Différents types de parasites sanguins des oiseaux
Les oiseaux sont les hôtes d’une grande variété de microparasites (les virus, les rickettsies, les bactéries, les protozoaires et les champignons), qui sont de petits organismes augmentant en nombre en se multipliant à l’intérieur de l’hôte définitif. Toutefois, l’examen de ce groupe sera limité à deux phylums de protozoaires: les Sarcomastigophora et les Apicomplexa. Une variété de protozoaires du sang, y compris les microfilaires, Trypanosoma, Plasmodium, Haemoproteus, et Leucocytozoon infectent les oiseaux (Bennett et al., 1989). Plasmodium et Haemoproteus infectent les érythrocytes, Leucocytozoon contamine généralement les globules blancs tandis que Trypanosoma et les microfilaires d’un certain nombre de nématodes se trouvent habituellement dans le plasma (Wong et al. ,1990). Le genre Plasmodium est responsable d’une maladie la plus dévastatrice qui affecte les humains mais touche également une grande variété de mammifères, de reptiles et d’oiseaux (Cook, 1971 ; Olsen, 1974). Tous groupes de Plasmodium et Haemoproteus rencontrés sont présents chez les oiseaux de forêts tropicales africaines (Kirkpatrick et Smith, 1988).
Méthode d’analyse sur les infections
Trois mesures communes servant à décrire les niveaux d’infection dans un échantillon sont la prévalence, l’abondance et l’intensité (McLaughlin, 1987). La prévalence est la seule mesure utilisée pour la présente étude.
Définition La prévalence parasitaire est définie comme le pourcentage des oiseaux infectés parmi tous les oiseaux prélevés (Allander et Bennett, 1994). C’est donc la proportion d’hôtes dans un échantillon, infectés par un parasite particulier et elle s’exprime en pourcentage.
Test d’homogénéité Selon Rosza et al. (2000), le test du chi carré ou, de préférence, la méthode exacte de Fischer est utilisé pour la comparaison de la proportion des oiseaux parasités pour les trois sites ainsi qu’à la comparaison des prévalences entre les échantillons. Concernant la proportion des oiseaux parasités parmi ceux capturés, la comparaison se fait entre les trois sites en considérant que les populations d’oiseaux pour chaque site sont différentes ainsi que les échantillons de chaque population. Pour les prévalences, la comparaison concerne trois échantillons et il est préférable de comparer les échantillons deux à deux. Ce test est utilisé pour vérifier si les parasites sanguins des oiseaux dans nos trois sites d’études sont répartis de la même manière ou non. Le genre Trypanosoma et les microfilaires sont englobés dans un groupe de microfilaire pour le test.
Association parasitaire
Au niveau des espèces, six cas d’infection multiple ont été observés : une association de Plasmodium/Haemoproteus et Leucocytozoon, une association de Leucocytozoon et Trypanosoma, une association de Leucocytozoon et microfilaires, une association de Trypanosoma et microfilaires, une association de Leucocytozoon et Trypanosoma. Une association de Plasmodium/Haemoproteus et Trypanosoma est très fréquente car elle est enregistrée chez 10 espèces (Tableau 13, p.37). Deux espèces seulement (Hypsipetes madagascariensis et Zosterops maderaspatana) sont capables d’abriter à la fois les quatre types de parasite dans leur sang (Tableau 13, p.37). Au niveau des familles, trois cas d’infection simple sont observés contre six cas d’infection multiple (tableau 15, p.39). Deux familles seulement sont remarquées contenir à la fois les quatre types de parasite dans leur frottis (Pycnonotidae et Zosteropidae, tableau 15, p.39). Une association de Plasmodium/Haemoproteus et Leucocytozoon est la plus fréquente car elle est enregistrée chez 8 familles parmi les seize capturées; suivi par une association de Leucocytozoon et Trypanosoma observée chez 6 familles. En résumé, le multiparasitisme est une observation banale et les parasites semblent harmonieusement vivre en association tant au niveau des espèces hôtes qu’au niveau famille. En tout cas, d’après Raharimanga et al. (2002), la distribution de l’association parasitaire est aléatoire.
Insectes capturés
La variation de l’abondance des insectes dans les trois sites dépend beaucoup de types de piège utilisé ainsi que de l’effort de capture (nombre de jour de capture) dans chaque site. Le climat ne saurait également être négligé. Le fait d’avoir capturé seulement 15 individus d’insectes dans le fragment H a une relation avec la période de capture qui a été une période post-cyclonique et en plus, un seul type de piège a été fonctionnelle. Par contre, dans le site de contrôle et le fragment H, les deux types de piège (piège lumineux et cage-piège) ont été installés. Dans la présente étude, aucun travail de laboratoire n’est fait sur l’affirmation que telle espèce d’insecte est vraiment le vecteur de telle espèce de parasite sanguins pour les oiseaux d’Ambohitantely. Les insectes vecteurs de chaque espèce parasite ont tous su d’après la littérature déjà existante.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La forêt d’Ambohitantely, de par son état fragmenté, a fait l’objet de plusieurs études concernant l’influence de la fragmentation sur diverses espèces de la faune sauvage, en particulier les vertébrés. L’avifaune y est concernée ainsi que les insectes hématophages responsables de la transmission de divers parasites sanguins chez les oiseaux. Cet état en fragmentation intéresse beaucoup des études focalisées sur l’impact de la fragmentation à la répartition de la faune dans chaque bloc étudié. L’état fragmenté de notre site d’étude a une forte conséquence sur la distribution de l’abondance des avifaunes, mêmes résultats sur ce que des chercheurs ont été trouvés sur d’autres groupes taxonomiques. La richesse spécifique résultant du travail dans les trois fragments ne suit pas la théorie émise disant qu’elle croit avec la surface à cause de la méthode de capture très sélective. Le résultat nous montre que la richesse spécifique est liée étroitement avec l’état de l’habitat en tenant compte des menaces que subissent les fragments. Outre la fragmentation de l’habitat, la structure ainsi que la configuration de la forêt fragmentée tient un rôle important sur la distribution des espèces dans les fragments. Quatre espèces de parasites sanguins ont infecté la faune aviaire dans la Réserve Spéciale d’Ambohitantely (Plasmodium/Haemoproteus, Leucocytozoon, Trypanosoma et des microfilaires). La répartition des infections parasitaires pour les trois sites d’études est très différente et ne dépend pas de la grandeur de la surface étudiée. Elle dépend de la relation intraspécifique régissant le parasitisme c’est-à-dire le contact hôte-vecteur selon leur abondance pour que le parasite sanguin soit transmis. Or le contact hôte-vecteur lui-même est aussi favorisé lorsque la surface du fragment est plus petite. L’abondance des hôtes et des vecteurs tient aussi une grande place ainsi que toutes les conditions exigées pour que les parasites soient transmis. Toutes les espèces aviaires capturées dans les trois fragments sont sujettes aux quatre types de parasites inventoriés après la lecture des frottis sous microscopes sauf Phyllastrephus madagascariensis. De même, toutes les familles d’oiseaux capturées peuvent abriter les quatre types de parasites sanguins sauf des familles dont un individu seulement était capturé (Dicruridae, Estrildidae). Les quatre groupes de parasites (Plasmodium/Haemoproteus, Leucocytozoon, Trypanosoma et des microfilaires) peuvent cohabiter dans un hôte mais ce cas est observé chez deux espèces seulement appartenant à deux familles distinctes (Hypsipetes madagascariensis, Pycnonotidae et Zosterops maderaspatana, Zosteropidae). L’association parasitaire exige donc certaines conditions pour être réalisée. Peu de spécificité parasitaire semble survenir, à l’exception peut-être des microfilaires qui paraissent plus spécialistes que les autres Protozoaires parasites car elles ne se rencontrent que chez quelques cinq espèces (Hypsipetes madagascariensis, Zosterops maderaspatana, Pseudocossyphus sharpei, Copsychus albospecularis, Coracina cinerea) appartenant à quatre familles (Campephagidae, Pycnonotidae, Turdidae, Zosteropidae). Par contre, les trois groupes de Protozoaires parasites (Plasmodium/Haemoproteus, Leucocytozoon, Trypanosoma) sont classés comme généralistes car ils peuvent se rencontrer chez tous les oiseaux capturés. Leurs présences dans les hôtes n’exigent pas des conditions spéciales. Le fait que les parasites soient associés à certains hôtes laisse penser qu’il y a des substances utilisées par des parasites pour leur survie. Par ailleurs, les vecteurs ont des préférences sur les conditions d’attractions sur la peau des différents groupes ou espèces de vertébrés. La question de savoir pourquoi quelques espèces présentent une plus haute infection que les autres requiert une bonne connaissance sur les relations parasite-hôte-vecteur donc le vrai déroulement du cycle de développement parasitaire, ainsi que le comportement d’alimentation des vecteurs. Il est essentiel d’identifier les vecteurs des hématozoaires et aussi de faire des investigations dans leurs effets pathogènes pour mesurer l’impact des parasites sur les avifaunes malgaches. L’étude de la répartition de Plasmodium/Haemoproteus, Leucocytozoon, Trypanosoma et des microfilaires chez les oiseaux de Madagascar apportera des éléments de connaissance adéquate sur les menaces qu’ils pourront provoquer face à nos faunes aviaires afin d’établir des précautions à prendre. Reste à savoir aussi si la contamination pourrait s’effectuer entre les espèces hôtes.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
1- Faune aviaire
2- Etat de connaissance actuelle des parasites sanguins des oiseaux
3- Différents types de parasites sanguins des oiseaux
4- Vecteurs
5- Cycle évolutif
6- Effets de la présence des parasites sanguins chez les oiseaux sauvages
7- Distribution
II. DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE
1- Situation géographique
2- Site d’étude
3- Climat
4- Végétation
III. MATERIELS ET METHODES
1- Etude sur le terrain
1.1- Capture, identification et marquage des oiseaux
1.2- Prélèvement de sang et préparation des frottis
1.3- Collecte des insectes
2- Etude au laboratoire
2.1- Détermination des parasites
2.2- Détermination des insectes
3- Analyse des données
3.1- Méthode d’analyse de l’avifaune
3.2- Méthode d’analyse sur les infections
IV. RESULTATS
1- Avifaunes capturées pour les trois sites
2- Richesse spécifique pour chaque site d’étude
3- Parasites sanguins détectés sur le frottis des oiseaux
4- Prévalence parasitaire
4.1- Répartition de la prévalence parasitaire par site
5- Insectes suspectés vecteurs capturés dans les trois sites
5.1- Dans le site de contrôle
5.2- Dans le fragment A
5.3- Dans le fragment H
6- Récapitulation
7- Résultats des tests statistiques
7.1 Test d’homogénéité
V. DISCUSSION
1- Avifaunes capturées pour les trois sites d’études
1.1- Abondance
1.2- Richesse spécifique
2- Prévalence parasitaire
2.1- Prévalence par site
2.2- Prévalence parasitaire par individu d’oiseaux
2.3- Prévalence parasitaire par espèce
2.4- Prévalence parasitaire par famille
3- Association parasitaire
4- Spécificité parasitaire
5- Insectes capturés
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
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