Les polarités secondaires et le cadre de vie des habitants

La périurbanisation en Île-de-France

L’expansion périurbaine en Île-de-France: des espaces hétérogènes

Le terme périurbain est né de la volonté d’établir une définition concrète pour caractériser les nouveaux espaces qui se dessinent à la fin des années 1960 aux marges des villes et qui remettent en cause le modèle de ville dense qui a prévalu pendant plusieurs siècles. En Europe on observe d’abord le développement des rurbanbelts anglaises comme l’une des formes de dispersion des villes vers les franges urbaines. En France, de nombreuses définitions telles que la rurbanisation de Bauer G. et Roux J-M sont créées pour essayer de saisir ces espaces intermédiaires. Ainsi, l’émergence des formes d’occupation de l’espace relevant à la fois de la campagne et de la ville a conduit à questionner la pertinence de l’optique traditionnelle, qui distinguait le rural et l’urbain (Berger, 2004). Ce couple dichotomique ayant toujours structuré les discours de la littérature urbaine ne permettait plus d’expliquer les nouvelles formes d’organisation territoriale émergentes.
La région Île-de-France a eu un rôle précurseur dans le phénomène de périurbanisation en France. L’aire métropolitaine a témoigné d’une croissance périurbaine exponentielle qui a été initiée à la fin des années 1960 et qui s’est poursuivie au cours des décennies suivantes. En rupture avec la période de l’entre-deux-guerres, marquée par la crise du logement et la diffusion des immeubles collectifs en banlieue, la périurbanisation caractérise le début d’un nouveau cycle de l’urbanisation française, marqué par un desserrement résidentiel accéléré vers les secteurs aux marges des agglomérations urbaines. En Île-de-France, l’espace considéré auparavant comme rural gagne environ 600.000 nouveaux habitants de 1970 à 2000, dont 80% de la croissance correspond au solde migratoire (Berger, 2004). Cette dynamique a entraîné une redistribution spatiale importante au sein du territoire francilien : en 2009, 44% de la population francilienne se situait dans la deuxième couronne soit 14% de plus qu’au début des années 1970 (INSEE, 2009).
Dans cette perspective, les habitants qui se dirigent de la ville centre vers les franges de l’agglomération font souvent objet d’une stigmatisation : « l’image vulgarisée de l’habitat périurbain est celle du lotissement pavillonnaire de grande couronne, qui répété à l’infini sur un terrain abstrait, la figure basique d’une villa isolée sur son terrain, emblème d’une périurbanisation explosée et peu dense, loin du modèle de la ville européenne, compacte et imbriquée.» (Jarousseau et al., 2011). Ainsi, les habitants périurbains sont souvent représentés comme construits par l’individualité, le refus de la vie en société et la consommation d’espace. Or, malgré la représentation souvent stigmatisée de ces espaces, plusieurs auteurs tels que Dodier (2007) mettent en lumière le caractère hétérogène de ces territoires, qui contiennent une multiplicité de trajectoires et de contextes socio-économiques, même si les catégories extrêmes sont moins représentées que dans d’autres territoires. Ainsi, il s’agit d’espaces dont l’urbanité est très variable, où le choix et la flexibilité sont les principales prémisses de la construction du territoire.

Le desserrement des emplois et des activités en Île-de-France

La croissance de l’emploi en Grande Couronne

L’étalement francilien repose sur une dynamique plus complexe qui va au-delà du cadre traditionnel du desserrement résidentiel. Si dans un premier temps les logiques de périurbanisation et de dispersion concernaient principalement la population, les emplois se dirigent progressivement vers les franges de l’agglomération, de sorte à suivre la même logique de l’éclatement résidentiel observé précédemment. Ainsi, après la première vague d’explosion démographique qui a touché les espaces périurbaines, la région francilienne témoigne également d’un phénomène de desserrement des emplois qui détermine la structuration de l’espace dans les prochaines décennies. Cette situation est le résultat d’une recomposition du système productif francilien, qui on décrira par la suite.
Le poids des espaces périphériques comme territoire d’activités est de plus en plus élevé dans la grande majorité des métropoles (Glaeser et Kahn, cités par Gilli, 2003).
Dans cette perspecti, le prix du foncier et l’accessibilité sont les éléments majeurs qui contribuent à telle dynamique. Certaines activités, telles que les complexes industriels, se déplacent vers les couronnes en quête d’espace et de prix plus accessibles. Dans le même temps, l’économie de grandes métropoles, devenue fortement tertiaire, joue un rôle majeur sur les transformations de l’organisation des activités métropolitaines (Gilli, 2003). Par ailleurs, on constate encore que la périurbanisation résidentielle elle-même va également influencer le choix d’implantation des entreprises, suscitant leur déplacement vers les franges des agglomérations.
Avant ce processus d’éclatement des activités, le bassin d’emplois parisien jouait un rôle majeur dans les migrations quotidiennes domicile-travail. Certes, ce bassin de meure encore un lieu central de concentration d’emplois et de destination des navettes de la région francilienne, cependant on voit progressivement l’émergence d’un système d’échanges plus complexes, où la part de navetteurs des communes périurbaines, voire rurales, se dirige vers le bassin francilien. On remarque ainsi une nouvelle logique régionale qui relève de la structuration des espaces périphériques et de leur articulation.
Dès la fin des années 1960, l’Île-de-France a profité des politiques incitant l’organisation multipolaire du territoire (Gilli, 2003) et entraînant des véritables inflexions dans les dynamiques  spatiales. Le schéma directeur de 1965 prend en compte le développement de la région parisienne, en préconisant une conception polycentrique du territoire. « Les centres urbains nouveaux ont vocation à accueillir des emplois afin de décongestionner le cœur de l’agglomération et d’éviter l’allongement constant des temps de trajet domicile travail, même s’il est admis que tous les emplois ne seront pas occupés par leurs habitants » (Sené, 2003). En visant à contrebalancer le poids du pôle central, le schéma permet la création de cinq villes nouvelles et d’autres pôles de restructuration de l’aire urbaine, tels que Roissy, Créteil, Bobigny, La Défense, Versailles, Saint-Denis et Orly (Baccaïni, 1997).
Dans ce contexte, depuis les années 1980, on constate un double processus que concerne à la fois le renforcement de l’étalement du bassin d’emplois francilien et le déclin du bassin d’emplois à Paris. De 1982 à 1999, la croissance moyenne des emplois en région francilienne est de 2,3% par an, mais inégalement distribuée : le centre de Paris perd plus de 200.000 emplois. À l’inverse, les territoires de la frange du pôle urbain sont de plus en plus réceptacles d’emplois et d’activités : la Petite Couronne gagne environ140.000 emplois et la Grande Couronne en gagne plus de 400.000. Si en 1975 la fonctionrésidentielle était largement prédominante en Grande Couronne, la part des emplois ydépasse celle des actifs résidents en 1999 (Berger, 2004).

L’Île-de-France : vers une organisation polycentrique ?

Paris : un modèle monocentrique toujours pertinent ?

L’image traditionnelle de la métropole parisienne demeure encore celle d’un territoire structuré par une centralité majeure. Certes, de nombreuses données permettent de soutenir cette représentation : un tiers des emplois de la région sont encore concentrés à Paris intra-muros, qui ne représente pourtant que 1% de la superficie de l’Île-de-France.
Toutefois, d’autres éléments permettent de questionner cette notion et de questionner si le caractère monocentrique de Paris s’avère toujours pertinent (Berroir et al., 2007).
Actuellement, on voit l’émergence de dynamiques qui transforment l’organisation de la métropole, telles que l’extension et la diversification du marché de travail et changements du mode d’habiter.
Or, le poids du centre urbain a longtemps été une référence dans les modes de faire et penser la ville : le modèle monocentrique dessine un système de relations hiérarchisées où les liens s’organisent à partir des niveaux inférieurs vers les niveaux supérieurs. Dans cette optique, la logique d’organisation spatiale qui articule le centre et la périphérie de manière hiérarchique a fait l’objet de nombreuses études depuis plusieurs siècles. Au XIXème siècle ce sont les théories économiques, telles que celle de Van Thünen, qui mettent en évidence le rapport entre rente foncière et distance au cœur de l’agglomération. Ces théories soulignent que les choix de localisation des ménages seraient donc un arbitrage entre les coûts du foncier et ceux des déplacements domiciletravail, permettant aux ménages de choisir une localisation optimale par rapport à leur budget.
Cependant, face aux nombreux changements qui ont permis de dessiner la ville contemporaine, tels que les comportements de mobilité et sociaux, la pertinence du modèle monocentrique pour expliquer l’organisation de plusieurs villes contemporaines, voire de la métropole parisienne, peut être questionnée.
Or, à partir des nombreux changements qui touchent les espaces urbains, on voit l’émergence d’un nouveau modèle d’organisation spatiale polycentrique, qui est fondé sur un réseau équilibré de centres de taille similaires échangeant des flux et s’articulant entre eux. P. Thiard (2006) souligne qu’à l’échelle métropolitaine le polycentrisme dessine plusieurs noyaux urbains exerçant une attraction forte sur l’ensemble ou sur une partie de la ville. Ce système suppose l’existence de flux non seulement entre le centre et les différents pôles secondaires, mais aussi entre les pôles eux-mêmes. Par ailleurs, il s’avère de plus en plus difficile de déterminer un modèle unique correspondant à toutes les métropoles dans un réseau d’échange moins hiérarchisé et de plus en plus complexe.
En effet, Berroir et al. (2007) défendent qu’on pourrait inscrire la métropole parisienne, ainsi que d’autres métropoles contemporaines, dans une forme d’association intermédiaire entre les schémas classiques de villes polycentriques et monocentriques.
L’organisation spatiale contemporaine de l’Île-de-France doit son caractère à l’articulation entre plusieurs logiques : la constitution de nouveaux pôles correspond aux logiques centrifuges d’étalement urbain, mais aussi à l’intégration d’anciens centres à l’aire urbaine. Dans cette optique, la structuration polycentrique de l’aire urbaine parisienne serait particulièrement difficile à mesurer, d’une part car le poids du pôle urbain central nuance l’influence des pôles secondaires, et d’autre part car ces pôles de grande taille tendraient à recouvrir leurs zones d’influences (Sené, 2003). Selon Aguilera (2010), ces pôles émergents seraient de nature plutôt complémentaire, permettant de maintenir la centralité métropolitaine à une échelle autre que celle limitée au centre historique.

Comment mesurer le polycentrisme en Île-de-France ?

Dans un premier temps, la taille du pôle d’emploi parisien rend difficile l’identification des pôles secondaires de la métropole. Ainsi, à la lumière des transformations que l’aire urbaine de Paris a subi, plusieurs études ont été développées visant à analyser l’état actuel du territoire francilien et son caractère de plus en plus polycentrique. L’étude menée par la DREAL-IDF sous la direction de Daniel Sené (2003) cherche à mesurer la structuration des pôles d’emploi dans l’aire urbaine parisienne à partir de la densité d’emplois hormis le pôle central. Or, ces méthodes cherchent souvent à identifier des grands pôles d’influence et leurs éventuelles spécialisations ; en revanche on recense peu d’analyses qui cherchent à vérifier l’existence des pôles de plusieurs natures et échelles en Île-de-France. Ainsi, pour mesurer le polycentrisme en Île-de-France on a choisi de s’appuyer sur une méthode de Berroir et al. (2007) qui prend en compte des caractéristiques telles que le nombre d’emplois, le rapport entre la densité d’emplois de la commune et celle des communes environnantes, le nombre de communes polarisées par le pôle et le nombre de communes dont le flux vers le pôle est le plus important . Dans ce contexte, les auteurs tâchent de caractériser l’aire urbaine parisienne en identifiant quatre types de noyaux distincts qui la structurent. La classification menée se démarque des hypothèses classiques de polarisation, fondées souvent uniquement sur la taille d’un pôle et le nombre d’emplois offerts, cherchant à démontrer comment les contextes urbains locaux pourraient expliquer l’existence de plusieurs cadres de polarisation autres que celui des grands bassins d’influence. Ainsi, nous nous proposons d’expliciter ici le modèle d’identification de pôles proposé.
Le premier modèle identifié est celui des polarités centrales, correspondant au périmètre des vingt arrondissements parisiens. Ces arrondissements sont marqués par uneforte concentration d’emplois ainsi que par la prédominance de la fonction résidentielle.
Les habitants des polarités centrales seraient les moins mobiles, une grande part des actifs travaillant dans leur arrondissement de résidence. Toutefois, les vingt arrondissements de
Paris possèdent une aire d’influence très éclatée, dont la polarisation s’étendrait jusqu’à un tiers de toute l’aire métropolitaine.

Les stratégies résidentielles : le déclin de la logique centre-périphérie

On a démontré précédemment le rôle du desserrement de l’habitat et les évolutions des modes d’habiter dans le processus de périurbanisation francilien.
Toutefois, il nous semble essentiel de comprendre les trajectoires résidentielles des ménages venus s’installer dans la frange de la métropole et leurs comportements de mobilité dans l’espace périurbain. On a pu constater dès le début du processus de desserrement de l’habitat une constante majeure : un éloignement progressif des habitants de la ville centre vers le périurbain, cherchant l’accession à la propriété et un nouveau cadre de vie. Mais pourrait-on identifier une évolution de cette constante depuis 40 ans de périurbanisation?
En effet, la plupart des enquêtes soulignent que les lieux de travail interfèrent rarement comme un motif majeur de déménagement. Contrairement à ce qu’on vérifie dans les périodes précédentes de l’urbanisation, la volonté de se rapprocher du lieu de travail ne représente qu’une faible part des déménagements de l’Île-de-France (Bacaïnni, 1996). Cela s’explique par la flexibilité croissante des localisations de l’emploi, qui sont de plus en plus volatiles et moins stables. Dans cette perspective, plusieurs raisons font qu’il est de plus un plus difficile pour les ménages d’articuler la proximité entre l’habitatet le travail, dont la participation croissante des femmes au marché de travail et l’augmentation de la mobilité professionnelle. Le lieu d’emploi perd son importance comme lieu de référence, comme point fixe spatial et social (Ascher, 2002). Les choix résidentiels sont fondés non pas sur la proximité aux emplois eux-mêmes, mais sur la possibilité d’y accéder. Si la minimisation de la distance domicile-travail a perdu son importance dans les dernières années, d’autres critères gagnent du poids tels que le cadre de vie, un mode d’habitat, un espace social symbolique.
Or, si la première vague de périurbanisation privilégie surtout la migration des anciens habitants des pôles urbains vers les franges des agglomérations, les dynamiques récentes témoignent d’une inflexion de cette tendance unique. Bonnin-Oliveira et al. (2012) mettent en évidence la part croissante des déménagements intra-départementaux effectués au sein de l’espace périurbain lui-même et la diminution de l’installation des ménages provenant de Paris ou de la Petite Couronne. Ce territoire ne serait plus obligatoirement un espace de passage pour les jeunes couples primo-accédants, ni un espace où la mobilité résidentielle serait guidée par la simple logique centre-périphérie.
On voit l’émergence de contextes de plus en plus complexes, qui touchent toutes les catégories socio-professionnelles. Dans ce contexte, Bonnin-Oliveira et al. (2012) affirment que la mobilité entre différents départements correspond souvent à des contraintes professionnelles tandis que la mobilité locale est articulée aux événements à caractère familial, tels que le changement de taille du ménage et la prise d’indépendance.
De plus, Motte-Baumvol et al. (2010) précisent que les ménages subissant des contraintes de mobilité pourraient développer des stratégies résidentielles complémentaires à la mobilité quotidienne. Ainsi, il trace le profil des ménages ayant déménagé pour se rapprocher de leur lieu de travail ou des services tels que les commerces et letransport. Cela ne se traduit pas par une relocalisation des ménages au centre de l’agglomération, mais souvent par un repositionnement à l’intérieur des espaces périurbains eux-mêmes, où l’accessibilité aux aménités urbaines est meilleure et où ils pourraient construire des alternatives à l’automobile.

La dynamique actuelle : une polarisation marquée à l’échelle locale

La carte analysée plus haut représente de manière détaillée le nombre effectif d’actifs envoyés à Méru par commune en 2009. En effet, le bassin de Méru possède un rayon d’influence assez vaste, qui englobe des navetteurs provenant surtout de l’Oise et du Val-d’Oise. Cela n’empêche pas que l’attractivité de la commune touche même des arrondissements de Paris intra-muros. Ainsi, parmi les communes sous influence de Méru on en compte plusieurs envoyant plus de 100 actifs, telles qu’Andeville, Chambly, Bornel et Beauvais. Cependant, la seule analyse du nombre effectif de navetteurs provenant de chaque commune ne suffit pas à mesurer son influence, puisqu’elle ne permet pas de repérer le poids de polarisation de la commune.
Dans ce contexte, on s’est proposé de tracer le flux d’actifs envoyés à Méru par rapport au poids des navetteurs de la commune de départ, c’est-à-dire, le degré de dépendance. Alors que le rayon d’influence de Méru est relativement étendu, son influence la plus forte est constatée dans les communes environnantes, dont la majorité y envoie une part de plus de 10% de ses navetteurs. Les communes de Montherlant, Monts, Saint-Crépin-Ibouvillers, Corbeil-Cerf et Lormaison envoient en 2009 de 15% à 25% de leur population active à Méru. Ces communes sont en majorité de petite taille, comptant environ 500 habitants ; elles se situent surtout au nord de Méru et n’envoient pas un nombre effectif d’actifs très élevé, mais cela correspond à une part importante de leursnavetteurs.

L’analyse de l’attractivité des commerces et services

La méthode choisie pour explorer l’articulation des mobilités domicile-travail permet de tracer un cadre global des dynamiques qui concernent la commune de Méru. Toutefois, cette méthode ne s’intéresse pas à l’incidence exercée par d’autres activités telles que le commerce et les services. Or, on ne peut pas négliger l’influence que les territoires dotés de certains équipements peuvent produire sur les espaces environnants, ainsi que sur les mobilités des habitants. Ainsi, on se propose d’élargir le concept de polarité au delà de l’analyse des mobilités domicile-travail, en s’intéressant également à d’autres activités qui pourraient influencer l’extension et le poids de polarisation de la commune de Méru.

Méru : un pôle supérieur de services ?

La Base Permanente des Équipements de l’INSEE est une méthode actualisée qui propose chaque année de constituer une base d’équipements finement localisés. Ces données permettent d’identifier le caractère polarisant d’une commune en ce qui concerne les services et les commerces. Pour ce faire, les communes peuvent être classées en trois types de pôle : des pôles de services de proximité (possédant au moins 12 types d’équipements de proximité), des pôles de services intermédiaires (possédant au moins 14 types d’équipements intermédiaires) et des pôles de services supérieurs (possédant au moins 18 types d’équipements supérieurs). En France métropolitaine, tous les pôles sont imbriqués, c’est-à-dire, chaque pôle supérieur est également pôleintermédiaire, lui-même étant pôle de proximité.
Ainsi, une étude menée par l’INSEE Picardie (2011) a permis d’identifier dans le secteur isarien les communes agissant comme des polarités de services. L’analyse s’appuie sur la présence des équipements selon leur type et également sur la mise en valeur des bassins d’accessibilité aux services. Les pôles de services rayonnent sur les communes peu équipées en pouvant constituer des zones d’attractivité plus ou moins étendues. Dans cette optique, Méru a été classifié comme un pôle de services supérieur et également comme un pôle majeur en Picardie, s’étendant hors de la région. Même si la commune est proche de la limite inférieure fixée à 18 équipements supérieurs, Méru arrive à s’imposer comme pôle important de services dans le contexte local.

L’offre d’équipements et de services de Méru

Motte-Baumvol (2008) développe une analyse des équipements de la Grande Couronne parisienne et de leur accessibilité, fondée sur la classification des services et commerces à partir de trois niveaux. Le premier niveau identifié se réfère à la présence des commerces de proximité dans la commune, suivant les critères d’un magasin d’alimentation générale, car « ce service joue le rôle d’offre de base minimum nécessaire à l’approvisionnement des ménages » (O.Coutard, G.Dupuy et S.Fol cités par Motte, 2008). Le deuxième niveau identifié correspond à la présence d’un commerce de grande surface à dominante alimentaire dans la commune. Le troisième et dernier niveau est caractérisé par l’existence d’un groupe d’équipements sur la notion de « bouquet de services ». Cet ensemble de services englobe des équipements fréquentés par les ménages plus éventuellement, tels que le médecin, la pharmacie, la poste, la banque et les commerces spécialisés. Cette approche permet de dégager des niveaux communaux en fonction de l’offre de services.

Les polarités secondaires et le cadre de vie des habitants

Les entretiens qui ont été menés auprès des habitants de Méru et des communes environnantes visent à mettre à l’épreuve les hypothèses développées dans la première et la deuxième partie du présent travail. Ainsi, la grille d’entretien utilisée pour l’exploitation des résultats était celle du cadre de la recherche sur le périurbain du laboratoire Géographie-Cités. La grille a été élaborée autour de trois parties : la première concernant le parcours résidentiel des habitants, la deuxième ciblant leur espace de vie et formes de mobilité et la troisième concernant leurs représentations du territoire. Mon statut de stagiaire au sein de ce programme de recherche a permis l’exploitation des résultats de la grille articulés à la problématique proposée dans cette étude. Il s’agit donc de saisir les conséquences de l’installation à proximité d’une polarité secondaire périurbaine dans l’espace de vie des habitants.
Ainsi, on se propose de cibler dans un premier temps les trajectoires résidentielles des ménages et les motifs de leur installation dans le canton. Par ailleurs, l’analyse des comportements de mobilité et de l’espace de vie des habitants s’avère capitale pour la compréhension de l’influence des polarités secondaires. Par la suite, on s’attachera également à cerner l’ancrage des individus et le rapport de cet ancrage à la proximité de la polarité secondaire de la ville de Méru.

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Table des matières

Introduction
Partie 1: L’évolution de l’urbanisation en Île-de-France
1- La métropole parisienne : un territoire singulier
2- La périurbanisation en Île-de-France
3- Le desserrement des emplois et des activités en Île-de-France
4- L’Île-de-France : vers une organisation polycentrique ?
5- L’évolution de l’espace de vie des périurbains
Conclusion de la partie 1
Partie 2 : Un renforcement des polarités secondaires ? Le cas de Méru
1- La commune de Méru
2- Les mobilités domicile-travail : une polarité d’emplois?
3- L’analyse de l’attractivité des commerces et services
4- La dynamique des mobilités résidentielles
Conclusion de la partie 2
Partie 3 : Les polarités secondaires et le cadre de vie des habitants 
1- Une trajectoire résidentielle marquée
2- Espace de vie et polarités
3- Représentations des territoires
4- Méru : une ville en plein changement ?
Conclusion de la partie 3
Conclusion générale 
Annexes 
Bibliographie

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