Il existe plusieurs moyens d’explorations en Gynécologie permettant une évaluation anatomique et/ou fonctionnelle des organes génitaux féminins. Parmi les plus utilisés, il fautciter la colposcopie, l’échographie avec l’hystérosonographie, l’hystérosalpingographie, l’hystéroscopie et la cœlioscopie. Nous nous sommes intéressés à la pratique de l’hystéroscopie au Centre de Santé Roi Baudouin de Guédiawaye en banlieue de Dakar. L’hystéroscopie est un examen permettant de visualiser la cavité utérine à l’aide d’un appareil optique appelé hystéroscope. On peut ainsi explorer le canal cervical, la cavité utérine et l’origine des trompes (ostiums uterinums) [49].L’hystéroscope est un instrument optique de 2,5 à 3,5 mm de diamètre quand il s’agit de l’hystéroscopie diagnostique, et de 8 à 10mm de diamètre quand il s’agit de l’hystéroscopie opératoire.
HISTORIQUE
Le premier essai sur l’endoscopie utérine est rapporté par John Clark en 1639 dont le traité s’intitulait « Seing isBelieving ». En 1867, DESORMEAUX [27] a présenté à l’académie le premier endoscope à visée urologique. La source lumineuse provenait d’une lampe consommant un mélange d’alcool et d’essence de térébenthine. Cette lumière était réfléchie par un miroir concave dans un tube. En 1869, PANTALEONI[60] a rapporté la première hystéroscopie à l’aide d’un tube métallique de 30 Ch (charrière), 11 mm de diamètre, long de 20 cm.Après avoir mis en évidence des polypes endométriaux, il les cautérisa par du nitrate d’argent ce qui permis la guérison de cette patiente. En 1879, NIETZE [59] précise les deux principes fondamentaux de l’endoscopie moderne. L’introduction de la source lumineuse à l’introduction de la cavité à explorer, et l’élargissement du champ de vision grâce à un système optique incorporé dans le tube endoscopique. NIETZEutilisait comme source lumineuse un fil de platine chauffé à blanc par un courant galvanique. L’échauffement de l’appareil était évité par une circulation d’eau froide. En 1898, DUPLAY et CLADO inventent un hystéroscope. Ils créent un mandrin permettant l’insertion de l’endoscope associé à une lumière électrique appelé photophore. Le premier hystéroscope à éclairage interne a été mis au point par DAVID et GENTILE au début du siècle [23]. A partir de 1970, apparaissent les optiques d’endoscopies modernes, les méthodes de distension utérine utilisant le gaz carbonique (CO2), les solutés liquides et la lumière froide. NEUWIRTH [58] adapte le résectoscope urologique d’Iglesias aux résections endoutérines en 1976, et l’ère moderne de l’hystéroscopie opératoire débute.
HYSTEROSCOPIE DIAGNOSTIQUE
INDICATIONS
Les indications de l’hystéroscopie diagnostique sont diverses .
Les pathologies du col et de l’isthme
Elles concernent de nombreuses pathologies :
❖Le polype : c’est l’anomalie la plus fréquemment rencontrée, secondaire à une hypertrophie des franges muqueuses. Il peut être bénin ou malin.
❖Le fibrome du col :il est beaucoup plus rare que celui de l’endomètre ;
❖L’endocervicite chronique : elle est souvent la cause de métrorragies provoquées ;
❖La sclérose : elle constitue l’évolution d’une cervicite passée inaperçue, ou survenue après les manœuvres de dilatation ;
❖La sténose cervicale : elle peut être constitutionnelle ou acquise ;
❖Le kyste glandulaire endocervical : il est à la limite physiologique ;
❖Le diverticule : il est parfois secondaire à des fausses routes lors des manœuvres endo-utérines ou peut conduire à un hémi-utérus adjacent ;
❖L’adénomyose : C’est la présence des glandes endométriales dans le muscle utérin, et qui apparaîssent comme des taches bleutées situées dans la paroi de l’utérus.
Les pathologies de la cavité utérine
Il s’agit essentiellement de polypes, de synéchies et de fibromes.
❖Les polypes : ce sont des excroissances constituées de stroma conjonctif et d’un endomètre, plus fonctionnel au sommet du polype qu’à sa base.
Il existe des formes sessiles, uniques ou multiples, et des formes pédiculées en «battant de cloche ». Leur siège est variable dans la cavité utérine. Ils peuvent être muqueux, fibreux ou placentaires. Ils sont parfois associés à une atrophie ou une hyperplasie de l’endomètre.
❖Les synéchies : ce sont des zones d’accolement pathologiques et permanentes des parois de l’utérus pouvant être partielles ou totales. Elles peuvent être d’origine tuberculeuse (synéchies d’Asherman) ou le plus souvent traumatiques (curetage notamment). L’hystéroscopie confirme l’importance et le type de synéchie.
❖Le fibrome, en cas de fibrome, l’hystéroscopie précisera la taille, le nombre, la localisation, l’accessibilité, et l’existence de pathologies associées.
❖Autres : adénomyose, malformations utérines.
Les pathologies de l’endomètre
✔Les hypertrophies : elles correspondent au développement et à l’épaississement d’un ou plusieurs éléments de la muqueuse endométriale (chorion, glandes, épithélium cylindrique). Elles peuvent être simples (augmentation harmonieuse de l’épithélium glandulaire et du chorion normal), glandulo-kystique (petits kystes glandulaires), ou adénomateuse (à la limite de l’hypertrophie et de la dysplasie).
✔L’atrophie de l’endomètre : elle peut être la cause de saignements ou pétéchies au contact.
✔Le cancer de l’endomètre :l’hystéroscopie permettra de pratiquer des biopsies dirigées, afin de confirmer le diagnostic.
Les pathologies de l’ostium tubaire
●L’ostium cloisonné : c’est une cloison blanchâtre qui s’étend de part et d’autre de la lumière, pouvant être complète ou partielle.
●L’obstruction complète : l’ostium n’est plus repérable ; il est entièrement recouvert par la muqueuse utérine.
●L’inflammation de l’ostium .
LES Autres indications
Les autres indications auront pour but de :
✦rechercher la cause d’un saignement (polype, fibrome, atrophie, hyperplasie, adénomyose, cancer),
✦préciser la présence d’un stérilet dont le fil n’apparaît plus,
✦préciser la nature d’une image intra-utérine vue à l’échographie ou à l’hystérographie,
✦compléter les données d’un prélèvement endométrial insuffisant,
✦évaluer l’envahissement de l’endocol par un cancer de l’endomètre.
✦préciser l’état de la cavité utérine avant toute myomectomie chirurgicale ou cœlioscopie [11], ou
✦évaluer la cavité utérine et la qualité de la cicatrice endométriale après résection endo-utérine.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. HISTORIQUE
II. HYSTEROSCOPIE DIAGNOSTIQUE
II.1. INDICATIONS
II.1.1. Les pathologies du col et de l’isthme
II.1.2. Les pathologies de la cavité utérine
II.1.3. Les pathologies de l’endomètre
II.1.4. Les pathologies de l’ostium tubaire
II.1.5. LES Autres indications
II.2. LES CONTRE INDICATIONS DE L’HYSTEROSCOPIE
II.3. LE MATERIEL
II.3.1. LES HYSTEROSCOPES RIGIDES
II.3.2. LES HYSTEROFIBROSCOPES SOUPLES
II.3.3. LES MILIEUX DE DISTENSION
II.3.4. LES SOURCES DE LUMIERE
II.3.5. LA CAMERA
II.4. LA REALISATION
II.5. LA TECHNIQUE
III. HYSTEROSCOPE OPERATOIRE
III.1. LES INDICATIONS
III.2. LES CONTRE-INDICATIONS
III.3. LE MATERIEL
III.4. LA REALISATION
III.5. LA TECHNIQUE OPERATOIRE
III.5.1. Résection des fibromes intracaviataires
III.5.2. Résection des polypes de l’endomètre
III.5.3. Résection de l’endomètre
III.5.4. Cure des synéchies
III.6. LES COMPLICATIONS
III.6.1. Complications immédiates
III.6.2. Complications à distance
III.7. SUIVI POST HYSTEROSCOPIE
DEUXIEME PARTIE: NOTRE ETUDE
I. LES OBJECTIFS
II. CADRE DE L’ETUDE
II.1. Le Site
II.2. Situation démographique et socio-sanitaire
II.3. Vocation de la structure
II.4. Personnel médical de la structure
II.5. Présentation de la maternité du ChRB)
III. PATIENTES ET METHODES
III.1. Type d’étude
III.2. Population d’étude
III.3. Outils de collecte
III.4. EXPLOITATION DES DONNEES
IV. RESULTATS
IV.1. Fréquence
IV.2. Caractéristiques sociodémographiques
IV.3. Antécédents
IV.4. Aspects cliniques
IV.5. 2.4.5. Aspects paracliniques
IV.6. Aspects diagnostiques
IV.7. Aspects hystéroscopiques
V. COMMENTAIRES
V.1. Fréquence
V.2. Caractéristiques sociodémographiques
V.3. Aspects cliniques et paracliniques
V.4. Aspects diagnostiques
V.5. Aspects hystéroscopiques
CONCLUSION
REFERENCES