LES PESTIVIRUS CHEZ LES RUMINANTS
La variabilité antigénique
Variabilité antigénique au sein des pestivirus
Une étude a été publiée en 1989 pour définir les réactions croisées entre anticorps monoclonaux des différentes souches de pestivirus (Cay et al. 1989). Cette étude prenait en compte 31 souches de pestivirus (16 souches de BVDV, 7 souches de CSFV et 8 souches de BDV). Les auteurs ont utilisé des anticorps monoclonaux anti CSFV (19), anti BVDV (42) et anti BDV (13). Cette étude a montré que les anticorps monoclonaux anti CSFV réagissaient uniquement avec les souches de CSFV. La moitié des anticorps monoclonaux anti BVDV réagissaient avec les souches BVDV et BDV. Enfin, l’autre moitié des anticorps monoclonaux anti BVDV et les anticorps monoclonaux anti BDV, réagissaient avec toutes les souches (CSFV, BVDV et BDV).
Il existe donc des réactions croisées entre les anticorps anti BVDV et anti BDV. Ces deux espèces de pestivirus semblent être proches sur le plan antigénique. Le CSFV semble être éloigné antigéniquement des deux autres espèces.
D’autres études menées en 1988 et 1991, ont montré que des souches de BVDV et BDV pouvaient être distinguées par l’utilisation de certains anticorps neutralisants (Edwards et al.1988, Shannon et al. 1991). Des anticorps monoclonaux spécifiques de la Border Disease n’ont pu être mis en évidence dans aucune des études publiées.Des études ont été menées avec des anticorps polyclonaux pour différencier antigéniquement les pestivirus. La distinction des pestivirus par l’utilisation de ces anticorps est impossible selon plusieurs études (Wensvoort et al. 1989). Ceci montre que toutes les espèces de pestivirus présentent des antigènes communs.
La variabilité antigénique des pestivirus est due majoritairement à la glycoprotéine E2. Cette glycoprotéine est transmembranaire. Elle est à l’origine de la sécrétion des anticorps neutralisants. Plusieurs épitopes ont été mis en évidence sur cette protéine (Van Rijn et al. 1994). Il semble que cette protéine possède deux séquences hydrophiles très variables (Deng et al. 1992). Dans une autre étude, il a été montré que E2 présentait deux domaines antigéniques, l’un conservé d’une espèce à l’autre, l’autre non (Paton et al. 1992).
Variabilité antigénique au sein du BVD
Il y a des différences antigéniques entre les différents sous génotypes de BVDV-1. Le sérum dirigé contre le BVDV-1k neutralise de manière très faible les autres sous génotypes, alors que les sérums dirigés contre les autres sous génotypes semblent être efficaces contre le BVDV-1k (Bachofen et al. 2008).Les réactions croisées entre les différents sous génotypes de BVDV-1 sont plus importantes que les réactions croisées entre BVDV-1 et BVDV-2. Par ailleurs, l’immunisation contre le BVDV-1 entraine une protection croisée limitée contre le BVDV-2 (Ridpath et al. 2000). Cette absence de protection croisée totale a permis l’apparition d’épidémies à BVDV-2 en Amérique du Nord dans les années 1990 sur des cheptels vaccinés contre le BVDV-1 (Bachofen et al. 2008).D’après l’étude de Cortese et al. (1998), un vaccin vivant atténué dirigé contre le BVDV-1 a induit l’apparition d’anticorps neutralisants contre les BVDV-1 et BVDV-2 un mois et demi après vaccination. Toutefois, le titre en anticorps produits contre les souches de BVDV-1 est d’un log plus important que celui en anticorps produits contre les souches de BVDV-2. Les titres en anticorps anti BVDV-2 étaient en moyenne inférieurs à 1/16. Une épreuve d’inoculation avec une souche hypervirulente de BVDV-2 sur des veaux a montré qu’un titre inférieur à 1/16 en anticorps neutralisants entrainait des signes cliniques sévères. La réaction croisée entre B VDV-1 et BVDV-2 existe mais la protection dépend du taux d’anticorps neutralisant produit et ce taux est souvent insuffisant.
Variabilité au sein des BDV
Il n’existe pas d’étude de la variabilité antigénique au sein du BDV.
Conséquences de la variabilité des pestivirus
La diversité des pestivirus est étroitement associée à leur capacité à franchir la barrière d’espèce, notamment pour le virus BVD. Les conséquences portent sur le rôle éventuel de l’infection de la faune sauvage par le BVD sur l’épidémiologie et les moyens de contrôle de cette maladie chez les ruminants domestiques.Cette diversité peut entrainer des problèmes de diagnostic. La diversité génétique des pestivirus oblige à adapter les outils diagnostics (amorces et sondes PCR). Théoriquement la variabilité génétique pourrait être à l’origine de résultats faux négatifs en cas d’infection par une souche très éloignée génétiquement des souches reconnues par les trousses diagnostiques.En pratique, la plupart de ces trousses utilisent des régions très conservées pour l’amplification de l’ARN et sont contrôlées vis-à-vis d’un large panel de souches de pestivirus. La variabilité antigénique peut aussi poser des problèmes de sensibilité des tests antigéniques (ELISA). La variabilité des pestivirus oblige aussi à adapter les connaissances en termes de protection vaccinale. Il est communément admis une protection croisée entre différents sous-types du BVDV-1. Par contre la diversité antigénique des souches virales pourrait être à l’origine de certains échecs vaccinaux, notamment lorsqu’il s’agit d’une variation inter génotype entre BVDV-1 et BVDV-2. S’il est communément admis une protection croisée des animaux infectés par du BVDV-2 et préalablement vaccinés avec du BVDV-1, il semblerait que les souches de BVDV-2 conféreraient moins de protection croisée vis-à-vis des souches de génotype 1. Par ailleurs la protection croisée entre BDV et BVDV-1 n’a jamais été évaluée.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : LES PESTIVIRUS CHEZ LES RUMINANTS
I/ LES PESTIVIRUS
1. Classification
2. Organisation générale
3. Les protéines virales
4. Cycle viral
5. Variabilité
5.1. La variabilité d’hôtes
5.2. La notion de biotypes viraux
5.3. La variabilité génomique
5.3.1. Diversité génétique au sein des Pestivirus
5.3.2. Diversité génétique au sein du BVD
5.3.3. Diversité génétique au sein de la BD
5.4. La variabilité antigénique
5.4.1. Diversité antigénique au sein des Pestivirus
5.4.2. Diversité antigénique au sein du BVD
5.4.3. Diversité antigénique au sein de la BD
II/ LES PESTIVIROSES DES RUMINANTS
1. Epidémiologie descriptive
1.1. Les pestiviroses dans le Monde
1.2. Les pestiviroses en France
2. Pathogénie
2.1. Infection transitoire
2.2. Infection persistante
3. Signes cliniques
3.1. Animaux adultes non gravide
3.2. Animaux adultes mâles reproducteurs
3.3. Animaux adultes gravides
III/ LUTTE CONTRE LES PESTIVIROSES DES RUMINANTS
1. Diagnostic
1.1. Diagnostic épidémio clinique et nécropsique
1.2. Diagnostic de laboratoire
1.2.1. Détection virale
– Isolement viral en culture cellulaire
– Détection des antigènes viraux (ELISA ag)
– Détection des acides nucléiques
1.2.2. Détection des Anticorps
– Test de séroneutralisation
– ELISA indirecte
– ELISA compétition
1.3. Interprétation des résultats de laboratoire
2. Les vaccins contre les pestivirus
2.1. Bases scientifiques : la réponse immunitaire contre les pestivirus
2.2. Vaccination BVDV chez les bovins
2.3. Vaccination chez les ovins
3. Prophylaxie sanitaire et/ou médicale
3.1. Contrôle à l’introduction dans un cheptel
3.2. Dépistage collectif et prophylaxie sanitaire (modèle BVD)
3.2.1. Zone à faible prévalence
3.2.2. Zone à forte prévalence : exemple de l’Allemagne
3.2.3. Zone à forte prévalence : exemple de la France
3.3. Prophylaxie sanitaire de la Maladie des Frontières
Deuxième partie : ETUDE EXPERIMENTALE
1. Objectifs
2. Matériels et méthodes
2.1. Cultures cellulaires
2.2. Virus
2.3. Infections expérimentales
2.3.1. Animaux
2.3.2. Protocole expérimental de vaccination
2.3.3. Inoculation d’épreuve
2.4. Suivi clinique et hématologique
2.5. Suivi de la réponse en anticorps
2.6. Suivi virologique
2.7. Analyses phylogénétiques
2.8. Statistiques
3. Résultats
3.1. Isolement des souches de pestivirus
3.2. Analyses phylogénétiques des virus isolés
3.3. Etude de la réponse humorale post vaccination
3.3.1. Réponse individuelle des animaux contre la souche BVDV NADL
3.3.2. Réponse individuelle des animaux contre la souche BDV Aveyronite
3.3.3. Réponse individuelle des animaux contre la souche BDV 10405
3.3.4. Comparaison des moyennes par groupe en fonction des virus utilisés
3.3.5. Réponse en anticorps NS2-3
3.4. Résultats de l’inoculation d’épreuve
3.4.1. Suivi clinique
3.4.2. Etude virologique
3.4.3. Hématologie
4. Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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