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L’état immunitaire
Il est immature à la naissance. L’immunité innée est insuffisante et l’immunité acquise n’est pas encore réellement fonctionnelle. A l’âge de 5 ans l’état immunitaire est proche de celui de l’adulte. L’immunité innée du nouveau-né est caractérisée par une atténuation globale des réponses mettant en jeu les récepteurs Toll-like [30].
L’immunité acquise est classiquement de deux types : l’immunité à médiation cellulaire et et à médiation humorale.
Pour l’immunité à médiation cellulaire, les cellules Natural Killer à la naissance n’ont que 50% d’activité fonctionnelle comparativement au jeune adulte, les anticorps endogènes sont absents à la naissance [31].
Le nombre de lymphocytes B et T circulants par microlitre de sang est 3 à 4 fois supérieur chez le nouveau-né comparativement à l’adulte. Il diminue progressivement dès la première année de vie pour atteindre des valeurs proches de celles observées chez le jeune adulte dès l’âge de 5 ans. Le nourrisson et l’enfant présentent leurs acquisitions immunitaires par les infections infantiles « banales » entre 0 et 5 ans.
La puberté
La puberté (ou maturation sexuelle) est la période de transition qui va transformer l’état d’un enfant sexuellement immature à un adulte sexuellement mature. Il s’agit d’une expression physique de la maturation des gonades qui est la conséquence de la maturation hypothalamo-hypophysaire normal. Elle est comprise entre 8-13 ans chez la petite fille et de 9 à 14 ans chez les garçons.
Elle est caractérisée par 3 éléments fondamentaux:
apparition de caractères sexuels secondaires.
accélération de la vitesse de croissance.
accélération de la maturation osseuse.
Ces trois éléments fondamentaux sont à l’origine de la morphologie et du psychisme adultes et aussi de la capacité de reproduction.
La période de l’adolescence
L’adolescence est une période de changements durant laquelle l’individu acquiert sa maturation physique, sexuelle, psychologique et sociale. La plupart des auteurs la définissent en termes qualitatifs, précisant la nature des modifications plutôt que l’âge auquel elles surviennent. Le début de l’adolescence est ainsi défini par la survenue des signes pubertaire et la fin par des critères sociaux. (Fin de scolarité, intégration professionnelle, stabilité affective).
L’organisation mondiale de la santé (OMS) indique une fourchette d’âge (10-25 ans) et distingue trois périodes: le pré adolescence (10-15 ans), l’adolescence (16-19 ans) et la post adolescence (19-25 ans) [32].
Les modifications au cours de l’adolescence sont multifactorielles qui sont représentées par le développement physique (puberté), le développement intellectuel, le développement sexuel, la période de la crise d’adolescence et les relations sociales [32].
Facteurs de risque de morbi-mortalité pour l’enfant de plus cinq ans : V.1. L’âge
Plusieurs études rapportent que le jeune âge constitue un facteur de risque de mortalité important [33, 34]
Le sexe
D’une manière générale, la surmortalité masculine est importante à tous les âges. Les enfants de sexe masculin présentent dans la majorité des populations un risque de mortalité plus élevé que les enfants de sexe féminin [33, 34].
Le niveau socioéconomique
Il est déterminé à partir du niveau d’éducation, de la profession et du revenu de la personne considérée. L’éducation sanitaire, l’hygiène, la fréquentation précoce des formations sanitaires, l’accès aux soins médicaux de haute qualité, sont très souvent associés à un haut niveau socioéconomique. Aussi, la morbidité est plus élevée chez les familles de bas niveau socioéconomique [35].
Le lieu de résidence
Le niveau de mortalité des enfants varie de manière assez importante d’un milieu à un autre et une étude de la région socio sanitaire de Montréal a révélé que le quartier influait sur la santé même si on tenait compte des facteurs de risque individuel pour la santé. Généralement ce sont les enfants vivant à la campagne qui ont la plus forte probabilité de décéder, alors que ceux de la ville présentent moins de risque [36].
Le statut vaccinal
La couverture vaccinale des enfants reste une préoccupation majeure de l’Organisation Mondiale de la Santé. Le vaccin confère une protection contre de nombreuses pathologies et permet de réduire la mortalité. La majorité des décès surtout dans les pays pauvres sont dues essentiellement à des pathologies infectieuses évitables qui peuvent être prévenues par la vaccination [37].
Les principales causes de décès hospitalier
En France en 2011, les pathologies tumorales sont la première cause de décès hospitalier des enfants âgés de 5 à 15 ans avec une fréquence de 28 % ; la maladie du système nerveux et les causes accidentelles représentent les principales causes de décès (11%) [5].
Selon l’OMS en 2004 en Afrique noire, le paludisme a causé 16% des décès chez les enfants ; la rougeole en a causé 4% et l’infection par le VIH 5%, la diarrhée 16% et les infections respiratoires aiguës 21% [38].
Concernant les enfants âgés de 5 à 15 ans, une étude réalisée en Côte d’Ivoire a montré que les principales causes de décès des enfants de cette tranche d’âge sont les pathologies infectieuses : pneumopathie, et méningites purulentes [39].
Les principales pathologies
Madagascar fait partie des pays en développement, les pathologies infectieuses sont encore des problèmes de santé publique sans négliger les autres pathologies fréquentes dans cette tranche d’âge qui sont : les affections du système nerveux, les pathologies immuno-allergiques, les pathologies respiratoires, et les pathologies malignes [21].
Pathologies infectieuses
Elles sont dans tous les pays tropicaux une des principales pathologies fréquentes touchant les enfants dans toutes les tranches d’âges [40].
La tuberculose
La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse. L’agent responsable est le Mycobacterium tuberculosis. Elle peut atteindre toutes les tranches d’âge. Différente localisation peut être possible mais la majorité des cas se présentent par la forme pulmonaire, elle peut être sous forme latente: primo-infection tuberculeuse. Pour la forme patente, les signes se manifestent et la transmission est possible sous la forme pulmonaire [40]. Le diagnostic de confirmation est la détection et l’identification des mycobactéries dans les prélèvements biologiques par examen direct ou par culture [41]. Le traitement se base sur une polychimiotherapie [42].
La fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde est une septicémie à point de départ digestif liée à des salmonelles dites majeures : Salmonella Typhi, Salmonella Paratyphi A et B [43]. Les germes cheminent par voie lymphatique. La symptomatologie associe à des degrés divers, après une incubation d’une quinzaine de jours, par des signes digestifs (diarrhée avec douleurs abdominales, vomissements, ballonnements, constipation), des signes septicémiques : fièvre d’élévation progressive, altération de l’état général, grosse rate), des signes « toxiques » (tuphos, trouble de rythme cardiaque). Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence de la salmonelle aux hémocultures et/ou à la coproculture [43]. Le traitement curatif se base sur des antibiotiques sensibles aux germes [43]. Les vaccins se presentent sous deux formes : le vaccin injectable (polysaccharide de S. Typhi) et le vaccin par voie orale (vaccin vivant atténué) [44].
Les affections parasitaires
Dans les pays en développement, les affections parasitaires représentent encore des problèmes majeurs de santé publique. A Madagascar, le paludisme fait partie des principales causes de morbidité et de mortalité dans les formations sanitaires [45].
Le paludisme
C’est une maladie parasitaire due au plasmodium. La principale transmission est la piqûre d’un moustique anophèle femelle. D’autres modes de transmission sont possible comme : la transmission congénitale, transfusionnelle, par greffe d’organe ou transmission accidentelle chez le personnel de santé manipulant du sang contaminé [46-48]. Il présente encore un problème de santé publique à Madagascar [49].
La présentation clinique se regroupe en deux groupes : l’accès palustre simple et le paludisme grave selon les critères préconisé par l’OMS. Le diagnostic se fait par la mise en évidence de l’hématozoaire par goutte épaisse et/ou frottis mince. Le test de diagnostic rapide du paludisme par immunochromatographie peut confirmer rapidement le diagnostic [50]. Le traitement se base sur le protocole de l’OMS, le traitement per os est : l’Artéméther-Luméfantrine ou Artésunate –Amodiaquine et le traitement injectable est strictement en intraveineuse qui sont la quinine et l’artesunate [51].
La cysticercose
La cysticercose est une maladie parasitaire causée par la forme larvaire du parasite appelée Cysticercus cellulosae ou cysticerque de Tænia solium. C’est une maladie cosmopolite retrouvée davantage dans les pays en voie de développement [52]. Les larves migrent préférentiellement dans les muscles ainsi que dans le système nerveux central causant la neurocysticercose et au niveau de l’œil [53]. Le diagnostic de la cysticercose peut se faire par de l’examen anatomopathologique (Biopsies des nodules sous cutanés ou intramusculaires), d’imagerie médicale (Tomodensitométrie et de la Résonance Magnétique cérébrale) et des tests immunologiques (Hémagglutination, techniques ELISA…). Le traitement est basé par des médicaments antiparasitaires (Albendazole, Praziquantel) associé aux anti-inflamatoires, quelque fois une intervention chirurgicale s’avère nécessaire [52].
Les affections du système nerveux
Les affections neurologiques les plus fréquentes chez l’enfant sont les crises convulsives et les épilepsies Dans un cadre infectieux, la méningite bactérienne représente la principale affection neurologique mortelle de cette tranche d’âge.
L’épilepsie et crise épileptique de l’enfant
L’épilepsie et crise épileptique sont des termes qui traduisent une décharge hypersynchrone et prolongée de larges populations de neurones se propageant au sein du cortex. Elles se présentent les pathologies neurologiques les plus fréquentes en pédiatrie [54].
Passée l’âge de 5 ans, les crises épileptiques sont dominées par l’épilepsie. C’est une maladie complexe et potentiellement invalidante [55, 56]. Sur le plan clinique, elle peut se manifester par une crise généralisé (avec perte de la connaissance ou de la conscience) ou partielle (sensitive, sensorielle, motrice, réalisation d’un acte…). Elle est considérée comme « état de mal » quand la crise dure plus de 20 à 30 minutes ou quand il y a répétition des crises sans reprise de la conscience [57]. Les causes des crises convulsives se divisent en deux grands groupes : les convulsions occasionnelles et les convulsions récurrentes. Les crises convulsives occasionnelles sont représentées par les crises suite à une maladie ou un désordre dans l’organisme. Les crises convulsives récurrentes sont représentées par les épilepsies [58].
La méningite bactérienne
La méningite bactérienne correspond à l’infection par une bactérie de l’espace méningé [59]. Elle constitue une urgence médicale majeure, touchant plus spécialement les enfants [59]. La méningite reste fréquente et c’est l’une des infections bactériennes graves de l’enfant [60]. Chez l’enfant au-delà de 2 ans, le tableau clinique reste conventionnel et classique. Les autres présentations cliniques sont : le purpura fulminants méningococcique qui est la forme la plus grave [61]. Une ponction lombaire doit impérativement être réalisée pour confirmer le diagnostic [62].
De 2 à 6 ans les germes les plus fréquents sont le pneumocoque et le méningocoque. A partir de 6 ans le germe le plus fréquent est le méningocoque. Le traitement se base sur un antibiotique intraveineux et une corticothérapie associée à d’autres traitements symptomatiques [61].
Les pathologies respiratoires
Les pathologies respiratoires les plus fréquemment rencontrées chez les enfants de 5 à 15 ans sont l’asthme et les pneumonies.
L’asthme
L’asthme est une maladie chronique qui se caractérise par des crises récurrentes où l’on observe des difficultés respiratoires et une respiration sifflante et dont la gravité et la fréquence varient d’une personne à une autre [63]. Il est considéré comme la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant et atteint 10% des enfants [64].
Il est confirmé par des explorations fonctionnelles qui sont : la spirographie qui montre un trouble ventillatoire obstructif réversible, puis le test au carbachol (hyperréactivité bronchique) et le débit expiratoire de pointe [65].
La pneumonie
La pneumonie est une maladie infectieuse causée par une bactérie ou un virus qui provoque une inflammation des alvéoles pulmonaires [66]. La pneumonie est dite communautaire quand elle est acquise en milieu extrahospitalier ou survenant avant les 48 premières heures d’un séjour hospitalier. Quand il y a une atteinte bronchique associé, elle est appelée broncho-pneumopathie [67].
Sur le plan clinique, les manifestations sont dominées par la fièvre et la tachypnée selon la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant. Les autres signes possibles sont : la toux, la ronchus, la sibilance, les râles crépitant, signes de lutte respiratoire …. [67].
Les maladies immuno allergiques
A partir de l’âge de 5 ans, il y a maturation du système immunitaire. Les maladies immuno allergiques se trouvent avec prédilection dans cette tranche d’âge. Ces maladies immuno allergiques sont dominées par le rhumatisme articulaire aigu et les toxidermies qui sont les syndromes de Lyell et de Stevens Johnson.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Généralités
II. Définitions
II.1. Morbidité
II.2. Mortalité
II.2.1. Taux de mortalité
II.2.1.1. Mortalité infantile
II.2.1.2. La mortalité juvénile
II.2.1.3. La mortalité infanto juvénile
II.2.2. Taux de létalité
III. Epidémiologie
III.1. Morbidité.
III.2. Mortalité
IV. Particularités de l’âge de 5 à 15 ans
IV.1. Modifications physiologiques
IV.1.1. L’état immunitaire
IV.1.2. La puberté
IV.2. Le période de l’adolescence
V. Facteurs de risque de morbi-mortalité pour l’enfant de plus cinq ans
V.1. L’âge
V.2. Le sexe
V.3. Le niveau socioéconomique
V.4. Le lieu de résidence
V.5. Le statut vaccinal
V.6. Les principales causes de décès hospitalier
VI. Les principales pathologies
VI.1. Pathologies infectieuses
VI.1.1. La tuberculose
VI.1.2. La fièvre typhoïde
VI.2. Les affections parasitaires
VI.2.1. Le paludisme
VI.2.2. La cysticercose
VI.3. Les affections du système nerveux
VI.3.1. L’épilepsie et convulsion de l’enfant
VI.3.2. La méningite bactérienne
VI.4. Les pathologies respiratoires
VI.4.1. L’asthme
VI.4.2. La pneumonie :(pneumopathie infectieuse)
VI.5. Les maladies immuno allergiques
VI.5.1. Le rhumatisme articulaire aigu
VI.5.2. Le syndrome de Lyell et Stevens Johnson
VI.6. Les maladies rénales
VI.6.1. Le syndrome néphrotique
VI.6.2. La glomérulonéphrite aigue post infectieuse
VI.7. Les affections malignes
VI.7.1. Les leucémies
VI.7.2. Les lymphomes malins
VI.7.3. Les autres tumeurs fréquentes chez l’enfant …
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. Méthodes
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Période d’étude et durée de l’étude
I.4. Population d’étude
I.4.1. Critère d’inclusion
I.4.2. Critères d’exclusion
I.5. Collecte des données
I.6. Mode d’échantillonnage et taille de l’échantillon
I.7. Variables d’études
I.7.1. Les variables étudiées
I.7.2. Les définitions opérationnelles
I.8. Analyse des données
I.9. Considération éthique
I.10. Limite d’étude
II. Résultats :
II.1. Etat civil
II.1.1. Le genre
II.1.2. L’âge
II.1.3. Le statut social
II.1.4. Les lieux de résidence
II.2. Morbidité
II.2.1. Taux de morbidité
II.2.2. Morbidité générale
II.2.3. Morbidité spécifique.
II.2.3.1. Les affections neuropsychiques
II.2.3.2. Les affections respiratoires
II.2.3.3. Les affections digestives
II.2.3.4. Les pathologies infectieuses
II.2.3.5. Les affections parasitaires
II.2.3.6. Les affections génito-urinaires .
II.2.3.7. Les affections hématologiques
II.2.3.8. Les affections cardio-vasculaires
II.2.3.9. Les autres causes d’hospitalisation. ….
II.3. Mortalité
II.3.1. Taux de mortalité
II.3.2. Mortalité en fonction du genre
II.3.3. Mortalité en fonction du statut social.
II.3.4. Mortalité selon le lieu de résidence
II.3.5. Mortalité selon l’âge
II.3.6. Causes des décès
II.3.7. Mortalité selon le grand groupe d’affections
II.3.8. Mortalité selon le diagnostic de décès
II.3.9. Taux de létalité par maladie
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Etat civil
I.1. Le genre
I.2. L’âge
III. Morbidité
III.1. Taux de morbidité
III.2. Morbidité spécifique.
III.2.1. Les affections neuropsychiques
III.2.2. Les affections respiratoires
III.2.3. Les affections digestives
III.2.4. Les pathologies infectieuses
III.2.5. Les pathologies accidentelles non chirurgicales
III.2.6. Les affections parasitaires
III.2.7. Les affections génito-urinaires
III.2.8. Les affections hématologiques
III.2.9. Les affections cardio-vasculaires
III.2.10. Les pathologies chirurgicales
III.2.11. Les affections métaboliques, et nutritionnelles
III.2.12. Les pathologies ostéo-articulaires
III.2.13. Les affections malignes
IV. Mortalité
IV.1. Taux de mortalité
IV.2. Mortalité selon le genre
IV.3. Selon le statut social
IV.4. Selon les lieux de résidence
IV.5. Mortalité selon la cause
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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