L’Afrique est caractérisée par d’énormes besoins en santé et des ressources très limitées. Son système de santé constitue une réponse plus ou moins harmonieuse et cohérente aux besoins des citoyens. Le système de santé est défini par la totalité des organisations, institutions et ressources consacrées à la production d’interventions sanitaires. Une intervention sanitaire s’entend de tout effort dont l’objectif principal est d’améliorer la santé, dans le cadre de soins de santé individuels, d’un service de santé publique ou d’une initiative intersectorielle [28]. Celui des pays africains est surutilisé et sous pression. Tous ces pays présentent globalement les mêmes problèmes de santé : le paludisme qui est la première cause de morbidité, et, d’autres pathologies tropicales comme l’onchocercose, la trypanosomiase, la dracunculose, la schistosomiase, même si certaines sont en régression comme la lèpre [33]. En Afrique de l’Ouest, à cause de l’évolution démographique et de la raréfaction des ressources publiques découlant des difficultés économiques et des problèmes de gestion, les systèmes de santé arrivent difficilement à permettre l’accès aux soins de santé primaires. Au Sénégal, avec un système de santé sous forme pyramidale, si globalement les grands indicateurs laissent entrevoir une amélioration de l’état de santé des populations grâce aux différents programmes établis, une analyse attentive montre que certains progrès sont aussi apparents que fragiles. Tout comme dans le reste de la sous-région, on note une diffusion sauvage de médicaments (les « pharmacies-trottoirs ») au nombre desquels on trouve des contrefaçons, parfois sans principe actif. Le médicament est au centre de la prise en charge des malades. Ainsi, 2,4 médicaments sont prescrits par visite médicale [22]. Son usage et son circuit doivent être rigoureusement contrôlés. Une bonne organisation est nécessaire entre la prescription et la délivrance de médicaments. Grâce à cette prescription de médicaments et sa délivrance dans une officine, la relation entre prescripteur et pharmacien devrait être mieux établie. De cette relation ou collaboration, dépend l’amélioration de notre système de santé.
SYSTEME DE SANTE DU SENEGAL
Généralités sur le Sénégal
Milieu physique
La République du Sénégal est située en Afrique Occidentale, comprise entre 12°8 et 16°41 de latitude nord et 11°21 et 17°32 de longitude Ouest. Sa superficie est de 196722 km2 . Elle est limitée au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la Guinée et la Guinée Bissau. A l’Ouest, le Sénégal est ouvert sur l’Océan Atlantique avec 700 km de côte. Sa pointe Ouest est la plus occidentale de toute l’Afrique continentale. La Gambie, qui est une enclave de terre sur le cours inférieur du fleuve du même nom, est située entre les régions de Kaolack et Karine au Nord et de Ziguinchor, Sâdhu et de Kolda au Sud. [44].
Caractéristiques de la population
La population du Sénégal est estimée actuellement à 15 726 037 millions d’habitants, soit une densité moyenne de 79,94 habitants / km². Cette moyenne cache une répartition extrêmement inégale de la population, avec une opposition entre le sous-peuplement de l’Est et une forte concentration sur la côte ainsi qu’au centre. Les régions les moins peuplées sont celles de Tambacounda (y compris Kédougou) et de Matam avec respectivement 11 et 16 habitants au km². Ce sont aussi les régions les plus vastes du pays avec respectivement 30,4% et 14,8% du territoire national. Il faut également souligner la particularité de la ville de Touba dans la région de Diourbel et de celles de Guédiawaye et de Pikine dans la région de Dakar qui sont plus peuplées que certaines régions. Cette situation est caractéristique de la forte tendance à l’urbanisation du fait de l’exode rural qui est à l’origine de la multiplication des bidonvilles [44]. La région de Dakar abrite 22,4% de la population totale alors qu’elle ne couvre que 0,3% de la superficie nationale. Elle compte 19 communes d’arrondissements.
Organisation administrative
En vue d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable, l’Etat a mis en marche l’acte III de la décentralisation. Ainsi, après la réforme de 1972 puis celle de 1996, l’assemblée nationale a adopté en sa séance du 19 décembre 2013, la loi portant Code général des collectivités locales. Celle-ci consacre la communalisation intégrale avec désormais l’existence de deux ordres de collectivité locale : le département et la commune. Le Sénégal est composé de 14 régions, 45 départements, 117 arrondissements et 557 communes [40].
Le découpage sanitaire comprend les régions médicales et les districts sanitaires. Les régions médicales correspondent aux territoires des régions administratives, alors que plusieurs districts sanitaires peuvent se retrouver dans un même département.
Politique de santé
La politique de santé trouve son fondement dans la constitution sénégalaise qui garantit le droit à la santé en son article 8 et, dispose en son article 17, que «…L’Etat et les Collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique et morale de la famille et, en particulier, des personnes handicapées et des personnes âgées. L’Etat garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier l’accès aux services de santé et au bien être… » [46]. La politique de santé reste basée sur les soins de santé primaires et prend en compte les engagements internationaux du Sénégal vis-à-vis des organisations sous régionales, régionales et mondiales en matière de santé dont les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cette politique de santé s’articule autour des points suivants:
❖ l’accès aux soins de santé de qualité garanti à toute la population quel que soit le statut socio-économique ;
❖ l’approfondissement de la décentralisation et de la gouvernance sanitaire locale ;
❖ la promotion de la couverture de l’assurance du risque maladie ;
❖ la protection des groupes vulnérables ;
❖ le renforcement du partenariat public-privé ;
❖ la promotion de la multisectorialité ;
❖ l’alignement de l’aide extérieure aux priorités sanitaires nationales ;
❖ la culture de la gestion axée sur les résultats [45].
Système de santé
Le système de santé comprend aussi bien ce qui résulte de la volonté des pouvoirs législatifs et exécutifs de façonner un environnement pour maintenir et améliorer l’état de santé des populations, que ce qui constitue le fruit de la rencontre entre les capacités de citoyens, les uns qui aspirent à un bien être au sens défini par l’OMS : physique, psychique et social, les autres qui prétendent répondre à cette aspiration en offrant des prestations de différentes natures. Le système de santé comporte donc un ensemble de possibilités mises en œuvre par la puissance publique avec lequel cohabite, de manière plus ou moins harmonieuse et tolérée, une offre multiforme de diagnostic et de soins.
Ressources humaines
Le développement des ressources humaines du secteur a nécessité l’élaboration en 1996, d’un plan national de formation du personnel de santé. Ce plan a été renforcé en 2002 par l’ouverture des Centres Régionaux de Formation, la création en 2003 de la Direction des Ressources Humaines (DRH) et la mise en œuvre d’une politique de contractualisation. Malgré les efforts, les indicateurs restent en deçà des normes. En rapport avec :
❖ l’insuffisance des effectifs au niveau des structures de formation ;
❖ la non maîtrise du processus de recrutement ;
❖ l’insuffisance des mesures incitatives pour fidéliser le personnel et réussir une meilleure répartition géographique.
On note donc un déficit surtout dans les zones éloignées de Dakar et difficiles (faible motivation, cadre de vie peu adéquat, absence d’un plan de carrière).
Infrastructures, équipements et maintenance
Le Sénégal compte 31 hôpitaux, tous de niveaux confondus et 76 postes de santé de référence [50]. Au niveau communautaire, se situent les cases de santé qui constituent le premier recours de soins essentiellement en zone rurale et qui mènent beaucoup d’activités préventives et promotionnelles. Sur le plan des équipements, le PNDS 1998-2007 a permis une amélioration du plateau technique des structures sanitaires, le renforcement des moyens de supervision et l’amélioration des conditions d’évacuation des malades. Tous les nouveaux postes et centres de santé construits ont été équipés selon les normes. En 2002, la chaîne de froid a été entièrement renouvelée et tous les postes de santé ont été dotés de motos, les centres de santé en ambulances et véhicules de supervision, les districts sanitaires en vedettes ambulances sans compter l’effort spécial qui a été fait en direction des hôpitaux qui ont été dotés en équipements de pointe (scanner et autres). La plupart des structures de santé (postes, centres et hôpitaux) ont en outre été dotées d’équipements variés dans le domaine de l’hygiène hospitalière (incinérateurs, buanderie, matériels de stérilisation). En plus, le ministère dispose de deux camions médicalisés pour les consultations foraines et d’un parc d’ambulances équipées pour les besoins du Service d’Assistance Médicale d’Urgence (SAMU) récemment créé. Cependant, ces efforts n’ont pas pris en compte les besoins en équipements pour la prise en charge des maladies chroniques à soins coûteux. Il faut toutefois noter l’absence de plan de renouvellement des équipements. Cette situation explique le déficit noté actuellement dans certaines structures où des équipements acquis en début de programme sont devenus usés ou obsolètes sans être renouvelés. Sur le plan de la maintenance, il a été noté des insuffisances dans le fonctionnement normal des activités dans les hôpitaux, régions médicales et districts sanitaires où il existe un Service Technique de Maintenance (STM). Cette situation découle d’un défaut d’organisation (plan d’équipement, organigramme, système d’information pour la maintenance), mais aussi d’un déficit en personnel qualifié. L’option de rendre fonctionnels des STM au niveau des régions, hôpitaux et districts devrait être revue au regard des résultats enregistrés dans ce domaine. Une solution pourrait être le recours à la contractualisation dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de maintenance [45].
Organisation du système de santé
Le système de santé du Sénégal est composé du secteur public et du secteur privé. Aussi Le Ministère de la Santé et de la Prévention a essentiellement pour mission de mettre en œuvre, sous l’autorité du Premier Ministre, la politique arrêtée par le Président de la République dans les domaines de la santé, de l’éducation à la santé et de la prévention.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. SYSTEME DE SANTE DU SENEGAL
I.1. Généralités sur le Sénégal
I.1.1. Milieu physique
I.1.2. Caractéristiques de la population
I.1.3. Organisation administrative
I.2. Politique de sante
I.3. Système de sante
I.3.1. Ressources humaines
I.3.2. Infrastructures, équipements et maintenance
I.3.3. Organisation du système de santé
I.3.3.1. Système administratif
I.3.3.2. Système de soins
I.3.3.3. Fonctionnement
I.3.3.4. Les programmes nationaux
I.3.3.5. Secteur privé
I.3.3.5.1. Pharmacie
I.3.3.5.1.1. Définition
I.3.3.5.1.2. Historique
I.3.3.5.1.3. Pharmacie d’officine
I.3.3.5.1.4. Marché pharmaceutique
I.3.3.5.1.5. Prise en charge des patients à l’officine de pharmacie
II. PRESCRIPTIONS MEDICALES
II.1. Généralités sur les prescriptions médicales
II.2. Ordonnance médicale
II.3. Médicament
II.3.1. Classification
II.3.2. Bio similaire
II.3.3. Les médicaments contre fait
II.3.4. Générique
II.3.5. Les médicaments essentiels
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE SUR LES PRESCRIPTIONS DE MEDICAMENTS RECUES EN OFFICINES
I. PROBLEMATIQUE
II. OBJECTIF
II.1. Objectif général
II.2. Objectifs spécifiques
III. METHODOLOGIE
III.1. Type d’étude
III.2. Population d’étude
III.3. Critères de sélection
III.3.1. Critères d’inclusion
III.3.2. Critèresw de non inclusion
III.4. Période et durée de l’étude
III.5. Echantillonnage
III.6. Procédure de collecte des données
III.6.1. Contact avec les responsables des officines
III.6.2. Composition de l’équipe d’enquêteur, calibration et pré enquête
III.6.3. Description des variables
III.6.4. Recueil des données
III.7. Plan d’analyse des données
IV. RESULTATS
IV.1. Provenance des prescriptions
IV.2. Répartition des types de spécialistes
IV.3. Répartition des classes thérapeutiques en fonction des produits prescrits
IV.4. Durée du traitement
IV.4.1. Notification au malade sur la durée du traitement par le médecin
IV.4.2. Durée moyenne de traitement
V. DISCUSSION
V.1. Limites de l’étude
V.2. Provenance des prescriptions
V.3. Les prescripteurs
V.4. Les médicaments prescrits
V.5. Durée de traitement
V.5.1. Notification sur la durée du traitement
V.5.2. Durée moyenne de traitement
VI. RECOMMANDATIONS
VI.1. Autorités étatiques
VI.2. Prescripteurs
VI.3. Pharmaciens
VI.4. Population
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES