Les piliers d’un projet de développement rural

La stratégie du FIDA

                      En 2006, le FIDA a élaboré le document de stratégie pays (COSOP) pour Madagascar, qui constitue la base du programme du FIDA pour la période 2007-2012. Ce programme s’articule sur les projets en cours et prévoit de porter à 4 par an le nombre de projets actifs constituant le portefeuille en rythme de croisière. Les nouveaux projets seront montés en vue d’un rééquilibrage du portefeuille tant au niveau thématique que géographique. Par ailleurs, le COSOP met aussi l’accent sur les performances et les impacts des projets ainsi que les innovations à développer et les synergies et partenariats à entreprendre. L’objectif des interventions du FIDA défini dans le COSOP est de stimuler le développement économique des régions les plus peuplées et les plus pauvres du pays en associant les producteurs les plus démunis à la croissance du secteur rural. Le FIDA appuiera le gouvernement dans la mise en valeur du potentiel des zones vulnérables et leur rattachement aux pôles de croissance régionaux et nationaux, tout en plaçant les priorités des pauvres ruraux au cœur de ses interventions. Dans ce contexte, le soutien du Fonds sera centré sur trois objectifs stratégiques:
o Améliorer la gestion des risques et réduire la vulnérabilité des ruraux pauvres en leur donnant plus largement accès aux ressources et aux services. [ a) accès aux services financiers de proximité ; b) accès aux services non financiers comme les Centres de Services Agricoles (CSA), les Guichets Uniques Multiservices (GUMS) pour la sécurisation foncière, ou bien les services d’appui ciblés aux agriculteurs dans le cadre de filières porteuses. ]
o Améliorer les revenus des ruraux pauvres par la diversification des activités agricoles et la promotion de l’entreprenariat rural. [ a) développement des micros, petites et moyennes entreprises rurales ; b) promotion de la formation professionnelle, surtout des jeunes et c) amélioration de l’accès aux marchés. ]
o Professionnaliser les petits producteurs et leurs organisations pour les associer plus étroitement au développement économique et au dialogue sur les politiques.

Le concept du programme

                      Le programme prévoit de coupler l’appui aux micros et petites entreprises (existantes) et le soutien aux filières. Le programme est donc à l’interface entre le secteur public et le secteur privé ; ce fait sera pris en compte dans son montage institutionnel et d’exécution. Dans un premier temps, le programme vise à procurer des services d’appui aux entreprises (SAE) non-financiers tels que : formations en gestion, formations professionnelles techniques, échanges technologiques, formations commerciales et en marketing aux micro-entreprises (MER) existantes dans les filières/clusters identifiés comme porteurs afin de (i) surmonter leurs contraintes, (ii) favoriser leur rentabilité, croissance et pérennité et, (iii) assurer également le développement pérenne et rentable d’un ou plusieurs maillons des filières/clusters ciblés. Dans un second temps, le programme promouvra la structuration des clusters et filières sous forme de fédérations ou groupements par corps de métiers permettant la pérennisation des SAE et l’extension des marchés. Enfin dans un troisième temps, le programme facilitera la mise en place de néo-entrepreneurs dans les marchés émergents essentiellement par le processus d’apprentissage et de formation continue. Parallèlement, le programme appuiera l’extension de services de finances rurales et la promotion de produits financiers innovants (assurances) au service des ruraux pauvres par l’intermédiaire de différents acteurs (institutions de micro-finance, banques commerciales, sociétés de leasing, compagnies d’assurance, sociétés de capital-risque). Les différents soutiens seront externalisés auprès de prestataires de services existants qui bénéficieront aussi des renforcements de leurs capacités pour pouvoir répondre convenablement aux demandes (‘faire-faire ou faire-avec’). Ces prestataires de services seront agréés annuellement par le programme en fonction de leur performance jugée auprès des MER bénéficiaires.

Typologie des cibles prioritaires

                   Les cibles prioritaires du programme comprennent : (i) les MER naissantes ou émergentes, les MER à potentiel et les MER en croissance mais également, (ii) les PER impliquées dans le développement des filières et/ou des MER.
 Les MER émergentes correspondent généralement à des activités secondaires, ou complémentaires d’une activité agricole (proches de la définition de l’activité génératrice de revenu). On note une forte proportion de femmes entrepreneurs dans cette catégorie de MER. Le développement de ces activités est limité par un certain nombre de facteurs : (i) les maigres bénéfices dégagés par ces entreprises sont rarement réinvestis dans l’activité ellemême ; (ii) les capacités des entrepreneurs sont réduites (éducation, formation technique) ; (iii) faible capacité économique (capital, équipement réduit ou vétuste, absence de fonds de roulement).
 Les MER à potentiel correspondent à des micro-entreprises rurales, qui ont dépassé le stade de la MER naissante mais qui doivent encore se renforcer afin de se pérenniser. Les entrepreneurs de ces MER ont voulu développer leur activité et en faire leur activité principale, même si elles conservent d’autres activités secondaires. L’entrepreneur, ayant dégagé un certain bénéfice, a pu en réinvestir une partie significative dans son activité afin de la développer (autofinancement de nouveaux équipements par exemple) mais ces bénéfices ne sont pas nécessairement réinvestis d’où la relative instabilité de la MER. En fonction des besoins et des commandes, occasionnellement ou de façon plus permanente l’entrepreneur peut avoir recours à de la main-d’œuvre salariée, une ou deux personnes.
 Les MER en croissance correspondent à des entreprises dont l’activité est, pour l’entrepreneur, principale et souvent unique. Les actifs sont des salariés à temps complet sur l’entreprise, de un à quatre. La proportion de femmes à la tête de ces entreprises est réduite. Le niveau d’éducation de l’entrepreneur est au minimum le niveau secondaire. Il a acquis des connaissances grâce à des formations spécifiques, et possède des bases en gestion et en comptabilité. Il tient en général à jour la trésorerie et le livre des comptes de son entreprise. Les bénéfices dégagés sont réinvestis dans l’activité. Ce type d’entreprise a un fort potentiel de croissance, d’autant plus qu’elles fonctionnent toute l’année sans interruption.
 Les PER à appuyer seront des entreprises existantes qui assurent déjà un rôle essentiel pour les filières qui ne peuvent pas être assurées par les MER notamment les fonctions d’approvisionnement, de commercialisation, de technologie, de gestion d’équipements. Les appuis du programme pour eux seront limités à l’accès au crédit et payant pour les services d’appui aux entreprises. Par ailleurs les MER bénéficieront de l’effet moteur des PER dans la modernisation des clusters permettant une meilleure intégration dans les filières. Enfin, MER et PER se retrouveront dans les corporations et les fédérations d’entreprises appuyées par PROSPERER.

Le ciblage et l’inclusion

                     Partant du mot cible, cette notion annonce le fait d’identifier un ensemble à viser pour une action donnée. Dans le contexte de notre recherche, le ciblage est alors le fait d’étudier un groupe ou une catégorie de personnes spécifique afin de pouvoir déterminer un quelconque acte selon leur situation et capacité. Et précisément dans le programme PROSPERER, le groupe cible est constitué de pauvres ayant des ressources exploitables ou du potentiel productif mais qui ont besoin d’appuis pour pouvoir mieux produire. Cependant, le ciblage ne se limite pas à l’application habituelle par des agents extérieurs de « critères d’attributions » pour décider qui doit ou ne doit pas être bénéficiaire. Mais, c’est un ensemble d’actions et de mesures conçues spécialement, et d’un commun accord entre les partenaires, pour s’assurer que des groupes spécifiques de population tirent parti d’une initiative de développement ou pour en accroître sensiblement la probabilité, tout en évitant que les effets bénéfiques en soient détournés de manière disproportionnée par d’autres groupes à leur profit. Ce ciblage est précédé d’une inclusion des pauvres qui ont une volonté de travailler mais qui n’ont pas de moyens concrets. C’est pour cela qu’il est aussi préférable de le définir. Le terme inclusion nous rappelle tout de suite à une insertion dans un quelconque ensemble. Et ici, l’inclusion se fait au sein du processus de développement. Cela dit, les populations cibles dépourvues de ressources potentielles vont participer activement au développement de la communauté de par les activités qui leur conviennent au mieux afin de pouvoir rehausser leurs propres niveaux de vie. Si l’on ne prévoit pas de stratégies spécifiques pour faire en sorte que les groupes les plus pauvres bénéficient des actions des projets, il est probable que ces groupes resteront à l’écart des dynamiques des projets, qui profitent en premier lieu aux ménages relativement mieux lotis (mais encore pauvres). Les approches inclusives doivent se fonder sur l’identification préalable des groupes vulnérables et de leurs contraintes spécifiques, et prévoir des mesures d’inclusion dont l’effet sera suivi lors de l’exécution. Ce suivi devra se faire sur un mode participatif – principe de base du système de gestion des résultats et des impacts. Prenons un exemple précis du cas d’une MER dirigée par une femme travaillant sur la soie et qui met à son actif des jeunes qui ont arrêté leur étude en classe de troisième et qui ne pensent plus pouvoir retourner à l’école à cause de leur situation économique. Pour ce faire, elles suivent des formations professionnelles auprès de la MER qui les forme au métier afin qu’elles puissent travailler et gagner de l’argent. Ainsi, les jeunes sont incluses au mécanisme de développement.

Analyse de l’interaction entre les intervenants et les bénéficiaires

                    L’interaction est déterminée par les actions mutuelles, réciproques susceptibles de modifier les éléments en présence. En effet, il s’agit ici de savoir si les actions faites par les intervenants ont des influences sur les bénéficiaires et vice versa. Selon les démarches entreprises tout au long des travaux effectués, les intervenants se sont rapprochés des petits artisans de différentes localités pour d’abord faire des enquêtes auprès d’eux afin d’en faire une première connaissance de la population cible, ensuite de leur proposer les services que le programme offre aux MER ainsi que les avantages qu’ils peuvent en tirer. Après cela, ceux qui sont intéressés s’adressent au GUM et où ce dernier récolte beaucoup plus de renseignements concernant ses hôtes. Cependant, les MER exercent des activités qu’elles ont côtoyées depuis des années auparavant, alors les CE ou Conseil d’Entreprises doivent se soumettre à ces activités comme la vannerie, le tissage ou la forgerie pour le cas de la Commune d’Arivonimamo I et II. C’est pour cela que diverses filières émergent et celles-ci ont leurs caractéristiques particulières. Par ailleurs, les formations dispensées proviennent de l’inspiration de ces bénéficiaires qui ont soif de telle ou telle étude pour parfaire leur savoir-faire. Par conséquent, ces formations tournent autour du marketing, de la gestion et du management, des langues étrangères, du commerce, de l’apprentissage de la teinture ou du tissage, par exemple. Toutefois, tout ce que l’on demande aux personnes cibles c’est de bien suivre les formations et de les appliquer au mieux que ce soit au niveau du travail, mais aussi dans la pratique quotidienne. Il ne faut également pas omettre l’interaction entre les bénéficiaires qui s’entraident et qui s’échangent des techniques pour améliorer la production mais qui incite un effet d’entraînement vis- à-vis des autres artisans car les membres du programme font part de leurs exploits. Par la suite les artisans décideront une adhésion ou non au programme. Tout cela pour ainsi dire que les différentes actions influencent effectivement les CE et leurs interlocuteurs dans le cadre d’adaptations mutuelles et d’ajustement réciproque venant de part et d’autre et modelant les situations en fonction des demandes venant de chacun d’eux. En outre, l’interculturalité entre en jeu vue que les deux parties ont des différences en matière de culture, c’est pourquoi, elles agissent différemment en fonction de leur pensée et leurs connaissances. D’un côté, les responsables du programme munis d’une culture techniciste, fonctionnant suivant une logique rationnelle. Ceci est dû aux études qu’ils ont poursuivies et qui leur servent de rempart pour les actions qu’ils entreprennent. Mais aussi, la culture traditionnelle pour les usagers, entretenant une mentalité lignagère basée, en l’occurrence, sur la hiérarchie sociale dictant toute prise d’initiative. Ce qui, naturellement, risque de provoquer des conflits de différents ordres (conflits de leadership, de valeurs, d’intérêts …) susceptibles d’entraver la réussite de tout programme de développement. Par conséquent, il convient de susciter la dynamique de groupe favorisant l’exercice de responsabilité, la coopération, la gestion prévisionnelle et l’innovation.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Partie I- De la connaissance du FIDA aux réflexions de base
Chapitre I- Monographie du FIDA, du PROSPERER et de la zone d’intervention
Section 1- Présentation du FIDA
I – Généralités et historique du FIDA
I.1- Généralités
I.2- Historique
II- Les projets en cours
III- La stratégie du FIDA et l’outil qu’il met en œuvre
III. 1 – La stratégie du FIDA
III.2- L’outil mis en œuvre
Section 2- Présentation du programme PROSPERER
I – Justification du programme
II – Les objectifs
III- Le concept du programme
IV – Les Bénéficiaires
IV. 1 – Typologie des cibles prioritaires
V – Composantes
VI – Zones d’interventions
Section 3 – Monographie des Communes Arivonimamo I et II
I-Aspects généraux et caractéristiques de la commune d’Arivonimamo I
II – Aspects généraux et caractéristiques de la commune d’Arivonimamo II
Chapitre II- Terminologie, cadrage théorique et méthodologique
Section 1- TERMINOLOGIE
I- La pauvreté
II – Le ciblage et l’inclusion
Section 2- Cadrage théorique et conceptuel
I- Le développement
I.1- Le développement endogène et l’approche participative
I.2- Le développement intégré
II- Critique de l’approche-projet dans le cadre d’une réflexion macro-micro
II- Analyse de l’interaction entre les intervenants et les bénéficiaires
Partie II- Ciblage, inclusion et dynamique sociale
Chapitre III- Déroulement de la pratique professionnelle
Chapitre IV-Analyses des impacts socioéconomiques du programme
Section 1. Au niveau des « ciblés »
IV- Les impacts économiques
V- Les impacts sociaux
VI- La dynamique de développement et participation
Section 2. Au niveau des « inclus »
II- Acquisition de compétences et création locale d’emplois
III- II- Impacts socioéconomiques
Chapitre V- Explications, synthèses et évaluations critiques
Section 1. Rôles des intervenants dans la mise en œuvre du programme
Section 2. Participation des bénéficiaires et développement local
Section 3 : La dynamique des rapports sociaux locaux sur le moyen et le long terme
Partie III- Contributions à l’élaboration d’un guide d’opérationnalisation du ciblage et de l’inclusion sociale
Chapitre VI – Acquisitions professionnelles et expériences personnelles
Chapitre VII- Les étapes poursuivies pour l’élaboration du guide
Section 1- Présentation du document de base
Section 2 – Les travaux effectués sur le document
Chapitre VIII- Le guide d’opérationnalisation 
Section I-Phase I: La préparation
Section II-Phase II : Le démarrage
Section III – Phase III : Programmation des activités
Section IV Phase IV : Suivi par le projet/supervision par le FIDA
I – Intérêts des pauvres coïncident avec les décisions des programmes
II – Identification de l’équité à l’accès aux activités du projet
III- La rentabilité des activités du projet
IV-Autres actions/auteurs profitables
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX

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