Les politiques publiques associées en matière de lutte contre les inégalités

Le système économique capitaliste libéral repose sur la propriété privée des moyens de production et la rémunération des facteurs en fonction de leur contribution dans le processus de production des biens et des services. Il se caractérise donc par l’existence des inégalités à cause d’une mauvaise répartition des ressources et des revenus, issues de l’activité, de l’emploi ou de la propriété, entre les membres de la société. Ces inégalités placent ces derniers dans des situations différentes face à la satisfaction des besoins car les unes disposent beaucoup des moyens par rapport aux autres. De ce fait, si la croissance est essentielle, elle ne suffit pas. Il s’agit donc, dans l’étude des inégalités, d’améliorer la situation des défavorisés, c’est pourquoi il  est inséparable à celle de la pauvreté. Ainsi, John Rawls met l’accent sur la justice sociale tandis qu’Amartya Sen prône la capacité et l’habilité des agents. De son côté, les normes internationales mettent l’accent sur l’insuffisance de revenus en vue de satisfaire les besoins fondamentaux pour un individu, d’où la définition du seuil de pauvreté en terme monétaire. Cependant, la loi de l’offre et de la demande n’arrive pas à assurer une répartition équitable des revenus, le marché est défaillant. L’Etat doit donc intervenir par l’application de l’hypothèse d’« Etat providence » . Il doit mettre en œuvre une politique de redistribution qui consiste à corriger la répartition primaire de revenus, à transférer une partie des revenus des riches au profit de la population les plus vulnérables. D’une part, cette redistribution est retracée par la politique fiscale à l’aide des différents types d’Impôts. A l’heure actuelle, cette politique reste dominante dans la plupart des pays du monde, nombreux gouvernements là  préconisent encore pour réduire l’inégalité, et en même temps pour lutter contre la pauvreté. D’autre part, l’Etat aussi doit intervenir dans les domaines sociaux, plus particulièrement dans l’éducation et la formation professionnelle ainsi que dans la santé. Ces domaines permettent à l’Etat d’améliorer la capacité productive des agents en les dotant des savoirs et des habilités, de résoudre leur problème de l’emploi générateur de revenu et premier garant d’une vie décente. Cette intervention est appréhendée à partir des transferts affectés par l’Etat et ses actions à ces domaines. Or, tout cela ne justifie pas une société équitable, des différences entre les individus et les ménages demeurent. L’Etat affronte des difficultés dans la définition et l’application de ses politiques à cet égard du fait que l’inégalité est un phénomène très complexe et multidimensionnel.

CONCEPTS DE BASES ET SURVOL SUR LES INEGALITES 

L’inégalité demeure incontournable au sein de la société contemporaine. Les économistes et les philosophes conçoivent ce phénomène très complexe sur la base de la différence relative entre les individus vis-à-vis du bien-être. Les inégalités sont donc très liées à la contribution des individus dans le processus de production des biens et services et à la redistribution des revenus. Ces derniers dépendent à leur tour aux diverses situations économiques et non économiques des individus. Il s’avère donc nécessaire de voire les différents types d’inégalité et d’aborder la relation causale entre inégalité et pauvreté .

Les différents types d’inégalité

L’inégalité émane soit du revenu, soit de la dotation en facteur (le capital humain, le capital physique), soit de l’accès à certaines prestations des ménages ou des individus. Sur le marché, chaque individu cherche son propre intérêt pour maximiser son bien-être tout en tenant compte la situation des autres individus. Par exemple, un employeur paie plus les salariés qualifiés par rapport aux sans qualification, il existe donc d’inégalité au sein de ces individus. On peut comprendre mieux l’origine de telle situation par le classement des inégalités.

Inégalité de rémunération
Ce type d’inégalité est très lié à la contribution des individus ou des ménages à la production des biens et services.

Les aptitudes des individus
Economiquement, un individu est un capital. De ce fait, la capacité productive joue un rôle essentiel. Les individus dotés plus d’aptitudes ou plus d’habilités touchent plus grâce à leur rendement très important lié à leur capacité physique et/ou intellectuelle. Alors, ceux qui poursuivaient plus d’études ou plus de formations gagnent mieux que les autres car ils possèdent un capital humain plus développé.

La dotation en capital physique ou financier
Certains individus touchent des revenus assez importants grâce à leur détention des facteurs de production (capital physique ou financier). Ils sont rémunérés en fonction du prix sur le marché qui dépend de plus en plus à la rentabilité du capital. Cela se traduit par une inégalité en termes de répartition des revenus.

L’accès sur le circuit économique où les facteurs de production sont engagés
Dans le système de production marchande, les entreprises s’efforcent de trouver une meilleure combinaison des facteurs de production (K, L) qui maximise leur profit, en fonction du prix de chacun de ces facteurs. Les entreprises substituent le facteur moins couteux (à rendement faible et en abondance) à l’autre. En effet, cette substitution détermine le prix du capital et du travail, et par voie de conséquence, joue sur la distribution de revenus entre les détenteurs du capital et les travailleurs.

Inégalité d’opportunité

L’écart des revenus des individus peut s’expliqué à partir de leur différence devant l’opportunité.

L’origine familiale
Les individus sont nés égaux en droit mais non sur le plan biologique. Certains ont des handicapes physiques ou mentales qui portent atteinte sur leur capacité d’acquérir de revenus. Sur le plan sociologique, certains individus ne peuvent pas profiter certaines opportunités, notamment sur la scolarisation à cause de l’insuffisance des ressources ou des moyens de leur famille. Or, cela affecte leur rendement futur, et donc leur revenu futur.

Les discriminations
La discrimination existe quand les individus qui ne différent que par l’origine géographique ou ethnique, le sexe, l’âge ou d’autres caractéristiques personnelles sont soumis à des opportunités différentes du point de vue du niveau de revenu. Cette discrimination entraine des vifs sujets d’études pour les économistes car il existe, en quelque sorte, des raisons pour expliquer la différence des revenus entre deux individus de même situation, tel que les travailleurs âgés touchent plus de revenus par rapport aux jeunes car ils accumulent beaucoup d’expériences.

Inégalité et pauvreté 

Entre pauvreté et inégalité, il existe des liens très étroits et c’est pourquoi le taux de pauvreté constitue une mesure traditionnelle d’inégalité des revenus ou d’inégalité monétaire. Ce taux désigne le pourcentage des ménages ou des individus qui touchent de revenu inférieur à un seuil de pauvreté. Le montant de ce dernier en terme monétaire est défini à partir du minimum nécessaire à l’existence, par jour ou par an, dans la majorité des pays . Ainsi, sont qualifiés « des pauvres » ceux qui vivent sous ce seuil et « des riches » ou « des classes moyens » les restes. Sous un autre angle, l’Indicateur de Pauvreté Humaine (I.P.H.) tient compte, autres que les besoins fondamentaux, les biens et services collectifs comme l’accès à l’eau potable, l’éducation, la santé et la sécurité. Cette approche implique donc des différences des possibilités entre les individus ou les ménages d’accéder à des biens et services collectifs, c’est ce qu’on attend par inégalité des conditions de vie. Certaines zones géographiques sont dotées plus d’infrastructures et de services publics qu’ailleurs. De plus, les individus ne disposent pas la même chance de réussir dans la vie car les unes ont davantage de potentialité que les autres, c’est pourquoi on appel inégalité de potentialité l’inégalité de ce type. Ceci implique une forte probabilité d’être pauvre à ceux qui disposent moins de potentialité que les autres.

LES APPROCHES DE RAWLS ET DE SEN 

Ces deux théoriciens ont des visions différentes des inégalités. John Rawls met l’accent sur la justice pour le bien-être social alors que Sen Amartya préconise la liberté et les capabilités de chaque individu pour promouvoir son bien-être.

La justice sociale de John Rawls

John Rawls, un philosophe Américain, est un adepte de la philosophie « libérale » mais très influencé par l’utilitarisme. Il commence ses travaux dans son ouvrage «Théorie de la justice » , publié en 1971, par l’idée que les politiciens, les lois et les institutions sociales doivent être justes. Après, il avance par quelle manière peut-on se mettre d’accord sur la signification de la justice. A ce point, Rawls construit un procédé imaginaire nommé « voile d’ignorance » à partir duquel, il place les membres de la société dans une position neutre et très originelle, c’est-à-dire, privés à certaines informations et sans influencés par la culture, l’intelligence, les richesses, le statut social, la place dans la société, etc. Ces membres doivent définir les règles qui régissent la société derrière cette voile. Cette institution élabore le système de lois (ensemble des droits et devoirs) qui n’est que les diverses libertés accordées à des personnes rationnelles pour régler leur conduite et fournir leur cadre de coopération sociale. Ainsi, il s’agit d’aborder d’abord son approche de la justice.

La justice comme équité
Pour Rawls, la justice est présente dans la structure de base de la société (institutions socio-économiques et politiques) que redistribue les droits et devoirs accordées aux individus ainsi qu’à leur répartition des avantages tirés de la coopération sociale . La justice découle donc d’un accord entre les parties qui doivent accepter que tout le monde à intérêt sur cette distribution. C’est pourquoi la théorie de Rawls se rapproche du contrat social. Pour lui, la répartition équitable des biens premiers est présente dans sa conception de justice et il prétend que ce dernier permet toujours à réduire les inégalités. Alors, pour lui, la justice s’agit d’équité, d’où l’appellation « la justice comme équité ».

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I. LES APPROCHES THEORIQUES SUR LES INEGALITES ET LES ROLES DE L’ETAT
CHAPITRE I. APPROCHES THEORIQUES DES INEGALITES
1-1. CONCEPTS DE BASES ET SURVOL SUR LES INEGALITES
1-1-1. Les différents types d’inégalité
1-1-2. Inégalité et pauvreté
1-2. LES APPROCHES DE RAWLS ET DE SEN
1-2-1. La justice sociale de John Rawls
1-2-2. Les capabilités d’Amartya Sen
1-3. LES MESURES DES INEGALITES
1-3-1. Indicateur d’inégalité selon Hugh Dalton
1-3-2. Courbe de Lorenz et indice de Gini
1-3-3. Le rapport inter-décile
CHAPITRE II. CONCEPTS SUR LEROLE DE L’ETAT
2-1. CONCEPTION DE L’ETAT SELON LES LIBERAUX
2-1-1. L’Etat minimal du courant classique
2-1-2. L’économie du bien-être néoclassique
2-1-3. Ecole autrichienne
2-1-4. Ecole du choix public (Public Choice)
2-2. CONCEPTION DE L’ETAT SELON LES INTERVENTIONNISTES
2-2-1. Harmonies économiques du mercantilisme
2-2-2. L’Etat chez Marx
2-2-3. Interventionnisme de John Maynard Keynes
2-2-4. La théorie de la croissance endogène
2-3. L’ETAT ET LA REDISTRIBUTION
2-3-1. La redistribution
2-3-2. Les instruments de la redistribution
2-3-3. Limite de la redistribution : dilemme efficacité-équité
PARTIE II. LES POLITIQUES PUBLIQUES ASSOCIEES EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LES INEGALITES
CHAPITRE III. ANALYSE DES INEGALITES A MADAGASCAR
3-1. INEGALITE DE REVENUS
3-2. INEGALITE DE CONSOMMATION
3-2-1. Consommation moyenne annuelle par tête
3-2-2. Inégalité de consommations des ménages
3-3. INEGALITE DE CONDITION DE VIE
3-3-1. Education
3-3-2. Santé
3-4. INEGALITE DE POTENTIALITE
CHAPITRE IV. LES POLITIQUES PUBLIQUES ASSOCIEES
4-1. LA FISCALITE
4-1-1. Impôts progressifs
4-1-2. Les effets de l’impôt progressif
4-2. L’EDUCATION ET LA SANTE
4-2-1. L’éducation
4-2-2. La santé
4-3. LES AUTRES POLITIQUES
4-3-1. Le développement rural
4-3-2. L’emploi
CONCLUSION

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