Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
MOTIVATIONS DES PAYS A SโINTEGRER
La crรฉation des zones dโintรฉgration rรฉgionale est motivรฉe par la volontรฉ dโun groupe de pays dโamรฉliorer leurs positions au sein de la division internationale du travail. Les pays veulent accroรฎtre les รฉconomies dโรฉchelle, amรฉliorer leur productivitรฉ et renforcer leur implantation sur les marchรฉs dโexportation. Fondamentalement lโargument des รฉconomies dโรฉchelles paraรฎt รชtre dominant dans le rรฉgionalisme. En effet lโรฉlargissement du marchรฉ se prรฉsente comme la force motrice dโune zone dโintรฉgration รฉconomique. Les marchรฉs nationaux se reflรจtent incapable dโassurer tout seul la taille utile ร lโexploitation des รฉconomies dโรฉchelles et la spรฉcialisation. Par ailleurs la libรฉralisation des รฉchanges ร lโintรฉrieur dโune zone dโintรฉgration rรฉgionale oblige les entreprises ร affronter la compรฉtition, ร rรฉduire leurs coรปts et dโamรฉliorer leur productivitรฉ. En dโautres termes, un pays dรฉcide de sโintรฉgrer implique exactement que cet pays doit faire face ร une concurrence et pour que cette concurrence soit bรฉnรฉfique, il est nรฉcessaire que ce pays a un avantage comparatif sur quelques produits et pardessus tout se spรฉcialise dans la production de ces produits.
Suite ร la crรฉation dโune zone intรฉgrรฉe, il existe toujours ce que Viner appel par ยซ crรฉation de commerce ยป, celle-ci dรฉsigne les dรฉplacements de la source dโapprovisionnement dโun pays vers des producteurs plus efficients de la zone dโintรฉgration. En revanche ยซ le dรฉtournement du commerce ยป traduit le dรฉplacement dโune source dโapprovisionnement hors zone plus efficiente vers un producteur moins efficiente de la zone intรฉgrรฉe. Ces deux phรฉnomรจnes pouvant se trouver en mรชme temps au sein dโune zone dโintรฉgration rรฉgionale.
A prรฉsent les pays Africains sโaccordent ร reconnaรฎtre le rรดle et lโimportance de la libรฉration des รฉchanges commerciaux dans le processus dโintรฉgration rรฉgionale. La libรฉration du commerce est trรจs soutenue puisque cela se prรฉsente comme un outil รฉconomique visant ร stimuler les รฉchanges commerciaux ร lโintรฉrieur de chaque pays et entre pays. Dans ce cadre, des efforts en matiรจre des rรฉformes commerciales devrait entreprises tant au niveau national quโau niveau de la zone dโintรฉgration pour que les รฉchanges commerciaux ร lโintรฉrieur de la zone se traduisent par un bรฉnรฉfice mutuellement partagรฉ entre pays.
LES ACCORDS DE LIBERALISATION DES ECHANGES AU SEIN DES DIFFERENTES SOUS-REGION
Les efforts actuels dโintรฉgration rรฉgionale remontent ร 1994, date de lโentrรฉe en vigueur du traitรฉ dโAbuja. Le traitรฉ prรฉvoit une intรฉgration progressive aboutissant ร lโรฉtablissement dโune Communautรฉ รฉconomique africaine. La premiรจre รฉtape dโintรฉgration consiste ร crรฉer des zones de libre รฉchange en รฉliminant les tarifs douaniers sur les produits รฉchangรฉs au sein des diverses communautรฉs รฉconomiques. Il sโagira ensuite dโรฉliminer les barriรจres non tarifaires et dโadopter vis-ร -vis de lโextรฉrieur un tarif douanier commun pour former une union douaniรจre. Il sโagit ici de faire un commerce plus ouvert et stimuler les รฉchanges entre pays africains.
Rรฉduction et suppression des tarifs
Le programme de libรฉralisation des รฉchanges de la Communautรฉ รฉconomique des Etats de lโAfrique de lโouest (CEDEAO) repose dโune part sur la libre circulation des produits cru2 et de lโartisanat sans paiement de droits et taxes dโentrรฉe et dโautre part sur la suppression progressive des droits de douanes et taxes sur les produits industriels originaires de la communautรฉ. Les produits du cru et les produits de lโartisanat traditionnel circulent librement en exonรฉration totale des droits et taxes dโentrรฉe sans aucune restriction quantitative ou qualitative. Quant au dรฉsarmement total des tarifs sur les produits industriels ont fallut dix ans (1990-2000) pour la communautรฉ pour les rendre effectives.
Les pays membres de lโUnion รฉconomique et monรฉtaire ouest africaine (UEMOA) se sont engagรฉs ร crรฉer une zone de libre รฉchange, une union douaniรจre et un marchรฉ commun en รฉliminant progressivement dans leurs รฉchanges pendant la pรฉriode 1994 et 2000 tous les droits de douane et taxes dโeffet et รฉquivalent. Aujourdโhui lโUEMOA est plus quโune zone de libre รฉchange ; cโest une union douaniรจre effective.
Pour la Communautรฉ รฉconomique et monรฉtaire dโAfrique centrale (CEMAC), en 1994 tous les pays membres avaient supprimรฉ les tarifs remplissant ainsi les conditions requises pour la crรฉation de lโunion douaniรจre.
La communautรฉ de dรฉveloppement de lโAfrique australe (SADC) sโest engagรฉ ร crรฉer une zone de libre รฉchange que lโannรฉe 2008, lโunion douaniรจre se fera lโannรฉe 2010 et un marchรฉ commun en 2015. Dans les รฉchanges intra SADC, depuis lโannรฉe 2008 le dรฉsarmement tarifaire imposant une rรฉduction de 85 % des droits de douane ; les 15% de droits de douanes devant รชtre maintenus pour un certains nombres de produits sensibles jusquโen 2012, pรฉriode oรน les droits de douanes seront รฉliminรฉs. Le programme de rรฉduction des tarifs au sein de la SADC nโa pas encore finalisรฉ.
Pour lโintรฉgration รฉconomique existe vraiment, ce stade de rรฉduction et suppression des tarifs est primordial afin dโencourager les commerces entre pays.
Suppression des obstacles non tarifaires
Les obstacles non tarifaires constituent les principales entraves aux รฉchanges commerciaux intra rรฉgionaux. Ces obstacles semblent รชtre liรฉs aux procรฉdures administratives de dรฉdouanement des marchandises. Au sein de la CEMAC il paraรฎt que ces obstacles se manifestent de maniรจre important. La persistance de lโexigence de certaines normes contribue รฉgalement ร lโentrave du commerce intra zone. Lโexigence du norme se voit particuliรจrement sur les produits industriels agrรฉes, la CEDEAO a subit ce mรชme problรจme. Chaque zone dโintรฉgration possรจde ses propres difficultรฉs concernant la suppression des obstacles non tarifaires. Mais actuellement, il est clair que chaque zone essaye de surmonter ce problรจme en cherchant des solutions viables et durables.
Adoption des Tarifs Extรฉrieurs Communs (TEC)
Dans une union douaniรจre, les membres, aprรจs exemption rรฉciproque des taxes douaniรจres entre eux fixent ensemble un taux commun des taxes ร appliquer aux Etats tiers. Ils forment ainsi une frontiรจre commerciale extรฉrieure commune. Ainsi une marchandise, une fois entrรฉe dโun Etat tiers dans un Etat membre de lโunion douaniรจre peut circuler librement au sein de lโunion. Cela veut dire que cette marchandise ne sera plus sujette ร des droits ou taxes douaniรจres en entrant dans un autre pays membre de lโunion.
En 1994, la CEMAC a adoptรฉ une nouvelle structure tarifaire extรฉrieure commune. Le tarif sโapplique aux quatre catรฉgories de biens suivants dont les tarifs sont respectivement : 5% pour la premiรจre catรฉgorie (biens essentiels), 10% pour la deuxiรจme catรฉgorie (รฉquipement et matiรจres premiรจres), 20% pour la troisiรจme catรฉgorie (biens intermรฉdiaires) et 30% pour la quatriรจme catรฉgorie (produits de grande consommation).
Elle applique une surtaxe temporaire non renouvelable de 30% au maximum sur les biens qui font lโobjet de quotas. On peut dire que la CEMAC a rempli toutes les conditions pour la crรฉation dโune union douaniรจre avec un TEC opรฉrationnel en 1994.
Lโadoption du TEC sโest traduite au sein de lโUEMOA3 par une simplification des systรจmes tarifaires et par une gรฉnรฉralisation des droits de douanes sur tous les produits quelle que soit leur origine ou leur provenance. Le TEC de lโUEMOA est entrรฉ en vigueur ร partir du premier janvier 2000. Actuellement la structure du TEC de lโUEMOA se prรฉsente comme suit :
2 % pour les produits de la catรฉgorie zรฉro (biens sociaux essentiels)
7 % pour les produits de la catรฉgorie 1 (biens de premiรจres nรฉcessitรฉ, matiรจres premiรจres de base, biens dโรฉquipement)
12 % pour les produits de la catรฉgorie 2 (produits intermรฉdiaires)
22 % pour les produits de la catรฉgorie 3 (biens de consommation finale et tous les autres produits non repris ailleurs)
Au sein des Etats membres du COMESA4 ont nรฉgociรฉs un TEC qui consisterait ร appliquer 0% aux biens dโรฉquipement, 5% aux matiรจres premiรจres, 15 % aux biens intermรฉdiaires et 30% aux produits finis.
Les accords commerciaux rรฉgionaux peuvent aider les pays ร tirer parti de leurs avantages comparatifs, renforcer leurs performances industrielles et favoriser leur intรฉgration au sein de lโรฉconomie mondiale.
CARACTERISTIQUES DE LA STRUCTURE DES ECHANGES INTRA REGIONAUX
Lโaccroissement du commerce intra rรฉgional est actuellement une prรฉoccupation majeure de la plus part des organisations africaines dโintรฉgration รฉconomique rรฉgionale. Malgrรฉ les efforts pris pour libรฉraliser et faciliter le commerce, la part des รฉchanges intra rรฉgionaux est restรฉe assez- faible.
De maniรจre gรฉnรฉrale les pays africains montrent pratiquement la mรชme structure des รฉchanges. Les caractรฉristiques suivantes sont toujours insรฉparables quand on voit les รฉchanges commerciaux entre pays africains :
Domination des produits primaires dans la structure des exportations ; reprรฉsentent plus de 80 % des exportations
Importations composรฉs principalement de produits manufacturรฉs
Exportations gรฉnรฉralement destinรฉes aux marchรฉs dโEurope, dโAsie et dโAmรฉrique du Nord et les importations sont รฉgalement venus de ces rรฉgions.
ยซ A lโheure actuelle les accords รฉconomiques rรฉgionaux se caractรฉrisent par des รฉchanges restreints, dรฉpendent des produits primaires et reprรฉsentent un commerce limitรฉ entre pays africains ยป5
Un nombre limite des pays et des produits
Le commerce intra africain est dominรฉ par un nombre restreint de pays qui vendent un nombre limitรฉ de produits. En Afrique Subsaharienne (ร lโexclusion de lโAfrique du Sud), dโaprรจs la Banque mondiale environ trois quarts des exportations intra africaines proviennent de cinq pays. (Cรดte dโIvoire, Ghana, Kenya, Nigeria et Zimbabwe). Il sโagit surtout de produits primaires. Le pรฉtrole reprรฉsente plus de 30 % de ces รฉchanges et le coton, le bรฉtail sur pied, le maรฏs et le cacao 18 %. Les produits manufacturรฉs reprรฉsentent seulement 15 % de ces รฉchanges6. Il sโagit du fil, des mรฉdicaments, du fer, et de lโacier, des produits chimiques et des machines outils.
La majoritรฉ des exportations dโun pays vers le reste du continent se limite souvent ร quelques produits de base. En Angola par exemple, le pรฉtrole et les produits pรฉtroliers reprรฉsentent plus de 90 % des exportations vers les autres pays dโAfrique. Aux Seychelles le poisson frais reprรฉsente presque 98 % de ces exportations. A cause du manque de diversitรฉ ces produits de base tendent aussi ร dominer les exportations de lโAfrique vers le reste du monde7.
Avantages et inconvรฉnients de lโintรฉgration rรฉgionale
Dรฉveloppement du secteur des petites entreprises
A mesure que les pays africains chercheront ร dรฉvelopper leurs รฉchanges, ils auront aussi besoin dโun secteur privรฉ dynamique. Dans plusieurs pays dโAfrique le secteur privรฉ est souvent composรฉ dโune part de quelques multinationales gรฉantes, de lโautre dโun vaste secteur informel de micro entreprises. Bien que le secteur informel soit ยซ le moteur des รฉconomies africaines il nโest pratiquement pas rรฉglementรฉ, a peu accรจs au financements, รฉchappe souvent ร la fiscalitรฉ et sa contribution ร lโรฉconomie nโest pas gรฉnรฉralement comptabilisรฉe8 ยป
Pour que lโintรฉgration rรฉussisse, lโAfrique ne peut continuer ร ignorer ce secteur et les responsables africains doivent sโinterroger sur la gestion de ce secteur informel qui assure une part importante de la production, du commerce et des services. Lโamรฉlioration du cadre dโaction des privรฉs dans le domaine de la protection de toute sorte et la facilitation de lโaccรจs des privรฉs aux financements est loin dโรชtre satisfaisante pour le secteur privรฉ. Mais lโAfrique est conscient que le renforcement de la capacitรฉ et la productivitรฉ des entreprises privรฉs nationales sont une des piliers trรจs importante dโune intรฉgration รฉconomique mutuellement bรฉnรฉfique. La rรฉglementation du secteur informel et le soutien des entreprises privรฉs transformeront lโรฉtat de la concurrence dans le pays et accroรฎtre la part des impรดts que chaque Etat doit attendre de ses contribuables. En effet il y a accroissement des investissements publics et avec la bonne gouvernance la croissance il y aura une bonne redistribution des fruits de la croissance obtenue.
Evolution des avantages comparatifs des petites entreprises
La mondialisation du commerce, des investissements et de la production a modifiรฉ substantiellement les avantages comparatifs entre les petites et les grandes entreprises. Les petites entreprises qui se sont montrรฉes plus flexibles et ont pu sโadapter facilement au nouvel environnement, souvent en crรฉant des liens avec de nombreux partenaires et en formant de nouvelles alliances. Les entreprises privรฉes sont prรชtes pour une forte croissance. Lโintรฉgration รฉconomique rรฉgional permet aux petites entreprises de bรฉnรฉficiers certains avantages : elles peuvent souvent conserver de meilleures relations de travail, apporter une touche particuliรจre dans leurs activitรฉs, satisfaire des segments spรฉcialisรฉs du marchรฉ et nรฉcessitent un investissement en capital plu lรฉger. La pression constante du marchรฉ en termes de compรฉtitivitรฉ les incite ร faire preuve dโinventivitรฉ et de flexibilitรฉ dans leurs opรฉrations commerciales. Tout cela les rend plus aptes ร sโajuster rapidement en fonction des changements des conditions รฉconomiques et des nรฉcessitรฉs du marchรฉ.
Ainsi les petites entreprises sont peut รชtre mieux placรฉes pour sโadapter aux changements survenus dans la rรฉalitรฉ de lโintรฉgration รฉconomique rรฉgionale
Attirer les investissements
Pour encourager le commerce intra africain les pays devront attirer les entreprises privรฉes nationales ou รฉtrangรจres. Il est clair que lโAfrique est perรงue comme un continent oรน il y a tellement de perturbations, des guerres de troubles et de conflits, de confusion, dโinstabilitรฉ politique etc. Dans de nombreux pays en voie de dรฉveloppement, lโabsence de politique macroรฉconomique crรฉdible fait fuir les industriels. Les politiques changent trop souvent par consรฉquent les hommes dโaffaires ne savent exactement ร quoi sโattendre dโun jour ร lโautre. Mais lโAfrique a du potentiel si on ne parle que la pluralitรฉ des matiรจres premiรจres utiles ร lโentreprise qui minimise les coรปts de production. Pour que lโintรฉgration rรฉussie et attirer une masse dโinvestissement, il est primordial que lโAfrique prรฉsente un cadre macroรฉconomique encourageante, cohรฉrente, prรฉvisible, et stable dans le long terme soit des conditions nรฉcessaires ร un environnement รฉconomique visant ร favoriser les investissements.
Avantages politiques
Lorsque des Etats dรฉcident de sโunir dans une certaine rรฉgion, il est clair que ces Etats poursuivent les mรชmes objectifs et essaient ensemble de rรฉsoudre les problรจmes qui se prรฉsentent dans le monde de la globalisation. Lโadhรฉsion ร des organisations rรฉgionales peut รฉgalement รชtre bรฉnรฉfiques pour des raisons politiques ร des petits pays ou des pays รฉconomiquement faibles plus particuliรจrement. Dans un contexte international par exemple lโunion des pays relativement faible au plan รฉconomique avec plusieurs autres pays, dans le cadre dโune intรฉgration rรฉgionale nous voyons lโimportance de ces pays membres rรฉunis par rapport ร la taille de chacun pris isolement. Le pouvoir de nรฉgociation de ces pays rรฉunis connaรฎtra une position nettement meilleure au niveau international sโil arrive ร parler dโune seule voix.
En fin de compte la crรฉation de marchรฉs rรฉgionaux en Afrique prรฉsente de nombreux avantages. Lโintรฉgration rendrait lโindustrie plus performante car les grands marchรฉs permettent dโexploiter les รฉconomies dโรฉchelle. Les investissements directs รฉtrangers et lโharmonisation des politiques pourrait stimuler la croissance รฉconomique et attirer davantage dโinvestisseurs.
Croissance et intรฉgration รฉconomique rรฉgionale
La croissance en Afrique est qualifiรฉe par de nombreux รฉconomistes comme auto destructrice. Elle ne profite quโร des agents รฉconomiques ayant une situation favorable dans le pays. Les pauvres sont exclut dans le partage du fruit de la croissance. Les tenants de la libre รฉchange et mรชme les protectionnistes sont tous deux convaincus que le commerce peut favoriser la croissance รฉconomique dโun pays. Au sein dโune coopรฉration rรฉgionale les pays membres peuvent inciter leur croissance ร travers la promotion des entreprises privรฉes et la crรฉation des marchรฉs plus vaste. Lorsque les producteurs peuvent vendre librement leurs marchandises non seulement dans leur propre pays mais aussi dans un espace รฉconomique plus vaste, ils obtiennent des gains plus importants. Cela arrive lorsque les producteurs dans chaque pays se spรฉcialisent sur ce quโils peuvent produire de plus avantageux par rapport aux autres. Les producteurs gagnent plus dโargent en vendant plus et peuvent investir dans des innovations et la modernisation de leurs infrastructures de production. Ce qui signifie quโil y a accroissement de lโinvestissement, de la productivitรฉ et par lโaugmentation de la production entraรฎnera la crรฉation dโemplois. Une coopรฉration rรฉgionale peut donc inciter la croissance de chaque pays membres. Le but cโest de faire le commerce intra rรฉgional comme un facteur essentiel ร la croissance et dรฉveloppement.
Lโintรฉgration rรฉgionale ne reprรฉsente cependant pas que des avantages. Avec lโavancรฉe de lโintรฉgration rรฉgionale et lโaugmentation du volume dโรฉchanges, certains pays nโarrivent pas ร rรฉaliser de rรฉels bรฉnรฉfices. Face ร une forte concurrence, ils risquent mรชme de voir leur appareil productif affaibli.
La diffรฉrence de taille entre pays au sein dโune zone dโintรฉgration รฉconomique cause aussi des risques รฉnormes au petit pays qui entre en compรฉtition dans des conditions de marchรฉ libre avec des pays qui ont un dรฉveloppement assez avancรฉ comme lโAfrique du Sud. En effet ces pays font face ร des problรจmes multiples comme lโinexistence dโรฉconomies dโรฉchelle, lโimportance des dรฉficits de la balance commerciale, ร la vulnรฉrabilitรฉ des chocs extรฉrieurs, ร lโinsuffisance des capacitรฉs locales.
Mรชme si lโintรฉgration offre autant dโopportunitรฉs, cela nโempรชche pas la prรฉsence des obstacles liรฉs aux commerces rรฉgionaux qui sont susceptibles dans le temps mettre en cause lโapprofondissement du commerce intra zone.
LES OBSTACLES ET MESURES DE RENFORCEMENT DU COMMERCE INTRA REGIONAL
FACTEURS PESANT SUR LE COMMERCE INTRA AFRICAIN
Contraintes liรฉes aux structures รฉconomiques
Les รฉconomies des pays africains sont caractรฉrisรฉes par leur distorsion. Lโune des contraintes au dรฉveloppement du commerce intra rรฉgional est en effet la domination de leurs exportations par un registre trรจs limitรฉ de principaux produits primaires et miniers. Les exportations des pays se caractรฉrisent par la domination dโun nombre limitรฉ de produits primaires. Au sein dโune mรชme rรฉgion les pays membres offrent des produits similaires ce qui signifie ร priori que les รฉchanges commerciaux entre pays dโune mรชme zone connaรฎtront considรฉrablement une rรฉduction. Lโoffre des produits manufacturรฉs demeure encore trรจs faible et dans la plus part des cas lโoffre nโarrive pas ร honorer la demande locale. Comme les pays africains exportent des produits identiques qui sont en grandes parties destinรฉs vers les pays industrialisรฉs principaux clients de cette catรฉgorie de produits. Les pays africains faute de manque dโindustries appropriรฉes ne sont pas transformรฉs les produits primaires. Les pays africains importent essentiellement des produits manufacturรฉs, des mรฉdicaments, des produits alimentaires. La faible capacitรฉ du secteur manufacturier et le manque de diversification de la production limitent les capacitรฉs des pays membres des communautรฉs รฉconomiques rรฉgionales ร accroรฎtre leurs exportations et dรฉpendre des produits venant de lโextรฉrieures.
Contraintes liรฉes a la structure de production de biens
Lโun des principaux obstacles au dรฉveloppement des รฉchanges commerciaux en Afrique rรฉside dans la similitude de la structure des biens produits dans les diffรฉrents pays. Comme nous soulignons que les pays africains fournissent en majoritรฉ le mรชme produit de bases agricoles alors quโils ont un besoin trรจs haute dans les produits manufacturรฉs pour lesquelles les pays industrialisรฉs procurent un avantage important. Le faible niveau technologique entraรฎne des coรปts de production assez รฉlevรฉs ce qui provoque un renchรฉrissement des biens locaux par rapport aux biens importรฉs. Lโinsuffisance des compรฉtences en matiรจres de production et de commercialisation renforce considรฉrablement la faiblesse des potentialitรฉs dโรฉchanges entre les pays.
Coรปts commerciaux รฉlevรฉs
En gรฉnรฉral les obstacles tarifaires et autres coรปts commerciaux รฉlevรฉs sont les principales forces qui pรจsent sur lโexpansion du commerce. Mais avec la rรฉduction gรฉnรฉralisรฉe des droits de douane ces derniรจres annรฉes (CNUCED 2008a), les รฉchanges commerciaux entre pays africains sont actuellement entravรฉs par des coรปts commerciaux autre que dโordre tarifaire. Les coรปts commerciaux non tarifaires se dรฉcomposent en trois principaux รฉlรฉments : coรปts de transport, inefficience des procรฉdures ร la frontiรจre, les problรจmes de paiement, autres coรปts.
Coรปts de transport
Selon des estimations รฉconomรฉtriques, les coรปts de transport en Afrique sont supรฉrieures de 136 % ร ceux des autres rรฉgions et ils ne sont imputables que pour moitiรฉ ร des infrastructures dรฉficientes (Limao et Venables 2001). Toutefois ces coรปts varient considรฉrablement selon les pays et selon les produits (Amjadi et Yeats 1995). Les entreprises opรฉrant dans la rรฉgion Afrique Subsaharienne rencontre un sรฉrieux problรจme au niveau de coรปt de transport pour leurs opรฉrations (Banque mondiale 2009). Au dรฉbut des annรฉes 2000, en rรฉpublique unie de Tanzanie et en Ouganda, les coรปts de transport reprรฉsentaient une proportion de 40 % de la taxation effective des exportations alors que la proportion nโรฉtait en moyenne que 15 % pour les pays dโAfrique caraรฏbes et pacifique.
Les รฉtudes รฉconomรฉtriques rรฉalisรฉes ont fait ressortir les conclusions suivantes (Limao et Venables 2001).Lโรฉtroite corrรฉlation entre coรปts de transport et volume dโรฉchanges montrant, premiรจrement, un doublement de la valeur mรฉdiane des coรปts de transport rรฉduit les volumes dโรฉchanges commerciaux de 45 %. Deuxiรจmement ces coรปts de transport sont particuliรจrement pรฉnalisant pour les pays sans littoral oรน les coรปts sont supรฉrieures de 50 % et les volumes dโรฉchanges infรฉrieurs de 60 % ร ceux des pays cรดtiers. Les pays sans littoral en Afrique ont des coรปts de fret qui reprรฉsentent entre 10 et 25 % de la valeur totale de leurs importations alors que le chiffre moyen mondial รฉtait de 5,4% (CNUCED 2007a). Les coรปts de transport imposent un niveau de protection effective supรฉrieur ร celui quโimposent les tarifs douaniers en particulier dans les pays sans littoral.
Les coรปts de transport รฉlevรฉs peuvent constituer un important obstacle au commerce mais aussi aux flux dโinvestissement vers les pays sans littoral (CNUCED 2008b). Le commerce intra africain se trouve par consรฉquent entravรฉ par lโinsuffisance de lโinfrastructure notamment dans le domaine des transports. Le rรฉseau routier est constituรฉ de voies non bitumรฉes donc impraticable sur une grande partie de lโannรฉe.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL DE LโINTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LโINTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE
1. HISTORIQUE ET PROCESSUS DโINTEGRATION ECONOMIQUE
2. MOTIVATIONS DES PAYS A SโINTEGRER
3. LES ACCORDS DE LIBERALISATION DES ECHANGES AU SEIN DES DIFFERENTES SOUSREGION
4. CARACTERISTIQUES DE LA STRUCTURE DES ECHANGES INTRA REGIONAUX
CHAPITRE 2 : LES OBSTACLES et MESURES DE RENFORCEMENT DU COMMERCE INTRA REGIONAL
1. FACTEURS PESANT SUR LE COMMERCE INTRA AFRICAIN
2. RENFORCER LโINTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE
PARTIE II: LES POSSIBILITES DE MADAGASCAR DANS LA ZONE DE LA SADC
CHAPITRE 3 : LโECONOMIE MALGACHE et LES MARCHES REGIONAUX
1. CONTEXTE SOCIO- ECONOMIQUE A MADAGASCAR
2. PRESENTATION DE LA SADC
3. COMMENT LA ZONE DE LIBRE ECHANGE BENEFICIERA-T-ELLE A LA REGION ?
4. CARACTERISTIQUES DES PAYS MEMBRES DE LA SADC
CHAPITRE 4 : LES POSSIBILITES ECONOMIQUES DE MADAGASCAR DANS LA SADC
1. LES DIFFERNETES OPPORTUNITES ECONOMIQUES
2. FAIBLESSES ET HANDICAPS DE MADAGASCAR
3. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
Tรฉlรฉcharger le rapport complet