Les politiques de mobilite

Mobilitรฉ et stationnement

Dans le passรฉ, les investissements dans le domaine des transports se faisaient suivant les objectifs de croissance, de promotion du dรฉveloppement รฉconomique et de revitalisation des zones dรฉlaissรฉes (Banister, 1994). Des รฉlรฉments semblent montrer que dans les sociรฉtรฉs occidentales avancรฉes, de nouvelles voies entraรฎnent une augmentation de trafic, une augmentation de la pollution urbaine et lโ€™augmentation de problรจmes de mobilitรฉs pour ceux nโ€™ayant pas accรจs ร  un vรฉhicule personnel. De plus, la migration du logement et des emplois hors des villes associรฉe ร  la migration des centres commerciaux, parcs scientifiques et industriels et zones de loisirs ont conduit ร  un mouvement gรฉnรฉral vers des sites vierges oรน les densitรฉs de dรฉveloppement sont bien moindres et lโ€™accรจs ne peut se faire principalement que par vรฉhicule personnel. Un autre rรฉsultat fut la croissance sans prรฉcรฉdent dans les mobilitรฉs par voiture sur des voyages de plus longue durรฉe, alors que les infrastructures de transport ne se sont pas dรฉveloppรฉes au mรชme rythme.

Il y a 34 ans, Blonk (1979, p. 351) disait que ยซ le transport est une force catalytique ; cโ€™est ร  la fois un agent vital ร  la croissance industrielle et un agent de dรฉclin dans les zones oรน les ressources รฉconomiques et les conditions et lโ€™activitรฉ humaine sont insuffisantes pour se mettre au niveau de la compรฉtition avec des zones extรฉrieuresยป. De fortes rรฉactions face ร  la rรฉalisation que lโ€™augmentation du nombre de routes construites entraรฎnait une augmentation de la congestion ont pu รชtre observรฉes. Les pouvoirs politiques ont alors rรฉagi pour tenter de rรฉduire lโ€™utilisation du vรฉhicule personnel par lโ€™augmentation du prix du pรฉtrole, une limitation de lโ€™accรจs au centre-ville en voiture et la volontรฉ de rรฉaliser des systรจmes de planification bien plus positifs pour diriger, orienter, de nouveaux dรฉveloppements. Il est soutenu que des mesures sont nรฉcessaires pour ร  la fois maintenir la viabilitรฉ du centreville et rรฉduire lโ€™impact de la voiture sur lโ€™utilisation des ressources et la pollution atmosphรฉrique. Mais nous sommes alors confrontรฉs ร  un dilemme : pourvoir des politiques donnant aux consommateurs la libertรฉ de sรฉcuriser le choix de mobilitรฉ maximal tout en ayant le dรฉsir de protรฉger la viabilitรฉ des centres villes et donner des opportunitรฉs de dรฉplacement ร  ceux qui nโ€™ont pas accรจs ร  un vรฉhicule personnel. Comment concilier les deux ? Pour rรฉduire le besoin de la voiture, la ville doit รชtre un endroit dรฉsirable pour y vivre et ce grรขce ร  une haute qualitรฉ de vie. Elle doit avoir un haut niveau dโ€™accessibilitรฉ locale et offrir une bonne qualitรฉ de transport public. Il faut garder ร  lโ€™esprit que les bureaux, commerces et centres commerciaux sont des รฉlรฉments primordiaux pour le dรฉveloppement des villes. ยซ Dans de nombreuses villes historiques non conรงues pour la voiture, et dans dโ€™autres villes de taille moyenne, avec des bus de moindre รฉchelle, le tram et les orientations piรฉtonnes, des changements ont eu lieu. Une meilleure adรฉquation gรฉnรฉrale des รฉquipements en transport avec une diversitรฉ dโ€™occupation du sol et de minutieuses conceptions urbaines ont rรฉsultรฉ en une amรฉlioration de lโ€™environnement local, basรฉ sur le transport public, le vรฉlo et la marche ยป (Banister, 1995).

La principale prรฉoccupation est lโ€™augmentation des durรฉes de trajet, qui a pour principale explication la dรฉcentralisation des villes, le dรฉveloppement de centres dโ€™activitรฉs locaux dans la ville en expansion et la concentration sur des fonctions particuliรจres (banques, finances, etc.). Les transports sont en directe relation avec les caractรฉristiques physiques (densitรฉ de population, etc.), les facteurs รฉconomiques, sociaux et environnementaux.

Cependant, il est important de noter que lโ€™approche en matiรจre de stationnement est primordiale pour une vision globale de la mobilitรฉ. Les politiques publiques en matiรจre de stationnement sont principalement axรฉes sur le stationnement en voirie via le pouvoir de police du maire, mais lโ€™on trouve รฉgalement des parcs publics en ouvrage (parcs sous terrains, de surface ou mixte) et en enclos (parcs en surface non couverts ร  accรจs par barriรจre). Ces diffรฉrentes formes de stationnement sont prรฉsentes en parallรจle dans les espace urbains. Pour pouvoir inscrire le principe de mutualisation du stationnement dans des volontรฉs globales de gรฉrer la place de la voiture en ville, il est nรฉcessaire de faire un retour rapide sur lโ€™รฉvolution de la place du stationnement dans les politiques publiques. En effet, le stationnement apparait premiรจrement dans les politiques publiques en 1967 dans la Loi dโ€™Orientation Fonciรจre (LOF), pour ensuite voir son statut รฉvoluer dans une succession de textes lรฉgislatifs jusquโ€™ร  la loi Grenelle 2 de 2010.

Les politiques de mobilitรฉย 

En nous plaรงant dans lโ€™รฉtude de lโ€™รฉvolution de lโ€™usage de la voiture, des politiques de maรฎtrise de son utilisation et de son empreinte sur lโ€™espace public, nous allons alors nous placer dans une รฉtude de la mobilitรฉ urbaine. En effet, dans la logique du slogan Moins vite, moins loin, moins souvent et plus cher de Jean-Marc Jancovici, les politiques de transport sโ€™inscrivent dans le rejet de la voiture du centre-ville en tentant de favoriser le report modal par diffรฉrentes mesures, stratรฉgies. Les politiques de transports sont aujourdโ€™hui axรฉes sur les prรฉoccupations environnementales, et ce ร  lโ€™รฉchelle europรฉenne comme ร  lโ€™รฉchelle nationale. La France cherche ร  mettre en place les fondations dโ€™une politique de mobilitรฉ durable globale allant dans le sens du dรฉveloppement durable, de la protection de lโ€™environnement, et de lutte contre le rรฉchauffement climatique. Ces enjeux trouvent des rรฉsonnances plus concrรจtes en termes de mobilitรฉs urbaines puisque vouloir rรฉduire les รฉmissions de gaz ร  effet de serre, protรฉger lโ€™environnement, etc. correspond ร  une volontรฉ de rรฉduire le trafic urbain, la congestion. Cโ€™est ainsi que lโ€™objectif de ce premier point est de montrer que la rรฉduction des congestions urbaines ne peut se faire par elle-mรชme, et ce pour ensuite enchaรฎner sur lโ€™importance des politiques de stationnement. Nous verrons premiรจrement quelques รฉlรฉments de mise en contexte des politiques de transports. Puis, nous identifierons les objectifs et mesures que nous pouvons mettre en lien avec la mutualisation du stationnement.

Mise en contexte

ยซ Il existe un effet ยซ rรฉtro ยป dans lโ€™apologie des modes de transport qui ยซrenaรฎtraientยป dans nos villes : hier le mรฉtro et le tramway, aujourdโ€™hui la bicyclette, demain le cheval ?! ยป . Peutรชtre un peu exagรฉrรฉe, cette vision de lโ€™รฉvolution des pratiques de la mobilitรฉ reste cependant vraie. Dans une logique oรน nous rejetons la voiture, jusquโ€™oรน irons-nous pour favoriser lโ€™utilisation de modes de dรฉplacements alternatifs pour soutenir une politique de dรฉveloppement durable des villes ? La question de la mobilitรฉ est ร  ยซ inscrire dรฉsormais dans une problรฉmatique de lโ€™รฉnergie rare et de la gestion socialement la plus acceptable possible dโ€™un nouveau choc pรฉtrolier ยป . Il sโ€™agit donc dโ€™une nouvelle vision globale de la mobilitรฉ, placรฉe dans une vision plus large et gรฉnรฉrale de protection de lโ€™environnement. Voilร  sur quoi les politiques de transports jouent ร  lโ€™heure actuelle. Pour revenir un peu en arriรจre, il ร  noter que les politiques de transport ont tout dโ€™abord dรป รชtre affectรฉes ร  un niveau politique. Celles-ci sont donc dรฉsormais ร  la charge de la commune, des intercommunalitรฉs, pour une vision proche des enjeux urbains territoriaux. Cโ€™est ainsi quโ€™au dรฉbut des annรฉes 1970, lโ€™Etat introduit un nouveau mode de financement des rรฉseaux : un impรดt local, le Versement Transport (VT), qui vient conforter le rรดle des communes dans la gestion de ce secteur. De plus, le Pรฉrimรจtre de Transport Urbain (PTU) est dรฉsormais assimilรฉ au territoire de la ou des communes constituant lโ€™autoritรฉ organisatrice. Ensuite, ร  la fin des annรฉes 1990, il sโ€™agit de relancer les dรฉmarches de planification stratรฉgique par les projets de territoire. Il est donc dรฉsormais notรฉ que les politiques de transport doivent sโ€™intรฉgrer dans des projets plus globaux pour une rรฉelle gestion de la place de la mobilitรฉ en voiture. La loi Solidaritรฉ et Renouvellement Urbain (SRU) du 30 dรฉcembre 2000 prรฉconise le dรฉveloppement de syndicats mixtes de transports pour organiser la coopรฉration entre collectivitรฉs locales dโ€™รฉchelons gรฉographiques diffรฉrents. Ces syndicats disposent alors de moyens supplรฉmentaires et de statuts orientรฉs vers la mise en ล“uvre dโ€™une politique intermodale. Lโ€™intermodalitรฉ, qui est la possibilitรฉ de changement entre diffรฉrents modes de transport entre origine et destination, est ainsi ร  favoriser aux รฉchelles intercommunales et communales. Il est cependant difficile ici dโ€™imaginer des politiques dโ€™intermodalitรฉ sans lโ€™intรฉgration forte dโ€™une offre en stationnement adรฉquate pour favoriser ces reports modaux (laisser son vรฉhicule en un point pour utiliser jusquโ€™ร  sa destination un autre mode de transport au lieu de prendre son vรฉhicule sur lโ€™intรฉgralitรฉ du trajet).

Ainsi, deux tendances sont notรฉes.

– Les politiques de transports publics rendent visibles les solidaritรฉs intercommunales. Les agglomรฉrations qui se construisent et les Rรฉgions qui sโ€™affirment puisent dans cette action une forte lรฉgitimation qui sโ€™appuie sur deux registres : le dรฉveloppement durable et la compรฉtitivitรฉ territoriale. Pour ces รฉchelons, il devient nรฉcessaire de sโ€™impliquer sur le sujet pour proposer des politiques de transport qui leur permettront de faire face ร  la concurrence territoriale et donc se poser comme รฉchelon fort et avoir une meilleure lisibilitรฉ sur le territoire national.
– A lโ€™opposรฉ, la constitution politique de lโ€™agglomรฉration et, plus gรฉnรฉralement, la rรฉorganisation territoriale sont porteuses dโ€™un certain nombre dโ€™effets perturbateurs appelant ร  un arbitrage local. Le territoire devient politique dont il pourrait rรฉsulter moins dโ€™incohรฉrence. Ces associations intercommunales sont donc considรฉrรฉes comme porteuses dโ€™avenir puisque leur lisibilitรฉ sur lโ€™intรฉgralitรฉ du territoire considรฉrรฉ leur permet de mieux articuler et gรฉrer les diffรฉrentes politiques pour une planification mieux maรฎtrisรฉe.

Objectifs et mesures

Le domaine des transports est source de nombreuses questions. Des politiques en matiรจre de transport globales ont รฉtรฉ mises en place ร  lโ€™รฉchelle europรฉenne, dont les objectifs se traduisent aux รฉchelles nationales. Ces objectifs se placent dans la continuitรฉ des notions de dรฉveloppement durable et de protection de lโ€™environnement. En effet, depuis lโ€™aprรจs-guerre, le transport routier en Europe est trรจs dรฉveloppรฉ et tous les pays sont concernรฉs par cette รฉvolution. Ainsi, les grands objectifs de la politique commune des transports de 2001 mettent en avant lโ€™objectif de rรฉaliser un dรฉcouplage progressif entre croissance รฉconomique et croissance des transports. En juin 2006, deux nouveaux concepts sont alors introduits : lโ€™optimisation du potentiel de chaque mode de transport afin de dรฉconnecter la mobilitรฉ de ses effets secondaires nรฉgatifs et la co-modalitรฉ, cโ€™est-ร -dire lโ€™utilisation efficace des diffรฉrents modes de transport individuellement et de maniรจre combinรฉe.

En ce qui concerne le territoire national, le Ministรจre de lโ€™Ecologie, du Dรฉveloppement Durable et de lโ€™Energie a exposรฉ, le 14 fรฉvrier 2013, deux principaux objectifs pour le domaine des transports : soutenir les modes de transports les moins รฉmetteurs, et amรฉliorer lโ€™efficacitรฉ des modes de transports utilisรฉs. Lancรฉ en octobre 2009, le plan national pour le dรฉveloppement des vรฉhicules รฉlectriques et hybrides rechargeables a pour objectif de voir circuler 2 millions de vรฉhicules de ce type dโ€™ici ร  2020. Treize agglomรฉrations pilotes se sont dรฉjร  engagรฉes ร  mettre en place des infrastructures de recharge. Cet aspect de la politique de mobilitรฉ nationale nous apparait intรฉressant ร  mentionner puisque des propositions de tarifications spรฉciales pour la promotion de ce type de vรฉhicule peuvent รชtre un รฉlรฉment complรฉmentaire ร  la rรฉussite de la mutualisation du stationnement dans des objectifs plus gรฉnรฉraux.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I: LES POLITIQUES DE MOBILITE
INTRODUCTION : Mobilitรฉ et stationnement
I. Les politiques de mobilitรฉ
A. Mise en contexte
B. Objectifs et mesures
II. Les politiques de stationnement
A. Les dates importantes pour les politiques de stationnement en France
B. Objectifs des politiques de stationnement
CONCLUSION : La mutualisation, une suite logique ?
PARTIE II : QUโ€™EST-CE QUE LA MUTUALISATION ?
INTRODUCTION : La mutualisation, une notion complexe
I. Les facteurs dรฉterminant la mutualisation
A. Dรฉfinition des paramรจtres de base
1. Catรฉgorie dโ€™usager
2. Complรฉmentaritรฉ des besoins et plages horaires
3. Localisation
4. Dimensionnement
5. Taux dโ€™occupation
B. Facteurs de dรฉfinition
1. Le systรจme de tarification
2. Le foisonnement
3. Le trajet terminal
4. Le stationnement lรฉgal/illรฉgal
5. La lisibilitรฉ de lโ€™espace
6. Les types dโ€™usagers
7. Lโ€™aspect juridique
8. La maรฎtrise publique ou privรฉe
II. Les dรฉfinitions sont multiples
A. La mutualisation selon les amรฉricains
B. Dรฉfinition du Larousse
C. La mutualisation vue par les habitants/le grand public
D. La mutualisation programmรฉe vue par Sareco
E. La mutualisation privรฉe
F. Proposition de dรฉfinition gรฉnรฉrale
III. Les objectifs de la mutualisation
A. Les objectifs amรฉricains
B. Les objectifs identifiรฉs par la Sareco
1. Lโ€™envahissement de la voirie
2. Les problรจmes de circulation
3. Une possible baisse de lโ€™attractivitรฉ des commerces en centre-ville
4. Le gaspillage financier par un surdimensionnement de lโ€™offre
5. Lโ€™augmentation de la circulation aux heures de pointe
6. Lโ€™รฉvitement du non-respect des objectifs des PDU par la crรฉation dโ€™ ยซ aspirateurs ร  voiture ยป
C. Objectifs complรฉmentaires identifiรฉs
1. Economie dโ€™espace et diminution de lโ€™empreinte de la voiture dans les centres villes
2. Respect de, et entre, tous les usagers de lโ€™espace public โ€“ Amรฉliorer le cadre de vie
3. Faciliter la vie des automobilistes
4. Valorisation dโ€™espaces inutilisรฉs ou sous utilisรฉs
IV. Analyse dโ€™รฉtudes de cas
A. Wantzenau, Strasbourg
B. Porte des Lilas, Paris
C. Entrepรดts McDonaldโ€™s, Paris37
D. Ivry-sur-Seine
E. Ile de Nantes, Parking des Machines
F. San Diego, Californie
G. Marlborough, Massachussetts
H. Waltham, Massachussetts4
I. Stoneham, Massachussetts4
CONCLUSION : La mutualisation, un paramรฉtrage primordial
CONCLUSION GENERALE

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