Du vieillissement de la société au vieillissement des personnes handicapées
Les personnes handicapées vieillissantes interpellent le champ du handicap mais aussi celui du vieillissement qu’il convient aussi de définir (A). Ce vieillissement a notamment été dû à des évolutions dans l’accompagnement, dans l’accès aux soins et les progrès de la médecine mais aussi à des évolutions juridiques liées à la reconnaissance du handicap (B). En réunissant la notion de vieillissement et le constat de l’augmentation de l’espérance de vie des personnes handicapées nous préciserons qui sont les personnes handicapées vieillissantes (C).
La définition du vieillissement
Notre société perçoit davantage le vieillissement comme un « déclin inéluctable, à la baisse des capacités intellectuelles et créatives et à la survenue de maladies somatiques ne trouvant pas d’autres issues que la mort » renvoyant à des craintes et des peurs. La notion de vieillesse (et de vieillissement) n’est qu’une « chose culturellement construite » d’où sont issues de nombreuses représentations. Ces stéréotypes ont une vision négative où le « jeunisme » est prégnant dans notre société et n’encouragent pas à penser qu’il n’y a « pas une vieillesse mais des vieillesses ». Bien qu’il soit difficile de donner une définition de la vieillesse, « le vieillissement n’est pas une sorte de maladie dont la guérison relève de la compétence des médecins mais un processus normal, naturel et inéluctable de modification de l’organisme » . Le vieillissement entraine des fragilités qui peuvent engendrer des complications sociales et médicales. La prévention notamment des chutes chez les personnes doit faire l’objet d’une vigilance particulière. Le concept de fragilité ne bénéficiant pas d’un consensus dans sa définition peut cependant renvoyer à une « vulnérabilité croissante prédisposant au déclin fonctionnel et à la dépendance » . Pour FRIED et all, on peut parler de fragilité quand au moins trois des symptômes suivants sont observables : Perte de poids involontaire, Sensation de fatigue et épuisement, Diminution de la vitesse de marche, Diminution de la force de préhension, Diminution de l’activité physique.
Le vieillissement est effectivement « un exercice périlleux dont on connait le dénouement » , cependant vieillir ne veut pas dire être sans avenir.
Permettre le vieillissement des personnes handicapées constitue un enjeu pour lequel la société ne s’était pas suffisamment préparée en n’ayant pas anticipé l’espérance de vie de cette population.
Le vieillissement en France, augmentation de l’espérance de vie : Quelles évolutions pour le handicap ?
Comme nous avons pu le voir en introduction l’espérance de vie à la naissance a fortement augmenté en France et cette évolution a notamment bénéficié aux personnes handicapées. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution :
D’une part par les progrès médicaux et d’autre part par des progrès dans l’accompagnement et aussi par des progrès dans la législation. Jusqu’à la fin des années 60 une personne trisomique ne pouvait bénéficier de soins dentaires autre que l’arrachage de dents […] assez souvent les personnes trisomiques ont des problèmes de dentitions qui se « bringuebalent » un peu partout et il était absolument hors de question qu’elles bénéficient d’orthodontie ou de soins de ce type. Moralité ? Elles mangeaient de façon qui était très peu efficace d’un point de vue de la digestion ce qui entrainait bah voilà pleins de choses, des problèmes respiratoires, des problèmes cardiaques et la SECU ne prenait en charge que les soins d’urgence.
Le vieillissement des personnes handicapées n’est pas si différent de celui des personnes valides . Mais notons, malgré tout, quelques spécificités. Comme le souligne le rapport GOHET (2013), l’avancée en âge peut entrainer « la survenue de nouvelles déficiences liées à l’âges et provoquant de nouveaux handicaps comme la surdité, la cécité, la réduction de la mobilité, la dépression, ainsi qu’un possible accroissement des déficiences antérieures » . Il est important de prévenir de la dégradation des comorbidités et notamment les problématiques sensorielles des personnes malentendantes et malvoyantes . Pour certains types de handicap, il peut exister « une capacité moindre à exprimer des problèmes somatiques, existentiels ou psychologies […], des ressources psychologiques et une ouverture sur l‘extérieur plus faibles ; des fragilités et des problèmes graves en matière de santé liés au handicap lui-même ».
Concernant la précocité du vieillissement chez les personnes handicapées certains groupes peuvent être concernés par ce phénomène. Nous pouvons identifier les personnes handicapées avec des problèmes cardiaques et cardio-vasculaire, les personnes avec une trisomie 21, avec des troubles neurologiques
notamment les épileptiques, enfin les personnes handicapées moteurs . Il se constate des usures précoces particulières liées à ces handicaps . Comme le souligne le rapport Blanc (2006), au-delà de ces groupes, « la variabilité individuelle des ‘’manières de vieillir’’ domine ». Toutes les personnes handicapées ne sont pas concernées par un vieillissement dit « précoce ou prématuré ». Pour de nombreuses personnes, il est difficile d’identifier clairement le décalage entre l’âge d’apparition des témoignages du vieillissement de l’âge « normal » d’apparition.
La question d’un vieillissement précoce n’est pas simple et tend aussi à évoluer. La notion de vieillissement est comme nous l’avons vue une notion abstraite qui dans notre travail s’est ajouté à une seconde notion difficile à conceptualiser, le handicap.
Notre société était-elle prête à un tel vieillissement de la population handicapée ? Il semblerait que non, pas aussi massivement.
Handicap et dépendance dans les politiques publiques françaises : Histoire et limites créées par cette distinction ?
Dans notre société deux politiques publiques sociales catégorielles se sont construites et ont été institutionnalisées à la fin des années 90 distinguant la dépendance du handicap. Il est important pour comprendre et mesurer la complexité de la prise en compte de cette première génération de personnes handicapées de percevoir la genèse de cette fragmentation (1.2.1.). Percevoir les évolutions certes, les limites, et les conséquences (1.2.2.) mais aussi les rapprochements qui au niveau des territoires s’opèrent pour répondre aux besoins, aux aspirations d’une partie de la population française dont nous n’avions pas prévu aussi massivement son avancée en âge (1.2.3.).
L’Histoire d’une fragmentation PH et PA : « D’une logique finaliste » à une « logique causaliste » à une logique mixte
Il convient de saisir, tout d’abord, comment la politique du handicap s’est distinguée de celle concernant les personnes âgées. Comprendre l’Histoire de cette distinction, c’est comprendre les logiques qui expliquent aujourd’hui les difficultés dans la prise en compte de cette population et en quoi ce vieillissement montre les limites de la construction de nos politiques sociales par nos politiques publiques et nos décideurs politiques.
Une Histoire vers la segmentation de 1997
Deux régimes de 1905 à 1997 ont pu être identifiés par l’historien Christophe CAPUANO. Ces deux régimes sont « un régime causal ou causaliste, la prise en charge varie selon la cause de l’incapacité, dans une logique finaliste cette prise en charge est conçue en fonction des besoins ».
Deux périodes de l’histoire sont observables depuis le début du XXe siècle :
De 1905 à 1930, c’est un régime causaliste qui domine. Les allocations relèvent davantage d’un revenu de substitution afin de compenser une incapacité à travailler pour des populations dites « invalides ».
A partir de 1930, la France jusqu’en 1997 entre dans une logique davantage finaliste. En 1930, un tournant s’opère avec la mise en place d’une prestation, la majoration tierce personne, afin de compenser l’impossibilité pour des personnes d’être seuls au quotidien et qui doivent bénéficier d’une tierce personne pour les aider.
C’est ainsi que jusqu’en 1949 c’est avant tout une assistance qui est proposée. Cela va évoluer à partir de cette date, par la loi dite Cordonnier du 2 août 1949 sur les grands infirmes et les aveugles. L’année 1953 va acter le passage de l’assistance à l’aide sociale. Le principe de nondiscrimination selon l’âge réaffirmé pour celles et ceux ayant besoin d’une tierce personne.
Les raisons d’une distinction entre Handicap et Dépendance
Le 24 Janvier 1997 est promulgué la « prestation spécifique dépendance (PSD) ». Il s’agit d’une nouvelle position de la France en matière de politiques publiques concernant la perte d’autonomie. La PSD a un seuil limite fixé à 60 ans et cette aide est récupérable sur successions. Le régime « finaliste » qui a prévalu depuis 1930 est remis en cause pour une approche « mixte » intégrant une logique finaliste (réponses en fonction des besoins) et causaliste (comme si c’est l’âge, le seuil de 60 ans, qui explique la survenue de pathologies spécifiques). C’est l’acte de naissance du mot dépendance associé aux personnes âgées, de la fragmentation entre le champ du handicap et de la dépendance et de l’instauration de cette « barrière des 60 ans ». Les auteurs CAPUANO et WEBER identifient au moins deux raisons à la segmentation entre personnes handicapées et personnes âgées.
La première est financière et politique. Comme nous l’avons vu l’ACTP est versée principalement à des personnes âgées et depuis 1983 ce sont les conseils généraux (aujourd’hui conseils départementaux) qui versent cette aide dans un contexte d’augmentation des dépenses sociales à partir de 1988 . L’ACTP représente un coût important pour les conseils généraux. Thomas FRINAULT montre alors que la dimension financière a eu des répercussions politiques en démontrant que « la loi [pour la PSD] est initiée par et pour les sénateurs-présidents de conseils généraux qui ont fait pression pour avoir une loi nouvelle afin qu’ils soient financièrement moins engagés qu’avec l’allocation compensatrice » . Dans une période où le gouvernement était à l’écoute, pour raison politique, du Sénat et donc des présidents des conseils généraux. C’est ainsi que « le législateur scelle définitivement le distinguo entre handicap adulte et âgé, réagissant aux fonctions latentes mises en exergue lors de la mise en œuvre de l’ACTP, à savoir un coût exponentiel imputable à l’afflux massif de personnes âgées. Cette volonté pèse davantage que l’argument de besoins distincts. » . Il est également intéressant de constater l’argumentaire visant à justifier cette discrimination. Celui -ci prônait un retour à la situation d’avant 1975 cependant, juridiquement, à cette époque-là, il n’y avait pas de discrimination par l’âge . L’argumentaire des sénateurs qui justifiait cette décision en expliquant que la segmentation était ‘’naturelle’’ et dans la continuité de décisions prisent dans ce sens, auparavant, ne l’était donc pas.
Les conséquences sont importantes comme le montre Thomas FRINAULT, le public pouvant recourir à cette aide, PSD, était estimé à 796 000 bénéficiaires mais seul 146 000 y avait recours au 30 septembre 2001. La récupération sur succession est un frein pour les familles. La PSD au regard de ces nombreuses limites sera remplacée le 20 juillet 2001 par l’allocation personnalisé d’autonomie (APA), non récupérable sur succession va être, très rapidement, « victime » de son succès surprenant d’ailleurs les décideurs politiques.
La deuxième raison réside dans le fait d’une volonté d’autonomisation du handicap qui était à cette époque davantage dans une vision d’un accompagnement à la vie, à l’intégration et non d’un accompagnement à la fin de vie. Le monde du handicap avait des intérêts économiques à défendre mais un retour en arrière n’aurait pas été accepté par des associations puissantes au niveau national. Il était plus efficace et facile de s’attaquer aux personnes âgées « de plus en plus nombreux et représentés politiquement ».
Le choix de la France d’effectuer cette distinction s’explique avant tout pour des raisons financières à la résonnance politique et sous pression du champ du handicap, puissant nationalement. Cette politique de structuration de nos politiques publiques va à l’inverse des réflexions du conseil européen qui va ré insister en 1988 sur l’importance de prendre principalement en compte les conséquences du handicap plus que l’âge, ce sont les conséquences et non les causes qui priment. Aujourd’hui, quand on pense à « personnes handicapées vieillissantes » c’est aussi en raison de la structuration de nos politiques publiques. Il s’agit d’une conséquence de cette loi. Si aujourd’hui on a une vision segmentée, dans les années 80, début des années 90 celle-ci n’existait pas, « l’important c’est les conséquences du handicap et que ça soit apparu à 50 ou à 70 ans. […] L’important c’est prendre en compte les conséquences du handicap. ».
Les personnes handicapées vieillissantes sont concernées par le secteur du handicap mais aussi par celui de la gérontologie. Involontairement, ils mettent la société française, les décideurs publics face à la contradiction du système actuel fragmenté. Ces deux secteurs n’avaient pas été programmés pour se rencontrer et rien n’avait été anticipé. L’avancée en âge des personnes handicapées a mis en évidence les limites et les paradoxes de ces systèmes. La barrière d’âge est l’exemple le plus symbolique de cette sectorisation, une « personne de moins de 60 ans ayant des difficultés à accomplir seule des actes de la vie quotidienne sera considérée comme ‘’handicapée’’, tandis qu’elle sera classée comme ‘’dépendante’’ si ses incapacités sont reconnues après ce seuil des 60 ans » . Cette dualité fondée sur un critère d’âge ne reconnait que deux groupes, avant 60 ans les personnes handicapées et après ce seuil, les personnes dépendant que la loi de janvier 1997 a affecté aux personnes âgées. Le handicap « ne prend pas sa retraite » et ce seuil ne protège pas non plus les personnes âgées d’avoir un handicap en raison du vieillissement.
Malgré des dérogations possibles, un travailleur d’ESAT qui ne peut plus travailler au-delà des 60 ans doit en conséquence laisser sa place en foyer d’hébergement ou logement pour intégrer un EHPAD ou une structure d’accueil adaptée. Cette fragmentation peut alors engendrer des ruptures ou des changements de vie, qui s’ils ne sont pas anticipés et préparés peuvent être difficile à vivre. Comme le mentionne Aurélie MOREL, le seuil fixé à 60 ans pouvait jusqu’à la loi du 2 janvier 2002 faire qu’une personne handicapée accueillie dans une structure du champ de la personne âgée (EHPAD) se voyait généralement appliquer le régime d’aide sociale à l’hébergement pour personnes âgées. A l‘inverse la personne handicapée âgée de plus de 60 ans accueillie dans une structure du champ du handicap conserve les avantages de l’aide sociale pour personnes handicapées. Pour deux besoins similaires la distinction entre les deux champs imposait un statut différent. Des évolutions sont observables. Le décret n° 2017-122 du 1er février 2017 relatif à la réforme des minima sociaux en est un autre témoin. Depuis le 1er Janvier 2017 et la promulgation du décret, le versement de l’AAH n’est plus arrêté à partir de 60 ans. Cette dimension imposait ainsi des transferts de dossiers et des démarches administratives pour basculer dans le dispositif ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées), appartenant au champ de la personne âgée. Cette évolution et l’atténuation de la barrière de l’âge doit permettre d’éviter que, durant la période de changement de dossier, les personnes et leurs familles connaissent une situation de « complexité et d’insécurité ». Cette mesure ne concerne cependant que les personnes avec un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 % et ne sera effective que pour celles atteignant l’âge de la retraite à compter du 1er janvier 2017. Il s’agit d’une étape visant à freiner les limites engendrées par la fragmentation et l’instauration d’une barrière d’âge.
Cette évolution n’enlève cependant rien à l’existence d’inégalités voire de discriminations dans les dispositifs de compensation pour les personnes handicapées et âgées comme le souligne HENRARD . Dans le cas de la PCH l’aide sociale n’est pas récupérable sur la succession du bénéficiaire à l’inverse dans le cas de l’APA, la récupération sur succession est encore de mise créant comme nous l’évoquions une inégalité.
Financièrement, cette distinction est toujours à l’origine de différences et d’inégalités dans les dispositifs de compensations entre personnes handicapées et personnes âgées.
Au-delà de la barrière d’âge la fragmentation n’a pas habitué ou incité les professionnels des deux champs à travailler ensemble. Bien au contraire, les deux champs se retrouvent très éloignés dans leurs pratiques et leurs connaissances. Face à cette population handicapée vieillissante, ils sont dans les deux champs démunis. Cet accompagnement n’est pas seulement éducatif (champ du handicap) ni dans le soin, le nursing (champ de la gérontologie) il réunit les deux. Le handicap a ses caractéristiques et l’avancée en âge a elle aussi ses conséquences et ses spécificités. Une autre conséquence se retrouve au sein des structures, des services, des professionnels. Ils se retrouvent désarmés, insuffisamment formés dans l’un ou l’autre des deux domaines contraints de travailler ensemble.
La dualité a des conséquences et des limites diverses qui comme pour l’exemple de la barrière d’âge a des répercussions négatives à la fois auprès des personnes handicapées (changement de structures) mais aussi auprès des personnes âgées (l’aide sociale pour l’APA est récupérable sur succession). Outre ces constats c’est aussi un cloisonnement entre les professionnels et les structures des deux champs qui n’a pas permis de développer une interconnaissance, des échanges de pratiques dans les deux domaines. Or le vieillissement des personnes en situations est un appel à dépasser les habitudes propres à chaque champ. Dans le contexte actuel d’avancée en âge des personnes porteuses d’un handicap cette distinction peut-elle subsister ?
Quel avenir pour cette distinction ? Un rapprochement plutôt qu’une convergence
Cette distinction s’est institutionnalisée depuis 1997. Elle s’est sédimentée au point d’être devenue incontournable et difficilement modifiable. Même si cette construction de nos politiques est inadaptée. C’est ce que confirment de nombreux d’acteurs que nous avons pu rencontrer :
E6 : Cette question de la convergence ce sont des choses qui me parlent et que je trouve intéressantes. Pour autant, pour y travailler depuis un certain temps, je pense que pour avoir une politique globale de l’autonomie, comme dans d’autres pays qui ne font pas de distinguo entre les différentes causes d’incapacité cela serait une mini révolution car on est sur des logiques qui sont tellement différentes et sur des enjeux financiers importants. Dans le contexte actuel, il y aurait des renoncements à faire…
Les enjeux dans l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes
De nombreux enjeux sont à prendre en compte par notre société pour accompagner ces personnes handicapées vieillissantes mais également leur famille, vieillissante également. En toile de fond, ce sont aussi les professionnels qui doivent être mieux armés pour d’une part accompagner le vieillissement (dans le champ du handicap) mais d’autre part comprendre et connaître le handicap (dans le champ de la gérontologie). Les enjeux sont divers mais certains doivent faire l’objet d’une plus grande vigilance.
Les aidants ont un rôle essentiel dans notre société. Il l’est d’autant plus que le ratio aidant/aidé diminue et va diminuer et que dans le cas des personnes handicapées vieillissantes, les aidants sont eux-aussi vieillissants notamment les parents.
Un nouvel enjeu dans l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes concerne le rôle important des aidants.
Faut-il comme historiquement privilégier le maintien à domicile ou encourager la désinstitutionalisation et mener une politique de maintien à domicile ?
Face au droit de choisir son lieu de vie, à l’évolution des types de handicaps accueillis en institution, au manque de place dans certaines structures pour des handicaps complexes, se pose la question du maintien à domicile.
Quand celui-ci est envisageable et possible ne serait-ce une solution pour pallier aux manques de places dans notre société tout en respectant aussi le droit de libre choix du lieu de vie ?
Nous ne sommes, certes, « pas réductibles à des êtres de besoins » , cependant certains d’entre eux sont essentiels les besoins médicaux, sociaux ou fonctionnels. Il convient d’une part de prévenir toute forme de rupture de vie ou de soins pour les personnes handicapées avançant en âge. D’autre part, il est important de permettre de veiller à accompagner la réponse à ces besoins pour assurer un avenir serein. Une réponse qui doit être également élargie dans le sillage de la loi de 2005, aux attentes, aux désirs, aux choix, à la dignité et libertés de ces personnes.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES SIGLES UTILISES
INTRODUCTION
METHODOLOGIE
PARTIE 1 : LES PERSONNES HANDICAPEES VIEILLISSANTES DANS LA SOCIETE FRANÇAISE. EVOLUTIONS ET ENJEUX POUR LES POUVOIRS PUBLICS ?
SECTION 1 : DES PERSONNES HANDICAPEES AUX PERSONNES HANDICAPEES VIEILLISSANTES : POURQUOI EN PARLER ?
1.1.1. Le handicap, des handicaps : définitions
A. Le Handicap : un terme, une notion, une approche, des questions
B. La différence des handicaps
1.1.2. Les politiques publiques françaises du Handicap : des évolutions juridiques pour renforcer l’intégration et l’accompagnement.
1.1.3. Du vieillissement de la société au vieillissement des personnes handicapées.
A. La définition du vieillissement.
B. Le vieillissement en France, augmentation de l’espérance de vie : Quelles évolutions pour le handicap ?
C. Quel est le profil d’une personne handicapée vieillissante ?
SECTION 2 : HANDICAP ET DEPENDANCE DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES FRANÇAISES : HISTOIRE ET LIMITES CREEES PAR CETTE DISTINCTION ?
1.2.1. L’Histoire d’une fragmentation PH et PA : « D’une logique finaliste » à une « logique causaliste » à une logique mixte
A. Une Histoire vers la segmentation de 1997
B. Les raisons d’une distinction entre Handicap et Dépendance
1.2.2. Les limites et les conséquences de la segmentation du handicap et de la dépendance : La barrière des 60 ans
1.2.3. Quel avenir pour cette distinction ? Un rapprochement plutôt qu’une convergence.
SECTION 3 : LES ENJEUX DANS L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES HANDICAPEES VIEILLISSANTES
1.3.1. Des aidants à soulager, des parents qui vieillissent eux aussi.
1.3.2. Le maintien à domicile plutôt que l’institutionnalisation ?
1.3.3. Prévenir des ruptures dans le parcours de vie et de soins des personnes handicapées vieillissantes
A. La santé des personnes handicapées vieillissantes : Promouvoir et prévenir
B. Des enjeux dans l’accompagnement dans les étapes de la vie
PARTIE 2 : LA COORDINATION EN FRANCE : DEFINITION, ECHEC, ACTEURS, HISTOIRE ET ENJEUX ?
SECTION 1 : LA COORDINATION, COOPERATION, TERRITOIRE : DES TERMES A DEFINIR DANS L’ACCOMPAGNEMENT DE LA PERTE D’AUTONOMIE : DEFINITIONS
2.1.1. La coordination : Concept et enjeux
2.1.2. La coopération
2.1.3. La coordination au sein d’un territoire
SECTION 2 : DES POLITIQUES PUBLIQUES EN FAVEUR D’UNE STRUCTURATION DE LA COORDINATION MAIS AUX EFFETS LIMITES OU INCERTAINS
2.2.1. Les acteurs de la coordination ?
A. L’Etat : une politique interministérielle
B. Les associations
C. Les collectivités territoriales : le Conseil départemental
D. Les structures et les services de proximités
2.2.2. La structuration de la coordination en faveur des PA et des PH
A. Dans le champ des personnes âgées
B. Dans le champ des personnes handicapées
Thomas BLANC-JOUVAN – Mémoire de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble – 2017 5
2.2.3. De nouveaux dispositifs de coordinations : des questionnements ?
SECTION 3 : LES LIMITES ET BESOINS POUR RENFORCER LA COORDINATION ET LA COOPERATION TERRITORIALE. AVANCEE JURIDIQUE, BESOIN
DE CONFIANCE ET BESOINS DE CONNAISSANCES
2.3.1. Avancée juridique : Le partage de l’information
2.3.2. Besoin de confiance, de reconnaissance dans l’action des acteurs du terrain et entre eux : simplifier pour mieux accompagner
2.3.3. Besoins de connaissances
PARTIE 3 : LES PERSONNES HANDICAPEES VIEILLISSANTES EN HAUTE-SAVOIE : UN BESOIN DE CONNAISSANCE POUR ADAPTER ET INITIER UNE COOPERATION TERRITORIALE RENFORCEE ET DURABLE
SECTION 1 : D’UNE ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE A UNE ENQUETE DE TERRAIN : DES CONNAISSANCES POUR DES ACTIONS D’AMELIORATIONS
DE L’ACCOMPAGNEMENT.
3.1.1. Les personnes handicapées en Haute-Savoie
3.1.2. Une enquête épidémiologique : Vers la proposition d’axes d’améliorations.
3.1.3. Une enquête de terrain pour perpétuer les travaux : Quels objectifs et quelle méthodologie ?
SECTION 2 : DES AXES D’AMELIORATION, A METTRE EN PLACE, QUI IMPOSENT LA COORDINATION D’UNE COOPERATION PERMETTANT DE RENFORCER LES LIENS ENTRE LES ACTEURS
3.2.1. Des axes d’amélioration prioritaires pour dynamiser une coordination d’acteurs sur un territoire
3.2.2. Des freins liés à une histoire et à des décisions politiques.
A. Cloisonnement entre champs, secteurs et acteurs : Pour un effort de connaissance mutuelle, de communication, d’aller vers l’autre
B. Frein budgétaire, réglementaire et administratif, Barrière des 60 ans
3.2.3. Des freins particulièrement présents et ancrés dans le territoire Haut-Savoyard
A. La géographie : Entre un éloignement qui entrave la coordination d’une coopération et l’existence d’une concurrence avec la Suisse
B. La Psychiatrie un secteur sinistré
SECTION 3 : VERS UNE COORDINATION DECLOISONNEE POUR UNE COOPERATION TERRITORIALE EN HAUTE-SAVOIE ENTRE LES ACTEURS : PRECONISATIONS
3.3.1. Les conditions d’une coordination légitime veillant à une coopération efficace au sein d’un territoire
A. Une coordination par « mode projet » ou par besoin afin d’assurer une connaissance entre tous les acteurs, des rencontres et des échanges entre les équipes
B. Une légitimité pour coordonner cette coopération
C. S’appuyer sur les ressources du terrain sur le territoire : Faire « simple, pragmatique et efficace »
3.3.2. Convergence ou rapprochement entre le champ des PA et des PH : Convergence entre le CTDESI et les filières gérontologiques ?
3.3.3. Préparer l’avenir pour consolider cette coopération
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
ANNEXES
Annexe 1 : E1_M.Christophe-CAPUANO_27-03-17_53min
Annexe 2 : E2_ENSEIGNANTCHERCHEUR-LYON2_10-04-17_60min
Annexe 3 : E4_ANDICAT-PARIS_05-05-17_1h25
Annexe 4 : E12_MDPH-Haute-Savoie_29-05-17_1h13min
Annexe 5 : Liste des entretiens menés
Annexe 6 : Guide d’entretien mémoire n°1
Annexe 7 : Guide d’entretien mémoire et mission de stage n°2.
Annexe 8 : Territoire d’étude, filières gérontologiques Annecy-Rumilly-Saint-Julien-Gex.
Annexe 9 : Grille SMAF, Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle
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