฉrentes tempรฉratures de croissance, il apparaรฎt que le type de traitement thermique rรฉalisรฉ (descente en tempรฉrature depuis lโ€™รฉtat fondu ou montรฉe en tempรฉrature depuis lโ€™รฉtat vitreux) ait une influence significative sur la microstructure du matรฉriau final obtenu. Pour autant, les mรฉcanismes de sรฉparation de phase et de cristallisation mis en jeu se rรฉvรจlent รชtre similaires dans les deux cas. Le Tableau 1 prรฉsente un rรฉcapitulatif des observations rรฉalisรฉes pour les diffรฉrents รฉchantillons รฉtudiรฉs.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

Partie A
CHAPITRE 1 โ€“ PROBLEMATIQUE DU CONFINEMENT DES DECHETS NUCLEAIRES DE HAUTE ACTIVITE
1. ORIGINE ET GESTION DES DECHETS NUCLEAIRES
1.1. Le cycle du combustible UOX actuel
1.2. Stratรฉgie de gestion des dรฉchets nuclรฉaires issus du retraitement des combustibles usรฉs (cycle fermรฉ)
1.3. Tendance actuelle dโ€™รฉvolution du combustible dans les REP et des matrices vitreuses de confinement
2. ETAT DE Lโ€™ART SUR LES VERRES DE CONFINEMENT A HAUT TAUX DE CHARGE
3. LE MOLYBDENE, LES TERRES RARES ET LES PLATINOรDES DANS LES VERRES ALUMINOBOROSILICATES
3.1. Structure des verres aluminoborosilicatรฉs
3.2. Le molybdรจne dans les verres
3.3. Les terres rares dans les verres
3.4. Effets des platinoรฏdes sur la structure des verres nuclรฉaires
4. LES PRINCIPALES PHASES CRISTALLINES SUSCEPTIBLES DE SE FORMER DANS LES VERRES A HAUT TAUX DE CHARGE
4.1. Les phases molybdates
4.2. La phase apatite Ca2TR8(SiO4)O2 (TR : terres rares)
4.3. Les platinoรฏdes
5. ENJEU DE CETTE ETUDE
6. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 1
7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 2 โ€“ SYNTHESES ET METHODES EXPERIMENTALES
1. STRATEGIE
1.1. Objectifs
1.2. Les diffรฉrentes sรฉries de verres
2. SYNTHESES DES VERRES ET DES CERAMIQUES
2.1. Les verres
2.2. Les cรฉramiques
3. TECHNIQUES Dโ€™ANALYSES EMPLOYEES
3.1. Densitรฉ
3.2. Analyse thermique diffรฉrentielle (ATD)
3.3. Diffraction des rayons X (DRX)
3.4. Microscopie รฉlectronique ร  balayage ร  effet de champ (MEB-FEG)
3.5. Microscopie รฉlectronique en transmission (MET)
3.6. Microsonde รฉlectronique
3.7. Rรฉsonance magnรฉtique nuclรฉaire (RMN)
3.8. Raman
3.9. Absorption optique
4. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 2
5. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 3 โ€“ ETUDE DES PROCESSUS DE CRISTALLISATION DANS UN VERRE ALUMINOBOROSILICATE RICHE EN MOLYBDENE OU EN NEODYME
1. ETUDE DE LA CRISTALLISATION DES MOLYBDATES DANS UN VERRE ALUMINOBOROSILICATE RICHE EN OXYDE DE MOLYBDENE
1.1. Description microstructurale et structurale du verre Mo refroidi lentement ร  1ยฐC/min depuis lโ€™รฉtat fondu
1.2. Effet de la tempรฉrature de croissance du traitement isotherme
1.3. Discussion sur la sรฉparation de phase et la cristallisation des molybdates
1.4. Effet des platinoรฏdes sur la cristallisation des molybdates
2. ETUDE DE LA CRISTALLISATION DE Lโ€™APATITE SILICATEE DANS UN VERRE ALUMINOBOROSILICATE RICHE EN OXYDE DE NEODYME
2.1. Description microstructurale et structurale du verre Nd refroidi lentement ร  1ยฐC/min depuis lโ€™รฉtat fondu
2.2. Effet de la tempรฉrature de croissance du traitement isotherme
2.3. Discussion sur la cristallisation de lโ€™apatite
2.4. Effet des platinoรฏdes sur la cristallisation de lโ€™apatite
3. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 3
4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 4 โ€“ EFFET DES TERRES RARES SUR LA SEPARATION DE PHASE ET LA CRISTALLISATION Dโ€™UN VERRE ALUMINOBOROSILICATE RICHE EN MOLYBDENE
1. EFFET DES TERRES RARES SUR LA SOLUBILITE DU MOLYBDENE DANS LE VERRE
1.1. Disparition de la sรฉparation de phase dans les verres trempรฉs
1.2. Evolution de la cristallisation des phases molybdates dans les verres refroidis lentement ร  1ยฐC/min 98
1.3. Relation entre la concentration en Nd2O3 et la solubilitรฉ du molybdรจne dans le verre
1.4. Effet cinรฉtique de Nd2O3 sur la cristallisation de la powellite CaMoO4
1.5. Conclusion sur lโ€™effet des terres rares sur la solubilitรฉ du molybdรจne dans le verre
2. ROLE STRUCTURAL DES TERRES RARES DANS LE VERRE ET IMPACT SUR Lโ€™ENVIRONNEMENT DU MOLYBDENE
2.1. Impact des terres rares sur la structure du rรฉseau aluminoborosilicatรฉ et sur la distribution des cations compensateurs de charge
2.2. Impact des terres rares sur lโ€™environnement du molybdรจne dans le verre
2.3. Impact de la concentration en nรฉodyme sur son environnement dans le verre
3. DISCUSSION : ORIGINES POSSIBLES DE Lโ€™EFFET DES TERRES RARES SUR LA SOLUBILITE DU MOLYBDENE DANS LE VERRE
4. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 4
5. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 5 โ€“ EFFET DU MOLYBDENE SUR LA CRISTALLISATION Dโ€™UN VERRE ALUMINOBOROSILICATE RICHE EN OXYDE DE TERRE RARE
1. ROLE STRUCTURAL DU MOLYBDENE DANS LE VERRE ET IMPACT SUR Lโ€™ENVIRONNEMENT DE LA TERRE RARE
1.1. Impact du molybdรจne sur la structure du rรฉseau aluminoborosilicatรฉ et sur la distribution des cations compensateurs de charge
1.2. Impact du molybdรจne sur lโ€™environnement du nรฉodyme dans le verre
1.3. Conclusion sur les modifications structurales induites par lโ€™ajout de teneurs croissantes en MoO3 dans le verre
2. EFFET DU MOLYBDENE SUR LA CRISTALLISATION DE Lโ€™APATITE
2.1. Evolution de la cristallisation dans les verres refroidis lentement ร  1ยฐC/min
2.2. Apport de la spectroscopie Raman
2.3. Apport de la spectroscopie dโ€™absorption optique
2.4. Mise en รฉvidence de lโ€™effet nuclรฉant de MoO3 sur la cristallisation de lโ€™apatite
3. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 5
4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Partie B
CHAPITRE 1 โ€“ ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
1. EFFETS Dโ€™IRRADIATION : PRINCIPES
1.1. Les diffรฉrentes sources dโ€™irradiation
1.2. Interactions rayonnement – matiรจre
1.3. Interactions des diffรฉrentes particules avec les matrices de stockage
1.4. Les diffรฉrentes techniques dโ€™irradiation
2. EFFETS Dโ€™IRRADIATION DANS LES VERRES
2.1. Effets dโ€™irradiation dans le verre de silice SiO2
2.2. Effets dโ€™irradiation dans les verres silicatรฉs
2.3. Effets dโ€™irradiation dans les verres borosilicatรฉs
3. EFFETS Dโ€™IRRADIATION DANS LES APATITES
3.1. Les changements de volume
3.2. Lโ€™amorphisation
4. EFFETS Dโ€™IRRADIATION DANS LES VITROCERAMIQUES
5. ENJEU DE CETTE ETUDE
6. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 1
7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 2 โ€“ METHODOLOGIE
1. STRATEGIE
2. ELABORATION DES ECHANTILLONS ETUDIES SOUS IRRADIATION
2.1. Les phases pures de rรฉfรฉrence
2.2. Les vitrocรฉramiques
3. SIMULATION DE Lโ€™AUTO-IRRADIATION PAR IMPLANTATION IONIQUE
3.1. Irradiations externes aux ions lourds de faible รฉnergie (Au2+, Au3+)
3.2. Irradiations externes aux ions lourds de haute รฉnergie (70Zn et 129Xe)
4. TECHNIQUES Dโ€™ANALYSES EMPLOYEES
4.1. Caractรฉrisations macroscopiques des รฉchantillons
4.2. Caractรฉrisations structurales et microstructurales des รฉchantillons
5. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 2
6. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 3 โ€“ EFFETS Dโ€™IRRADIATIONS AUX IONS LOURDS DANS UN VERRE, UNE CERAMIQUE APATITE ET DEUX VITROCERAMIQUES A BASE Dโ€™APATITE
1. EFFETS DES IRRADIATIONS AUX IONS LOURDS DE FAIBLE ENERGIE (AU 1,9-6,75 MEV EN MODE DOUBLE ENERGIE)
1.1. Etude du verre aluminoborosilicatรฉ
1.2. Etude de la cรฉramique apatite
2. EFFETS DES IRRADIATIONS AUX IONS LOURDS (ZN, XE) DE HAUTE ENERGIE – INFLUENCE DU POUVOIR Dโ€™ARRET ELECTRONIQUE
2.1. Etude du verre
2.2. Etude de la cรฉramique apatite
2.3. Comparaison des phases de rรฉfรฉrences (verre, cรฉramique apatite) irradiรฉes aux ions lourds de basse et haute รฉnergies
2.4. Etude des vitrocรฉramiques
3. CONCLUSIONS DU CHAPITRE 3
4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CONCLUSION GENERALE

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *