LES PAYSAGES URBAINS AU TRAVERS DES ESPACES VERTS PAYSAGERS DU MANS
Espaces fluviaux
L’espace fluvial dans la ville fait partie de l’identité mancelle ; la Sarthe est la rivière éponyme de son département. La ville s’est structurée selon deux axes bleus, rivières qui traversent Le Mans : Sarthe (Nord- Sud), la plus importante et l’Huisne (Est-Ouest). On compte également deux cours d’eau avec à l’Est, le ruisseau de Chaumard et au Sud, le Roule-Crottes. À noter que l’Huisne est le réservoir d’eau potable de la ville. On connaît, de tout temps, les rivières du Mans. Ces deux espaces fluviaux servaient à transporter des marchandises pour le commerce interdépartemental, car la Sarthe était entièrement navigable au cours du XIXème siècle, ce qui lui faisait revêtir un aspect de « ville industrielle ». Remarquons que la Sarthe était plus utilisée pour la navigation que l’Huisne. Cela est dû à la position stratégique de la Sarthe qui coule en contrebas de la vieille ville, ce qui a permis de développement rapidement des infrastructures qu’ils s’agissent de ponts, de quais et des différents ports installés au fil des siècles. Aujourd’hui, les infrastructures routières et notamment ferroviaires remplacent l’ancien usage des deux rivières mancelles. Les berges de la Sarthe ont été témoins du quartier des Tanneries qui laisse place aujourd’hui aux promenades au bord de l’eau. Le port est construit vers 1840 en aval de la rive droite de la Sarthe. A l’époque, il est construit sur le terrain du moulin de Richedoué qui était un lieu de rassemblement économique des manceaux. Au début, le port ne possède pas une grande renommée comparée aux ports d’Arnage et d’Allonnes (communes appartenant aujourd’hui à Le Mans Métropole), plus commerçants. L’atout principal de ce port manceau sera l’approvisionnement et le déplacement dans le département de matières premières et de matériaux divers. Le port reste attractif jusqu’en 1857 au moment de la naissance des chemins de fer manceaux. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le port est abandonné puis fermé à toute navigation. Il sera cependant rouvert vers 1975. En tant que port de plaisance pour les « bateaux-mouches » manceaux, puis fermé quinze années après. Aujourd’hui, c’est un petit port de plaisance dénué de toute fonction économique.
La spatialité des quartiers vers la fin du XXème siècle
Selon les études de Maurice Hérin et d’Arnaud Gasnier, on peut dire que le Mans associe successivement les « tissus populaires intermédiaires », les « concentrations ouvrières » et les « tissus pavillonnaires récents » entre les années 1948 à 1975. Toujours selon leur écrit, Le Mans s’articulerait autour de deux axes Nord-Sud (forte densité de petits commerces et d’espaces de bureaux) et Ouest-Est (quartiers de logements (individuels ou collectifs) et de commerces sur voirie traditionnelle ainsi que la préfecture. La ville du XIXème siècle s’étend autour de la cathédrale formant le noyau historique du Vieux Mans. Cela traduit une reconquête du centre urbain associant des parcelles ouvrières et des « secteurs résidentiels » qui apparaissent vers les années 1948. Depuis les années 1920 à aujourd’hui, la charte architecturale du Mans devient variée, soit dans les nouveaux quartiers, soit dans les anciens quartiers restructurés. C’est le cas de l’opération de la « percée centrale » dans les années 1960 où des bâtiments anciens et immeubles récents ont été réhabilités sur environ 6 hectares. Le développement de la maison individuelle est une constante de l’urbanisation mancelle dite de « tissus pavillonnaires récents ». Ces constats donnent un caractère identitaire au Mans selon Maurice Hérin. En s’éloignant du centre, des deux côtés de la rue Nationale (ancienne route commerciale), on trouve des tissus ouvriers avec quelques zones rénovées. Au niveau de la rive droite de la Sarthe, il y a un contraste entre les quais résidentiels et habitats populaires.
Les jardins et squares
Une étude multi-échelles nous permet une analyse plus fine de la répartition géographique des jardins et squares. Ainsi, à une échelle au niveau de la ville, nous remarquons que les jardins sont exclusivement répartis dans le quartier centre. En effet, comme nous pouvons l’observer sur la carte ci-après, la majorité des jardins publics sont dans un rayon de moins d’un 1,5 km de la place de la République, soit du centre-ville. Ainsi, le quartier Centre regroupe un ensemble de jardins et/ou squares très proches les uns des autres formant un poumon de verdure. Outre, cette répartition très centralisée, nous pouvons remarquer qu’il y a une forte concentration des jardins. Les jardins sont tous très proches les uns des autres formant un axe vert. Par exemple, les jardins de la Gourdaine et des Tanneries forment une trame verte qui se continue avec le square du Bicentenaire. À une échelle plus réduite, c’est-à-dire à l’échelle du quartier, les jardins sont répartis majoritairement dans la Cité Plantagenêt, le coeur historique du Mans. En effet, le point central des cercles est situé sur la place de la République.
Or la majorité des parcs est à une distance entre 250 – 1 500 mètres en direction du Nord, là où se situe la vieille ville. Ainsi, le principal cachet des jardins publics manceaux réside dans la Cité Plantagenêt bijou végétal et architectural. Nous pouvons constater que dans le quartier Centre, le centre-ville contemporain est principalement centré sur la place de la République et ses rues adjacentes. Cette place a été rénovée vers 2007 afin de réintroduire le tramway (qui avait été démantelé en 1947) Le végétal a ainsi perdu sa place à l’occasion de la restructuration de la place de la République. En effet, seuls des arbres plantés en bacs ont été installés. Le sous-quartier de la République n’est donc pas très végétalisé malgré la forte concentration d’activités entrainant une fréquentation importante des lieux. En effet, ce sous-quartier ne contient pas de jardins publics seulement quelques arbres plantés et bacs de fleurs occasionnels. Mais il bénéficie des zones vertes créées par les jardins publics dans les sous-quartiers anciens.
Les parcs :
Dans un premier temps, je n’ai pas pris en compte deux parcs qui sont constitués d’une pelouse avec seulement quelques tables de pique-nique. Ces parcs ont une petite superficie et sont simplement des aires de repos sans travail d’aménagements paysagers réels (parc Martin-Luther-King, parc des Gentianes). Dans un second temps, a contrario des jardins manceaux, la répartition des parcs est moins concentrée. Les parcs sont répartis pour la majeure partie dans la moitié Nord du Mans. Nous pouvons tenter d’expliquer cela cette répartition grâce aux habitats. En effet, la partie Sud du Mans est plus industrialisée ainsi la part des habitations est réduite. La demande sociale de parcs est donc quasi inexistante. D’autres parts, sur les onze parcs, six se trouvent dans la tranche 1 – 3 kilomètres de la place de la République. Les habitants n’ont ainsi pas à aller trop loin pour pouvoir trouver un espace de verdure. Ces parcs sont d’une superficie, d’un type d’aménagement et d’année de création différents. Cela entraine une certaine diversité et permet de contribuer à satisfaire l’ensemble de la population. Les parcs peuvent être historiques, de promenade ou d’aire de jeux. Ils ont donc une qualité paysagère certaine pour l’ensemble. Malgré cela, il y a beaucoup de parcs qui restent dans un style de création assez simpliste, pelouse arborée avec jeux et quelques massifs.
En somme, nous pouvons dire que l’état des lieux démontre la présence de vingt et un jardins, squares et parcs. Les palettes végétales employées dans les espaces relèvent de leur style d’aménagements et de manière intrinsèque de leurs années de création. Les jardins à la française seront peuplés de parterres de fleurs annuelles ou bisannuelles, de Rosiers… Les jardins à l’anglaise sont pourvus d’arbres comme les Hêtres, les Peupliers et les Chênes et les jardins contemporains possèdent une grande collection de vivaces et graminées. En ce qui concernent les parcs, les espèces d’arbres sont très variées et communes. On ne trouve pas sur l’agglomération de réelle charte végétale. Les essences employées ne forment pas d’identité particulière.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 – CARACTERE DE LA VILLE DU MANS
1.Contexte géographique et paysager de la ville
1.1. Localisation
1.2. Espaces fluviaux
1.3. L’unité paysagère du Mans
2.Émergence d’une ou de plusieurs identités du Mans ?
2.1. L’habitat au fil des siècles
2.2. Économie mancelle
3.Les divers quartiers et leurs caractéristiques
3.1. La spatialité des quartiers vers la fin du XXème siècle
3.2. L’organisation spatiale des quartiers au XXIème siècle
CHAPITRE 2 – LES PAYSAGES URBAINS AU TRAVERS DES ESPACES VERTS PAYSAGERS DU MANS
1.Typologie et état des lieux des espaces verts paysagers
1.1. Les espaces verts manceaux dans leur globalité
1.2. Les espaces verts ciblés par la problématique
2.Analyse qualitative et quantitative des espaces verts paysagers au Mans
2.1. Analyse qualitative
2.2. Analyse quantitative
3.Usage et fonction de ces espaces
CHAPITRE 3 – QUELLE EST REELLEMENT LA PLACE DU VEGETAL DANS L’ESPACE URBAIN DE LA VILLE DU MANS ?
1.Evolution des espaces verts paysagers au Mans
1.1. De l’état des lieux au constat
1.2. Où est la place du végétal dans les projets urbains de modernisation du centre
1.3. Quel devenir pour le végétal ?
2.Quelles peuvent être les raisons de cette image minérale ancrée du Mans
2.1. Une évolution des mentalités
2.2. Une ville « contre nature » ?
3.La nature en ville : les nouvelles formes de végétalisation ?
CONCLUSION
ANNEXES 1 / FICHES RECAPITULATIVES DES ESPACES VERTS
ANNEXE 2 : CARTE DES JARDINS, SQUARES ET PARCS DU MANS
ANNEXE 3 : ARTICLE DU MAINE LIBRE DE SEPTEMBRE 2014
ANNEXE 4 : ITINERAIRE DU BOULEVARD NATURE
SOURCE : OFFICE DE TOURISME DU MANS
BIBLIOGRAPHIE
Articles et ouvrages
Pages internet :
Pages internet :
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES TABLEAUX
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