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Caractรฉristiques gรฉnรฉrales des bouillies
Comme dรฉjร exposรฉ, les bouillies consommรฉes dans les campagnes utilisent les cรฉrรฉales locales alors que celles utilisรฉes en ville sont fermentรฉes ou importรฉes comme Cรฉrรฉlac, Blรฉdine, Phosphatine, etc. dont les prix est trรจs รฉlevรฉ pour la plupart des togolais.
Les repas des jeunes enfants sont sans grande valeur nutritive. Le plat de base est du gruau de maรฏs ou de manioc, de la bouillie simple de mil, de sorgho ou de maรฏs sucrรฉe ou non. Des complรฉments de farine de sevrage ร base de produits locaux et rรฉpondant aux habitudes de consommation ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉs dans plusieurs pays ร partir des annรฉes 70. En ce qui concerne le Togo, les recherches entreprises en 1985 par lโInstitut de Nutrition et de Technologies Alimentaires (INTA) du ministรจre du dรฉveloppement rural ont abouti ร la mise au point dโune farine de sevrage ร base dโingrรฉdients locaux appelรฉs ยซย Nutrimixยฎย ยป. Elle est prรฉsente sous deux formes : Nutrimixยฎ 1er รขge (composรฉ de maรฏs, sorgho, riz et sucre) destinรฉs aux enfants de 3 ร 6 mois ; Nutrimixยฎ 2รจme รขge (maรฏs, riz, niรฉbรฉ, arachide et sucre, ou maรฏs, riz, soja et sucre) pour les enfants de plus de 6 mois.
Le procรฉdรฉ de fabrication est semi artisanal et comporte plusieurs รฉtapes de base : le nettoyage, le grillage, la mouture et lโemballage. Le produit fini est utilisรฉ pour faire de la bouillie ; le temps de cuisson est de 10 ร 15 minutes.
Les rรฉsultats positifs des tests dโacceptabilitรฉ effectuรฉs au niveau des centres sociaux et sanitaires de Lomรฉ ont permis ร lโINTA et au ministรจre de la santรฉ et des affaires sociales de faire la promotion de la farine auprรจs des agents de santรฉ, des sages-femmes, des infirmiers et รฉducateurs, des encadreurs et des groupements fรฉminins.
Des initiatives de production privรฉes ont รฉgalement vu le jour depuis, ร Lomรฉ.
Les facteurs socioculturels en nutrition
Les facteurs socioculturels influencent les choix et pratiques alimentaires, ce que mangent les personnes, la maniรจre dont ils prรฉparent les aliments, leurs habitudes et leurs prรฉfรฉrences alimentaires. Toutefois, les pratiques culturelles alimentaires sont trรจs rarement la cause principale de la malnutrition. Au contraire, de nombreuses pratiques maintiennent et amรฉliorent lโรฉtat de la santรฉ, par exemple donner des aliments ร haute densitรฉ รฉnergรฉtique ร la femme qui vient d’accoucher. Il est vrai cependant que certains tabous et pratiques alimentaires traditionnels peuvent favoriser des carences nutritionnelles dans certains groupes de la population.
Plusieurs rapports internationaux sur la nutrition dans les pays en dรฉveloppement donnent une synthรจse des habitudes et comportements ร privilรฉgier pour amรฉliorer la malnutrition (Latham, 2001)
Les habitudes alimentaires et leurs origines
Les prรฉfรฉrences et les aversions alimentaires, ainsi que les croyances sur les vertus ou les malรฉfices des aliments sont attachรฉes aux pays et aux groupes sociaux. Elles constituent un frein aux changements des habitudes alimentaires comme celles recommandรฉes par des campagnes de prรฉvention.
Nombre dโexemples rendent compte quโun mets considรฉrรฉ comme normal, ou hautement souhaitable par une sociรฉtรฉ, peut รชtre jugรฉ immangeable ou rรฉpugnant par une autre. Ainsi, le lait animal, qui est couramment consommรฉ et apprรฉciรฉ en Afrique, en Asie, en Europe et en Amรฉrique, est rarement consommรฉ en Chine. La langouste, le crabe et la crevette sont des plats de choix en Europe et en Amรฉrique du Nord, alors quโils sont รฉvitรฉs et considรฉrรฉs comme rรฉpugnants par de nombreux peuples d’Afrique et d’Asie, surtout pour ceux qui vivent loin de la mer. Les Franรงais mangent de la viande de cheval (mรชme si cela est devenu aujourdโhui exceptionnel), des escargots ; pas les Anglais. Si de nombreux peuples consomment avec dรฉlice de la viande de singe, de serpent, de chien et de rat ou mangent certains insectes, d’autres trouvent ces aliments repoussants. La religion joue un rรดle important en interdisant la consommation de certains aliments. Par exemple, ni les musulmans ni les juifs ne consomment de viande de porc, et les hindous ne mangent pas de bลuf et sont souvent vรฉgรฉtariens.
Les avantages nutritionnels des habitudes alimentaires traditionnelles
Les rรฉgimes alimentaires traditionnels de la plupart des sociรฉtรฉs des pays en dรฉveloppement sont de bons rรฉgimes au sens diรฉtรฉtique du terme. Ils rรฉpondent globalement aux besoins nutritionnels de tous les membres de la famille. Bien que le problรจme touche souvent ร la quantitรฉ et non ร la qualitรฉ des aliments, cette section portera essentiellement sur les types d’aliments et les habitudes alimentaires.
Consommer certains aliments riches en protรฉines – insectes, serpents, babouins, mangoustes, chiens, chats, fruits de mer et escargots par exemple – est tout ร fait bรฉnรฉfique du point de vue diรฉtรฉtique. Une autre habitude, nutritionnellement bonne, est la consommation de sang animal. Des tribus africaines ponctionnent la veine d’une vache, en retirent le sang dans une calebasse, stoppent la saignรฉe et consomment ce sang, gรฉnรฉralement aprรจs l’avoir mรฉlangรฉ ร du lait; le sang est un aliment riche, qui devient hautement nutritif s’il est associรฉ ร du lait (Boubacar Hama Beidi, 1993).
Une coutume trรจs rรฉpandue, surtout parmi les peuplades pastorales, est la consommation de lait tournรฉ ou caillรฉ, plutรดt que frais2. Le fait que le lait soit caillรฉ ne change guรจre sa valeur nutritive, mais il diminue sensiblement le nombre d’organismes pathogรจnes prรฉsents. Dans les communautรฉs oรน la traite n’est pas accomplie selon les rรจgles
Les Peuls du nord du Togo et du Burkina ont un rรฉgime alimentaire essentiellement lactรฉ.
Leurs habitudes sont jugรฉes nรฉfastes pour la santรฉ des enfants par les kabyรฉs du nord est et les รฉwรฉs du sud du d’hygiรจne, et oรน les bidons dans lesquels on met le lait peuvent รชtre contaminรฉs, il est plus sรปr de boire du lait caillรฉ que du lait frais. Le lait bouilli serait encore plus sรปr. Dans la mรชme perspective, la fermentation des aliments est habituelle dans certains pays dโAfrique. Elle amรฉliore la qualitรฉ nutritionnelle et rรฉduit la contamination bactรฉrienne des aliments.
Dans les populations rurales, lโutilisation traditionnelle de certaines feuilles vertes amรฉliore la qualitรฉ nutritionnelle. Les feuilles du baobab, comme leurs fleurs et la pulpe de la cosse, sont recherchรฉes. Les plantes sauvages ร feuilles vertes comme l’amarante et les feuilles de cultures vivriรจres comme la citrouille, la patate douce et le manioc sont beaucoup plus riches en vitamines que les feuilles pรขles de lรฉgumes d’origine europรฉenne comme le chou ou la laitue. Trop souvent et ร tort, des maraรฎchers expatriรฉs pleins de bonnes intentions ont essayรฉ de faire cultiver ces lรฉgumes europรฉens aux villageois plutรดt que leurs lรฉgumes traditionnels.
Certaines communautรฉs font germer les graines de lรฉgumineuses avant de les faire cuire, ce qui augmente leur valeur nutritive, tout comme le fait de faire tremper les grains complets de cรฉrรฉales avant leur transformation en biรจre et en boisson non alcoolisรฉe. Ces grains et ces germes ont gรฉnรฉralement un contenu รฉlevรฉ en vitamine B. Enfin, nous n’insisterons jamais assez sur le fait que l’alimentation traditionnelle de l’enfant – au sein – est largement supรฉrieure, d’un point de vue nutritionnel, ร l’allaitement artificiel au biberon.
Les tabous alimentaires
Certaines pratiques alimentaires sont gouvernรฉes par des tabous bien dรฉfinis. Un tabou peut รชtre suivi par un groupe national tout entier ou une tribu, ou par une partie de la tribu ou certains groupes dans la sociรฉtรฉ. A l’intรฉrieur de la sociรฉtรฉ, diffรฉrentes coutumes alimentaires peuvent รชtre pratiquรฉes seulement par des femmes ou des enfants, ou par les femmes enceintes ou les jeunes filles.
La consommation de poissons de riviรจre est interdite aux femmes enceintes de plusieurs ethnies. Makanga (2003) rapporte des rรฉcits donnรฉs par des accoucheuses traditionnelles et des guรฉrisseurs Punu et Fang du Gabon ร propos de la prรฉmaturitรฉ. Les ยซ bรฉbรฉs gazelles ยป ou encore ยซ bรฉbรฉs pas finis ยป naissent suite ร la dรฉsobรฉissance des femmes. Ainsi, chez les Punu, la future mรจre est soumise ร des interdictions alimentaires comme manger de la viande de gazelle ou des goujons. Ce nโest pas que ces poissons de riviรจre constituent directement un danger pour la santรฉ de la mรจre ou de lโenfant mais surtout parce quโils sont proscrits de lโalimentation des femmes enceintes par la tradition. Cโest la dรฉsobรฉissance aux porteurs de la tradition, les pรจres, le chef de village, qui est mauvaise pour la santรฉ du bรฉbรฉ ร naรฎtre.
Dโune maniรจre moins radicale, le tabou se rencontre dans les populations peu habituรฉes ร manger du poisson. Elles le dรฉtestent ร cause de son odeur jugรฉe dรฉplaisante ou de sa ressemblance avec un serpent. Ailleurs, les traditions alimentaires sont pratiquรฉes par un groupe d’รขge particulier, ou encore, un tabou peut รชtre liรฉ ร une occupation spรฉcifique, la chasse par exemple. A certaines pรฉriodes ou pour certains individus, un tabou peut รชtre imposรฉ lors d’un รฉvรฉnement particulier, comme une maladie ou un rite d’initiation.
De nombreux tabous concernent la consommation d’aliments riches en protรฉines d’origine animale, tabous qui touchent souvent ceux qui en manquent le plus dans une communautรฉ. Un tabou courant en Afrique, qui est en train de disparaรฎtre, concerne la consommation d’ลufs. Il s’applique gรฉnรฉralement aux femmes, ร qui l’on disait qu’elles deviendraient stรฉriles si elles mangeaient des ลufs. La relation psychologique entre la fertilitรฉ humaine et l’ลuf est รฉvidente. Ailleurs, cette coutume s’applique aux enfants, peut-รชtre pour les dรฉcourager de voler les ลufs des poules couveuses, ce qui mettrait en pรฉril l’รฉlevage. Le raccourci est de dire, chez les kabyรฉ dans la rรฉgion nord est du Togo, que lโenfant qui vole un ลuf deviendra un voleur.
De nombreux tabous nutritionnellement indรฉsirables, qui existaient encore il y a un quart de siรจcle, se sont affaiblis ou ont disparu suite ร l’รฉducation, au brassage des populations et aux voyages. Certains des tabous alimentaires qui rรฉsistent peuvent paraรฎtre illogiques et d’origine obscure. Il est pourtant dรฉconseillรฉ ร des รฉtrangers d’essayer de changer des habitudes ancestrales sans chercher ร en connaรฎtre avec prรฉcision l’origine.
Ces aspects qui relรจvent du domaine de l’anthropologie sont importants ร connaรฎtre pour tenter de comprendre les ressorts des habitudes alimentaires, en particulier quand il apparait crucial de les modifier pour amรฉliorer la santรฉ et le niveau de vie.
Les nouvelles habitudes alimentaires nuisibles
Tous les changements dans les habitudes alimentaires ne sont pas souhaitables, autant au plan des normes biomรฉdicales quโau plan de ce qui est socialement recommandรฉ dans un groupe et ce qui psychologiquement acceptable pour les individus. Les aliments de sevrage ou de complรฉment disponibles sur place, faits ร la maison et servis traditionnellement, sont souvent aussi nourrissants, voire plus, que les aliments industriels pour bรฉbรฉ, et ils sont toujours moins chers. Ils sont gรฉnรฉralement introduits graduellement ร partir de six mois, en mรชme temps que l’allaitement maternel continuรฉ jusqu’ร deux ans et au-delร . Les aliments industriels pour bรฉbรฉ devraient รชtre rรฉservรฉs aux mรจres qui ne peuvent pas ou ne veulent pas continuer d’allaiter. Ces aliments sont sรปrs et nutritionnellement adaptรฉs s’ils sont prรฉparรฉs dans de bonnes conditions d’hygiรจne et correctement diluรฉs, et ils sont pratiques.
Des publicitรฉs outranciรจres ou clairement mensongรจres entourent les produits ร base de glucose qui prรฉtendent fournir de ยซ l’รฉnergie instantanรฉe ยป. L’รฉnergie est prรฉsente en grande quantitรฉ dans presque tous les aliments bon marchรฉ. De mรชme, les boissons รฉtiquetรฉes ยซย riches en vitamine Cย ยป sont la plupart du temps inutiles, car peu d’enfants souffrent de carence en vitamine C. Cette vitamine est prรฉsente dans les fruits – goyave, mangue et citron – et dans de nombreux lรฉgumes. Dans certains pays, l’aliment de base n’a pas changรฉ, mais c’est la forme sous laquelle il est prรฉfรฉrรฉ qui a changรฉ. Dans de nombreuses parties du monde, les cรฉrรฉales entiรจrement polies ont remplacรฉ les cรฉrรฉales traditionnelles de blรฉ, de riz et de maรฏs, qui รฉtaient plus nutritives. Au Royaume-Uni et en Russie, le pain blanc a remplacรฉ le pain noir ou pain complet et, en Afrique de l’Est, le plat ร base de maรฏs raffinรฉ est souvent achetรฉ et a remplacรฉ la farine de maรฏs complet. L’urbanisation, la modernisation et la sophistication ont souvent conduit ร des rรฉgimes oรน une grande part de l’รฉnergie vient des sucres et des graisses, ainsi qu’ร la consommation accrue de sel. Ces changements sont rarement souhaitables d’un point de vue nutritionnel.
La malnutrition
La malnutrition est une sous ou suralimentation gรฉnรฉrale qui peut รชtre dรฉfinie pour dรฉcrire nโimporte quel dรฉsordre nutritionnel (Vis et Brasseur, 1997), et elle doit รชtre dรฉfinie comme une pathologie, et non comme un รฉtat. Il sโagit dโune pathologie systรฉmatique aux consรฉquences multiples et dโรฉtiologie toute aussi variรฉe. Lโidรฉe dโune sรฉparation entre une approche quantitative et qualitative est ร la fois obsolรจte et rรฉductrice. Toutefois, pour Melchior (2000), il y a une diffรฉrence entre la malnutrition et la sous-alimentation. En effet, la sous-alimentation concerne plus particuliรจrement les niveaux dโapport alimentaire et lโeffet de faibles apports. La sous-alimentation ou sousnutrition est un รฉtat de manque important de nourriture caractรฉrisรฉ par un apport alimentaire insuffisant pour combler les dรฉpenses รฉnergรฉtiques journaliรจres dโun individu et entraรฎnant des carences nutritionnelles. Chez lโรชtre humain, la sous-nutrition prolongรฉe entraรฎne des dommages irrรฉversibles au niveau des organes et, au final, la mort.
Prรจs de 30% de la population mondiale souffre de malnutrition sous diffรฉrentes formes. Ceux qui ne reรงoivent pas suffisamment dโaliments รฉnergรฉtiques ou de nutriments essentiels ne peuvent mener une vie saine et active. Le rรฉsultat est dรฉvastateur et se traduit par la maladie voire la mort, dโoรน une perte incalculable en potentiel humain et en dรฉveloppement social. Or, lโouvrage ยซ Recentrer la nutrition au cลur du dรฉveloppement ยป (Helms, 2006) prรฉcise que : ยซ Il est connu de longue date que la malnutrition nuit ร la croissance รฉconomique et perpรฉtue la pauvretรฉ. Pourtant, au cours des derniรจres dรฉcennies, la communautรฉ internationale et la plupart des gouvernements des pays en dรฉveloppement ne se sont pas attaquรฉs ร la malnutrition, mรชme sโil existe pour cela des approches qui ont fait leurs preuves. Aujourdโhui, les consรฉquences de cette inaction se constatent dans lโinsuffisance des progrรจs accomplis par la communautรฉ mondiale pour atteindre les Objectifs du Millรฉnaire pour le Dรฉveloppement (OMD) et, de maniรจre gรฉnรฉrale plus gรฉnรฉrale pour rรฉduire la pauvretรฉ. La malnutrition chronique contribue ร la nonrรฉalisation gรฉnรฉralisรฉe du premier OMD – rรฉduction de moitiรฉ de la pauvretรฉ et de la faim โ ainsi que des autres objectifs liรฉs ร la santรฉ des mรจres et des enfants, ร la lutte contre le VIH/Sida, ร lโรฉducation et lโรฉgalitรฉ entre les sexes ยป. (p.1)
Population vulnรฉrable ร la malnutrition
Le risque dโapparition de diffรฉrentes formes de malnutrition varie selon le groupe dโรขge et le sexe (Pelletier, 1993, Pelletier, Frongillo, Schroeder, Habicht, 1995). La malnutrition touche plus particuliรจrement les nourrissons et les jeunes enfants, dont la croissance est rapide et peut gravement affecter leur dรฉveloppement physique et mental. Ils ont des besoins nutritionnels proportionnellement plus รฉlevรฉs par rapport ร leur taille (Radimer et al., 1992 ; Pelletier,1993). Le sevrage est une pรฉriode particuliรจrement critique ; ils ont besoin de prendre plusieurs repas par jour comportant une quantitรฉ importante dโรฉnergie et de nutriments faciles ร digรฉrer (Bellisle, 2007).
La malnutrition des enfants dans le monde
Lโรฉtat nutritionnel est considรฉrรฉ comme le meilleur indicateur mondial du bien-รชtre de lโenfant. Si de nombreuses enquรชtes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes chez lโenfant depuis les annรฉes 70, il reste difficile de surveiller les tendances de la malnutrition de lโenfant en raison du manque de comparabilitรฉ de ces enquรชtes.
Dans les pays en dรฉveloppement, la malnutrition de lโenfant, apprรฉciรฉe par le retard de croissance, est progressivement tombรฉe de 47% entre 1980 et 2000. Malgrรฉ un accroissement de la population, le nombre estimรฉ dโenfants de moins de 5 ans ayant un retard de croissance a diminuรฉ de prรจs de 40 millions dans les 20 derniรจres annรฉes. Cependant, les donnรฉes prรฉsentรฉes confirment que la malnutrition de lโenfant reste un problรจme de santรฉ publique majeur dans les pays en dรฉveloppement, oรน un tiers de tous les moins de 5 ans est atteint dโun retard de croissance. Parmi eux, 70% habitent en Asie (Asie du Sud et centrale essentiellement), 26% habitent en Afrique, et 4 % habitent en Amรฉrique latine et aux Caraรฏbes. Ces estimations concordent avec celles qui ont รฉtรฉ publiรฉes par le Fonds des Nations Unies pour lโenfance (2000). Les progrรจs sont inรฉgaux, dans certains pays, la frรฉquence du retard de croissance est mรชme en augmentation, et dans nombre de pays, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et centrale, elle reste trรจs รฉlevรฉe.
LโAfrique de lโEst est la seule rรฉgion oรน se manifeste une augmentation de la prรฉvalence moyenne du retard de croissance (0,98% par an). Des progrรจs notables ont รฉtรฉ faits en Asie du Sud orientale et en Asie du Sud centrale ainsi quโen Amรฉrique du Sud. En Amรฉrique du Sud, on observe cependant une augmentation de la frรฉquence du surpoids chez lโenfant, suite aux changements dโalimentation et de mode de vie dans certains pays (Martorell et al., 1998 ; De Onis et al ., 2000). Cโest en Afrique que lโamรฉlioration de lโรฉtat nutritionnel de lโenfant est la plus faible, 9 des 31 pays pour lesquels on dispose de plus dโune enquรชte nationale montrant une augmentation de la frรฉquence du retard de croissance, et 9 autres pays ne montrant aucune รฉvolution. Le nombre de retards de croissance chez lโenfant sur ce continent a augmentรฉ de plus dโun tiers entre 1980 et 2000. Cโest en Afrique du Nord que les progrรจs sont les plus notables, et on y observe mรชme que la frรฉquence du surpoids chez lโenfant est en augmentation (De Onis et al. 2000). LโEgypte, oรน la population pรฉdiatrique est la plus importante, influe fortement sur lโamรฉlioration globale dans ce groupe de pays.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET INTERET DE LA RECHERCHE
I- PROBLEMATIQUE
II- Intรฉrรชt de la recherche
III- Questions de recherche et hypothรจse gรฉnรฉrale
IV- Objectifs de la recherche
CHAPITRE II CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
I- Concepts clefs de la recherche en nutrition.
1. Information alimentaire
2. Information nutritionnelle
3. Education alimentaire
4. Education nutritionnelle
II. Lโenfant et son alimentation au Togo
1. Lโenfant subsaharien
2. Les habitudes alimentaires
2.1. Les pratiques alimentaires des nourrissons et des jeunes enfants
2.2. Caractรฉristiques gรฉnรฉrales des bouillies
3. Les facteurs socioculturels en nutrition
3.2. Les avantages nutritionnels des habitudes alimentaires traditionnelles
3.3. Les tabous alimentaires
4. Les nouvelles habitudes alimentaires nuisibles
III La malnutrition
1. Population vulnรฉrable ร la malnutrition
2. La malnutrition des enfants dans le monde
3. Consรฉquences de la malnutrition
3.1. Dรฉfaut de croissance
3.2. Emaciation
3.3. Retard de croissance (RC)
3.4- Lโinsuffisance staturale
3.5. Difficultรฉs dโapprentissage
3.6. Recommandations pour la couverture des besoins en รฉnergie et en nutriments du jeune enfant : traitement de la nutrition
IV. Les effets de remรฉdiation de la malnutrition sur le dรฉveloppement
1. Actions globales en termes de politiques รฉconomiques
1.1. Multiplicitรฉs des causes ร traiter
1.2. Recours aux plantes gรฉnรฉtiquement modifiรฉes
2. Les interventions locales
2.1. Effet du contexte dโattachement
2.2. Effet de supplรฉmentation sur les capacitรฉs motrices
2.3. Effet du traitement ร domicile ou en centre de santรฉ
2.4. Effets ร long terme : les capacitรฉs ร lโรขge adulte
V. Alimentation et dรฉveloppement
1. Distinguer trois pรฉriodes alimentaires
2. Les รฉpreuves les plus communes aux recherches
V.I. Evaluer le dรฉveloppement cognitif dans le contexte africain de la malnutrition
1. Les imperfections des รฉtudes sur les effets cognitifs de la supplรฉmentation
2. Fondements thรฉoriques des รฉvaluations
2.1. Le catalogue des outils dโรฉvaluation directe
2.2. Lโintรฉrรชt du constructivisme piagรฉtien
2.3. Le dรฉveloppement cognitif jusquโร deux ans selon PIAGET
VI. le contexte dรฉveloppemental : lโapproche รฉcoculturelle
1 La niche de dรฉveloppement
2. La psychologie eco culturelle
VIII- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ET HYPOTHESES
1. Objectifs principaux
2. Hypothรจses
3. Objectif spรฉcifique dโapplication
DEUXIEME PARTIE : CONTRIBUTION EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
I. Rappel de la gรฉographie du Togo, lieu de lโรฉtude
1 Cadre gรฉographique du Togo
2. Cadre dรฉmographique
3. Cadre physique de lโรฉtude : Lomรฉ
3..1. Le site et sa situation
3.2. La population
3.3. Situation รฉconomique
ETUDE 1 Le ยซ Bien manger ยป pour les enfants de Lomรฉ
I. Lโintรฉrรชt de cerner les thรฉories naรฏves
II Etude empirique
1. Mรฉthodes
1.1 Participants
1.2. Dรฉroulement du protocole
2. Rรฉsultats
3. Discussion
4. Conclusion, limites, perspectives
ETUDE 2 : Supplรฉmentation alimentaire et score de dรฉveloppement cognitif ร deux ans
I. Introduction
II. Mรฉthodes
1. Participants
2. Passation
3. Aspects รฉthiques et lรฉgaux
4. Dรฉroulement du protocole
5. Mรฉthodes dโanalyse
III. Rรฉsultats
1. Effet global et combinรฉ aux variables dรฉmographiques de la consommation
1.1. Effet global de la consommation des farines
1. 2. Effet de la taille de la famille (nombre dโenfants)
1.3. Effet de lโethnie
1.4 Effet du niveau dโinstruction des mรจres
1.5. Effet de la profession des mรจres
1.6. Effet de la religion de la mรจre
1.7 . Effet du sexe de lโenfant
2. Analyse des effets de la consommation sur les items
3. Analyse aprรจs regroupements des items
IV.. Discussion des rรฉsultats
V Conclusion
ETUDE 3 Les avis des mรจres sur la supplรฉmentation alimentaire
I. Mรฉthodes
1. Participants
2. Aspects รฉthiques et lรฉgaux
3. Dรฉroulement du protocole
4. Technique dโanalyse
II. Rรฉsultats
II. Discussion
III. Conclusion, limites et perspectives
Discussion gรฉnรฉrale
CONCLUSION
Rรฉfรฉrencesย
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