Les pratiques paysannes en matiere de lutte contre l’erosion des sols dans le bassin versant

L’érosion n’est pas la cause de la dégradation mais un signe d’un profond déséquilibre entre le milieu et son mode de gestion (Roose, 1995). La croissance démographique se répercute sur l’évolution de l’occupation du sol (Rabdo, 2006). Les modes d’utilisation des sols déterminent en grande partie le déclenchement de l’érosion, laquelle va limiter la production agricole (Kuypers et al, 1985). En effet d’ici 2020 la surface des sols cultivés dégradés va probablement s’étendre de cent cinquante millions d’hectares et une trentaine de pays de la zone semi-aride va connaître un déficit hydrique important (Ratsivalaka et al, 2005). Afin d’augmenter la capacité productive des terres, l’efficience d’utilisation de l’eau et la productivité doivent être améliorées (FAO, 2011).

Etant donné que 80% des malgaches vivent de l’agriculture (INSTAT, 2011), cette dernière en tant qu’activité économique et moyen de subsistance est au centre de leur préoccupation. Pourtant, la diminution de la production suite à la dégradation du sol est aggravée par la perte en terres cultivables. L’érosion des sols est la cause majeure de la régression des systèmes de production agricoles à Madagascar (Randriamanga et al 2005). Ainsi, afin de conserver le sol et de garantir leur sécurité alimentaire, les paysans doivent protéger leurs parcelles de culture en pratiquant des techniques adaptées aux problèmes liés à l’érosion hydrique.

Notion sur l’érosion hydrique 

L’érosion hydrique est un processus complexe qui se traduit par un arrachement, un détachement des particules du sol. Les matériels enlevés sont ensuite transportés et déposés sur d’autre endroit. L’érosion hydrique se traduit ainsi comme une perte de la couche arable et fertile du sol sous l’action des gouttes de pluies et des eaux de ruissellement.

● L’énergie des gouttes de pluies sur les sols par battance favorise le détachement des matériaux à la surface du sol en favorisant l’écoulement superficiel qui exerce une réelle ablation de la couche superficielle du sol non protégé. Ce processus provoque le phénomène de « splash »
● Le ruissellement se manifeste lorsque la quantité d’eau pluviale dépasse la capacité d’infiltration du sol. L’engorgement de la partie superficielle provoqué par la saturation du sol s’en suit et le ruissellement agit sur le sol par ablation et transport des matériaux arrachés. Ce processus varie selon la nature du sol, la rugosité superficielle et la pente de terrain. D’une manière générale, la vitesse de l’eau est le paramètre déterminant de l’action érosive du ruissellement superficiel. Différents types de ruissellement existent mais le ruissellement diffus et le ruissellement concentré sont les plus remarqués.

– Le ruissellement diffus : se manifeste par le déplacement, dans le sens de la pente, des particules fines arrachées aux formations superficielles. Il se présente comme un écoulement en petit filets d’eau anastomosés, circulant, parfois, rapidement entre les obstacles. Il exerce une action de lessivage entraînant les particules fines, nettoyant le quartz, déchaussant les touffes d’herbes, redistribuant les remontées biologiques et relayant la battance sur les termitières. (Riou, 1990) .

Il est aussi favorisé par la présence de formation superficielle épaisse qui freine l’écoulement par leur prise en charge par le flux et l’empêche de se concentrer. (Vololonirainy, 1990) .

– Le ruissellement concentré : est favorisé par la concentration des eaux de ruissellement qui va agir par le creusement du chenal d’écoulement sous forme de ravine. L’évolution de cette forme d’érosion dépend de plusieurs facteurs dont les principaux sont la nature du sol, la topographie et l’intensité des pluies .

Ces deux formes de ruissellement constituent les principaux facteurs de l’érosion hydrique.

Des conditions agro écologiques favorisant l’érosion 

Etant donné que les facteurs principaux facilitant le développement de l’érosion sont la topographie, l’intensité des pluies et la nature du sol. L’étude détaillée de ces paramètres est incontournable.

Des formes de paysages différenciés

Le bassin versant d’Avaratrambolo appartient à la surface d’aplanissement mi tertiaire de Talatan’ny volonondry. Qui se situe entre 1 400 m et 1 550 m d’altitude, il s’agit d’une surface d’érosion inachevée, constituée par des collines à versants convexe et des bas-fonds plus ou moins étroits.

▶ Les bas-fonds
Les unités topographiques qui composent le bassin versant sont formées par des bas-fonds humides ou marécageux à cause de l’affleurement de la nappe phréatique. Encaissés au-dessous de 1400m d’altitude, ces bas-fonds de forme en U ou à fond plat sont aménagés en rizières . Les sols des bas-fonds sont en général argileux ou parfois tourbeux si la nappe phréatique est sub affleurant.

La vallée d’Antsahabe Atsinanana située au Nord du village est un exemple concret de ce type de vallée, étendue d’Est en Ouest, sa largeur moyenne est de 60m. Entourée de versants érodés en lavaka et en ravinements, la vallée est remblayée par les colluvions (Vololonirainy, 1990). En effet, les vallées de notre zone sont des zones sensibles à l’érosion notamment les éboulements, les lavaka qui s’observe au contact des bas-fonds et versants mais nous verrons plus tard les détails .

▶ Les versants de forme convexe ont une valeur moyenne située entre 20% et 25%, l’élévation de l’altitude dans la partie Est explique l’accentuation de la valeur de la pente entre 30% et 35% .

L’exutoire du bassin versant se caractérise par la diminution générale de l’altitude et l’adoucissement des pentes à moins de 20 %. Le raccord avec les vallées se fait par des glacis topographiques qui se situent à 1400m d’altitude. Par conséquent, on y observe deux sortes de versants :
-les versants convexes à pente abrupte qui occupent la partie méridionale du bassin versant
-les versants convexes ou rectilignes avec une pente douce et plus longue formant des glacis topographiques qui se placent au contact des versants avec les vallées .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE ET VALORISATION DE L’ESPACE
Chapitre I : Démarche et outils de recherche
Chapitre II : Délimitation de la zone recherche et valorisation de l’espace
Chapitre III : La dégradation des sols sur les zones agro écologique existante
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : DES PRATIQUES DE LUTTE CONTRE L’EROSION : UNE RESPONSABILITE IMPORTANTE ET INEVITABLE POUR LES PAYSANS
Chapitre IV : Une gestion rationnelle des eaux de ruissellement
Chapitre V : Pratiques augmentant la stabilité du sol
Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION GENERALE

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