Les pratiques d’enseignement à distance des enseignants du secondaire

Les nouvelles formes d’exercices du métier enseignant, marqué par un contexte d’incertitude

     « quand on bascule de l’enseignement normal à l’enseignement à distance c’est ses cours écris qu’il faut revoir, c’est sa manière de présenter les choses, c’est des explications que l’on donnait à l’oral que l’on doit donner à l’écrit. C’est aussi prendre en compte la diversité des profils des élèves, surtout le fait qu’ils n’ont pas tous accès à l’outil informatique, pas tout un ordinateur. Voilà donc plusieurs axes que l’on doit mener de front. » Citation de la septième personne interrogée (enseignante en Espagnol)
– Ce qu’il faut savoir, c’est que la situation de confinement constitue un élément de surprise pour les enseignants. Les enseignants se sont retrouvés seul chez eux, ou bien en famille. Ils se sont donc retrouvés isolés, chacun de leur coté dans un premier temps. Et ce, sans avoir eu le temps au préalable de pouvoir élaborer un minimum d’organisation et de gestion pour pouvoir faire face à cette crise. Le peu de préparation, dans la perspective de faire face aux enjeux pédagogiques, sociaux et aussi sanitaires ont prit la forme de réunions du personnel enseignant de dernière minutes, et uniquement pour certains établissements. « On a fait une réunion. Peut être une semaine, ou trois jours avant (…) la fermeture des écoles. On s’est mit d’accord justement sur les canaux de diffusion, comment diffuser les cours, comment faire et organiser les visio-conférences…. Mais c’était encore très vague, on pouvait pas vraiment savoir se que ça allait donner sur le moment, et puis on a dû revoir tout ça après »
Citation de la cinquième personne interrogée (enseignant en Histoire-Géographie) Une fois le confinement décrété le 16 Mars 2020. Les enseignants que nous avons pu interroger nous font part des différentes réactions qu’ils ont pu avoir concernant cette nouvelle réalité pour eux d’envisager l’activité de leur métier à distance. De ce fait, les enseignants du second degré se retrouvent angoissés, envahis de doutes et d’inquiétudes. Ils se montrent inquiet notamment pour la réussite de leur élèves. En effet, certaines matières ne sont pas évidentes pour les élèves sans un minimum d’encadrement, et les enseigner à distance pose un problème supplémentaire. Cela les conduit à avoir beaucoup d’interrogations à l’esprit, sur comment adapter correctement les différents aspects de leur métier. D’autant qu’ils ne savent pas au départ comment bien calibrer les attentes des différents acteurs (parents, élèves, hiérarchie directionnelle) de par l’absence de modalités claires en début de période. Et cela constitue pour eux un défi majeur, dans un contexte ou l’avenir est incertain. « C’était inédit, imprévu et donc forcément je n’étais pas préparé à se genre de situation. Il y a eu un petit sentiment d’affolement au départ, ne sachant pas encore se que j’allais faire. J’étais vraiment pas préparé »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) « Il y a une hétérogénéité dans les classes, se qui fait que certains élèves sont très autonome tandis que certains il faut vraiment être à côté et vraiment donner les pistes, essayer de les suivre de près et les encourager. Donc du coup, le confinement vient vraiment bouleverser notre mode de fonctionnement, je me demandais vraiment si les élèves allaient pouvoir s‘en sortir (…) ce qui m’a surtout inquiété se sont mes élèves qui avaient des grandes difficultés. Les maths les élèves ont du mal. Je me disais que ça allait encore creuser pas mal les inégalités. Je me demandais comment on allait pouvoir rattraper le temps perdu par l’absence du présentiel »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) « il y a beaucoup d’incertitude, on ne savait pas quand on allait reprendre, ni même si on allait reprendre. Il fallait mettre en place un nouveau mode de fonctionnement, et en très peu de temps. Quelque chose que les élèves pourraient suivre. Et cela constitue une première inquiétude : bien équilibrer la charge de travail »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) « On est perdu ! On n’est pas du tout préparer à travailler en distanciel. D’ailleurs, lorsqu’il y a eu le confinement, même la direction, c’est-à-dire les chefs d’établissement, n’étaient pas prêt à travailler en distanciel, ni même à nous cadrer pour travailler en distanciel. Donc c’était au fur et à mesure, on avait des directives petit à petit. Cela a était très hétérogène comme rythme d’organisation.(…) ce qui était stressant (…) c’était de ne pas savoir totalement se qu’il faut faire. En temps que professeur, on a aussi des directives donc on doit quand même respecter certaines choses, on ne savait pas se que l’on attendait de nous finalement. »
Citation de la troisième personne interrogée (enseignante en Mathématiques) Les enseignants expriment ainsi leurs doutes et leurs inquiétudes, une envie de retrouver une certaine clarté, une stabilité en terme de méthodologie et de pratiques de l’enseignement, rapidement. Ils veulent aussi savoir se que l’on va vraiment attendre d’eux. Mais certains d’entre eux expriment aussi leur appréhension et leur réticence dès le début de la période, le fait que cela soit contraignant pour eux. Ils partagent aussi du scepticisme, quant à la pertinence de tenter de poursuivre un enseignement à distance. « il y a la question de si ça vaut le coup de faire quoique se soit (…) un moment donnée il faut être honnête. Je pense qu’on a tous pensé à un moment, les enseignants, que ça ne vaut pas la peine de continuer et qu’il fallait mieux préserver sa santé. Moralement c’est donc pas évident du tout »
Citation de la première personne interrogée (enseignante en Musique) « Sincèrement au début j’étais très réticent. Je ne voyais pas en quoi il était primordiale de continuer à travailler alors qu’on sait très bien que les élèves, la plupart, vont lâcher. Je trouvais cette idée très contraignante, et contre productive. Parce que bon, moi j’estime que l‘enseignement c’est face aux élèves, ils ont besoin d’être encadrer et puis rien ne vaut le contact »
Citation de la cinquième personne interrogée (enseignant en Histoire-Géographie) Ici, on peut dire que la pratique du métier d’enseignant à distance, contraint de par la situation de quarantaine, est présentée comme étant un fait social nouveau. La définition du fait social, établie par Durkheim en 1895, on le rappelle se traduit par « toute manière de faire, de penser, de sentir, d’agir, extérieure à l’individu et s’exerçant par voie de contraintes ». L’enseignement à distance est donc perçu comme extérieur à l’individu et s’impose à lui par voie de contrainte. La question est de savoir si cela s’avère toujours comme une contrainte par les enseignants. Auquel cas cela ne serait plus vraiment leur vocation, ou bien si une évolution sera observée. Ces questions, nous y reviendrons d’avantages dans les chapitres suivants. Dans un autre registre, certains enseignants expriment du soulagement de se retrouver chez eux, de par le fait qu’ils aient des problèmes de santé. A priori, la situation de confinement apparaît comme bénéfique d’un point de vue sanitaire et sécuritaire pour ces enseignants. « Alors, ce qu’il faut comprendre c’est que je n’ai pas mal vécu cette période. Parce que j’ai une situation personnelle particulière, c’est que je suis insuffisant rénal chronique. Du coup pour moi de sortir, d’aller travailler, me retrouver avec les élèves dans 30 mètres carrés ça présente des risques me concernant. Et c’était encore plus le cas au mois de Mars puisque l’on avait rien pour être protégés, sauf les gestes barrières. Donc on s’est retrouvé confrontés à cette situation qui était quand même très anxiogène. Du coup, quand le confinement a été annoncé peu de temps après, pour moi, je l’ai vécu comme un soulagement. J’allais pouvoir me protéger, moi, par rapport à cette situation. Il faut savoir que si j’attrape le virus, je me retrouve immédiatement hospitalisé »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) Le cas particulier de cet enseignant permet finalement d’annoncer les aspects positifs à envisager un enseignement à distance institutionnalisé. Cela sera l’objet de la seconde partie du chapitre 2. Concernant un aspect plus humain, les enseignants ont un sentiment d’éloignement, ils se sentent isolés. Loin de leur lieu de travail et de leurs élèves. Exprimant ainsi leurs regrets de ne plus pouvoir interagir régulièrement avec eux, en classe. « au niveau du contact avec les élèves j’avais l’impression d’un éloignement complet »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) « le confinement nous a privé de la meilleure partie du travail, c’est-à-dire le contact avec les élèves »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) «la base pour moi c’est l’interaction avec les élèves, les gens. Donc c’est vraiment le social avant même d’entrer dans la pédagogie. Je savais que ça allait me manquer. C’est beaucoup d’interactions avec les élèves. »
Citation de la septième personne interrogée (enseignante en Espagnol) On peut compléter ces éléments de descriptions par un article publié sur Cairn. Cinq professeurs d’un collège de Montreuil (93) relatent leur expérience de l’enseignement à distance. Parmi ces cinq professeurs, on compte un professeur d’histoire géographie, trois professeur(e)s en français (deux femmes, un homme) et enfin une professeure en allemand. Il est intéressant de mentionner leur témoignage car nos enquêtés ne disposent d’aucune de ses caractéristiques concernant la matière enseignée, hormis l’enseignement en Histoire Géographie. Ils apportent d’autres éléments à notre analyse et nous en apprennent plus sur la manière dont ils ont vécu les premiers jours de confinement (stress, anxiété, inquiétude, tristesse de ne plus voir les élèves) et mettent en évidence le fait qu’il y a une rupture, mais simultanément aucun temps de répit, il faut assurer tout de suite un enseignement à distance et poursuivre le travail. Par conséquent, les enseignants ont dû mettre de coté leurs inquiétudes et leurs appréhensions car ils avaient des obligations à tenir. Ils ont dû apprendre très vite à enseigner de manière « distanciel », sur le vif, « sur le tas ». Un rythme assez extraordinaire. « C’était plus l’idée de démarrer rapidement les cours et ne pas perdre de temps. Donc il fallait prendre le temps de s’habituer à se mode d’enseignement, et les outils que l’on allait devoir utiliser plus souvent comme Zoom etc mais tout en s’organisant rapidement, tout de suite »
Citation de la première personne interrogée (enseignante en Musique) « mettre en place un nouveau mode de fonctionnement, et en très peu de temps. »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais)
– Cet apprentissage « improvisé » se traduit par le développement et la (re)découverte de nouvelles méthodes et de nouvelles pratiques d’exercer le métier d’enseignant. Cela passe par de nouveaux processus dans la l’élaboration des cours. adaptés au distanciel, et donc par la suite une nouvelle manière de pratiquer le métier d’enseignant. Pour ce qui est de l’élaboration des cours, adaptés à du distanciel (point de vue méthodologique), le travail a été pensé pour permettre de pouvoir aider le mieux possible les élèves. Et ainsi, leur faciliter la tâche au cours de cette période si particulière. Cette activité du travail implique tout un travail de conversion de cours, pratiqué en présentiel habituellement, vers quelque chose de plus « propice » à du distanciel. C’est-à-dire de rendre les cours accessibles aux élèves d’un point de vue pédagogique. Ne plus rendre le contenu du cours disponibles exclusivement en présentiel, et conduisant à des activités de conversion de certains supports, uniquement écrits, au numériques. « La plupart du temps en présentiel, j’avais les cours sur l’ordinateur mais comme je les modifiais pour reformuler et ajouter beaucoup d’annotations, ça fait que le cours que je faisais aux élèves il était surtout basé sur mes notes et sur le support, donc mon ordi. Du coup, j’ai quand même dû faire cette rédaction de l’ensemble de tous le cours de maths plus les nombreuses annotations, sur l’ordinateur intégralement. Car les notes correspondent aux explications que je donne aux élèves en réalité. Enfin, en classe, à force je n’en ai pas besoin. Mais les élèves en auront besoin. Et puis pour ce qui est de certains cours et la correction qui l’accompagne, ce qui a changé c’est que j’envoyais la correction à l’écrit, j’ai dû aussi réécrire des corrections que j’avais à l’écrit mais tout sur l’ordinateur, pour les partager aux élèves par mail »
Citation de la troisième personne interrogée (enseignante en Mathématiques) L’un des enjeux centraux de la pratique du cours à distance était donc de rendre le plus accessible possible les documents pour les élèves, anticiper les futurs problèmes d’accessibilité aux fichiers, documents qui contenait le cours, et donc de constater les premières difficultés à un accès régulier à l’outil informatique ou une absence totale d’ordinateur. « voir quelles questions je pouvais leur mettre sur l’ENT, auxquels ils pourraient répondre. Aussi veiller à mettre les documents en plusieurs formats disponibles comme LibreOffice ou PDF car certains élèves n’avaient pas d’ordinateur donc ils travaillaient sur leur téléphones, d’où la nécessité de mettre en format PDF »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) « pour la préparation des cours (…) il y a la mise en ligne, la mise en forme des activités, tout ce qui concerne la mise en forme sur les plateformes, télécharger et organiser les documents, les mettre en forme, les images par exemple. Donc c’est quand même une part importante, exigeante. Ensuite, je transmets par l’ENT, je partage des liens qui sont à la disposition des élèves dans le cahier de texte. Et j’attends la participation des élèves, sous forme de retours aux questionnaires. »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) En évoquant les questionnaires, cela constitue aussi un exemple concernant l’utilisation de nouveaux logiciels, applications et donc de l’utilisation accrue du numérique dans la préparation des cours. Des applications d’élaboration de questionnaires, QCM et évaluations sont mentionnés, comme Socrative ou encore Elea (exclusivement pour les enseignants de l’académie de Versailles) permettant de créer des parcours pédagogiques de manière scénarisée, et qui vient ainsi favoriser un enseignement à distance plus efficace. « je connaissais déjà certaines plateformes comme « Socrative », des plateformes de questionnaires donc j’étais déjà un peu préparé à ce niveau là. »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) « « Elea » qui permet de construire des parcours scénarisés, questionnaires, QCM (…) une plateforme que j’utilise pour construire des parcours de toute sorte. Des séquences que l’on peut configurer comme on le souhaite, avec des outils, des fonctionnalités, c’est assez fourni. »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) Certains outils numériques viennent alors occuper une place quotidienne pour les enseignants en terme de méthodologie. La place de ses outils est renforcée par les rôles du référent technologique et du CDI, mentionné par certains enseignants interrogés, dans la familiarisation à des outils numériques. « dans notre établissement, on a notre référent technologique qui faisait des tutoriels et qui nous a donné des conseils. On avait des orientations sur des applications qui pouvait nous aider à construire les cours plus rapidement, il a été d’une grande aide »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) « on nous a un peu briffés sur comment utiliser certaines choses. En général, ce sont les profs de technologie qui vont envoyer des mails explicatifs, des vidéos pour expliquer la façon dont on utilise l’outil. »
Citation de la troisième personne interrogée (enseignante en Mathématiques) « Le CDI a mis en place des ressources pédagogiques aussi. Un CDI très actif en transmission d’informations : sur comment accéder au CNED, comment créer un compte, pour créer des classes virtuels via le CNED. Ah oui et « ma classe à la maison » a été intégrée à l’ENT »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) Une nouvelle méthodologie, pas nécessairement nouvelle, mais beaucoup plus pensée et envisagée par les enseignants émerge. Dans le but de maintenir un certain niveau de motivation chez les élèves et dans l’élaboration régulière des devoirs. En langue par exemple, pour essayer de maintenir au mieux une activité de pratique de la langue, des enseignants nous expliquent avoir mis en place des modalités pour que les élèves puissent leur transmettre leur travaux. Ce travail prend la forme d’un fichier mp3 envoyé à l’enseignant en question, remit sur l’Environnement Numérique de Travail. « pour entraîner les élèves à l’oral, j’ai cré un devoir sur l’ENT. Il y a une fonction sur l’ENT où ils peuvent rendre des enregistrements audios. Du coup, écouter chacun des audios ça prend du temps (…) je leur demande de faire une synthèse en anglais de ce qu’ils ont retenu, pour qu’au moins ils se soient exercés se trimestre. Cela me permettait de garder un lien avec un maximum d’élèves mais j’ai des élèves qui m’ont rien rendu. Après y a des élèves qui n’avaient pas l’habitude de beaucoup participer en classe qui ont quand même joué le jeu et m’ont rendu un travail. Donc ça a plutôt bien fonctionné. »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) Cette proposition de travail à fournir, par l’intermédiaire d’un fichier audio se retrouve aussi d’en d’autres matières, comme la musique. Notamment pour compenser l’absence, désormais, des activités de chants en classe. « J’ai proposé aussi de poursuivre un peu le chant, donc par des enregistrements. On travaillait sur des chants et ils avaient la possibilité, s’ils voulaient, de s’enregistrer et envoyer leur fichier audio avec juste leur voix »
Citation de la première personne interrogée (enseignante en Musique) En plus de proposer des activités impliquant des rendus de fichiers audio, les enseignants proposent ainsi du contenu dit plus « ludique » pour les élèves, suivant les matières. Ceci afin de créer une nouvelle approche, à la fois pour eux-même et pour leurs élèves, d’un point de vue méthodologique. « Je proposais aussi des activités spéciales liées à des poèmes qui fallait reformuler sous forme de rap, en cherchant les accents, une certaine expression, avec des accompagnements musicaux. Il fallait expliquer un accent en musique, en poésie. Le retour c’était un enregistrement audio et aussi un questionnaire sur un chanteur de rap qui s’appelle Kery James, sur sa manière de rapper, de concevoir les textes. Donc là il y avait à la fois une activité pratique qui consistait à dire un texte et une autre qui permettait de voir la compréhension des élève, sous forme de vidéos et de textes et voir les réponses des élèves aux questions posées »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) Tout un travail sur le contenu des cours le rendre plus accessible aux élèves est réalisé. Mais aussi une volonté de rendre le contenu plus attrayant pour maintenir l’intérêt des élèves à l’apprentissage. Les enseignants font appel à leur ingéniosité et à leur pragmatisme pour proposer des contenus en terme de devoirs que les élèves seront le plus susceptibles de réaliser. « Comme les adolescents sont très connectés, je leur partageais des vidéos d’un youtubeur qui est enseignant en maths. Ce sont des vidéos qui traitent des notions en maths à tous les niveaux. Parce que moi je leur explique pendant une heure en visio mais avec la vidéo YouTube ils peuvent la voir autant de fois qu’ils veulent jusqu‘à ce qu’ils aient compris »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) Les enseignants fournissent toujours les cours à leurs élèves. Mais parfois, ils choisissent de présenter les cours sous forme de textes à trous pour inciter les élèves à faire des recherches via les documents mit sur l’ENT, pronote. De manière à motiver les élèves à continuer à faire leur travail régulièrement. « d’abord j’envoie le cours « incomplet », avec des textes à trous. Comme ça les élèves ça les oblige à faire leurs devoirs régulièrement (…) J’ai rajouté des vidéos pour leur fournir une explication visuelle, oral, et pour les inciter à compléter les textes à trous. (…) Après une semaine après, suivant les rendus, même si le travail n’est pas fait à 100 %, j’envoie le cours complet que j’ai élaboré, avec toutes les notations rédigées. Mais bon ils ne font même pas attention que ces des choses que je dis à l’oral exclusivement d’habitude »
Citation de la troisième personne interrogée (enseignante en Mathématiques) Cette élaboration des cours implique donc un grand travail d’adaptation, et est pensé d’une manière bien spécifique pour pouvoir espérer des retours de la part des élèves. Ce travail d’élaboration des cours s’effectue aussi en fonction d’exigences, des directives qui ont aspect flou et changeant, sur lesquels nous reviendrons dans le chapitre deux notamment. Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt ce que cela implique en terme d’élaboration. Cela se traduit par plusieurs choses, suivant les matières également. Si on prend le cas de l’enseignement en mathématiques, cela se traduit par une diminution du rythme en terme de réalisations des exercices d’applications, pour pouvoir faire d’avantages de révisions. Les enseignants essayent de mettre à profil cette période, en mettant en place une stratégie pour combler les lacunes. Notamment par la réalisation de fiche basées sur les difficultés que les élèves ont en cours, et permet de corriger des éléments vus rapidement en présentiel. « J’ai essayé de faire un bilan de toutes les notions que j’ai pu voir en présentiel avec mes élèves et aussi les contrôles (…) revoir les évaluations les moins réussies et revoir les notions sur lesquelles les élèves avaient eu du mal (…) j’ai regroupé les notions les moins maîtrisées par les élèves et j’ai élaboré des fiches d’exercices.(…), je faisais pas mal d’exercices de révisions (…) pour veiller à ce que les élèves aient au moins acquis déjà des compétences vues en cours. »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) L’aspect peu institutionnalisé des directives, en terme de réalisation du travail enseignant, propre à une situation de distanciel, motive certains enseignants à voir cette situation comme l’occasion pour se familiariser d’avantage à de nouvelles pratiques informatiques. « j’ai vu leur directives, celles de l’éducation nationale, la direction du collège. Mais pas vraiment de contrainte au départ, ni même de directives, on était dans le flou (…) il y a pas eu des précisions. Il y a eu des courriels avec des liens pour des conseils sur les visioconférences, mais j’ai préféré me documenter moi-même, pour pouvoir créer mes propres habitudes, même si je ne pensais pas que ça allait durer longtemps. Et puis on a pas reçu ces mails, directives immédiatement, ça m’a incité encore plus à me débrouiller tout seul, à faire preuve d’autonomie face à ce problème commun. »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) Le travail d’enseignant implique donc de l’auto-formation. Ces activités d’auto-formation, ce travail peut être vu comme informel car il n’est pas reconnu par la direction. Ce travail d’élaboration des cours permet à certains enseignants de prendre le temps pour « s’auto-former » mais il s’agit d’initiatives individuelles. Cela montre que la pratique du travail enseignant à la maison repose encore plus sur de l’autonomie que d’ordinaire, avec des activités de formations les premières semaines, dû au fait d’une pluralité de directives logiciels donnés. De plus, cela illustre une volonté d’indépendance de la part des enseignants, quant à la manière de s’approprier leur métier dans un nouveau contexte. Point que l’on reverra au cours de l’aboutissement de cette argumentaire (Mendras).
– Pour ce qui est des modalités plus « concrètes » des cours donnés à distance (point de vue pédagogique), nos enquêtés, de par leur témoignage, ont pu révéler plusieurs informations majeures : notamment sur le choix d’utiliser ou non la classe virtuelle, ou autre logiciel de visio conférence ; leur difficultés expliquant leur impossibilités à en réaliser ; et enfin les premiers retours de l’expérience de la classe virtuelle, révélatrice de nouvelles formes d’interactions entre enseignant/élèves. La plupart des enseignants avec qui nous avons eu un entretien n’ont pas réalisé de cours en visio. Certains se montrent assez réfractaire à l’idée de réaliser des cours à distance avec les élèves. « je n’ai pas du tout continué dans l’optique de faire des cours en visioconférence. C’était pas la meilleure optique me concernant. Je voulais garder contact avec les élèves mais sous forme d’activités seulement (…) Je n’étais pas dans l’optique de continuer les cours comme d’habitude »
Citation de la quatrième personne interrogée (enseignant en Musique) En plus des appréhensions sur les cours en visio, qui peuvent parfois être parfaitement justifiées ou non suivant plusieurs variables (dispositions suivant la matière enseignée), certaines enseignantes expriment leur impossibilité de pouvoir réaliser des cours à distance par le biais d’applications. Elles nous expliquent que leur situation personnelle est un facteur important. En effet, ces enseignantes se retrouvent dans un contexte familial qui implique des responsabilités supplémentaires, avec leur enfants. Ou bien se sont pour des motifs plus techniques : les ressources et les conditions qui ne sont pas idéales et rendent mal à l’aise certaines d’entre elles. Comme le fait d’avoir un connexion réduite et d’avoir comme unique espace de travail leur chambre. « il faut gérer toutes les affaires familiales. On se retrouve instituteur de nos propres enfants. Il faut en parallèle enseigner aux élèves »
Citation de la sixième personne interrogée (enseignante en Anglais) « Je vis avec mes parents et mon petit frère. Je suis dans ma chambre pendant tout le confinement pour faire les cours à distance ! Du coup il y a toujours des bruits de fond, à la cuisine, mon frère est assez bruyant, il y a le bruit de l’extérieur qui gène dès que j’ouvre la fenêtre les travaux. C’est vraiment pas simple comme conditions (…) Du coup j’ai pas fait de zoom, de visio conférence parce que j’ai pas assez de recul dessus, je ne voulais pas trop prendre le risque à une exposition de ma vie privée, enfin je ne sais pas ça m’a rebutée »
Citation de la septième personne interrogée (enseignante en Espagnol) Parfois, une utilisation d’une plateforme et un essai peu concluant dissuadent les enseignants à adopter la pratique de la classe virtuelle. « J’ai regardé si je pouvais donner des cours en visio sur « ma classe à la maison ». J’ai cré un compte pour voir comment ça fonctionnait. Mais ce n’était pas du tout adapté à un cours d’anglais parce que, à chaque fois je devais me mettre en modérateur mais si un élève voulait prendre la parole je devais le mettre en modérateur. Puis ensuite le remettre à son rôle d’élève. Donc rien du tout de spontané, et de comparable à une salle de classe »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) Par conséquent, parmi les huit enseignants que nous avons pu interroger, deux enseignants ont utilisé la visioconférence, ainsi que la classe virtuelle de manière récurrente. Il s’agit d’un enseignant en Histoire-Géographie et un enseignant en Mathématiques. Le témoignage de l’enseignant en Histoire-Géographie permet de décrire le rythme des visio et comment il s’est organisé pour les horaires. Il nous explique avoir utilisé la classe virtuelle via le CNED, et aussi réalisé des conférences par Zoom avec ses élèves, notamment influencé par son niveau d’accès à une connexion. « j’ai fais des visio conférences. En général j’arrivais à faire deux visio par semaine pour chaque classe. Donc je leur envoyais le lien sur l’ENT. Par exemple, si j’avais une classe le lundi de 14h à 15h, je faisais la visio à la même heure. Les visio, je les faisais par le Cned mais comme j’ai des petits soucis avec mon ordinateur j’ai utilisé Zoom. Donc y’ avait une certaine régularité d’échanges avec les élèves par ces visio conférences »
Citation de la cinquième personne interrogée (enseignant en Histoire-Géographie) « la visio conférence permet d’avoir un « vrai » contact avec eux, le seul possible pendant cette période. Savoir plus précisément où ils en étaient, ce qu’ils avaient retenu du cours, comment ils travaillent, connaître leur degré de motivation. Après, les deux dernières semaines avant le déconfinement et le début de la prise en charge d’élèves par groupe au mois de mai, j’ai quand même réalisé moins de visio conférences. Parce que ça implique beaucoup de travail, ça revient à préparer une séance en présentiel, il faut savoir quoi faire pendant la visio, combien de temps elle va durer, comment toujours échanger avec les élèves. Mine de rien, ça prend beaucoup de temps. »
Citation de la cinquième personne interrogée (enseignant en Histoire-Géographie) Les cours en ligne et le témoignage fournis par l’enseignant en mathématiques nous en apprennent d’avantage sur les classes virtuelles. Ses dires permettaient de fournir une description détaillée des différentes fonctionnalités, en terme de modalités de réalisation et de déroulement de ses classes virtuelles, via Pronote. Il nous explique aussi avoir pris la décision de ne pas mettre de webcam, aussi bien pour lui que pour les élèves. « ça fonctionne presque de la même façon que Zoom. Il y a le statut de modérateur, d’administrateur. Donc cette personne peut contrôler les micros de tous les participants en les coupant par exemple. Si un élève veut prendre la parole, il y a l’outil lui permettant de cliquer dessus et je lui donne la parole en activant son micro pour qu’il puisse intervenir. Il y a aussi la fonction de partage d’écran, de tableau blanc. Sur ce tableau blanc, je pouvais écrire là-dessus si je voulais donner un exemple où montrer quelque chose aux élèves. Les élèves avaient aussi la fonction leur permettant de mettre leur caméra mais j’avais demandé de ne pas le faire, parce que moi aussi j’avais coupé la mienne. Pour que les élèves puissent assister à la classe virtuelle, je leur envoies un lien, un peu comme Zoom quoi. En se connectant, je leur demandais de bien indiquer leur nom. Parce que si les élèves partagent le lien, un intru pouvait se retrouver dans notre classe virtuelle. »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) Les classes en visio servent en particulier à assurer de manière plus certaine l’assiduité des élèves. Le fait d’avoir des échanges et donc un minimum d’interactions n’est pas un élément à négliger. Cela permet de maintenir toujours un lien entre les enseignants et les élèves. En effet, les cours en visio apparaissent comme un bon moyen de solliciter beaucoup plus les élèves, éveiller leur attention et leur réflexion même à distance. Ainsi les enseignants permettent de mettre en avant que la classe virtuelle et le côté « nouveau » intrigue les élèves et suscitent leur intérêt. « les classes virtuelles il y a pas mal d’élèves qui se connectaient parce qu’ils étaient d’une certaine façon intrigués d’assister à des cours par l’ordinateur. La curiosité attirait certains élèves »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) L’enseignant en mathématiques permet aussi de nous rappeler « les enseignements oubliés » avec cas spécifique des UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants en collège). Il s’agit d’une classe d’accueil pour les élèves arrivant d’autres pays, et qui ont besoin d’une prise en charge différente des autres élèves par des enseignants spécialisés. L’enseignant nous en apprend plus sur comment ces élèves sont pris en charge à distance, intégrés aux classes « classiques » de manière exceptionnelle, le travail spécifiquement données à distance les concernant. « C’est vrai que je n’ai pas pu faire de classe virtuelle avec les UPE2A. Je déposais du travail et ils me le rendaient juste après. Je leur laissais un délai encore plus long vu leur difficultés, puis ils me le rendent et je les corrige en laissant des commentaires plus détaillés que d’habitude, pour compenser les explications en classe. (…) En fait, les élèves qui sont en UPE2A sont mélangés, entre les 6ème jusqu’à le 3ème. Et ils sont rattachés à une classe « classique ». Pour vous donner l’exemple de l’établissement où j’enseigne les 3ème se retrouvent en 3ème D par exemple. Donc quand je faisais un cours en visio avec la 3ème D je partageais aussi le lien avec les 3ème en UPE2A. Donc je n’ai pas fais un cours avec exclusivement des UPE2A »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) S’il y a pas eu de réalisations de visio de par des difficultés énoncées plus haut, l’enseignement à distance est une occasion pour certains enseignants de repenser les cours. Ils choisissent de conserver un enseignement plus classique, plus traditionnel avec des leçons données, des devoirs à réaliser et des exercices ainsi que les corrections à ces devoirs, avec une appropriation plus grande de l’ENT et une augmentation des échanges par mails ou via la messagerie de Pronote justement. « j’ai choisis un parti pris, prendre le cahier de texte de l’environnement numérique de travail donc l’ENT comme d’habitude mais de faire une alternance. Entre des séances ou j’allais déposer du nouveau contenu avec des questions pour les élèves à préparer à la maison et des séances avec des corrections, des solutions »
Citation de la deuxième personne interrogée (enseignant en Anglais) On parle d’enseignement « classique » dans le sens ou parfois les travaux sont toujours rendus sur feuille. Les enseignants en mathématiques requiert un travail maison des élèves, mais qui est plus pertinent selon eux d’être rendu à l’écrit « Mais à la fin, pour voir si les élèves ont vraiment fait leur travail, je sollicite les parents pour qu’ils puissent permettre à leur enfants de prendre en photo leur travail pour qu’ils puissent m’envoyer tout cela par mail »
Citation de la huitième personne interrogée (enseignant en Mathématiques) « Je laissais le temps aux élèves de travailler une semaine, dix jours sur les exercices. Ensuite, je leur demande de m’envoyer leur travaux. Une photo des exercices qu’ils ont fait. C’est l’un des rares moyens dont je disposais pour contrôler leur assiduité (…) les mathématique ça implique de voir les résultats mais aussi les étapes de calcul, les ratures, toutes les étapes qui arrivent ensuite au résultat. »
Citation de la troisième personne interrogée (enseignante en Mathématiques) Nous l’avons compris, l’élaboration des cours se fait en même temps que la mise en place de l’enseignement à distance et les premières interactions avec les élèves. Il est donc très délicat pour les enseignants de faire simultanément un travail d’accommodation de leur support fait pour du présentiel à du distanciel et assurer des échanges avec les élèves, c’est vraiment de l’apprentissage sur le tas et fait dans l’urgence, sans avoir pu se préparer au départ. Donc pas une élaboration puis une mise en pratique, il fallait découvrir, apprendre et être compétent très vite. Ou bien profiter de ce temps pour faire le point sur les modalités à revoir sur l’enseignement de base.

Conclusion

    L’étude de l’enseignement à distance en second degré, par le biais de nos enquêtés et de certains concepts d’auteurs, nous a permis d’en dégager plusieurs résultats.
– Dans le premier chapitre, nous avons pu dresser un aperçu détaillé des nouvelles formes de méthodes et des nouvelles pratiques de l’enseignement, propre au distanciel. Nous avons mis en avant le fait que le développement de ces compétences par les enseignants ce fait dans un contexte d’incertitude. Nous avons appris que cet enseignement, au départ, n’a pas du tout été anticipé par les institutions (Éducation Nationale). Le fait d’être isolé et de n’avoir que très peu de directives et de précisions en terme de réalisation du travail du métier d’enseignant incite les enseignants à plusieurs choses. Faire appel à leurs propres ressources matérielles et leur imagination, leur ingéniosité pour élaborer de nouvelles stratégies en terme de méthodes et de pratiques enseignantes à distance, et mobiliser d’avantage certains outils numériques. Les méthodes révélées reposent ainsi sur des activités d’auto-formation sur des logiciels (Socrative, Elea), une remise en perspective des habitudes en terme d’élaboration des cours et un long travail d’adaptation des cours à des supports numériques. Pour ce qui est des pratiques de l’enseignement, cela se traduit par la découverte, sur le tas, des classes virtuelles (« ma classe à la maison ») et des cours en « visio » (application comme Zoom). Mais aussi, la majeure partie du temps, d’échanges de plus en plus fréquent de mails entre les élèves et les enseignants, pour maintenir la continuité pédagogique (via Pronote notamment). Nous avons pu comprendre que ces nouvelles formes de méthode et de pratique en terme d’exercice du métier dépendent de plusieurs variables. Des variables qui sont soit le fruit de choix individuels, soit qui échappent à la volonté des enseignants. Ces variables reposent sur l’affinité initiale avec les outils numériques : pouvant expliquer les appréhensions de certains enseignants notamment ; le niveau d’expérience des enseignants : qui permet plus ou moins de s’adapter à de nouvelles situations plus rapidement ; la conception de chaque individu concernant l’enseignement (point surtout développé en Chapitre 3), pouvant expliquer ainsi le choix, après utilisation nouvelles d’outils informatiques, de rester sur un enseignement plus « classique » ; la matière enseignée : suivant les matières, il est parfois plus difficile, mais pas impossible, d’adapter l’enseignement à du distanciel ; également la situation personnelle des enseignants : par exemple, nous avons pu voir que certains enseignants se retrouvent avec plusieurs responsabilités (les enseignants ayant des enfants se retrouvant instituteur de leurs enfants également) et que cela conduit à faire des choix en terme de régularité de pratique du métier à la maison. D’autres enseignants, ayant cette charge en moins, ont plus de temps en terme de possibilité à « s’auto former ». Il y a donc des corrélations à effectuer. D’autant que les variables listées ne sont pas exhaustives, et d’autres peuvent être amenés à être observer. Nous avons eu l’occasion d’être amenés à relativiser l’utilisation nouvelle du numérique au cours du confinement, en rappelant d’existence de cette utilisation en présentiel. Plusieurs exemples sont venus étayer cette idée : le rôle des tablettes prêtés en classe pour l’exercice de la musique via des applications ; la projection de vidéos en anglais ; ou encore du cours numérisé en mathématiques, permettant plus de temps pour des activités d’applications avec les élèves en classe. Par conséquent, les enseignants rappellent aussi que le travail d’élaboration des cours passe toujours par la mobilisation des manuels numérisés (souvent retravaillés et appropriés sous forme de notes, comme pour l’enseignante en maths) ou des vidéos professionnelles (Éduscol, Digischool). Cela permet de comprendre déjà comment le numérique apparaît comme un outil qui préexiste au travail en présentiel d’enseignement auprès des élèves. La question reste à savoir s’il s’agit uniquement d’un outil. Cela est aussi l’un des résultats de notre dernier chapitre.
– Le second chapitre, par l’intermédiaire des concepts de Hughes, permet de rappeler la conception dynamique du travail, et comment elle s’applique dans le monde de l’enseignement de manière accrue, en particulier pendant la période de confinement. Cela permet de comprendre que la situation de confinement a conduit à une nouvelle forme de dynamique de travail pour les enseignants et les acteurs qui les entourent. Concernant les élèves, cela se traduit par le fait que tous ce qui a été méthodes et pratiques enseignantes au cours de cette période reposait essentiellement sur des activités de révisions, afin de consolider les acquis et de toujours essayer de pratiquer au possible, via les classes virtuelles et les échanges par mails, de devoirs. Cette situation particulière s’explique, nous l’avons vu, par le fait que l’organisation du travail enseignant (hiérarchie, éducation national) a décrété de ne plus prioriser la réalisation du programme scolaire et également de ne plus évaluer les élèves

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Table des matières

Introduction
Chapitre I. Convertir son enseignement en un enseignement pratiqué  à distance
I.1. Les nouvelles formes d’exercice du métier enseignant, marqué  par un contexte d’incertitude
I.2. Un rapport nuancé à l’utilisation, pas si nouvelle, des outils numériques  par les enseignants du second degré
Chapitre II. Se construire de nouvelles pratiques d’enseignement, dans  le cadre de l’enseignement à distance
II.1. Vers une institutionnalisation de l’enseignement du second degré  à distance ?
II.2. Les apports de l’enseignement à distance sur le métier d’enseignant
Chapitre III. Une évolution durable du métier? 
III.1. Les limites et enjeux révélés par l’expérience de l’enseignement  à distance sur le métier
III.2. Un regard nouveau sur le « cœur » du métier d‘enseignant ?
Conclusion
Remerciements
Références Bibliographiques

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