Les peuples autochtones et l’éducation hier et aujourd’hui.
La mobilité
Le réel problème auquel les missionnaires devaient faire face était celui du nomadisme des Amérindiens. Les Cris, en tant que chasseurs, pêcheurs, commerçants et non fermiers et cultivateurs, étaient souvent en déplacement. Les hommes adultes, les familles entières partaient en expédition au début du printemps jusqu’à la fin de l’automne. Le modèle suivi alors fut celui instauré par les Jésuites espagnols. Ces derniers avaient réussi à sédentariser les tribus errantes en Amérique du Sud (Magriuson, 1992, p.42-43). Les missionnaires de Nouvelle-France espéraient alors qu’une fois devenus cultivateurs, les Indiens pourraient bénéficier de leur instruction. Ce fut donc le rôle des séminaires établis dans la région de Québec.
Croyant fermement que ces institutions formeraient de fervents croyants, les Jésuites y concentrèrent leurs efforts. Pour atteindre des peuples nomades comme les Cris, le système d’écriture syllabique fut une révélation. Puisque le style de vie des Cris chasseurs-cueilleurs ne leur pennettait pas de s’installer en un seul lieu et que ce peuple ne se rassemblait que quelques mois l’été, il est tout à fait étonnant que l’écriture syllabique se vulgarisa aussi vite. La technique se transmit parmi les membres des familles, d’abord à York Factoiy, puis à Fort Sevem et enfin à Moose Factory en 1842 (Murdoch, 1981, p.176). Comme le rappelle Murdocli, l’écorce des bouleaux sur lesquels on appliquait des bouts de crayons noircis permettait l’inscription de messages le long des chemins, auxquels tous les passants pouvaient se référer (ibid., p.5).
Principes d’éducation
Un autre conflit entre les deux peuples intervient dans la notion d’éducation.Les Amérindiens élevaient leurs enfants avec indulgence et liberté, caractéristiques qui se heurtaient aux principes rigides des Européens.Selon une approche informelle, les jeunes Indiens se familiarisaient aux coutumes de la tribu par le biais d’exemples. Ainsi, l’enfant d’une société de chasseurs-cueilleurs apprenait par répétition et par observation. Très jeune, chaque enfant accomplissait un certain nombre d’actions qui contribuaient aux besoins de la famille comme la préparation de la nourriture, la construction de l’hébergement, la garde des frères et soeurs. Dans ce contexte, l’apprentissage provient donc du milieu physique ou social dans lequel l’enfant grandit (Murdoch, 1981 p.168). L’historien Charlevoix ajoute que la nature et l’expérience sont les meilleurs professeurs du monde et que les enfants y étant exposés bénéficient de la meilleure éducation (Magnuson, 1992, p.28- 29).Alors que l’approche traditionnelle crie donne des opportunités à l’enfant pour contribuer aux besoins de la famille, différemment, le style d’apprentissage Eurocanadien semble condamner ces labeurs avant l’adolescence (Murdoch, 1981, p.l 84).Par ailleurs, pour les Indiens l’apprentissage ne pouvait en aucun cas s’exercer dans une institution aussi formelle que l’école. En effet, les Européens qui prônaient un enseignement sévère et avaient éventuellement recours aux lourdes punitions faisaient face à des élèves rebelles. Pour cette raison, les parents redoutaient parfois de confier leur progéniture aux soins de ces français, de peur qu’ils ne soient maltraités.La notion d’école telle que nous la connaissons, soit la transmission d’un sujet dans une institution formelle à un groupe d’élèves, n’avait alors pas de parallèle en territoire indien. Habitué donc à un apprentissage par observation et répétition où le jeune cri assumait sa propre éducation, lorsqu’il entrait à l’école, l’enfant était soudain confronté à un apprentissage de type narratif centré autour d’un enseignant où le jeune perd sa liberté à déterminer lui-même ses activités d’apprentissage ; de plus il devait évoluer au sein d’un groupe dont le regard critique menaçait l’estime de soi ; pour toutes ces raisons, il se sentait parfois mal à l’aise (Murdoch, 1981, p.183- 124).
Avec l’avènement de l’école, la culture dans laquelle les enfants furent plongés fut donc d’une autre nature. Il s’agissait d’une culture d’adaptation que les eurocanadiens croyaient universelle. Afin de survivre, les Cris n’eurent pas d’autre choix que celui de se familiariser à ces valeurs et comportements étrangers .
Pour faciliter l’apprentissage de leurs élèves, les Jésuites employaient un système de récompense. D’une part, les prix accordés motivaient les enfants dans leur apprentissage; d’autre part, ils avaient pour but d’attirer les adultes, lesquels encourageaient leurs enfants à s’instruire dans l’espoir de recevoir des gâteaux ou du tabac. Il faut d’ailleurs considérer que le système de cadeaux faisait déjà parti du protocole entre blancs et Indiens, et les Jésuites ne faisaient que reprendre à leur avantage cette coutume (Magnuson, 1992, p.38).
Au cours des temps, les instructeurs et les enseignants ont dû trouver des stratégies d’apprentissage qui correspondaient le mieux possible à celles de l’élève cri, ce qui était et reste encore un véritable défi puisque les compétences traditionnelles cries différaient et diffèrent toujours des compétences euro-canadiennes.
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Table des matières
Résumé en français
Résumé en anglais
Table des matières
Liste des tableaux et questionnaires
Liste des sigles et des abréviations
Remerciements
Avant-propos
Introduction
Première partie : Cadre de recherche : Orientations théoriques et choix méthodologiques
Chapitre 1: Concepts et Orientation théorique
A) Cadre conceptuel
B) Cadre théorique
Chapitre 2 : Orientation méthodologique: L’approche qualitative employée
1) Introduction
2) Préparation à la collecte d’information
3) La collecte d’information : plusieurs sources possibles
a) La documentation
b) Les notes d’archives
c) L’observation directe
d) L’observation participante
e) Les enquêtes
f) Les artéfacts
4) Analyse et interprétation des données qualitatives
Deuxième partie : Les peuples autochtones et l’éducation hier et aujourd’hui.
Chapitre 3 : Les peuples autochtones du Canada
A) Origine des Amérindiens
1) Les premiers habitants
2) Les langues
3) Les Cris de plaines
a) L’occupation du territoire
b) La traite des fourrures
B) Origine et particularité des Amérindiens du Québec
1) La famille algonquienne
a) Les Cris des bois
b) Autres nations du Québec
2) La famille iroquoise
C) Premières traces des Amérindiens de la Baie lames
1) Importance de la chasse au quotidien
2) A la découverte de Fort-Rupert
a) Des explorateurs aux commerçants : L’Angleterre s’impose (…)
b) Petite maison : un lieu stratégique
c) Relation avec les missionnaires
D) Les Amérindiens de la Baie James et la CBH
1) La route fluviale
a) L’occupation du territoire
b) Premiers échanges commerciaux
c) Dépendance des Cris
2) Fonctionnement des postes de traite de la CBH
a) Les marchandises
b) Les hommes
Chapitre 4 : Le mode contemporain autochtone
A) Modernisme à la Baie lames
1) Précisions sur Waskaganish
a) Le transport aérien
b) La télévision, la radio
2) L’alimentation
3) Une forme d’art: Les leurres de chasse
4) L’environnement
5) L’alcoolisme
6) Les Autochtones face à eux-mêmes
B) les Autochtones et la loi
1) Les Autochtones devant l’ONU
2) Les droits des Autochtones devant la loi canadienne
a) Historique
b) Le statut des Indiens au Canada
c) Les réserves : un privilège
d) Les problèmes de législation
e) Les revendications autochtones
3) Les revendications des droits ancestraux au Québec
a) Historique
b) La convention de la Baie James
c) La paix des Braves
Chapitre 5 Le contexte scolaire chez les Cris du Québec
A) Rétrospective L’ éducation traditionnelle
1) Une forme pratique
2) Les femmes
3) Les hommes
B) Rétrospective L’éducation coloniale
1) Le rôle des missionnaires
2) Contraste des méthodes françaises et amérindiennes
a) Le langage
b) La mobilité
e) Principes d’éducation
3) Les élèves
a) L’instruction des garçons
b) L’instruction des filles
4) Les écoles résidentielles
a) Vocation des écoles résidentielles
b) L’expérience des écoles résidentielles pour les Cris du Québec
c) L’héritage négatif des écoles résidentielles
d) Autres conséquences
C) L’éducation aujourd’hui
1) Intervention des Autochtones en matière d’éducation
2) La commission scolaire crie
3) La formation des enseignants
4) Les écoles cries
5) Les problèmes perçus dans les écoles cries
a) Les problèmes structuraux
h) Les problèmes liés à la famille
c) Les problèmes liés aux enseignants
d) Les problèmes liés aux jeunes
Troisième partie Une étude de cas enquête et résultats
Chapitre 6 Le déroulement de la scolarité à Waskaganish
A) Organisation scolaire au primaire et au secondaire
1) Généralités
2) Langues enseignées
3) Autres matières
B) Programmes spécifiques
1) Le programme de culture crie
2)Le CLIP
3) Programmes en marge
Chapitre 7 : Observation et enquête sur les traditions ancestrales au sein de ]a communauté
1) L’adaptation du calendrier scolaire aux périodes de chasse
2) La langue crie
3) La culture crie
4) Les activités parascolaires
a) Les sorties avec la classe
b) Le carnaval d’hiver
c) La marche Aashuumiih
5) L’implication des aînés au sein de l’école
6) La spiritualité
7) L’école alternative
Chapitre 8 Résultats et synthèse
A) Réponse des étudiants et synthèse
Méthodologie
B) Réponse des adultes et synthèse
Méthodologie
1) Réponse des parents
2) Réponse des enseignants
Synthèse des questions de recherche et conclusion générale
Bibliographie
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