Les principales caractéristiques du contexte national français

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Synthèse et analyses des expériences européennes

Les différences importantes de contexte entre les pays européens ont fait qu’ils ont abordé les questions liées à la MDE de manière très diverse. Certains ont cherché à reproduire le modèle réglementaire américain. Mais la plupart ont commencé à structurer leur approche plus tardivement, dans le courant des années 1990, du fait de la croissance des préoccupations environnementales et des engagements associés, puis de l’ouverture progressive des marchés de l’électricité et du gaz.
Malgré leurs différences, les approches des pays européens peuvent être regroupées en trois grandes logiques8, qui permettent de dégager les besoins globaux en évaluation qui ont été associés aux activités de MDE.
Nous présentons ci-après ces grandes logiques, avant de résumer les principales réponses apportées à l’échelle européenne aux besoins d’évaluation correspondants.
Contrairement aux expériences américaines largement analysées dans la littérature, les expé-riences européennes sont relatées par des sources plus dispersées et peu de synthèses existent leur sujet. C’est pourquoi nous avons choisi de conserver en annexe l’étape intermédiaire de nos travaux d’analyse sur ces expériences (cf. Annexes A.2).

Synthèse sur les approches des activités de MDE en Europe

L’étude d’Irrek et Thomas [2002] fournit une vue détaillée des principaux programmes d’EE-DSM 9 réalisés en Europe. Ils font ressortir l’importance des différences de contextes natio-naux pour bien comprendre les conditions de réussite/échec de ces programmes et pour ana-lyser leurs résultats. Ils soulignent aussi l’inégalité des résultats obtenus et des retours dis-ponibles selon les pays. L’Annexe A.2.1 présente les contextes et les approches des activités de MDE en Europe. Nous en résumons ici les principales analyses concernant le lien entre les approches choisies pour les activités et les cadres d’évaluation mis en place.

Logique d’engagement de moyens : des systèmes aux résultats variables, avec une pratique faible de l’évaluation

Dans une logique d’engagement de moyens, les décideurs (gouvernement, utilités, agences publiques chargées des questions d’efficacité énergétique) s’engagent sur une enveloppe financière utilisée pour réaliser ou faire réaliser des programmes d’efficacité énergétique, soit directement, soit par appels d’offre (exemple en France des accords ADEME-EDF ou ADEME-Régions). Dans ce cas, l’évaluation est d’abord utilisée pour justifier les dépen-ses engagées, et les rapports d’évaluation font surtout ressortir les moyens mis en œuvre. Les impacts en termes d’économies d’énergie ou de réduction de la charge, quand ils sont estimés, le sont le plus souvent ex- ante, et les évaluations ex- post restent très rares. D’où le constat évoqué ci-dessus d’Irrek et Stefan sur la difficulté de trouver des informations documen-tées sur les résultats réellement obtenus.

Logique d’obligation de moyens : renforcement des prérogatives d’évaluation pour une meilleure efficacité
Deux cas de figure sont à distinguer pour la logique d’obligation de moyens. Soit l’obligation est directe (cas du Royaume-Uni de 1994 à 2002), i.e. les acteurs obligés doivent utiliser une partie de leurs revenus pour réaliser ou faire réaliser des programmes d’efficacité énergétique. Soit l’obligation est indirecte (cas du Danemark), i.e. avec un prélèvement obligatoire sur les ventes d’énergie qui alimente un fonds finançant les programmes pouvant être réalisés par divers organismes. Dans les deux cas, l’évaluation doit répondre à deux objectifs :
d’une part, que l’organisme en charge de faire appliquer l’obligation puisse justifier de la légitimité de cette obligation, i.e. des résultats obtenus ;
d’autre part, que les organismes réalisant les programmes rendent compte de comment ils ont utilisé les moyens mis en œuvre.
Le travail d’évaluation est donc ici réparti entre ces deux catégories d’acteurs. De plus, le sys-tème d’obligation implique la mise en place d’un dispositif pour enregistrer les actions réali-sées. Ainsi ces expériences sont plus largement documentées et il est plus facile d’évaluer leur efficacité. Par ailleurs, la validation des actions peut prendre diverses formes mais com-prend au moins un contrôle ex-post minimum (par ex. sous la forme de pièces justificatives à joindre).
Logique d’obligation de résultats : dans la continuité de l’obligation de moyens, pour plus de visibilité
La logique d’obligation de résultats est proche de celle d’obligation de moyens. Mais au lieu que la contrainte porte sur les moyens mis en œuvre, elle définit des objectifs à atteindre. Pour être efficace, ce système doit être défini en concertation avec les acteurs concernés. En ce qui concerne l’évaluation, le dispositif global de validation et/ou certification des résultats est si-milaire à celui d’une obligation de moyens. Mais la composante ex-post est souvent plus im-portante, et surtout, le système incite de fait les obligés à réaliser leurs propres évaluations avec pour objectif de rechercher la meilleure rentabilité, aussi bien en termes de types d’actions à choisir, que de manières de les réaliser. De plus, un tel système implique la trans-parence des méthodes utilisées pour quantifier les résultats et leur assurer une meilleure cré-dibilité et visibilité.
La construction d’une approche d’évaluation « bottom-up global »
Synthèse et analyses des expériences européennes
La section A.2.2.1 de l’Annexe A.2.2 présente les trois approches principales développées en Europe pour évaluer les programmes de MDE : le cas par cas, le suivi top-down, et le bottom-up global. Si le cas par cas et le suivi top-down sont des sources intéressantes d’expériences d’évaluation, ces approches s’écartent de la problématique de notre thèse.
Nous avons donc choisi de ne présenter ici que la synthèse concernant les études associées au courant du bottom-up global.
L’approche bottom-up (ou ascendante) part des évaluations réalisées au niveau de chaque programme pour ensuite évaluer la politique globale d’efficacité énergétique, notamment les choix des instruments d’intervention.
D’abord inspirée par les expériences américaines d’analyse coûts/bénéfices, cette approche a ensuite été guidée pour accompagner l’élaboration de la Directive EESE relative à l’efficacité énergétique (cf. section I.2.4.2) . Nous présentons ci-dessous de manière chronologique les principales études réalisées dans ce domaine (se reporter à l’Annexe A.2.2 pour plus de détails sur ces études).
Une première méthodologie inspirée des expériences américaines d’analyse coûts/bénéfices
L’étude “European B/C Analysis methodology – a guidebook for B/C evaluation of DSM and Energy Efficiency Services Programmes” [Johansen 1995] part de l’analyse des expé-riences américaines, et notamment du manuel californien [CPUC 1987]. Elle fait ressortir que les méthodes d’évaluation doivent être adaptées selon les différences d’organisations nationa-les du secteur de l’énergie.
Le résultat est une nouvelle méthodologie en trois étapes : (1) caractérisation du contexte, (2) spécification des impacts à évaluer, (3) évaluation avec d’une part un indicateur quantitatif bénéfices/coûts, et d’autre part des indicateurs qualitatifs.
Un des principaux mérites de cette étude est de fournir un cadre détaillé et exhaustif pour la réalisation d’analyses coûts/bénéfices. Mais la méthodologie proposée se révèle lourde à mettre en œuvre, et rend l’interprétation des résultats assez complexe. De plus la fiabilité de ces analyses repose de fait sur la qualité des données récupérées et sur la pertinence des hypothèses faites, deux points pour lesquels la méthodologie n’apporte pas de réelle solution.
Les principales conclusions à retenir sont :
l’importance de l’analyse du contexte et des objectifs du programme évalué ;
la nécessité de bien définir les perspectives et les objectifs de l’évaluation pour choisir les impacts les plus pertinents à évaluer ;
mieux vaut consacrer plus de moyens à évaluer une liste limitée d’impacts bien choi-sis, plutôt que de chercher à tout évaluer ;
la prise en compte des impacts « qualitatifs » peut se révéler déterminante selon la perspective adoptée, et notamment pour les décideurs.
Synthèse et analyses des expériences européennes
Une approche pragmatique par grands types de programme
Face à la difficulté d’établir une méthodologie générale, les recherches s’orientent sur une étude plus pragmatique (“Enhanced and stimulated evaluation of energy efficiency projects” réalisée entre 1996 et 1999) ciblée sur trois grands types de programmes : transformation de marché, efficacité énergétique dans l’industrie et sensibilisation.
La méthode proposée par NUTEK et l’Université de Lund pour les programmes de trans-formation de marché est structurée autour de trois points [Suvilehto 1997 p.1] :
l’analyse de la causalité entre les actions réalisées et les effets observés ;
le suivi de données repères pour contrôler les changements en termes de niveau de per-formance des produits ou services sur le marché ;
la mesure de la pénétration du produit ou service sur le marché.
La méthode développée par AKF pour l’efficacité énergétique dans l’industrie est basée sur une amélioration des modèles économétriques utilisés dans la littérature, d’une part en utili-sant des données suffisamment désagrégées (par sous-secteur industriel), et d’autre part en incluant dans les modèles des variables permettant de tenir compte des spécificités des en-treprises [Bjorner 1999 p.3].
L’approche développée par Motiva pour les programmes de sensibilisation est une matrice qui croise les types de programme avec les méthodes d’évaluation10.
Le rapport final soulève la question des moyens disponibles pour l’évaluation. Dans leurs conclusions, les auteurs identifient le manque de moyens comme une des principales barrières l’évaluation, avec le manque de connaissances méthodologiques. C’est pourquoi ils suggè-rent pour de futures études de développer des méthodes d’évaluation plus simples, légères, qui permettent de dégager les facteurs de succès d’un programme sans avoir recours à des études détaillées, trop longues et coûteuses.
L’importance des contextes nationaux et l’influence réciproque entre politiques d’action et approches d’évaluation
L’ensemble des études qui ont comparé les différentes approches pour les programmes d’EE-DSM entre les différents pays européens a montré l’importance des contextes nationaux (structure des secteurs et marchés de l’énergie, répartition des rôles, motivations) d’une part sur l’efficacité des politiques menées [Irrek 2002], et d’autre part sur la manière dont elles peuvent et/ou sont évaluées [Johansen 1995, Lees 2005].
De plus, il ressort que l’approche utilisée pour l’évaluation est fortement influencée par le type de politique d’action, et réciproquement. En effet, les retours d’expérience les plus intéressants en termes de dispositif d’évaluation proviennent des pays ayant appliqué une poli-tique contraignante (obligations de moyens ou de résultats). Mais l’application effective de ces obligations n’est possible que s’il existe un dispositif minimum de suivi des programmes réali-sés.
De fait, les pays pris aujourd’hui comme référence (par ex. Danemark, Royaume-Uni) ont suivi un processus progressif et itératif ..
Synthèse et analyses des expériences européennes
Vers une approche globale commune des politiques d’action
Même si les contextes nationaux sont prescripteurs des politiques menées dans le domaine de l’efficacité énergétique, un ensemble de Directives européennes construit peu à peu un cadre commun d’action. La Commission a toujours souligné l’importance des programmes d’effica-cité énergétique pour atteindre les objectifs de politiques énergétiques affichées par l’Union Européenne (sécurité d’approvisionnement, respect de l’environnement, développement éco-nomique). Elle a de fait mis en place des programmes d’aide importants (par ex. SAVE).
Mais au-delà de ces aides, la DG-TREN14 et les principaux acteurs pro-efficacité énergéti-que15 ont aussi œuvré pour développer un cadre réglementaire et des outils méthodologi-ques pour harmoniser les niveaux d’efforts et de réussite pour les programmes d’EE-DSM.
Dans la première moitié des années 1990, les principaux efforts étaient orientés vers une dé-marche d’IRP inspirée des Etats-Unis (cf. section A.1.1.2 de l’Annexe A.1.1) . Puis la déci-sion prise par la Commission d’ouvrir les marchés de l’électricité et du gaz à la concurrence a remis en cause cette approche basée sur la planification et la comparaison des alternatives sur l’offre (par ex. investissements en capacité de production) et sur la demande (par ex. pro-grammes d’EE-DSM)16.
Les efforts se sont alors structurés pour proposer un cadre qui permette le maintien, voire l’ac-croissement, des activités de MDE malgré le nouveau contexte axé sur la concurrence sur les prix de l’énergie. La volonté est désormais non plus de comparer alternatives sur l’offre et sur la demande, mais de soutenir le développement d’un marché de services énergétiques.
Le but est que le client final puisse avoir le choix, d’une part d’acheter de l’énergie au meilleur prix, et d’autre part, d’acheter des produits ou services qui lui permettent d’améliorer ses consommations d’énergie (i.e. consommer moins d’énergie pour le même service final rendu).
Pour simplifier, cela revient à ce que la décision d’arbitrage entre les alternatives sur l’offre et la demande d’énergie revienne en partie aux clients finals.
Des travaux de recherche et des opérations expérimentales (notamment dans le cadre des pro-grammes SAVE) ont permis de construire un argumentaire, et de fournir les outils nécessaires l’élaboration d’une proposition de Directive à ce sujet en 2003. Cette Directive a été finalisée par les institutions européennes début 2006 (Directive EESE). Elle pose les fondements pour l’harmonisation souhaitée des efforts fournis par les Etats-Membres en faveur de l’améliora-tion de l’efficacité énergétique.
Les réponses apportées par les guides de référence
Présentation des cinq guides de référence
Les raisons du choix de ces cinq guides sont détaillées dans l’introduction de l’Annexe A.3.2. Elles sont basées sur trois critères : la reconnaissance et l’utilisation de l’ouvrage par les prin-cipaux acteurs des activités de MDE, l’actualité de l’ouvrage et l’étendue de son approche mé-thodologique.
Trois de ces guides ont déjà été abordés lors de l’analyse des expériences américaines (IPMVP et guide californien) et européennes (guide européen). Deux autres viennent s’y ajouter et correspondent à une optique internationale dans le but d’évaluer des programmes intervenant dans le cadre du protocole de Kyoto (guide MERVC et guide de l’AIE).
Où en est-on de l’évaluation des activités de MDE ?
L’IPMVP [DOE 2001] : pour les contrats des ESCo
L’IPMVP est un protocole pour la mesure et la vérification des économies d’énergie. Il est à ce titre une référence internationalement reconnue, notamment par les autres guides de référence. Il décrit de manière concrète quatre alternatives pour déterminer les économies d’énergie (cf. section A.1.1.3 de l’Annexe A.1.1).
Il apporte ainsi une contribution majeure sur la question des méthodes de collecte de don-nées (notamment sur les questions d’instrumentation) et de calcul des économies. Son but est de proposer des solutions adaptées au suivi de contrats passés par des ESCo.
L’IPMVP se situe au niveau d’une opération élémentaire. Il est en ce sens très adapté pour des opérations où le contact avec les organismes ou les personnes qui réalisent les actions est di-rect (par ex. audit énergétique d’une entreprise). En revanche, il ne répond pas aux questions posées par l’évaluation d’opérations dont le public visé est plus large (par ex. programme de MDE à l’échelle d’une région).
De plus, il reste concentré sur la dimension récapitulative de l’évaluation. Il n’aborde pas les questions d’effet d’aubaine et d’analyse de la logique d’intervention.
Le guide MERVC [Vine 1999] : pour les projets pour Kyoto
Le guide MERVC a pour but de proposer des bases méthodologiques pour l’évaluation et la validation de projets de MDE dans le cadre des mécanismes prévus par le protocole de Kyoto (mise en œuvre conjointe et développement propre). Il se situe à un niveau d’intervention correspondant à des programmes nationaux. Il reprend l’IPMVP comme base pour l’évaluation d’actions réalisées dans un bâtiment ou un groupe limité de bâtiments.
Il donne de plus un aperçu d’autres méthodes de collecte de données et de calcul d’im-pacts (émissions de CO2 et bilan économique) pour évaluer des projets à cible plus large (par ex. à l’échelle d’un pays), en citant leurs avantages et inconvénients. Il traite aussi de la ques-tion de l’effet d’aubaine et fait la distinction entre les impacts bruts et nets.
Il définit un processus global à travers l’estimation, le suivi, l’évaluation, le rapport, la vérifi-cation et la certification des résultats. Mais il reste concentré sur la dimensaion récapitulative de l’évaluation et les aspects de justification. Il ne traite pas de l’analyse de la logique d’inter-vention.
Un apport majeur de ce guide est son approche de la qualité de l’évaluation, d’une part pour l’affichage du niveau de précision des résultats et d’autre part par une logique de garantie qua-lité de la préparation et réalisation de l’évaluation.
Le guide européen [SRCI 2001] : comprendre et bien planifier une évaluation
Le guide européen correspond à une approche plus pédagogique. Il permet de se familiari-ser avec les concepts clés liés à l’évaluation ainsi qu’avec les principales méthodes de collecte et d’analyse de données.
Où en est-on de l’évaluation des activités de MDE ?
Ses annexes le complètent par des exemples concrets (études de cas) et par une bibliographie limitée mais détaillée (avec un résumé des ouvrages clés).
Un apport majeur de ce guide est de fournir un processus détaillé pour préparer et planifier des évaluations (cf. section A.2.2.5 de l’Annexe A.2.2).
Il se situe principalement à un niveau d’intervention correspondant à des programmes natio-naux. Cependant il reste relativement méthodologique, en particulier concernant la quantifica-tion des résultats. C’est un bon support pour aider à la définition de méthodes d’évaluation, mais il ne permet pas seul de pouvoir réaliser directement une évaluation.
Le guide californien [TecMarket Works 2004] : la « bible » des experts
Le guide californien adopte une approche systématique, quasi encyclopédique. Il fournit ainsi un état de l’art très détaillé et pointu pour presque toutes les questions clés de l’évalua-tion. En ce sens il constitue une « bible » pour les experts en évaluation.
Son utilisation demande donc déjà d’avoir un certain niveau de connaissance et compétence dans le domaine. Son annexe C fournit des conseils plus « pratiques » pour planifier l’évalua-tion (par exemple dans l’optique de la rédaction d’un cahier des charges). Mais le guide ne propose pas de méthodes « clé en main » directement opérationnelles. Il regroupe tous les dé-tails permettant à un expert de proposer la méthode la plus pertinente dans l’état actuel des connaissances, mais il n’est pas adapté pour être utilisé par des acteurs de terrain.
Le guide de l’AIE [Vreuls 2005a] : vers une approche plus opérationnelle
Le guide de l’AIE est une sorte de compromis entre le guide européen et le guide californien.
Dans son premier chapitre il propose une synthèse sur les éléments clés de l’évaluation de programmes d’EE-DSM. Puis il décline ces sept éléments pour les quatre grands types de pro-grammes identifiés avant d’aborder la question des programmes combinés.
Sans fournir de méthodes clés en main, il propose des éléments opérationnels adaptés à ces types de programme (cf. section A.3.1.2 de l’Annexe A.3.1).
D’autre part, un apport majeur de ce guide est contenu dans son volume II qui présente de manière détaillée les expériences d’évaluation des six pays ayant participé à cette étude.
Il se situe à un niveau d’intervention correspondant à des programmes nationaux, et en ce sens il est surtout destiné aux experts des organismes en charge de la MDE dans chaque pays.
Synthèse de leurs apports sur les questions clés de l’évaluation des activités de MDE (pour le détail du contenu de chacun des guides par rapport aux questions clés identifiées
Où en est-on de l’évaluation des activités de MDE ? dans la sous-partie
Le travail de typologie des activités
Chaque guide définit son approche de l’évaluation par rapport à des types d’activités en parti-culier.La définition préalable de critères de segmentation est important pour la description des opérations évaluées, afin d’expliciter les objectifs de ces opérations, et d’en déduire les objec-tifs d’évaluation. Nous détaillons ce point dans la sous-partie II.2.2.
L’importance croissante de l’analyse de la logique d’intervention
Les travaux sur l’évaluation des activités de MDE se sont d’abord concentrés sur les aspects de quantification des résultats, notamment dans une optique d’analyse coûts / bénéfices. Mais les questions de causalité (entre les actions et leurs résultats) ont amené aussi à s’intéresser aux questions d’analyse de la logique d’intervention.
Cette analyse se base sur une description fine des mécanismes mis en jeu, notamment au tra-vers de l’étude du domaine d’action (cible, acteurs, etc.) et des hypothèses sur les effets atten-dus (par ex. barrières à surmonter). Ceci est traité plus en détails dans la partie III.2.
Une évaluation bien planifiée est une évaluation bien intégrée
Tous les guides le rappellent : il est essentiel de prévoir l’évaluation dès la conception de l’opération. Elle est alors mieux ciblée, plus efficace et moins coûteuse. Et cela atteste aussi souvent la qualité de l’opération.
De plus, l’évaluation doit être intégrée au cycle global des politiques d’action. En particulier, sa planification doit être en accord avec les échéanciers de décision.
Enfin, l’évaluation ne doit pas être pensée ponctuellement mais de manière continue, dans l’optique d’un processus de capitalisation d’expérience et d’amélioration continue.
La collecte de données : le cœur du problème
La collecte des données nécessaires est l’étape clé de l’évaluation. Les guides de référence ne donnent pas directement de listes mais permettent d’identifier quelles sont les données néces – saires selon les cas. Cependant la question de la mise en œuvre de leur collecte reste ouverte. Il faut d’abord distinguer les sources de données propres à l’opération évaluée, dites sources primaires, et les sources générales, dites sources secondaires.
Pour les sources primaires, les types « classiques » de méthodes de collecte de données sont : suivi de l’opération, enquêtes, audits ou inspections sur site, relevés ou facturation des consommations, mesures directes. Même si ces techniques sont bien connues, il n’existe pas d’analyse disponible sur leurs coûts et efficacité. Un parallèle avec des techniques commerciales et de marketing pourrait être intéressant.
Pour les sources secondaires, les fiches par pays du volume II du guide de l’AIE en rassem-blent les principales selon chaque pays.
Les modèles de calcul : deux grandes catégories, physiques et statistiques
Même si les guides les abordent parfois différemment, l’ensemble des modèles de calcul peu-vent être regroupés en deux catégories : physiques et statistiques.
Les modèles physiques cherchent à établir des formules pour calculer directement les éco-nomies d’énergie à partir des paramètres physiques mis en jeu. Les modèles statistiques cher-chent à déduire les économies d’énergie à partir des données de consommations globales d’énergie en comparant le scénario de l’opération à un scénario de référence.

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Table des matières

Introduction
Contexte et questions identifiées
Objet et objectifs de la thèse
Approche retenue et plan de la thèse
Précisions terminologiques
Chapitre I – Les activités de Maîtrise de la Demande en Energie et leur évaluation : état de l’art
I.1 Synthèse et analyses des expériences aux Etats-Unis
I.1.1 Programmes de « resource acquisition » et évaluations basées sur la mesure et vérification ex post avec l’IPMVP
I.1.2 Programmes de transformation de marché et évaluations basées sur des indicateurs intermédiaires et sur l’analyse de la logique d’intervention
I.1.3 Vers un équilibre entre les deux approches, aussi bien pour les programmes que pour leur évaluation
I.1.4 Principales conclusions à partir de l’étude du cas de la Californie
I.2 Synthèse et analyses des expériences européennes
I.2.1 Synthèse sur les approches des activités de MDE en Europe
I.2.2 La construction d’une approche d’évaluation « bottom-up global »
I.2.3 L’exemple du Danemark
I.2.4 Conclusions sur les expériences européennes
I.3 Où en est-on de l’évaluation des activités de MDE ?
I.3.1 La problématique de l’évaluation des activités de MDE
I.3.2 Les réponses apportées par les guides de référence
I.3.3 Les questions qui demeurent et la place de l’évaluation dans le domaine des activités de MDE
Chapitre II – Les activités de MDE au niveau local et leurs rapports avec l’évaluation
II.1 Contexte des activités de MDE au niveau local en France
II.1.1 Les principales caractéristiques du contexte national français
II.1.2 Perspectives des activités de MDE au niveau national et besoins en évaluation
II.1.3 Quel rôle de l’échelon local dans les politiques énergétiques ?
II.1.4 Les principaux éléments du contexte local des activités de MDE en France et leur rapport à l’évaluation
II.2 Caractérisation des opérations locales de MDE en France
II.2.1 Inventaire des opérations locales de MDE en France
II.2.2 Caractérisation des opérations locales de MDE par des critères de segmentation : lien avec l’évaluation et la dimension locale
II.3 Etude des pratiques d’évaluation au niveau local
II.3.1 Approches françaises de l’évaluation des activités de MDE au niveau national
II.3.2 Etudes de cas de retours d’expérience d’opérations locales de MDE
II.3.3 Conclusions issues d’autres expériences marquantes de MDE locale en France
II.3.4 Compléments à partir d’analyses d’expériences européennes de MDE locale
II.4 Conclusions sur la problématique de l’évaluation d’opérations locales de MDE et éléments de structure pour des méthodes opérationnelles
II.4.1 Les différentes approches d’évaluation et leur articulation avec les autres outils pour les politiques énergétiques locales
II.4.2 Les besoins et spécificités de l’évaluation au niveau local
II.4.3 Conclusions pour le développement de méthodes d’évaluation d’opérations locales de MDE
Chapitre III – Développement de méthodes d’évaluation d’opérations locales de MDE pour le contexte français
III.1 Présentation de la méthodologie proposée
III.1.1 Principes de la méthodologie
III.1.2 Procédure pour la définition d’une méthode opérationnelle
III.1.3 Structure et composition d’une méthode
III.2 Analyse de la logique d’intervention
III.2.1 Intégrer les pratiques d’évaluation au processus de l’opération
III.2.2 Les points clés de l’analyse de la logique d’intervention
III.2.3 Les objectifs les plus courants à évaluer
III.2.4 Récapitulatif des points importants de l’analyse de la logique d’intervention
III.3 Méthodes de calcul pour quantifier les économies d’énergie
III.3.1 Calcul des économies d’énergie unitaires annuelles
III.3.2 Calcul des économies d’énergie nettes totales
III.3.3 Incertitudes et qualité des résultats
Chapitre IV – Exemples appliqués de méthodes opérationnelles d’évaluation d’opérations locales de MDE
IV.1 Evaluation des opérations de promotion des LBC : exemple d’une méthode validée
IV.1.1 Analyse de la logique d’intervention
IV.1.2 Méthode de calcul
IV.1.3 Test de la méthode
IV.2 Evaluation des opérations de substitution des halogènes : une possibilité de méthode dérivée
IV.2.1 Exploitation des retours d’expérience sur les opérations de substitution des halogènes
IV.2.2 Comparaison avec les opérations de promotion de LBC
IV.3 Evaluation des opérations de sensibilisation dans les bâtiments tertiaires : limites du processus de capitalisation d’expérience
IV.3.1 Présentation du type d’opération
IV.3.2 Eléments concernant l’analyse de la logique d’intervention
IV.3.3 Eléments concernant les modèles de calcul
IV.3.4 Mise en pratique sur une opération pilote
Conclusions et perspectives
Conclusions générales
Perspectives

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