Les patientes souffrant de pathologies vulvaires au long cours

Rรฉsultats concernant le lichen sclรฉreux vulvaire

Rรฉsultats gรฉnรฉraux

Durant la pรฉriode de l’รฉtude, il y a eu 445 consultations ce qui correspond ร  186 patientes ayant consultรฉ. Deux patientes ont รฉtรฉ exclues en raison dโ€™une erreur dโ€™orientation, une adressรฉe pour lรฉsion mamelonnaire et une pour un kyste du sein. Les patientes รฉtaient adressรฉes ร  31 %(n= 57/186) par leur mรฉdecin gรฉnรฉraliste, 32 %(n= 60/186) par leur gynรฉcologue, 24 %(n=44/186) par leur dermatologue et 3 % (n = 9/186) par un hรฉmatologue. Sept patientes รฉtaient venues dโ€™elle-mรชme, huit cas non renseignรฉs et un cas adressรฉ par un chirurgien plasticien. La moyenne d’รขge รฉtait de 55,4 ans avec des รขges extrรชmes allant de 12 ร  100 ans. Vingt-six pathologies ont รฉtรฉ diagnostiquรฉes (cf -Tableau 1) au dรฉcours de cette consultation. Les dermatoses sont les principales pathologies vulvaires (55.4% et n=103/186) suivies des pathologies nรฉoplasiques (23.7 % et n=44/186)).

Deux cas dont le diagnostic nโ€™a pas รฉtรฉ dรฉterminรฉ un cas dรฉcrit comme dermatose chronique non รฉtiquetรฉ et rรฉadressรฉ en consultation spรฉcialisรฉe en pathologie vulvaire dans un centre de rรฉfรฉrence ร  Paris, et un cas dรฉcrit comme une lรฉsion pigmentรฉe sans gravitรฉ. Soixante-douze patientes (39 %) ont bรฉnรฉficiรฉ de biopsies 16 biopsies chez des patientes suivies pour LSV, 38 biopsies dans le cadre des pathologies nรฉoplasiques, 5 biopsies pour le diagnostic des vulvites de Zoon, 2 biopsies pour des psoriasis douteux, 5 biopsies pour vulvites non รฉtiquetรฉes, 2 biopsies pour cas de GVH, 1 biopsie pour un condylome douteux, 1 biopsie pour vulvite caustique non amรฉliorรฉe par les traitements et enfin 2 biopsies pour vulvites atopiques rรฉsistantes au traitement.

La majoritรฉ des traitements prescrits en premiรจre intention au dรฉcours de cette consultation รฉtaient des dermocorticoรฏdes locaux ร  45 % (n=84/186)(cf-Tableau 2). Les indications chirurgicales reprรฉsentaient 22% (n=38/126) de la prise en charge de ces patientes. Les 5 dรฉsinfibulations รฉtaient rรฉalisรฉes chez des patientes atteintes de LSV sรฉvรจre, une nymphoplastie รฉtait rรฉalisรฉe chez une patiente atteinte de papulose bowenoide. Les traitements par vaporisations laser รฉtaient rรฉalisรฉs chez les 6 patientes atteintes de condylomes, 3 patientes atteintes de Vulvar Intraepithelial Neoplasie (VIN), 2 patientes avec des papuloses bowenoides et 1 patiente avec une maladie de Paget vulvaire. Des exรฉrรจses vulvaires localisรฉes ร  la lรฉsion รฉtaient rรฉalisรฉes chez une patiente avec un lymphangiome vulvaire congรฉnital, une patiente atteinte dโ€™un carcinome รฉpidermoรฏde en mauvais รฉtat gรฉnรฉral pour une chirurgie radicale et deux cas de tumeur de Buschke-loewenstein. Les drainages dโ€™abcรจs concernaient 2 cas de maladie de Verneuil.

Les indications de vulvectomie partielle simple รฉtaient 5 cas de VIN, 4 cas de maladie de Paget et 2 cas de maladie de Bowen. Les vulvectomies radicales avec recherche de ganglion sentinelle รฉtaient rรฉalisรฉes chez 3 patientes atteintes de carcinome รฉpidermoรฏdes de la vulve opรฉrables. La vulvectomie superficielle avec un curage pelvien gauche รฉtait rรฉalisรฉe chez une patiente avec une maladie de Paget et un bilan dโ€™extension montrant une adรฉnopathie pelvienne gauche. Au total, 19 patientes nโ€™avaient pas eu de traitement 4 patientes avec une lentiginose qui nรฉcessitaient une simple surveillance des lรฉsions, une patiente nรฉcessitait un avis sur une lรฉsion pigmentรฉe, 2 autres pour des avis sur la prรฉsence de kystes dermoides, 3 patientes pour avis sur รฉvolution de lรฉsion avec questionnement sur la rรฉalisation dโ€™une biopsie, 8 pour avis sur le traitement prescrit et un cas non retrouvรฉ dans le dossier.

Rรฉsultats concernant le lichen sclรฉreux vulvaireย 

Le motif de consultation le plus frรฉquent รฉtait le lichen sclรฉreux vulvaire ร  38 %.(n=69/186). La moyenne dโ€™รขge des patientes atteintes de LSV รฉtait de 64.4 ans (26 – 88 ans). Les patientes adressรฉes pour ce motif รฉtaient ร  36 % (n = 26/ 69) par leur gynรฉcologue, 33 % (n= 24/69) par leur mรฉdecin traitant, 27% (n = 19/ 69) par leur dermatologue (cf -Tableau 4). Un cas est venu de lui-mรชme et un autre adressรฉ par un hรฉmatologue. Il y a eu 10 biopsies rรฉalisรฉes au dรฉcours de la consultation sur les 69 cas de lichen sclรฉreux vulvaire et 6 cas de biopsies rรฉalisรฉes par les mรฉdecins qui adressaient les patientes. Les motifs de rรฉalisation de biopsies lors de la consultation รฉtaient pour persistance de symptรดmes malgrรฉ un traitement bien conduit, apparition dโ€™une fissure vulvaire malgrรฉ le traitement, apparition de zones rouges inhabituelles rรฉsistantes au traitement, apparition de lรฉsions verruqueuses et de lรฉsions bourgeonnantes. Le diagnostic nโ€™รฉtait pas toujours รฉtabli par les mรฉdecins qui adressaient les patientes pour lichen sclรฉreux vulvaire, et quand celui- ci รฉtait รฉvoquรฉ, le traitement รฉtait inadaptรฉ. (Tableau 5). Au total, 41 (60 %) patientes รฉtaient adressรฉes avec le diagnostic de LSV. Seules 33 (48%) patientes ont bรฉnรฉficiรฉ dโ€™un traitement par corticoรฏdes locaux dont 10 (14%) patientes avec la posologie recommandรฉe.

Le principal signe fonctionnel รฉtait le prurit ร  64% (44 cas)

Les dyspareunies รฉtaient prรฉsentes ร  18 %(12 cas), les brรปlures vulvaires ร  8.6 %(5 cas) et 10 % (6 cas) des cas รฉtaient asymptomatiques. Il y avait 4 cas asymptomatiques adressรฉs aprรจs constatations en consultations de suivi gynรฉcologique et 2 cas sont non renseignรฉs, ces 2 patientes ayant รฉtรฉ adressรฉes pour un avis chirurgical en consultation spรฉcialisรฉe devant des lรฉsions avancรฉes. Les formes cliniques รฉtaient variables en fonction de la sรฉvรฉritรฉ du lichen sclรฉreux vulvaire. Des formes dรฉbutantes avec prรฉsence sur la muqueuse vulvaire de plaques de blancheur nacrรฉe (cf 0) รฉtaient visibles. Lโ€™รฉpithรฉlium de surface รฉtant aminci et fragilisรฉ, le grattage et les rapports sexuels favorisaient les รฉrosions et ecchymoses superficielles (cf Figure 2). Des patientes prรฉsentaient des modifications plus sรฉvรจres avec atteinte du relief anatomique prรฉsence de synรฉchies inter labiales avec effacement, fusion puis disparition des petites lรจvres, synรฉchies clitoridiennes avec aspect encapuchonnรฉ, synรฉchies postรฉrieurs entrainant des brides avec rรฉtrรฉcissement vaginal (cf Figure 3). Il y avait 46% (n=32/69) des patientes avec une modification vulvaire sรฉvรจre qui consistait ร  une disparition totale des petites lรจvres, fusion de celles-ci et engainement du capuchon clitoridien.

Les corticoรฏdes locaux รฉtaient majoritairement prescrits en premiรจre intention au dรฉcours de la consultation spรฉcialisรฉe, ils reprรฉsentaient 90% des prescriptions. (n=62/69). La corticothรฉrapie par clobรฉtasol propionate 0,05 % รฉtait largement prescrite par rapport au bรฉthamรฉthasone dipropionate 0,05% (cf Tableau 4). Les indications chirurgicales รฉtaient rares et รฉtaient rรฉservรฉes ร  des cas de modification anatomique sรฉvรจre. Au total, 36 patientes dont 69% (36/52 patientes symptomatiques) ne prรฉsentaient plus de symptรดmes aprรจs un traitement par clobรฉtasol propionate 0,05 %.(cf Figure 4a) Parmi les patientes non amรฉliorรฉes une patiente รฉtait non observante, 3 patientes ne rรฉpondant pas au traitement รฉtaient mises sous tacrolimus 0,01% et une sous bรฉthamรฉthasone dipropionate 0,05%. Il y avait 9 (17%) patientes perdues de vues aprรจs lโ€™instauration du traitement. Une amรฉlioration clinique รฉtait constatรฉe chez 11 (19,6 %) patientes de faรงon partielle et chez 8 (14,2%) patientes en totalitรฉ pour les patientes traitรฉes par clobรฉtasol propionate 0,05 %. Il nโ€™รฉtait pas notรฉ dโ€™aggravation anatomique sous traitement. (cf Figure 4b) Seules 23 patientes bรฉnรฉficiaient dโ€™un traitement par corticoรฏdes locaux dโ€™entretien (clobรฉtasol propionate 0,05 % ร  la posologie dโ€™une application par semaine) au long cours. La moyenne de suivi des patientes รฉtait de 16 mois. [0;60].

La consultation spรฉcialisรฉeย 

Peu dโ€™รฉtudes rapportent la prรฉvalence et les traitements reรงus par les patientes souffrant de pathologies vulvaires au long cours. La plupart des รฉtudes rapportent les signes cliniques des patientes atteintes de pathologies vulvaires. Une รฉtude rรฉalisรฉe en 1998 montre lโ€™ampleur de la nรฉcessitรฉ dโ€™une consultation spรฉcialisรฉe oรน 1000 patientes sont vues en lโ€™espace de 8 ans au sein dโ€™une ยซ clinique de la vulve ยป(19). Dans une autre รฉtude menรฉe en 2000, 470 patientes sont vues en 5 ans (20). Notre รฉtude retrouve 186 patientes en 5 ans, ceci sโ€™expliquant par le fait quโ€™il sโ€™agisse dโ€™une consultation qui nโ€™est que mensuelle. Nรฉanmoins la variรฉtรฉ des pathologies est visible, 26 diagnostics diffรฉrents ont รฉtรฉ รฉtablis au cours de cette consultation. Les dermatoses ร  localisations gรฉnitales sont reprรฉsentรฉes ร  55,4% (n =103/186), suivies des pathologies tumorales ร  23,7 %(n=44/186). Une รฉtude allemande menรฉe en 2012 retrouve รฉgalement les pathologies nรฉoplasiques comme second motif de consultation (21). Il est difficile de comparer nos rรฉsultats ร  dโ€™autres รฉtudes du fait de la raretรฉ de celles-ci et de la diversitรฉ de la classification des pathologies au sein de ces รฉtudes.

Cette complexitรฉ ร  classer les pathologies vulvaires pourrait expliquer la difficultรฉ ร  รฉtablir un diagnostic.(22) Le manque de connaissance des mรฉdecins dans ce domaine peut รฉgalement รชtre retenu comme une raison du retard au diagnostic.(23) Du fait de cette complexitรฉ, il existe une vรฉritable nรฉcessitรฉ de dรฉvelopper des consultations spรฉcialisรฉes pour optimiser la prise en charge des patientes. Une รฉtude menรฉe en Turquie en 2005 montre que les patientes consultent autant les gynรฉcologues que les dermatologues pour des problรจmes vulvaires et que 40/166 des patientes vues en gynรฉcologie sont redirigรฉes en dermatologie (16). La majoritรฉ des patientes de notre รฉtude nรฉcessite une prise en charge mรฉdicale, mais 22% auront recours ร  un traitement chirurgical. Aucune รฉtude ne montre les traitements administrรฉs au dรฉcours dโ€™une telle consultation.

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Table des matiรจres

LISTE DES ABREVIATIONS
RESUME
INTRODUCTION
SUJETS ET METHODES
Description de l’รฉtude
Population
Dรฉroulement de la consultation
Recueil de donnรฉes
RESULTATS
Rรฉsultats gรฉnรฉraux
Rรฉsultats concernant le lichen sclรฉreux vulvaire
DISCUSSION
La consultation spรฉcialisรฉe
Le lichen sclรฉreux vulvaire
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES

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