Les principales arboviroses transmises par les moustiques

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Evolution des connaissances sur le chikungunya et ses vecteurs à Madagascar :

D’après un médecin épidémiologiste à la CIRE de l’île de La Réunion, il y a eu une épidémie de chikungunya dans la localité de Mananjary qui est située dans le Sud-Est de Madagasacar, dans la région de Vatovavy-Fitovinany ; selon une estimation faite au début du mois de Mars 2006, plus de 50% de la population ont été touchés dans cette région.

Connaissance sur les vecteurs :

D’après les ouvrages publiés par Ravaonjanahary C.,1978 et Fontenille D., 1989 :
a) Aedes albopictus :
L’abondance de cette espèce fut signalée à Madagascar par Legendre dès 1911 au cours d’une mission à Toamasina.
Plusieurs autres auteurs ont pu retrouver cette espèce dans d’autres localités comme :
– Doucet (1951) à Vangaindrano
– Grjebine et Chauvet (1958) à Toamasina
– Hamon (1959) à Brickaville
– Coz (1959) à Sainte Marie
– Brunhes (1967) à Antalaha
– Brunhes, Ravaonjanahary (1969) et Subra et al. (1972) à Antananarivo
Les gîtes larvaires peuvent être classés, en deux catégories :
· les gîtes naturels : constitués par les trous d’arbres, les tiges de bambous coupées, les creux de rochers ; ils sont toujours de petites dimensions, le plus souvent à l’ombre.
· les gîtes anthropiques : constitués par la colonisation des vases à fleurs, des fûts, des boîtes de conserves et divers récipientsdomestiques et péri domestiques, de préférence à l’ombre.
b) Aedes aegypti :
Cette espèce est présente sur une grande partie del’île, elle fut décrite en 1762 en Egypte, elle se rencontre dans les régions chaudes du globe entre le 40è degré de latitude Nord et le 30è degré de latitude Sud où latempérature moyenne du mois le plus frais ne descend pas généralement en dessous ed 10°C.
Elle fut signalée à Madagascar par Bigot dès 1859, et fut à nouveau découvert par Grjebine en 1953 dans la province de Mahajanga (Marovoay, Soalala, Majunga).
En 1969 (Brunhes et Ravaonjanahary) et 1971 (Brunhes), elle a été retrouvée respectivement dans les provinces de Mahajanga et de Toliary.
Elle effectue son développement dans des gîtes diverses, essentiellement de type anthropique, et en zone rurale, les gîtes sont de type naturel.
Dans certains quartiers de Mananjary comme Andovosira, Ankadirano, Masindrano, Aedes sont très nombreux dans les égouts, les broussailles, les flaques d’eau, et les bambous servant de clôture, la prolifération des gîtes larvaires étant favorisée par la survenue fréquente des pluies alternant avec des périodes ensoleillées.

Connaissance sur le virus :

Selon l’ouvrage publié par Fontenille D., en 1989, neuf virus ont été isolés et de 1974 à 1976, des prélèvements sur des habitants de toutes les régions de Madagascar ont donné des résultats positifs vis-à-vis de chikungunya en plus d’autres arboviroses. En 1974 le virus chikungunya a été identifié à partir de sérum de chauve-souris dans la région d’Anjiro.
Cet auteur a également signalé qu’en cas d’introduction du virus à Madagascar, il pourrait y trouver les conditions nécessaires à son implantation, et ce fût le cas en 2006.
En effet, en 2006, une extension de la maladie a été notée à Mananjary et dans les communes environnantes (Irondro et Kianjavato).
A Toamasina, situé à 370 km d’Antananarivo, 9 sujets ont été infestés par le virus chikungunya d’après la confirmation de l’Institut Pasteur de Madagascar. A Ifanadiana, un cas a été noté.

La dengue (Figure 3)

C’est une maladie due à un arbovirus appartenant au sous-groupe des Flavivirus, on distingue 4 sérotypes (DEN-1, DEN-2, DEN-3, DEN-4).
C’est une arbovirose essentiellement urbaine dont Aedes albopictus et Aedes aegypti constituent les principaux vecteurs.
C’est une maladie fébrile caractérisée par un débutbrusque avec céphalée, fièvre, prostration, urticaire, douleurs articulaires et musculaires.
La transmission verticale ou transmission transovarienne du virus de la dengue a été observée et des études récentes ont démontré quettecetransmission verticale peut persister sur plusieurs générations (Rosen L., 1981et 1988).
C’est l’arbovirose de très loin la plus fréquente actuellement de par le monde où elle est très largement répandue : on estime que 2,5 milliards de personnes ont été infectées, parmi la population mondiale actuelle (OMS, 2004).
On observe des cas à la Réunion, dans le Sud Est Asiatique, en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, dans le Pacifique, dans les Antilles.
Madagascar n’est pas à l’abri de l’introduction de la dengue puisque les conditions favorables pour le développement du virus existent essentiellement à Tamatave et à Nosy be. En 1989, Fontenille D. disait que son introduction peut se faire à partir des pays limitrophes où des virus de dengue ont été isolés comme Seychelles, La Réunion, Kenya, Somalie, Mozambique.
1 : Absorption du virus par ingestion du repas sanguin infestant
2 : Le virus infecte et se réplique dans les cellules épithéliales de l’estomac
3 : Le virus quitte les cellules épithéliales de l’estomac
4 : Le virus infecte et se réplique dans les cellules du tissu adipeux
5 : Le virus infecte et se réplique dans les cellules des glandes salivaires (et dans d’autres tissus)
6 : Le virus est libéré dans la salive avec laquell il sera transmis lors du prochain repas sanguin

La fièvre jaune :

Cette maladie est causée par le virus amaril du groupe des Flavivirus.
Le vecteur potentiel est représenté parAedes aegypti, présent dans tout l’Ouest et le Sud de Madagascar.
C’est une maladie *endémo épidémique caractériséear pun début brutal avec fièvre et *congestion du visage suivie d’*hépatonéphrite hémorragique.
Les hommes allant en forêt peuvent être piqués pardes moustiques de singes et inversement, les singes poussés par la faim s’approchent parfois des villages et des vergers et se font piquer par Aedes aegypti. Cliniquement, la fièvre jaune évolue en deux phases:
– la phase rouge : survient après une incubation de 3 à 6 jours, est caractérisée par de la fièvre, des douleurs, des nausées, et d’un aspect congestif du visage avec douleurs diffuses,* rachialgies.
– la phase jaune : est caractérisée par une hépatonéphrite et par la présence d’*ictère.
Les formes graves présentent des hémorragies, notamment digestives, avec vomissements de sang noir (vomito negro). La mortalité de la fièvre jaune varie de 5 % à 50 %. La marque histologique est une *nécrose hépatique sans réaction inflammatoire.
Du point de vue diagnostique biologique :
1° Le virus amaril est isolé à partir du sang du sujet infesté prélevé en phase aigue de la maladie, rapidement transporté et inoculé par voie intracérébrale à un souriceau, on recherche ensuite la multiplication virale par immuno-cytodiagnostic sur un étalement du cerveau.
2° Le titrage des anticorps à partir de 2 sérums (précoce et tardif) se fait en IHA ou en ELISA. La recherche d’IgM spécifique dans le sérum donne plus précocement le diagnostic.

La fièvre de la vallée de Rift

Cette maladie est due au virus appartenant au genre Phlebovirus et à la famille des Bunyaviridae. Le vecteur potentiel est représenté par :Aedes, Culex antennatus, Culex pipiens, Mansonia uniformis.
Elle peut se déclarer sans signes particuliers, mais elle peut être très grave comme ce fût le cas vers 1988 en Mauritanie ; le virus a étéisolé à Madagascar en 1979, au Périnet.
C’est une zoonose virale affectant principalement les animaux domestiques comme le bétail, mais peut se transmettre aux humains. Si les conditions météorologiques sont favorables, il y a un risque de pullulation du virus sauvage dans une région à forte concentration bovine et humaine .En effet, le zébu est un élément inséparable pour l’homme dans le domaine agricole. L’abattage d es bovins dans de nombreuses régions de l’île effectué avec des rituels souventincontrôlables entraîne également un risque de contamination.

Infection due au virus West Nile :

C’est une maladie causée par le virus West Nile appartenant au genre Flavivirus.
Le principal vecteur est représenté par le genreCulex, la plupart du temps, cette maladie provoque chez l’homme des syndromes sans gravité.

Encéphalite japonaise

Elle est provoquée par un Flavivirus, très proche du virus West Nile ; jusqu’en 1989, le risque d’introduction à Madagascar n’a pas posé beaucoup de problème puisque à ce moment, il n’y avait pas encore de lignes aériennes reliant directement Madagascar et l’Asie.
Actuellement, vu le développement des réseaux aériens entre Madagascar et l’Asie, le risque d’introduction de cette maladie à Madagas car est à craindre parce que les principaux vecteurs de ce virus existent à Madagasc ar, à savoir : Culex tritaeniorhynchus, Culex pipiens et Culex bitaeniorhynchus.

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

Enquête sérologique

Elle est effectuée parmi la population humaine et parmi les populations animales : vertébrés sauvages (rongeurs, insectivores, lémuriens, chauves – souris, oiseaux), animaux domestiques (bovidés).

Méthodes sérologiques

Les techniques suivantes sont couramment utilisées: réaction d’inhibition de l’hémagglutination ou IHA, réaction de fixation ducomplément (FC), réaction de séro-neutralisation, réaction d’immunofluorescence indirecte, ELISA (Enzym-Linked Immuno-Sorbent Assay).
1° Réaction d’inhibition de l’hémagglutination: un grand nombre de virus possèdent des hémagglutinines sur leur membrane qui vont provoquer une agglutination des globules rouges ; cette réactionmet en jeu un antigène viral et des anticorps viraux dirigés contre cette hémagglutinine, et les récepteurs portés par les hématies. Dans cette réaction, les anticorps virauxprotecteurs se fixent sur le virus et empêchent sa combinaison avec les récepteurs des hématies.
2° Réaction de fixation du *complément (FC): c’est une technique qui utilise la propriété que possèdent certains composants du complément de se fixer sur les complexes antigènes anticorps, cette technique permet de mettre en évidence aussi bien les antigènes que les anticorps.
3° Réaction de séro-neutralisation: c’est un type de réaction qui met en évidence la présence dans le sérum d’anticorps neutralisantun virus.
4° Réaction d’immunofluorescence indirecte : c’est un type de réaction qui consiste à réaliser deux types de marquages, dans ce cas, on a deux anticorps. L’anticorps primaire est dirigé contre l’antigène echerché. Ensuite on utilise un deuxième anticorps, marqué par un fluorochrome, etpossédant une haute affinité pour l’anticorps primaire (dirigé contre l’isotype de l’anticorps primaire, il s’agit alors d’une antiglobine).
4° ELISA (Enzym-Linked Immuno-Sorbent Assay) ou dosage d’immunoadsorption par enzyme liée, c’est-à-dire dosage immuno-enzymatique sur support solide. C’est une technique biochimique, principalement utiliséeen immunologie, mais pas uniquement, afin de détecter la présence d’un anticorps ou d’un antigène dans un échantillon.

Test rapide :

Ce test est souvent basé sur la détection des anticorps spécifiques.

PCR et RT-PCR

C’est une technique qui permet d’analyser le génome viral.
La PCR (Polymerase Chain Reaction = Réaction de Polymerase en Chaîne) et la RT-PCR (Reverse Transcription- Polymerase Chain Reaction) quantitative temps réel consistent en la réplication de la chaîne d’une séquence d’ADN par l’enzyme : l’ADN polymérase. La Reverse Transcriptase (RT) ou transcriptase inverse est une enzyme qui transcrit l’information génétique de l’ARN en ADN (appelé aussi ADNc), cette propriété est très utile pour quantifier des ARN parfois présents en infime quantité, en utilisant l’ADNc produit par la RT pour effectuer une PCR.

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Table des matières

I INTRODUCTION
II OBJECTIFS DE L’ETUDE
III REVUES BIBLIOGRAPHIQUES
III.1 Generalités sur les arboviroses
III.1.1 Définition
III.1.2 Historique
III.1.3 Cycle de l’arbovirus dans l’organisme humain
III.2 Les principales arboviroses transmises par les moustiques
III.2 .1 Chikungunya
III.2.1.1 Définition
III.2.1.2 Epidémiologie
III.2.1.3 Symptômes de la maladie
III.2.1.4 Evolution des connaissances sur le chikungunya et ses vecteurs à Madagascar
III.2.2 Dengue
III.2.3 Fièvre jaune
III.2.4 Fièvre de la vallée de Rift
III.2.5 Infection due au virus West Nile
III.2.6 Encéphalite japonaise
III.3 Diagnostic biologique
III.3.1 Enquête sérologique
III.3.2 Méthodes sérologiques
III.3.3 Test rapide
III.3.4 PCR et RT-PCR
III.4 Principaux vecteurs
III.4.1 Classification du vecteur
III.4.2 Bio écologie des vecteurs
IV BIOGEOGRAPHIQUE DU SITE D’ETUDE
IV.1 Situation géographique et climat
IV.1.1 Commune urbaine d’Antananarivo
IV.1.2 Commune urbaine de Mananjary
IV.2 Caractéristiques des gîtes larvaires
V. MATERIELS
V.1 Détection des paramètres caractéristiques des gîtes larvaires
V.2 Etude des matériels entomologiques
V.2.1 Matériels de terrain pour la capture
V.2.2 Matériels de laboratoire
V.2.3 Matériels entomologiques
VI. METHODOLOGIES
VI.1 Prospection des gîtes larvaires
VI.2 Etude des paramètres caractéristiques des gîtes larvaires
VI.2.1 Température
VI.2.2 Potentiel d’hydrogène
VI.2.3 Oxygène dissous
VI.2.4 Alcalinité
VI.2.5 Odeur et coloration de l’eau
VI.2.6 Flore dominante
VI.2.7 Faune
VI.1.8 Degré d’ensoleillement
VI.3 Etude des matériels entomologiques
VI.3.1 Etude des vecteurs sur terrain
VI.3.2 Etudes des vecteurs au laboratoire
VI.4 Test de sensibilité aux répulsifs
VI.5 Analyses biologiques
VI.6 Analyses statistiques
VII RESULTATS ET INTERPRETATIONS
VII.1 Paramètres caractéristiques des gîtes larvaires
VII.2 Résultats de l’identification des espèces étudiées
VII.3 Description des larves de stade IV identifiées
VII.4 Résultat du test de sensibilité aux répulsifs
VII.5 Résultats des analyses biologiques
VII.6 Résultats des analyses statistiques
VIII. DISCUSSION
CONCLUSION
PERSPECTIVES DE RECHERCHE

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