LES POSSIBILITES ECONOMIQUES DE MADAGASCAR DANS LA SADC

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MOTIVATIONS DES PAYS A Sโ€™INTEGRER

La crรฉation des zones dโ€™intรฉgration rรฉgionale est motivรฉe par la volontรฉ dโ€™un groupe de pays dโ€™amรฉliorer leurs positions au sein de la division internationale du travail. Les pays veulent accroรฎtre les รฉconomies dโ€™รฉchelle, amรฉliorer leur productivitรฉ et renforcer leur implantation sur les marchรฉs dโ€™exportation. Fondamentalement lโ€™argument des รฉconomies dโ€™รฉchelles paraรฎt รชtre dominant dans le rรฉgionalisme. En effet lโ€™รฉlargissement du marchรฉ se prรฉsente comme la force motrice dโ€™une zone dโ€™intรฉgration รฉconomique. Les marchรฉs nationaux se reflรจtent incapable dโ€™assurer tout seul la taille utile ร  lโ€™exploitation des รฉconomies dโ€™รฉchelles et la spรฉcialisation. Par ailleurs la libรฉralisation des รฉchanges ร  lโ€™intรฉrieur dโ€™une zone dโ€™intรฉgration rรฉgionale oblige les entreprises ร  affronter la compรฉtition, ร  rรฉduire leurs coรปts et dโ€™amรฉliorer leur productivitรฉ. En dโ€™autres termes, un pays dรฉcide de sโ€™intรฉgrer implique exactement que cet pays doit faire face ร  une concurrence et pour que cette concurrence soit bรฉnรฉfique, il est nรฉcessaire que ce pays a un avantage comparatif sur quelques produits et pardessus tout se spรฉcialise dans la production de ces produits.

Suite ร  la crรฉation dโ€™une zone intรฉgrรฉe, il existe toujours ce que Viner appel par ยซ crรฉation de commerce ยป, celle-ci dรฉsigne les dรฉplacements de la source dโ€™approvisionnement dโ€™un pays vers des producteurs plus efficients de la zone dโ€™intรฉgration. En revanche ยซ le dรฉtournement du commerce ยป traduit le dรฉplacement dโ€™une source dโ€™approvisionnement hors zone plus efficiente vers un producteur moins efficiente de la zone intรฉgrรฉe. Ces deux phรฉnomรจnes pouvant se trouver en mรชme temps au sein dโ€™une zone dโ€™intรฉgration rรฉgionale.
A prรฉsent les pays Africains sโ€™accordent ร  reconnaรฎtre le rรดle et lโ€™importance de la libรฉration des รฉchanges commerciaux dans le processus dโ€™intรฉgration rรฉgionale. La libรฉration du commerce est trรจs soutenue puisque cela se prรฉsente comme un outil รฉconomique visant ร  stimuler les รฉchanges commerciaux ร  lโ€™intรฉrieur de chaque pays et entre pays. Dans ce cadre, des efforts en matiรจre des rรฉformes commerciales devrait entreprises tant au niveau national quโ€™au niveau de la zone dโ€™intรฉgration pour que les รฉchanges commerciaux ร  lโ€™intรฉrieur de la zone se traduisent par un bรฉnรฉfice mutuellement partagรฉ entre pays.

LES ACCORDS DE LIBERALISATION DES ECHANGES AU SEIN DES DIFFERENTES SOUS-REGION

Les efforts actuels dโ€™intรฉgration rรฉgionale remontent ร  1994, date de lโ€™entrรฉe en vigueur du traitรฉ dโ€™Abuja. Le traitรฉ prรฉvoit une intรฉgration progressive aboutissant ร  lโ€™รฉtablissement dโ€™une Communautรฉ รฉconomique africaine. La premiรจre รฉtape dโ€™intรฉgration consiste ร  crรฉer des zones de libre รฉchange en รฉliminant les tarifs douaniers sur les produits รฉchangรฉs au sein des diverses communautรฉs รฉconomiques. Il sโ€™agira ensuite dโ€™รฉliminer les barriรจres non tarifaires et dโ€™adopter vis-ร -vis de lโ€™extรฉrieur un tarif douanier commun pour former une union douaniรจre. Il sโ€™agit ici de faire un commerce plus ouvert et stimuler les รฉchanges entre pays africains.

Rรฉduction et suppression des tarifs

Le programme de libรฉralisation des รฉchanges de la Communautรฉ รฉconomique des Etats de lโ€™Afrique de lโ€™ouest (CEDEAO) repose dโ€™une part sur la libre circulation des produits cru2 et de lโ€™artisanat sans paiement de droits et taxes dโ€™entrรฉe et dโ€™autre part sur la suppression progressive des droits de douanes et taxes sur les produits industriels originaires de la communautรฉ. Les produits du cru et les produits de lโ€™artisanat traditionnel circulent librement en exonรฉration totale des droits et taxes dโ€™entrรฉe sans aucune restriction quantitative ou qualitative. Quant au dรฉsarmement total des tarifs sur les produits industriels ont fallut dix ans (1990-2000) pour la communautรฉ pour les rendre effectives.
Les pays membres de lโ€™Union รฉconomique et monรฉtaire ouest africaine (UEMOA) se sont engagรฉs ร  crรฉer une zone de libre รฉchange, une union douaniรจre et un marchรฉ commun en รฉliminant progressivement dans leurs รฉchanges pendant la pรฉriode 1994 et 2000 tous les droits de douane et taxes dโ€™effet et รฉquivalent. Aujourdโ€™hui lโ€™UEMOA est plus quโ€™une zone de libre รฉchange ; cโ€™est une union douaniรจre effective.

Pour la Communautรฉ รฉconomique et monรฉtaire dโ€™Afrique centrale (CEMAC), en 1994 tous les pays membres avaient supprimรฉ les tarifs remplissant ainsi les conditions requises pour la crรฉation de lโ€™union douaniรจre.
La communautรฉ de dรฉveloppement de lโ€™Afrique australe (SADC) sโ€™est engagรฉ ร  crรฉer une zone de libre รฉchange que lโ€™annรฉe 2008, lโ€™union douaniรจre se fera lโ€™annรฉe 2010 et un marchรฉ commun en 2015. Dans les รฉchanges intra SADC, depuis lโ€™annรฉe 2008 le dรฉsarmement tarifaire imposant une rรฉduction de 85 % des droits de douane ; les 15% de droits de douanes devant รชtre maintenus pour un certains nombres de produits sensibles jusquโ€™en 2012, pรฉriode oรน les droits de douanes seront รฉliminรฉs. Le programme de rรฉduction des tarifs au sein de la SADC nโ€™a pas encore finalisรฉ.
Pour lโ€™intรฉgration รฉconomique existe vraiment, ce stade de rรฉduction et suppression des tarifs est primordial afin dโ€™encourager les commerces entre pays.

Suppression des obstacles non tarifaires

Les obstacles non tarifaires constituent les principales entraves aux รฉchanges commerciaux intra rรฉgionaux. Ces obstacles semblent รชtre liรฉs aux procรฉdures administratives de dรฉdouanement des marchandises. Au sein de la CEMAC il paraรฎt que ces obstacles se manifestent de maniรจre important. La persistance de lโ€™exigence de certaines normes contribue รฉgalement ร  lโ€™entrave du commerce intra zone. Lโ€™exigence du norme se voit particuliรจrement sur les produits industriels agrรฉes, la CEDEAO a subit ce mรชme problรจme. Chaque zone dโ€™intรฉgration possรจde ses propres difficultรฉs concernant la suppression des obstacles non tarifaires. Mais actuellement, il est clair que chaque zone essaye de surmonter ce problรจme en cherchant des solutions viables et durables.

Adoption des Tarifs Extรฉrieurs Communs (TEC)

Dans une union douaniรจre, les membres, aprรจs exemption rรฉciproque des taxes douaniรจres entre eux fixent ensemble un taux commun des taxes ร  appliquer aux Etats tiers. Ils forment ainsi une frontiรจre commerciale extรฉrieure commune. Ainsi une marchandise, une fois entrรฉe dโ€™un Etat tiers dans un Etat membre de lโ€™union douaniรจre peut circuler librement au sein de lโ€™union. Cela veut dire que cette marchandise ne sera plus sujette ร  des droits ou taxes douaniรจres en entrant dans un autre pays membre de lโ€™union.
En 1994, la CEMAC a adoptรฉ une nouvelle structure tarifaire extรฉrieure commune. Le tarif sโ€™applique aux quatre catรฉgories de biens suivants dont les tarifs sont respectivement : 5% pour la premiรจre catรฉgorie (biens essentiels), 10% pour la deuxiรจme catรฉgorie (รฉquipement et matiรจres premiรจres), 20% pour la troisiรจme catรฉgorie (biens intermรฉdiaires) et 30% pour la quatriรจme catรฉgorie (produits de grande consommation).
Elle applique une surtaxe temporaire non renouvelable de 30% au maximum sur les biens qui font lโ€™objet de quotas. On peut dire que la CEMAC a rempli toutes les conditions pour la crรฉation dโ€™une union douaniรจre avec un TEC opรฉrationnel en 1994.

Lโ€™adoption du TEC sโ€™est traduite au sein de lโ€™UEMOA3 par une simplification des systรจmes tarifaires et par une gรฉnรฉralisation des droits de douanes sur tous les produits quelle que soit leur origine ou leur provenance. Le TEC de lโ€™UEMOA est entrรฉ en vigueur ร  partir du premier janvier 2000. Actuellement la structure du TEC de lโ€™UEMOA se prรฉsente comme suit :
2 % pour les produits de la catรฉgorie zรฉro (biens sociaux essentiels)
7 % pour les produits de la catรฉgorie 1 (biens de premiรจres nรฉcessitรฉ, matiรจres premiรจres de base, biens dโ€™รฉquipement)
12 % pour les produits de la catรฉgorie 2 (produits intermรฉdiaires)
22 % pour les produits de la catรฉgorie 3 (biens de consommation finale et tous les autres produits non repris ailleurs)
Au sein des Etats membres du COMESA4 ont nรฉgociรฉs un TEC qui consisterait ร  appliquer 0% aux biens dโ€™รฉquipement, 5% aux matiรจres premiรจres, 15 % aux biens intermรฉdiaires et 30% aux produits finis.
Les accords commerciaux rรฉgionaux peuvent aider les pays ร  tirer parti de leurs avantages comparatifs, renforcer leurs performances industrielles et favoriser leur intรฉgration au sein de lโ€™รฉconomie mondiale.

CARACTERISTIQUES DE LA STRUCTURE DES ECHANGES INTRA REGIONAUX

Lโ€™accroissement du commerce intra rรฉgional est actuellement une prรฉoccupation majeure de la plus part des organisations africaines dโ€™intรฉgration รฉconomique rรฉgionale. Malgrรฉ les efforts pris pour libรฉraliser et faciliter le commerce, la part des รฉchanges intra rรฉgionaux est restรฉe assez- faible.
De maniรจre gรฉnรฉrale les pays africains montrent pratiquement la mรชme structure des รฉchanges. Les caractรฉristiques suivantes sont toujours insรฉparables quand on voit les รฉchanges commerciaux entre pays africains :
Domination des produits primaires dans la structure des exportations ; reprรฉsentent plus de 80 % des exportations
Importations composรฉs principalement de produits manufacturรฉs
Exportations gรฉnรฉralement destinรฉes aux marchรฉs dโ€™Europe, dโ€™Asie et dโ€™Amรฉrique du Nord et les importations sont รฉgalement venus de ces rรฉgions.
ยซ A lโ€™heure actuelle les accords รฉconomiques rรฉgionaux se caractรฉrisent par des รฉchanges restreints, dรฉpendent des produits primaires et reprรฉsentent un commerce limitรฉ entre pays africains ยป5

Un nombre limite des pays et des produits

Le commerce intra africain est dominรฉ par un nombre restreint de pays qui vendent un nombre limitรฉ de produits. En Afrique Subsaharienne (ร  lโ€™exclusion de lโ€™Afrique du Sud), dโ€™aprรจs la Banque mondiale environ trois quarts des exportations intra africaines proviennent de cinq pays. (Cรดte dโ€™Ivoire, Ghana, Kenya, Nigeria et Zimbabwe). Il sโ€™agit surtout de produits primaires. Le pรฉtrole reprรฉsente plus de 30 % de ces รฉchanges et le coton, le bรฉtail sur pied, le maรฏs et le cacao 18 %. Les produits manufacturรฉs reprรฉsentent seulement 15 % de ces รฉchanges6. Il sโ€™agit du fil, des mรฉdicaments, du fer, et de lโ€™acier, des produits chimiques et des machines outils.

La majoritรฉ des exportations dโ€™un pays vers le reste du continent se limite souvent ร  quelques produits de base. En Angola par exemple, le pรฉtrole et les produits pรฉtroliers reprรฉsentent plus de 90 % des exportations vers les autres pays dโ€™Afrique. Aux Seychelles le poisson frais reprรฉsente presque 98 % de ces exportations. A cause du manque de diversitรฉ ces produits de base tendent aussi ร  dominer les exportations de lโ€™Afrique vers le reste du monde7.

Avantages et inconvรฉnients de lโ€™intรฉgration rรฉgionale

Dรฉveloppement du secteur des petites entreprises

A mesure que les pays africains chercheront ร  dรฉvelopper leurs รฉchanges, ils auront aussi besoin dโ€™un secteur privรฉ dynamique. Dans plusieurs pays dโ€™Afrique le secteur privรฉ est souvent composรฉ dโ€™une part de quelques multinationales gรฉantes, de lโ€™autre dโ€™un vaste secteur informel de micro entreprises. Bien que le secteur informel soit ยซ le moteur des รฉconomies africaines il nโ€™est pratiquement pas rรฉglementรฉ, a peu accรจs au financements, รฉchappe souvent ร  la fiscalitรฉ et sa contribution ร  lโ€™รฉconomie nโ€™est pas gรฉnรฉralement comptabilisรฉe8 ยป

Pour que lโ€™intรฉgration rรฉussisse, lโ€™Afrique ne peut continuer ร  ignorer ce secteur et les responsables africains doivent sโ€™interroger sur la gestion de ce secteur informel qui assure une part importante de la production, du commerce et des services. Lโ€™amรฉlioration du cadre dโ€™action des privรฉs dans le domaine de la protection de toute sorte et la facilitation de lโ€™accรจs des privรฉs aux financements est loin dโ€™รชtre satisfaisante pour le secteur privรฉ. Mais lโ€™Afrique est conscient que le renforcement de la capacitรฉ et la productivitรฉ des entreprises privรฉs nationales sont une des piliers trรจs importante dโ€™une intรฉgration รฉconomique mutuellement bรฉnรฉfique. La rรฉglementation du secteur informel et le soutien des entreprises privรฉs transformeront lโ€™รฉtat de la concurrence dans le pays et accroรฎtre la part des impรดts que chaque Etat doit attendre de ses contribuables. En effet il y a accroissement des investissements publics et avec la bonne gouvernance la croissance il y aura une bonne redistribution des fruits de la croissance obtenue.

Evolution des avantages comparatifs des petites entreprises

La mondialisation du commerce, des investissements et de la production a modifiรฉ substantiellement les avantages comparatifs entre les petites et les grandes entreprises. Les petites entreprises qui se sont montrรฉes plus flexibles et ont pu sโ€™adapter facilement au nouvel environnement, souvent en crรฉant des liens avec de nombreux partenaires et en formant de nouvelles alliances. Les entreprises privรฉes sont prรชtes pour une forte croissance. Lโ€™intรฉgration รฉconomique rรฉgional permet aux petites entreprises de bรฉnรฉficiers certains avantages : elles peuvent souvent conserver de meilleures relations de travail, apporter une touche particuliรจre dans leurs activitรฉs, satisfaire des segments spรฉcialisรฉs du marchรฉ et nรฉcessitent un investissement en capital plu lรฉger. La pression constante du marchรฉ en termes de compรฉtitivitรฉ les incite ร  faire preuve dโ€™inventivitรฉ et de flexibilitรฉ dans leurs opรฉrations commerciales. Tout cela les rend plus aptes ร  sโ€™ajuster rapidement en fonction des changements des conditions รฉconomiques et des nรฉcessitรฉs du marchรฉ.
Ainsi les petites entreprises sont peut รชtre mieux placรฉes pour sโ€™adapter aux changements survenus dans la rรฉalitรฉ de lโ€™intรฉgration รฉconomique rรฉgionale

Attirer les investissements

Pour encourager le commerce intra africain les pays devront attirer les entreprises privรฉes nationales ou รฉtrangรจres. Il est clair que lโ€™Afrique est perรงue comme un continent oรน il y a tellement de perturbations, des guerres de troubles et de conflits, de confusion, dโ€™instabilitรฉ politique etc. Dans de nombreux pays en voie de dรฉveloppement, lโ€™absence de politique macroรฉconomique crรฉdible fait fuir les industriels. Les politiques changent trop souvent par consรฉquent les hommes dโ€™affaires ne savent exactement ร  quoi sโ€™attendre dโ€™un jour ร  lโ€™autre. Mais lโ€™Afrique a du potentiel si on ne parle que la pluralitรฉ des matiรจres premiรจres utiles ร  lโ€™entreprise qui minimise les coรปts de production. Pour que lโ€™intรฉgration rรฉussie et attirer une masse dโ€™investissement, il est primordial que lโ€™Afrique prรฉsente un cadre macroรฉconomique encourageante, cohรฉrente, prรฉvisible, et stable dans le long terme soit des conditions nรฉcessaires ร  un environnement รฉconomique visant ร  favoriser les investissements.

Avantages politiques

Lorsque des Etats dรฉcident de sโ€™unir dans une certaine rรฉgion, il est clair que ces Etats poursuivent les mรชmes objectifs et essaient ensemble de rรฉsoudre les problรจmes qui se prรฉsentent dans le monde de la globalisation. Lโ€™adhรฉsion ร  des organisations rรฉgionales peut รฉgalement รชtre bรฉnรฉfiques pour des raisons politiques ร  des petits pays ou des pays รฉconomiquement faibles plus particuliรจrement. Dans un contexte international par exemple lโ€™union des pays relativement faible au plan รฉconomique avec plusieurs autres pays, dans le cadre dโ€™une intรฉgration rรฉgionale nous voyons lโ€™importance de ces pays membres rรฉunis par rapport ร  la taille de chacun pris isolement. Le pouvoir de nรฉgociation de ces pays rรฉunis connaรฎtra une position nettement meilleure au niveau international sโ€™il arrive ร  parler dโ€™une seule voix.
En fin de compte la crรฉation de marchรฉs rรฉgionaux en Afrique prรฉsente de nombreux avantages. Lโ€™intรฉgration rendrait lโ€™industrie plus performante car les grands marchรฉs permettent dโ€™exploiter les รฉconomies dโ€™รฉchelle. Les investissements directs รฉtrangers et lโ€™harmonisation des politiques pourrait stimuler la croissance รฉconomique et attirer davantage dโ€™investisseurs.

Croissance et intรฉgration รฉconomique rรฉgionale

La croissance en Afrique est qualifiรฉe par de nombreux รฉconomistes comme auto destructrice. Elle ne profite quโ€™ร  des agents รฉconomiques ayant une situation favorable dans le pays. Les pauvres sont exclut dans le partage du fruit de la croissance. Les tenants de la libre รฉchange et mรชme les protectionnistes sont tous deux convaincus que le commerce peut favoriser la croissance รฉconomique dโ€™un pays. Au sein dโ€™une coopรฉration rรฉgionale les pays membres peuvent inciter leur croissance ร  travers la promotion des entreprises privรฉes et la crรฉation des marchรฉs plus vaste. Lorsque les producteurs peuvent vendre librement leurs marchandises non seulement dans leur propre pays mais aussi dans un espace รฉconomique plus vaste, ils obtiennent des gains plus importants. Cela arrive lorsque les producteurs dans chaque pays se spรฉcialisent sur ce quโ€™ils peuvent produire de plus avantageux par rapport aux autres. Les producteurs gagnent plus dโ€™argent en vendant plus et peuvent investir dans des innovations et la modernisation de leurs infrastructures de production. Ce qui signifie quโ€™il y a accroissement de lโ€™investissement, de la productivitรฉ et par lโ€™augmentation de la production entraรฎnera la crรฉation dโ€™emplois. Une coopรฉration rรฉgionale peut donc inciter la croissance de chaque pays membres. Le but cโ€™est de faire le commerce intra rรฉgional comme un facteur essentiel ร  la croissance et dรฉveloppement.

Lโ€™intรฉgration rรฉgionale ne reprรฉsente cependant pas que des avantages. Avec lโ€™avancรฉe de lโ€™intรฉgration rรฉgionale et lโ€™augmentation du volume dโ€™รฉchanges, certains pays nโ€™arrivent pas ร  rรฉaliser de rรฉels bรฉnรฉfices. Face ร  une forte concurrence, ils risquent mรชme de voir leur appareil productif affaibli.
La diffรฉrence de taille entre pays au sein dโ€™une zone dโ€™intรฉgration รฉconomique cause aussi des risques รฉnormes au petit pays qui entre en compรฉtition dans des conditions de marchรฉ libre avec des pays qui ont un dรฉveloppement assez avancรฉ comme lโ€™Afrique du Sud. En effet ces pays font face ร  des problรจmes multiples comme lโ€™inexistence dโ€™รฉconomies dโ€™รฉchelle, lโ€™importance des dรฉficits de la balance commerciale, ร  la vulnรฉrabilitรฉ des chocs extรฉrieurs, ร  lโ€™insuffisance des capacitรฉs locales.
Mรชme si lโ€™intรฉgration offre autant dโ€™opportunitรฉs, cela nโ€™empรชche pas la prรฉsence des obstacles liรฉs aux commerces rรฉgionaux qui sont susceptibles dans le temps mettre en cause lโ€™approfondissement du commerce intra zone.

LES OBSTACLES ET MESURES DE RENFORCEMENT DU COMMERCE INTRA REGIONAL

FACTEURS PESANT SUR LE COMMERCE INTRA AFRICAIN

Contraintes liรฉes aux structures รฉconomiques

Les รฉconomies des pays africains sont caractรฉrisรฉes par leur distorsion. Lโ€™une des contraintes au dรฉveloppement du commerce intra rรฉgional est en effet la domination de leurs exportations par un registre trรจs limitรฉ de principaux produits primaires et miniers. Les exportations des pays se caractรฉrisent par la domination dโ€™un nombre limitรฉ de produits primaires. Au sein dโ€™une mรชme rรฉgion les pays membres offrent des produits similaires ce qui signifie ร  priori que les รฉchanges commerciaux entre pays dโ€™une mรชme zone connaรฎtront considรฉrablement une rรฉduction. Lโ€™offre des produits manufacturรฉs demeure encore trรจs faible et dans la plus part des cas lโ€™offre nโ€™arrive pas ร  honorer la demande locale. Comme les pays africains exportent des produits identiques qui sont en grandes parties destinรฉs vers les pays industrialisรฉs principaux clients de cette catรฉgorie de produits. Les pays africains faute de manque dโ€™industries appropriรฉes ne sont pas transformรฉs les produits primaires. Les pays africains importent essentiellement des produits manufacturรฉs, des mรฉdicaments, des produits alimentaires. La faible capacitรฉ du secteur manufacturier et le manque de diversification de la production limitent les capacitรฉs des pays membres des communautรฉs รฉconomiques rรฉgionales ร  accroรฎtre leurs exportations et dรฉpendre des produits venant de lโ€™extรฉrieures.

Contraintes liรฉes a la structure de production de biens

Lโ€™un des principaux obstacles au dรฉveloppement des รฉchanges commerciaux en Afrique rรฉside dans la similitude de la structure des biens produits dans les diffรฉrents pays. Comme nous soulignons que les pays africains fournissent en majoritรฉ le mรชme produit de bases agricoles alors quโ€™ils ont un besoin trรจs haute dans les produits manufacturรฉs pour lesquelles les pays industrialisรฉs procurent un avantage important. Le faible niveau technologique entraรฎne des coรปts de production assez รฉlevรฉs ce qui provoque un renchรฉrissement des biens locaux par rapport aux biens importรฉs. Lโ€™insuffisance des compรฉtences en matiรจres de production et de commercialisation renforce considรฉrablement la faiblesse des potentialitรฉs dโ€™รฉchanges entre les pays.

Coรปts commerciaux รฉlevรฉs

En gรฉnรฉral les obstacles tarifaires et autres coรปts commerciaux รฉlevรฉs sont les principales forces qui pรจsent sur lโ€™expansion du commerce. Mais avec la rรฉduction gรฉnรฉralisรฉe des droits de douane ces derniรจres annรฉes (CNUCED 2008a), les รฉchanges commerciaux entre pays africains sont actuellement entravรฉs par des coรปts commerciaux autre que dโ€™ordre tarifaire. Les coรปts commerciaux non tarifaires se dรฉcomposent en trois principaux รฉlรฉments : coรปts de transport, inefficience des procรฉdures ร  la frontiรจre, les problรจmes de paiement, autres coรปts.

Coรปts de transport

Selon des estimations รฉconomรฉtriques, les coรปts de transport en Afrique sont supรฉrieures de 136 % ร  ceux des autres rรฉgions et ils ne sont imputables que pour moitiรฉ ร  des infrastructures dรฉficientes (Limao et Venables 2001). Toutefois ces coรปts varient considรฉrablement selon les pays et selon les produits (Amjadi et Yeats 1995). Les entreprises opรฉrant dans la rรฉgion Afrique Subsaharienne rencontre un sรฉrieux problรจme au niveau de coรปt de transport pour leurs opรฉrations (Banque mondiale 2009). Au dรฉbut des annรฉes 2000, en rรฉpublique unie de Tanzanie et en Ouganda, les coรปts de transport reprรฉsentaient une proportion de 40 % de la taxation effective des exportations alors que la proportion nโ€™รฉtait en moyenne que 15 % pour les pays dโ€™Afrique caraรฏbes et pacifique.
Les รฉtudes รฉconomรฉtriques rรฉalisรฉes ont fait ressortir les conclusions suivantes (Limao et Venables 2001).Lโ€™รฉtroite corrรฉlation entre coรปts de transport et volume dโ€™รฉchanges montrant, premiรจrement, un doublement de la valeur mรฉdiane des coรปts de transport rรฉduit les volumes dโ€™รฉchanges commerciaux de 45 %. Deuxiรจmement ces coรปts de transport sont particuliรจrement pรฉnalisant pour les pays sans littoral oรน les coรปts sont supรฉrieures de 50 % et les volumes dโ€™รฉchanges infรฉrieurs de 60 % ร  ceux des pays cรดtiers. Les pays sans littoral en Afrique ont des coรปts de fret qui reprรฉsentent entre 10 et 25 % de la valeur totale de leurs importations alors que le chiffre moyen mondial รฉtait de 5,4% (CNUCED 2007a). Les coรปts de transport imposent un niveau de protection effective supรฉrieur ร  celui quโ€™imposent les tarifs douaniers en particulier dans les pays sans littoral.

Les coรปts de transport รฉlevรฉs peuvent constituer un important obstacle au commerce mais aussi aux flux dโ€™investissement vers les pays sans littoral (CNUCED 2008b). Le commerce intra africain se trouve par consรฉquent entravรฉ par lโ€™insuffisance de lโ€™infrastructure notamment dans le domaine des transports. Le rรฉseau routier est constituรฉ de voies non bitumรฉes donc impraticable sur une grande partie de lโ€™annรฉe.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL DE Lโ€™INTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR Lโ€™INTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE
1. HISTORIQUE ET PROCESSUS Dโ€™INTEGRATION ECONOMIQUE
2. MOTIVATIONS DES PAYS A Sโ€™INTEGRER
3. LES ACCORDS DE LIBERALISATION DES ECHANGES AU SEIN DES DIFFERENTES SOUSREGION
4. CARACTERISTIQUES DE LA STRUCTURE DES ECHANGES INTRA REGIONAUX
CHAPITRE 2 : LES OBSTACLES et MESURES DE RENFORCEMENT DU COMMERCE INTRA REGIONAL
1. FACTEURS PESANT SUR LE COMMERCE INTRA AFRICAIN
2. RENFORCER Lโ€™INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE
PARTIE II: LES POSSIBILITES DE MADAGASCAR DANS LA ZONE DE LA SADC
CHAPITRE 3 : Lโ€™ECONOMIE MALGACHE et LES MARCHES REGIONAUX
1. CONTEXTE SOCIO- ECONOMIQUE A MADAGASCAR
2. PRESENTATION DE LA SADC
3. COMMENT LA ZONE DE LIBRE ECHANGE BENEFICIERA-T-ELLE A LA REGION ?
4. CARACTERISTIQUES DES PAYS MEMBRES DE LA SADC
CHAPITRE 4 : LES POSSIBILITES ECONOMIQUES DE MADAGASCAR DANS LA SADC
1. LES DIFFERNETES OPPORTUNITES ECONOMIQUES
2. FAIBLESSES ET HANDICAPS DE MADAGASCAR
3. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION

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