Les paramètres pour étudier la qualité de l’eau
Les paramètres organoleptiques de l’eau
La couleur, l’odeur et le goût constituent les paramètres organoleptiques de l’eau. Ils n’ont pas d’incidence sanitaire par contre leur détérioration est un signe de pollution. Ils permettent au consommateur de porter un jugement succinct sur la qualité de l’eau [9].
La couleur
L’eau naturelle n’est pas rigoureusement incolore par comparaison à une eau distillée. Cela peut s’expliquer par la présence d’impuretés minérales comme le fer ou par la présence de matières organiques comme les acides humiques. Elle doit être éliminée pour rendre l’eau agréable à boire [10].
L’odeur
Elle indique une pollution ou l’existence de matières organiques en décomposition. L’odeur est un paramètre utile car elle donne directement un aperçu sur la qualité de l’eau. On ne doit pas sentir une odeur dans l’eau de boisson. L’odeur est définie, selon Rodier et col. (2009), comme l’ensemble des sensations perçues par le nez en aspirant certaines substances volatiles [11].
Goût
Le goût peut être défini comme étant l’ensemble des sensations gustatives, olfactives et de sensibilité chimique perçue lorsque l’aliment ou la boisson est dans la bouche [9].
Paramètres chimiques de l’eau
Dureté totale ou titre hydrotimétrique (TH)
La dureté de l’eau est un paramètre qui nous renseigne sur la minéralisation. Elle est surtout due aux ions Ca2+ et Mg2+. La valeur de sa teneur qui est acceptable dans l’eau peut avoir une grande différence d’une communauté à une autre en fonction des conditions locales. Il n’existe pas encore une valeur guide de la dureté pour l’eau de boisson mais une teneur à peu près de 500 mg/L est acceptable .
Calcium (Ca2+)
Le calcium appartient à la famille des métaux alcalino-terreux. Il existe en grande quantité dans la nature surtout au niveau des roches calcaires sous forme de carbonates et dans les eaux naturelles. Par contre il existe sous forme de trace dans les eaux de pluies. Il est responsable en partie de la dureté de l’eau, le calcium dérive de la dissolution du calcaire. Il participe dans la croissance osseuse, la minéralisation des dents et la contraction musculaire .
Magnésium (Mg2+)
Le magnésium fait partie des éléments les plus abondants dans la nature ; il représente à peu près 2,1% de la croûte terrestre. Certains de ses sels sont très solubles dans l’eau, même le carbonate peut être dissous jusqu’à 300 mg/L, à 200°C. Sa concentration dans l’eau peut être élevée pour plusieurs raisons à savoir son abondance dans la nature, sa solubilité élevée et son intérêt dans le domaine industriel .
Sodium (Na+)
Le sodium est très utile, on peut le trouver dans la décomposition des sels minéraux par exemple les silicates de sodium et d’aluminium, dans des formations géologiques qui contiennent du chlorure de sodium, de l’intrusion d’eau salée au niveau des aquifères et des retombées venant de la mer. Une concentration élevée de sodium peut engendrer des maladies dangereuses pour les consommateurs qui souffrent d’hypertension artérielle, d’accidents vasculaires cérébraux, d’insuffisance rénale… .
Potassium (K+)
Le potassium est très lié avec le sodium, raison pour laquelle il n’est pas traité comme un élément à part entière dans les analyses des eaux. Il n’est pas abondant dans la nature, ce qui atteste ses faibles teneurs par rapport au sodium dans l’eau .
Chlorures (Cl-)
Les chlorures sont très abondants dans la nature, en général ils sont sous forme de sels de sodium (NaCl) et de potassium (KCl) ; ils représentent environ 0,05% de la lithosphère. L’existence de chlorure dans les sources d’eau potable peut être provoquée par des usines de produits chimiques, par les eaux d’égouts, par l’écoulement des eaux d’irrigation, par les embruns marins et par l’intrusion d’eau de mer dans les zones côtières. Chacune de ces sources peut entrainer une contamination locale des eaux de surface et des eaux souterraines.
Des teneurs en chlorures qui dépassent 250 mg/L dans l’eau potable peuvent entrainer des corrosions du système de distribution .
Sulfates (SO2- 4)
La valeur limite de concentration en sulfates recommandé par l’OMS est 250 mg/L. Néanmoins, l’organisme humain est susceptible de supporter des doses plus élevées sans incidence majeure. Ils ne sont pas assimilés par l’organisme humain et leur élimination entraine avec eux d’autres minéraux. Les eaux naturelles ont des teneurs très variables en sulfates. Dans les terrains ne contenant pas une proportion importante de sulfates minéraux, elle peut atteindre 30 à 50 mg/L, mais ce chiffre peut être largement dépassé (jusqu’à 300 mg/L) dans les zones contenant du gypse ou lorsque le temps de contact avec la roche est élevé .
Ammonium (NH+ 4)
Les ions NH+4 constituent un résidu minéral provenant de la dégradation de la matière organique azotée du sol par un processus d’ammonification. Ils peuvent dérivés par des effluents d’élevages qui les délivrent en se dégradant. Le complexe argilo-humique du sol les retient facilement grâce à leur charge positive, c’est pour cela que leurs teneurs sont faibles dans les cours d’eau et dans les nappes. Ils sont de bon indicateur de la pollution des eaux par les rejets organiques d’origine agricole, domestique et industrielle. Leurs incidences se font ressentir plus dans l’environnement que sur la santé humaine .
Nitrates (NO3)
L’existence des nitrates dans l’eau peut être provoquée par lessivage des produits azotés dans le sol, par décomposition des matières organiques ou des engrais de synthèse ou naturels. L’azote est un élément essentiel dans l’édification de la cellule. Dans le milieu aquatique, l’azote existe sous forme moléculaire N2 ou ionisée (Nitrates NO3, Nitrites NO2 et ammonium NH+4) ainsi que sous forme organique dissoute ou particulaire (protéine, acides aminés, urée, etc…). Ces différentes formes de l’azote sont en perpétuelle évolution. Elles passent de l’une à l’autre forme par des processus physico-chimique et surtout biochimique. Le nitrate est une des plusieurs formes de l’azote qui existe dans l’eau, il est la forme dominante de l’azote minéral .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Présentation de la zone de Mbeubeuss
II. Les eaux souterraines
II.1 Définition
II.2 Origines des eaux souterraines
II.2.1 Les eaux météoriques
II.2.2 Les eaux de surfaces
II.2.3 Les eaux juvéniles
III. Les paramètres pour étudier la qualité de l’eau
III.1 Les paramètres organoleptiques de l’eau
III.1.1 La couleur
III.1.2 L’odeur
III.1.3 Goût
III.2 Paramètres chimiques de l’eau
III.2.1 Dureté totale ou titre hydrotimétrique (TH)
III.2.2 Calcium (Ca2+)
III.2.3 Magnésium (Mg2+)
III.2.4 Sodium (Na+)
III.2.5 Potassium (K+)
III.2.6 Chlorures (Cl-)
III.2.7 Sulfates (SO2-4)
III.2.8 Ammonium (NH+4)
III.2.9 Nitrates (NO3)
III.2.10 Nitrites (NO2)
III.2.11 Les métaux lourds
III.3 Paramètres physiques de l’eau
III.3.1 Potentiel hydrogène (pH)
III.3.2 Température
III.3.3 Conductivité électrique (C.E)
III.3.4 Turbidité
IV. Les normes de qualité d’une eau
V. Les différents types de pollution de l’eau
V.1 La pollution chimique de l’eau
V.2 La pollution physique de l’eau
V.3 La pollution microbiologique de l’eau
VI. Etude de La qualité de l’eau dans la zone de Mbeubeuss
VI.1 Méthodes d’analyses des paramètres physico-chimiques étudiés
VI.2 Résultats des paramètres chimiques
VI.2.1 Chlorures (Cl-)
VI.2.2 Nitrates (NO3)
VI.2.3 Sulfates (SO4 2-)
VI.2.4 Ammonium (NH+4)
VI.2.5 Sodium (Na+)
VI.2.6 Calcium (Ca2+)
VI.2.7 Magnésium (Mg2+)
VI.2.8 Les métaux lourds
VI.3 Résultats des paramètres physiques
VI.3.1 Le pH des eaux
VI.3.2 La conductivité électrique (C.E)
VI.3.3 La température
VII. Impacts de la qualité de l’eau sur l’élevage, le maraîchage et la santé humaine
VII.1 L’élevage
VII.1.1 Chez les porcs
VII.1.2 Chez les volailles
VII.2 Le maraîchage
VII.3 La santé humaine
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBILIOGRAPHIQUES