Tout le monde sait que les animaux, lorsqu’ils sont malades, partent spontanément à la recherche des plantes qui contiennent la drogue propre à les guérir. L’homme primitif n’a sans doute pas manqué de faire la même observation ; il a probablement cherché a imiter les animaux lorsqu’il était frappé par la maladie ; mais ce n’est qu’une hypothèse. Peut-être poussé par la nécessité impérieuse de trouver un remède à ses souffrances, l’Homme a-t-il tourné naturellement son attention justement vers le règne végétal ; déjà celui-ci lui fournissait substances alimentaires, matières premières pour la construction d’habitations et la fabrication d’instruments utiles, bois de chauffage. Pour quoi n’aurait-il pas trouvé dans le monde végétal de quoi soigner ses maladies ? quoi qu’il en soit, depuis des temps très lointains et chez tous les peuples, on a toujours cherché a identifier les plantes médicinales ; les découvertes archéologiques, faites dans les grottes et les palafittes de l’homme préhistorique, le prouvent abondamment.
En réalité les plantes nous offrent des substances médicamenteuses vraiment efficaces ; il suffit de rappeler, pour rester dans un domaine familier, les vitamines et les antibiotiques. L’industrie chimique et pharmaceutique a isolé les principes actifs des végétaux à un degré élevé de pureté et elle en a produit d’autre synthétiquement. Cependant, les plantes médicinales se révèlent souvent plus efficaces parce qu’elles associent plusieurs substances qui augmentent ou exténuent réciproquement leurs actions pharmacologiques spécifiques ; de plus, ces substances se trouvent dans un état physico-chimique particulier, elles se libèrent progressivement dans l’organisme, de sorte que l’effet thérapeutique se prolonge dans le temps. (D’andreta, 1969).
Beaucoup de plantes ou de produits qui en sont retirés sont utilisés dans l’industrie des produits d’hygiène corporelle (peau). Avec la vogue actuelle pour le retour à la nature, l’apport des végétaux à la cosmétologie est important : oléagineux (hiles d’amandes de noisette, d’Avocat, beurre de cacao, etc.), émulsionnants, huiles essentielles, extraits aqueux, hydro-alcooliques, glycérinés, huileux, etc., eaux distillées de fleurs, suces des fruits de légumes, etc. Ils sont administrés sous formes de crayons, bâtons, crèmes, élixirs, émulsions, gels, lotions, poudres, savons, shampooings, solutés, suspensions….
Historique
Les premiers êtres vivants ont été des végétaux d’aspect étrange, qui flottaient dans le grand océan primitif, véritable bouillon de culture où se mêlaient des substances d’origine terrestre et atmosphérique. Leur restes, masses de silice plus ou moins ramifiées, ont été découverts dans les roches précambriennes vieilles de 2 à 3 milliards d’années, à la fois en Amérique du Nord et en Afrique du Sud. Les plantes ne se fossilisent pas facilement. En effet, elles n’ont guère de parties dures, et les intempéries ainsi que la pourriture font disparaître leurs tissus avant qu’ils soient préservés dans roches. Les paléontologistes étudient donc très attentivement les fossiles qu’ils trouvent, et leurs travaux ont permis de reconstituer l’histoire de la végétation. Cette branche de la paléontologie, la paléobotanique, arrive à des reconstitutions de plus en plus complètes de végétaux disparus ; elle permet de rattacher des grandes lignes de l’évolution végétale, d’établir les parentés réelles entre les groupes de plantes, enfin de fournir des précisions sur l’écologie et le climat. (Le monde de la nature, 1978). « Le très –Haut a fait produire à la terre des médicaments, et l’homme sage ne doit pas les ignorer », recommande l’ecclésiaste ; mais bien avant que le texte sacré ne fasse ainsi allusion à la phytothérapie, ou médication par les plants, l’usage s’était crée, répandu et transmis, dans les anciennes civilisations connues, de recourir aux vertus curatives de certains végétaux. Il est remarquable que toutes les civilisations, sur tous les continents, aient développé, à coté de la domestication et de la culture des plantes à des fins alimentaires, la recherche de leurs qualités thérapeutiques. Et il est peut être plus remarquable encore que cet ensemble de connaissances ait traversé les millénaires, en s’approfondissant, en se diversifiant, mais sans jamais devenir globalement caduc. L’usage des propriétés de l’opium retiré du pavot, 4000 ans avant qu’on apprenne à en extraire la morphine, est à cet égare significatif de la pérennité de ces connaissances, long-temps restées empiriques, et que depuis quelques siècle, le progrès des sciences modernes a rendues plus rigoureuses. Aujourd’hui même, malgré le développement spectaculaire de la chimiothérapie, la phytothérapie reste très utilisée et connaît même un certain regain de faveur depuis que les conséquences parfois néfastes d’un abus des drogues chimiques ont été mises en lumière.
On peut, si l’on veut prendre une vue d’ensemble du progrès des connaissances humaines concernant les plantes médicinales, distinguer trois grandes périodes. Pendant l’Antiquité égyptienne, grecque et romaine s’accumulent des connaissances empiriques nombreuses qui seront transmises en particulier par l’intermédiaire des Arabes aux héréditaires européens de ces civilisations défuntes. A partir de la renaissance, ces savants occidentaux vont mettre à profit le renouveau de l’esprit scientifique et la multiplication des voyages de découverte pour développer considérablement cet acquis et amorces une mise en ordre rigoureuse de tous les éléments de l’expérience passée. En fin, surtout depuis la fin du XVIIIe siècle, le progrès très rapide des sciences modernes et venu enrichir et diversifier dans proportions extraordinaires le savoir sur les plantes, qui s’appuie aujourd’hui sur des disciplines comme la paléontologie, la géographie, la cytologie, la génétique, l’histologie, la biochimie.
Généralités
L’usine végétale
Les plantes vertes utilisent l’eau du sol, l’énergie solaire et le gaz carbonique (co2) de l’air pour fabriquer des glucides (sucres). Cette transformation des corps composées, sous l’effet de l’énergie solaire, s’appel la photosynthèse. Elle a lieu au niveau des feuilles dans les chloroplastes, qui contiennent la chlorophylle. Les glucides forment des réserves d’énergétiques, de nouvelles cellules et des composés secondaires : lipides, essences, hétérosides. La cellule végétale, comme toute cellule vivante, respire, elle absorbe de l’oxygène (o2) et rejette du (co2). Le jour ces échanges gazeux sot masqués par ceux de la photosynthèse. Il résulte de ces mouvements une forte émission d’o2, le jour, et un léger dégagement de co2, la nuit. Par un autre procédé, les plantes vertes utilisent des sels minéraux et des nitrates, qu’elles absorbent par la racine, pour synthétiser des protides et des alcaloïdes.
Les principes actifs des plantes
Le métabolisme de la plante verte produit avant tout des glucides (sucre) et des protides. Une fraction des glucides est ensuite transférée en composés divers, dont les lipides sont les plus importants pour la plante. Mais le métabolisme fournit aussi plusieurs corps secondaires que l’homme utilise dans son arsenal thérapeutique : il s’agit des hétérosides, des alcaloïdes, des huiles essentielles, et des tanins. Les végétaux nous fournissent aussi des vitamines, des oligo – éléments et des antibiotiques.
Les hétérosides: C’es composés sont formés par l’association d’un glucide et d’un corps non sucré appelé génine ou aglycon. On pense que les génines sont de simples produits d’excrétion : comme tels, elles seraient toxiques et c’est pour les neutraliser que des glucides s’associeraient à elles, formant un hétéroside non toxique. C’est ainsi que laurier-cerise excrète une huile contenant des hétérosides cyano-génétiques. La génine de ces hétérosides, l’acide cyanhydrique, est un poison violant pour l’être humain, et il faut surtout s’en méfier. Bien des hétérosides ont une application médicale : c’est le cas de la digitaline : cardiotonique puissant, ou du salicoside : précurseur de l’aspirine. On class les hétérosides selon la nature de leur génine.
Les alcaloïdes: Ce sont des composés azotés dont la fonction est mal élucidée : on pense qu’il s’agit de déchets. Leur chimie est complexe, et on les classe selon la composition de leur noyau en une quinzaine de groupe différent. On les trouve à divers endroit selon la plante : la nicotine est synthétisée dans les racines du tabac mais accumulée seulement dans les feuilles. C’est le fruit qui contient les alcaloïdes du pavot, l’écorce ceux du quinquina, la graine ceux du caféier, etc. Dès 1840 quand Derosme isola la morphine de l’opium, les alcaloïdes (appelés alors alcalis végétaux) ont soulevé l’intérêt de la médecine, car leur action sur l’organisme humain est d’une force incomparable : ils agissent à dose infinitésimale, et d’une façon très précise sur une fonction de l’organisme. Aujourd’hui, on en connaît plus de 1000 et en estime que 15 à 20 % des plantes a fleurs en contiennent. A luis seul, le latex qui s’écoule de la capsule immature du pavot a opium en recèle 25 de différents sortes. Au goût, les alcaloïdes sont souvent amères. Leur force rend leur emploi délicat, le dosage devant être très minutieux. Quelque gramme de feuilles de ciguë peut provoquer la mort chez l’homme. N’oublions pas la coupe qui fut fatale à Socrate ! De la strychnine à l’éphédrine, de la théophylline à l’émétine, les alcaloïdes constituent la source la plus importante de nos médicaments.
Les tanins: Ce sont des composées assez diverses qui colorent en drun – rouge les organes qui en contiennent. On pense qu’il s’agit aussi de déchets du métabolisme. Certains espèces en accumulent en grande quantité : plus de 20% du poids sec du bois de quebracho, arbre originaire d’Amérique du sud, est constitué par des tanins qu’on utilise d’ailleurs dans l’industrie du cuire, car les tanins ont la propriété de rendre imputrescibles les peaux animales. On utilise le tanin comme astringent et comme contre poison. Il existe d’autres colorants végétaux possédant des vertus médicinales. C’est le cas des flavonoïdes, pigment jaune proche des tanins utilisés contre la fragilité des capillaires.
Vitamines, éléments minéraux, antibiotique: Les plantes sont nos fournisseurs de ces catalyseurs biochimiques indisponibles que notre corps ne peut synthétiser, les vitamines. Nous les trouvons en mélanges équilibrés dans les fruits et les légumes frais. Des végétaux nous pouvons tirer aussi un grand nombre d’éléments minéraux indispensables a notre corps : Azote, calcium, potassium, sodium, etc. Certains de ces éléments sont en si petite qualité dans notre organisme, sans cesser pour autant d’être nécessaire, qu’on les appelle oligo – éléments : il s’agit du Zinc, Fer, Cobalt, Cuivre, Lithium, Césium, Nickel, Molybdène, etc. Un homme de 70 kg a environ 4.2 g de Fer en lui, dont 3 g dans l’hémoglobine du sang, 2.2 g de Zinc et 0.28 g de manganèse. Les plantes fournissent des mélanges équilibrés de presque tous les oligo – éléments. En fin plusieurs végétaux produisent des antibiotiques : c’est d’une moisissure que l’on extrait la pénicilline. Les essences sulfurées de l’ail, certains hétérosides de la moutarde et alcaloïdes du nénuphar sont antibiotiques.
Les gommes: lorsque l’on saigne certaines plantes comme l’hévéa ou l’acacia, on obtient du latex ou de la gomme arabique matière nées d’un fluide dont la fonction est de limiter les pertes en eau du végétale dont ils sont issus.
Les principes amères: substances naturelle très divers ayant en commun cette saveur particulière (absinthe, artichaut, cardon, chicorée, pissenlit). Toutes les substances ont une action stimulante sure la production de suc gastrique, utilisées dans ce domaine.
Les mucilages: Les mucilages gonflent dans l’eau pour donner des composés visqueux qui absorbe, tapissent les parois intestinales ou pulmonaires. Ainsi, les feuilles mauves favorisent le transit intestinal, et le et le bouillon – blanc calme la toux.
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Table des matières
Introduction
Historique
Partie I : Étude bibliographique
Chapitre I : Généralités
1-1-1-L’usine végétale
1-1-2-Les principes actifs des plantes
1-1-3-Les parties utilisées en thérapeutique
Chapitre II : Les plantes médicinales
1-2-1-La phytothérapie
1-2-2-Les plantes médicinales
1-2-2-1-Identifier, cueillir, conserver
1-2-2-2- Où la trouver ? (Habitat)
1-2-2-3- La récolte
1-2-2-4- Le séchage
1-2-2-5-Utilisation des plantes médicinales
1-2-2-6-Culture des plantes médicinales
Chapitre III : La peau
1-3-1- Introduction
1-3-2-Définition
1-3-3-Les fonctions de la peau
1-3-4-Les types de peau
1-3-5- Maladies de la peau-Exemples
Chapitre IV : Monographie
30 espèces à découvrir
Chapitre V : Les produits cosmétiques
1-4-1-Phytocosmétologie
1-4-2-Les cosmétiques (Définition)
1-4-2-1-Introduction
1-4-2-2-Historique
1-4-3-Transformation des plantes cosmétiques
1-4-4- Les préparations cosmétiques et leurs formes d’utilisation
1-4-5-Définition et classification des produits cosmétiques
Chapitre VI : Toxicité
1-5-1-Données générales de toxicologie
1-5-1-1-Définition d’un toxique (Intoxications aiguës, subaiguës et chroniques)
1-5-1-2-Facteurs de toxicité
1-5-1-3-La toxico-cinétique (Absorption, distribution, bio-transformation, et élimination)
1-5-2-Toxicité des produits cosmétiques
Partie II : Etude pratique
2-1-Choix du matériel végétal
2-2-Méthodes
2-2-1-Échantillonnage
2-2-2-Parties employées
2-2-3-Méthodes d’extraction
2-2-3-1-Expression des épicarpes de citrus (Principe, matériel, mode opératoire
2-2-3-2-L’hydrodistillatiion des écorces de la cannelle (Principe, matériel, mode opératoire)
2-2-4-Dosage volumétrique
2-2-5-Analyse physico-chimique des huiles essentielles (La chromatographie)
2-2-5-1-Définition
2-2-5-2-Principe la chromatographie sur couche mince ou sur plaque (chromatographie d’absorption)
2-2-5-3- L’analyse chromatographique de l’huile essentielle du citron
2-2-5-4- L’analyse chromatographique de l’huile essentielle de la cannelle
2-2-6- Préparations galéniques
Partie III : Résultat et discussion
3-1-Extraction (Expression des épicarpes de citrus, L’hydrodistillatiion des écorces de la cannelle)
3-2-Dosage volumétrique
3-3-Analyse physico-chimique des huiles essentielles (La chromatographie)
3-3-1-Interprétation des taches (Calcule du RF)
3-3-1-1-Les h RF de l’huile essentielle du citron
3-3-1-2-Les h RF de l’huile essentielle de la cannelle
3-4-Préparations galéniques
3-4-1-Crème à base d’essence de citron
3-4-1-1-Formule
3-4-1-2-Caractéristiques observés
3-4-2-Pommade à base d’essence de cannelle
3-4-2-1-Formule
3-4-2-2-Caractéristiques observés
3-4-3-Topiques cutanés
Conclusion et perspectives
Résumé
Bibliographie