Les politiques de l’emploi

Le travail n’a pas toujours été tel que la société d’aujourd’hui le conçoit. Dans la société antique, l’on avait une vision négative de ce dernier. L’ancien régime de cette époque a considéré le travail comme étant dénué de dignité sociale, tout particulièrement le travail manuel. Les travailleurs manuels ont, de ce fait, été situés en bas de la hiérarchie sociale (Anderson, 2017). C’est à partir du XVIIIème siècle et surtout au XIXème siècle que le travail a pris son sens moderne. Le travail rémunéré, aussi connu sous le vocable « salariat », est ainsi né et devient au cœur de toute organisation économique et de toute vie sociale (Freyssinet, 1988). Le besoin de travailler est devenu un besoin fondamental pour l’Homme. D’une part, le travail est source de rémunération pour son offreur qui lui permet de subvenir à ses besoins ; d’autre part, il permet à l’entreprise de mener à bien son activité et de réaliser sa production (Andrianandraina, 2015). L’absence d’un emploi pour ceux qui sont en âge de travailler et qui en recherchent activement constitue un problème à la fois économique et social majeur dans la société d’aujourd’hui, qu’est le chômage (Freyssinet, 1988). A Madagascar, le niveau de l’emploi n’est pas proportionnel au nombre de la population désirant travailler. 85% de la population malgache sont touchés par le chômage déguisé . Le chômage a persisté malgré la volonté des dirigeants de réduire, voire remettre à zéro, son taux (PNUD, 2016). La présente étude concerne justement les politiques publiques malgaches de l’emploi. A ce propos, dans leur mise en œuvre, à quelles contraintes ces politiques font face? Dans le cadre de la réalisation de ce travail de recherche, plusieurs moyens ont été mobilisés. Nous avons effectué des lectures d’ouvrages économiques pour ensuite faire une fiche de lecture. Une collecte de données auprès de l’INSTAT a également été faite. Et pour finir, l’on a aussi fait des recherches sur internet.

Les objectifs de l’économie publique

Vessillier (1977) définit l’économie publique comme étant « cette partie, marchande ou non, de l’économie nationale qui est placée sous l’autorité des pouvoirs publics». Ainsi, en économie publique, on peut distinguer l’économie publique marchande de l’économie publique non marchande.

Satisfaire les besoins publics

Le premier objectif des dépenses publiques c’est de satisfaire les besoins publics (Smith, 1776.in Hebert, 1994). La notion de besoins publics est aperçu différemment chez les Néoclassiques et chez les Keynésiens (Vessillier, 1977) .

Les Néoclassiques considèrent les besoins publics comme étant un besoin qu’aucun agent autre que l’Etat ne peut satisfaire. En effet, les services publics ne sont pas rentables pour les particuliers, seul l’Etat peut les fournir (Herzog, 1973). Néanmoins, des organisations privées peuvent apporter de l’aide à l’Etat dans l’offre des services publics quand ce dernier n’arrive pas à satisfaire les demandes (Vessillier, 1977). Tout service fourni par l’Etat est totalement consommé, ce qui conduit les Néoclassiques à affirmer que toute fonction de préférence individuelle renferme une préférence vis-à-vis les services publics. L’analyse néoclassique, soucieuse du respect des préférences individuelles veut arriver à révéler ces préférences (Hebert, 1994). Sur ce, certains auteurs néoclassiques considèrent le vote comme le meilleur moyen pour révéler les préférences individuelles en matière de services publics. Pourtant, il est difficile d’organiser un vote à chaque prise de décision. De plus, certains individus pourraient ne pas exprimer leurs préférences pour échapper aux couts (Vessillier, 1977). Un autre problème se situe au niveau de la prise de décision d’une collectivité. Buchanan (1969.in Vessillier, 1977) propose ainsi le respect des préférences de la majorité mais cela compromet les préférences du reste de la collectivité. D’autres auteurs proposent une fonction d’utilité pour toute la collectivité mais Arrow (1964.in Vessillier, 1977) a belle et bien démontré que les fonctions d’utilité de chaque individu ne permettent pas de parvenir à cette fonction d’utilité collective.

Jusqu’ici, les Néoclassiques ne sont donc pas parvenu à révéler les préférences en matière de service public et il est également clair que les services publics ne sont pas les seuls besoins publics. C’est ainsi que l’analyse néoclassique est arrivée à l’extension de la notion de besoins publics qu’est « les besoins tutélaires » (Herzog, 1973). La théorie néoclassique préconise que l’essence des besoins publics réside sur ses externalités positives. A tout acte de production ou de consommation s’associent des externalités positives ou négatives modifiant ainsi les coûts et les gains réels, monétaires aussi bien que non monétaires, de chaque agent économique. Une intervention publique est nécessaire lorsque les externalités liées à une action donnée touchent un très grand nombre d’individus. La satisfaction des besoins publics engendre des effets externes positifs ; par exemple, être en bonne santé n’est pas seulement une bonne chose pour la personne en question mais aussi pour sa famille, pour sa communauté sociale, voire pour l’économie toute entière (Vessillier, 1977). Ainsi, on appelle « besoins tutélaires » les externalités positives de la prise en charge d’un tel ou tel service par l’Etat. Ce qui justifie la nécessité de l’intervention de l’Etat dans l’analyse néoclassique. L’Etat agit alors sur des intérêts particuliers pour arriver à ses fins d’intérêt général .

Assurer une croissance équilibrée

Outre la satisfaction des besoins publics, l’Etat intervient aussi dans le but d’assurer une croissance équilibrée (Vessillier, 1977).

La régulation conjoncturelle à court terme, selon Keynes (1936.in Freyssinet, 1988), conduit à une croissance économique sur le long terme. Le chômage a toujours été le premier souci de Keynes. Ainsi, il tente de résoudre le problème de chômage en passant par la résolution du problème de récession économique (Freyssinet, 1988). La succession des périodes de récession et de croissance modifie à la fois le volume des ressources de l’Etat et ses dépenses. De ce fait, la hausse des dépenses publiques en période de récession peut être compensée par l’augmentation des ressources de l’Etat en période de croissance. C’est l’« effet de stabilisation automatique » des finances publiques (Vessillier, 1977). Plus tard, à l’objectif de plein emploi s’ajoute la notion de « meilleur emploi » qui signifie occuper un poste de travail convenable. Une très haute qualification peut être source de chômage et peut aussi accentuer l’immigration car les travailleurs immigrés sont prêts à occuper un poste refusé par les travailleurs locaux. Le plein emploi et le meilleur emploi sont, de ce fait, antinomiques (Freyssinet, 1988). En outre, lutter contre le chômage se confronte à d’autres contraintes telles que l’arbitrage inflation-chômage; les effets pervers des mesures à court terme sur le long terme ainsi que le respect de la liberté car si tout emploi disponible doit obligatoirement être occupé par celui qui en recherche alors que cet emploi ne lui convient pas, le plein emploi peut être réalisé mais pas le meilleur emploi (Vessillier, 1977). Il est vrai que la théorie de Keynes sur le bienfait d’une augmentation des dépenses publiques a été démontrée lors de l’augmentation des dépenses de l’Etat en période de guerre, mais cela a engendré un nouveau souci. La Nation, pendant les périodes de guerre, priorisent les produits d’armement, ce qui réduit la production des biens consommables. Par conséquent, il y a inflation. Même après la guerre, le problème d’inflation continue à peser sur l’économie. Désormais, lutter contre l’inflation figure parmi les objectifs de l’Etat (Hebert, 1994).

Mais la réalisation de l’objectif de croissance fait face à de nombreuses contraintes. Des auteurs classiques, tels que Malthus (1798) et Ricardo (1817), ont déjà affirmé que l’aboutissement de toute évolution économique est l’état stationnaire (Malthus, 1798 et Ricardo, 1817.in Vessillier, 1977). Quant à Hansen (1969.in Vessillier, 1977), pour lui, les sources d’investissement finiront par s’épuiser. Ainsi, la croissance est à ralentir voire à arrêter parce qu’elle épuise les ressources naturelles non renouvelables et donc dégrade l’environnement ; de plus, elle limite les ressources alimentaires. Mais ces conceptions sont critiquées étant donné que, dans la rationalité, nul ne voudrait ralentir volontairement sa croissance économique (Vessillier, 1977) Tout bien considéré, le choix de la croissance est devenu un grand débat.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : Cadrage théorique et conceptuel relatif à l’emploi
Chapitre 1- Les objectifs de l’économie publique
Section 1- Satisfaire les besoins publics
Section 2 : Assurer une croissance équilibrée
Section 3- Corriger les résultats du marché : redistribuer le revenu et le capital
Chapitre 2- La politique de l’emploi
Section 1- Le phénomène du chômage
Section 2- La politique de l’emploi
Deuxième partie : Les politiques de lutte contre le chômage à Madagascar
Chapitre 3- Présentation des politiques mises en œuvre à Madagascar
Section 1- La politique nationale de l’emploi
Section 2- La politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle
Chapitre 4- Les principales contraintes des politiques en vigueur
Section 1- Un taux de croissance démographique encore élevé
Section 2- Les contraintes relatives au système éducatif et la formation professionnelle
Section 3- Structure de l’emploi et système de protection sociale
Section 4- La vie politique
CONCLUSION

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