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Les principes de base de développement durable
Les principes de bases du développement durable sedéfinissent à partir de son origine, les conditions qui y sont nécessaire et ses grandsprincipes.
Origine : la conférence de Stockholm
Les principes de bases du développement durable ontété adoptés par la conférence de Stockholm en 1972. « C’est à l’homme qu’incomba la responsabilité de la protection et de l’amélioration de l’environnement pour les générations présentes et futures, la sauvegarde des ressources naturelles de la terre doit faire l’objet d’une programmation et d’une gestion appropriées et vigilantes, tandis que la capacité ed la terre à produire des ressources vitales renouvelables doit être conservée et améliorée».
Conditions nécessaires du développement durable
Le concept de développement durable se fonde sur lamise en oeuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelle des ressources naturelles, humaines et économiques visant à satisfaire de manière appropriées les besoins fondamentaux de l’humanité. Des conditions sont nécessaires pour un développement durable. Cesont :
« – la conservation de l’équilibre général et de lavaleur du patrimoine naturel ;
– une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions du monde ;
– la prévention de l’épuisement des ressources naturelles ;
– la diminution de la production de déchets qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux ;
– la rationalisation de la production et de la consommation d’énergie »8.
Les grands principes du développement durable
Le développement durable peut également se définirpar une série de grands principes qui constituent son charte :
« – la gestion intégrée : gestion globale qui tient omptec de toutes les relations et interactions existant entre les systèmes. Elle se traduit par l’adoption d’une démarche transversale plutôt que sectorielle, multi partenar iale et interdisciplinaire ;
– la gouvernance : elle implique des approches rationnelles de la décision, basées sur des indicateurs et des évaluations ;
– le long terme : réflexion des actions et projets sur une échéance supérieure à 4 ou 5 ans ;
– la précaution : maintien d’un certain nombre d’options possibles ouvertes lorsque subsiste un doute ou une incertitude ;
– la prévention : choix des solutions limitant au minimum les impacts, afin de réduire les actions correctives après la mise en oeuvre des projets ;
– la responsabilité : engagement global et universel qui renvoie à la responsabilité individuelle et locale. Elle débouche sur le principe de pollueur, payeur qui stipule que les responsables des pollutions et nuisances sont ceux qui assument les coûts ;
– la subsidiarité : principe de travail à l’échelon de décision le mieux approprié pour agir efficacement en faveur de l’intérêt général ;
– la solidarité : notion de reconnaissance d’intérêts communs entre personnes, entreprises, Etats, impliquant pour les uns l’obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance »9.
Les théories du développement
Les théories du développement se diffèrent selon les auteurs et leurs points de vue suivant leurs axes d’études.
La théorie des cercles vicieux : la pauvreté auto-ntretenue
Cette théorie était développée par Nurkse en 1953uiqest à l’origine de la présentation théorique des cercles vicieux de la pauvreté et de la stagnation. « Pour lui, le sous-développement s’entretient de lui-même car les payspauvres ne peuvent sortir d’une série de cercles vicieux »10. Nurkse schématise cette série de cercles vicieux dela façon suivante :
«- la pauvreté se manifeste par des faibles revenuset une faible épargne ainsi qu’un faible investissement. Ce dernier résulte d’un manque de capital à utiliser dans la production et aboutissant à une faible productivité. Donc la faible productivité traduit les faibles revenu ;
– les faibles revenus entraînent à une alimentation insuffisante. Par conséquent, une alimentation insuffisante provoque à une faible pro ductivité du travail donc à des faibles revenus.
– les faibles revenus impliquent également à une demande faible ainsi qu’à une exiguïté du marché qui décourage l’Investissement».11.Un faible investissement réduit la productivité.
C’est une des problématiques de développement des pays du Tiers Monde comme Madagascar. Pour sortir du spiral de la pauvreté, il s’avère nécessaire de briser ces cercles vicieux.
Pour Nurkse, la rupture de ces cercles vicieux peut être provoquée par un apport de ressources extérieures. Cet apport permettra l’accroissement du stock en capital technique qui stimulera la hausse de la productivité. Cette hausse induira à l’augmentation des revenus et ensuite une augmentation de la demande qui stimulera à son tour l’investissement interne engageant les pays sur la voie du développement économique.
Pris dans l’ensemble, « le capital est au centre de la théorie du développement, bien qu’il ne soit qu’une condition nécessaire mais non suffisante »12. Les pays sous-développés se heurtent à des problèmes tant du côté de l’offre que de la demande. Du côté de la demande, «l’incitation à investir est limitée par la dimension du marché » 13(dont la productivité marginale du capital est le déterminant principal) qui empêche une croissance harmonisée : «les pays ne sont pas trop petits, mais ils sont trop pauvres pour alimenter le marché des industries locales»14.
Du côté de l’offre, la capacité d’épargner est faible en raison du faible niveau de revenu et du mode de consommation imité. Les pays du Tiers Monde ont tendance à imiter les modes de consommation des pays développés (effet deparaitre) et cela affecte leurs épargnes car les niveaux de revenu ne sont pas les mêmes pour les deux pays. Cette situation suscite, à l’intérieur, des tensions inflationnistes, et, à l’extérieur, une tendance persistante au déséquilibre de la balance commerciale.
La théorie populationniste de Malthus
La théorie populationniste de Malthus a mis en relation la croissance démographique et la croissance de production. Selon Malthus, « si les pauvres ne prennent pas conscience de la cause même de leur pauvreté, leur rythme de croissance démographique va s’amplifier de plus. Il faut des obstacles à la croissance démographique sinon la population va suivre une progression géométrique tandis que la production suit une progression arithmétique». Il peut se produire un appauvrissement de la population au point de la menacer de disette et d’empêcher le développement économique. Si la population croît trop fortement par rapport aux ressources dont elle dispose, toutes les misères se développent, telle la malnutrition ou même la dégradation de l’environnement. Il arriveraun moment où les biens de subsistances seront en quantité insuffisante pour satisfaire lesbesoins humains.
Cette théorie permet alors d’expliquer la situation actuelle du développement en milieu rural malgache caractérisé par le déséquilibre entrla croissance de la population et la croissance de la production. Cette dernière augmente moins vite que la première. Par conséquent, la malnutrition règne dans le milieu rural. Cela entrave le bien-être de la population empêchant le développement.
Le modèle de dualisme sectoriel de W.A.Lewis : le développement avec une offre illimitée de main d’oeuvre
Le modèle de dualisme sectoriel de Lewis resitue le mécanisme de la croissance dans une économie traditionnelle. Lewis part tout d’abord du principe classique d’accumulation selon lequel les profits sont à l’origine de l’épargne, de l’investissement et donc de la croissance : «pratiquement toute l’épargne vient de ceux qui reçoivent des profits »15.
Ensuite, il considère une économie à deux secteurs : le secteur moderne et le secteur de subsistance. Dans ce dernier on trouve l’agriculture traditionnelle et le secteur informel. La productivité des travailleurs y est très faible, comme les revenus. Cela signifie que la productivité marginale peut être très faible ou même nulle, inférieure au salaire ou au revenu perçu.
Il résulte du point précédent que l’économie de Magascard dispose d’un excédent de main d’oeuvre correspondant au chômage déguisé du secteur de subsistance. Cette abondance de main d’oeuvre non qualifiée explique l’expression « offre illimitée de main d’oeuvre ». Le secteur moderne trouve dans le secteur de subsistance des réserves de travailleurs sans avoir à augmenter le salaire qui reste fixe. Selon les termes de Lewis : « l’offre de travail est illimitée aussi longtemps que, pour un salaire donné, elle excède la demande de travail ».
Selon le modèle, le taux de transfert de main d’oeuvre c’est-à-dire la création d’emploi dépend du taux d’accumulation dans les secteurs modernes. Une accumulation plus rapide entraîne la croissance rapide du secteur moderne, donc une création d’emploi plus rapide. Ainsi le développement, dans une économie ualisted y compris l’économie malagasy, consiste dans la réduction progressive du secteur de subsistance et le renforcement du secteur moderne.
La théorie évolutionniste du développement : W. Rostow
W. Rostow, qui est un tenant de la thèse évolutionniste décrit une succession de cinq étapes jalonnant un tracé linéaire que les pays doivent passer avant d’atteindre l’état de développement.
« La première étape est la société traditionnelle agricole, en état stationnaire et où le progrès technique est nul.
Au cours de la deuxième étape, les conditions préalbles au changement se mettent en place : le commerce et les échanges se développent,les idées et les comportements évoluent, l’idée de progrès technique fait son apparition en même temps que s’accroissent les taux d’épargne.
Cette deuxième étape correspond à une condition préalable au décollage avec une mutation de la structure traditionnelle grâce au ch angement qui touche l’agriculture et qui bénéficie au développement de l’industrie.
La troisième étape, cruciale, concerne le décollage.Le taux d’épargne et le taux d’investissement s’accroissent considérablement et on passe à une croissance auto-entretenue. L’intervention de l’Etat est ici primor diale pour la mise en place des infrastructures et la coordination des activités économiques. Dans cette phase, les découvertes techniques se généralisentet s’appliquent dans tous les domaines de production avec développement de quelques industries motrices qui ont des effets de liaison en amont et en aval.
La quatrième étape est celle de la maturité, marquée par la diffusion de la technologie à l’ensemble des activités et de la diversification de la production. 8
Enfin, la cinquième étape est marquée par l’avènement de la consommation de masse avec l’accession d’une nombreuse classe moyenne à l a consommation de biens durables»16.
Les enjeux du développement durable
« Des progrès sans précédent dans l’histoire de l’humanité ont été réalisés ces trente dernières années dans le domaine du développement :l’espérance de vie dans les pays en développement a augmenté de plus de 20 ans, les taux de mortalité infantile ont baissé de moitié et les taux de scolarisation à l’école primaire ont doublé. La production et la consommation de denrées alimentaires ont progresséà un rythme supérieur d’environ 20 pour cent à la croissance démographique. Les améliorations observées dans les niveaux de revenus, ainsi que dans les domaines de la santé et de l’éducation, sont plus marquées dans les pays en développement que dans les pays industrialisés » .
Développement durable : un grand dessein pour orienter notre action
En 1987, le rapport Brundtland a défini le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent san compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs»18. Cette notion de développement durable repose sur la conviction que, sur le long terme, le processus de développement doit répondre à des objectifs sociaux, économiques et environnementaux complémentaires et interdépendants. Le Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio en 1992 a i nstauré le « développement durable » comme le grand dessein commun aux pays industrialisés et aux pays en développement dans le domaine du développement et de la coopération pour le développement au niveau international.
Concilier les objectifs économiques, sociaux et environnementaux et trouver un équilibre entre ces différentes dimensions
Le développement durable ne concerne pas uniquement l’environnement. C’est une finalité qui appelle des changements de stratégie ansd de nombreux secteurs et exige une mise en cohérence des politiques menées dans différentsdomaines. Tout réside dans la recherche d’un équilibre entre les objectifs sociaux, économiques et environnementaux de la société. Ces derniers constituent les trois piliers du développement durable. La recherche de cet équilibre se fait en les conciliant lorsque cela est possible, au moyen de mesures et de dispositifs s’étayant les uns les autres, ou en procédant à des arbitrages quand cela n’est pas possible. Il faut donc prendre en considération lesrépercussions des décisions que l’on prend à un moment donné sur les solutions qui s’offriront aux générations futures. On a souvent donné une interprétation trop étroite de la notionde développement durable en l’assimilant à un problème d’environnement dont les conséquences ne concernaient qu’un groupe restreint de la société.
Mettre au point des approches du développement durable adaptées aux conditions spécifiques à chaque pays
Les rangs de priorité respectifs accordés aux troisdimensions du développement durable varient selon les pays, les sociétés, les ultures,c les conditions et les époques. Les pays en développement n’abordent pas tous le développement durable de la même façon parce qu’ils ne sont pas tous confrontés aux mêmes impératifs sur le plan social, économique et environnemental.
C’est la raison pour laquelle, même si le développement durable est un défi universel, les moyens à mettre en oeuvre concrètement pour le relever ne peuvent être définis qu’aux niveaux national et local. C’est aussi ce qui explique les multiples interprétations auquel il a donné lieu en fonction des valeurs et des intérêtsprédominants dans chaque société. En Thaïlande par exemple, le développement durable est défini comme un processus à six dimensions : le développement économique, le progrès social, l’environnement, la politique, la technologie et les connaissances, et l’équilibre mental et spirituel.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Chapitre I : Les bases théoriques du développement durable
Section 1 : Les définitions et les principes de bases du développement durable
1. Les définitions relatives au développement durable
a) Définition de l’Organisation des Nations Unies
b) Définition du Comité Interdépartemental de Rio
c) Définition classique
d) Définition sous l’angle économique
2. Les principes de base de développement durable
a) Origine : la conférence de Stockholm
b) Conditions nécessaires du développement durable
c) Les grands principes du développement durable
Section 2 : Les théories du développement
1. La théorie des cercles vicieux : la pauvreté auto-entretenue
2. La théorie populationniste de Malthus
3. Le modèle de dualisme sectoriel de W.A.Lewis : le développement avec une offre illimitée de main d’oeuvre
4. La théorie évolutionniste du développement : W. Rostow
Section 3: Les enjeux du développement durable
1. Développement durable : un grand dessein pour orienter notre action
2. Concilier les objectifs économiques, sociaux et environnementaux et trouver un équilibre entre ces différentes dimensions
3. Mettre au point des approches du développement durable adaptées aux conditions spécifiques à chaque pays
Chapitre II : Le développement durable et l’environnement
Section 1 : Les objectifs du développement durable
1. Répondre aux besoins :
2. Existence d’équité:
3. Responsabilité sociale des entreprises :
4. Efficacité économique :
Section 2 : Protection de l’environnement pour un développement durable
1. Définition du concept environnement
2. Relation entre environnement et développement durable
3. Les instruments de gestion de l’environnement
PARTIE II : LES POTENTIELS ECONOMIQUES MALAGASY EN RESSOURCES NATURELLES
Chapitre III : L’importance de l’environnement
Section 1 : Les approches théoriques des ressources naturelles
1. La théorie des ressources naturelles chez les classiques
2. La théorie des ressources naturelles chez les néoclassiques
Section 2: Les potentiels de l’environnement
1. Le sol
2. Les ressources en eau
3. Les ressources minières
4. Le milieu marin et les zones côtières
Section 3 : Les potentiels du milieu rural
1. L’agriculture
2. La filière riz
CHAPITRE IV : Un développement par l’écotourisme
Section 1 : Origine et définitions de l’écotourisme
1. Origine de l’écotourisme
2. Définitions de l’écotourisme
Section 2 : Les dispositifs de développement par l’écotourisme
1. L’écotourisme favorise le développement pour la population locale
2. L’écotourisme stimule la conservation de l’environnement
3. L’écotourisme est une notion avec des aspects distinctifs de ceux du tourisme de masse
Section 3 : L’écotourisme communautaire
1. La définition et les conditions préalable de l’écotourisme communautaire
a) Définition
b) Les conditions préalables de l’écotourisme communautaire
2. L’écotourisme communautaire doit encourager l’utilisation durable des ressources et la responsabilité collective
CHAPITRE V : Une gestion communautaire des ressources naturelles pour le maintien du potentiel en ressources naturelles
Section 1 : Les facteurs de dégradation des ressources naturelles
1. La pauvreté
2. La défaillance du pouvoir public
3. Le système de production
4. L’exploitation illicite des produits de la nature
Section 2 : Une gestion communautaire des ressources naturelles
1. La gestion en commun des ressources naturelles
2. La question des droits de propriété
3. Limite des droits de propriété
Section 3 : Les obstacles de la gestion en commun des ressources naturelles
1. Les communautés locales : des entités problématiques
2. La communauté comme subjectivité
3. Le capital social : plutôt un obstacle qu’un variable unificatrice
4. Hétérogénéité de la communauté : un frein à la bonne gestion des ressources naturelles
CONCLUSION
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